8.2. La politique de
gestion de l'environnement
La politique de gestion de
l'environnement au Sénégal se réfère à deux
textes principaux : le Plan de gestion à l'environnement,
adopté en 1997 et qui a pour but de préparer la stratégie
de la gestion de l'environnement, et la Lettre de politique sectorielle
adoptée en 2004.
8.2.1. Le Plan national
d'action pour l'environnement (PNAE)
Le Plan national d'action pour l'environnement a
été initié en février 1995 dans le cadre d'un
processus participatif et décentralisé de préparation de
la stratégie de gestion des ressources naturelles et de l'environnement.
Il a été adopté en 1997. Il constitue un cadre global de
référence qui identifie les problèmes et les acteurs
concernés et suggère des solutions concertées. À ce
titre, il accorde un rang de priorité élevé à
l'intégration de l'environnement dans le processus de planification
macro-économique. Dans la partie consacrée à l'analyse des
enjeux, l'audit environnemental souligne la dégradation du cadre de vie
lié notamment à l'absence de systèmes efficaces de gestion
des déchets urbains. Il signale également que dans le cadre de la
réalisation des actions urbaines les impératifs d'ordre
économique prennent le pas sur les enjeux environnementaux. Les
éléments de stratégie reposent notamment sur la
réforme de la fiscalité locale pour permettre aux
collectivités locales d'assumer les compétences
transférées et de prendre en charge le renforcement des
capacités techniques des collectivités locales, l'appui aux
initiatives des communautés de base, la réalisation de programme
de sensibilisation grand public.12.
8.2.2. La Lettre de politique
sectorielle de l'environnement
Adopté en 2004, la Lettre de politique sectorielle a
pour objectif de « concilier la conservation et l'exploitation des
ressources naturelles et de l'environnement pour un développement
durable, mais et surtout de réorienter les rôles de l'État
et des autres acteurs non gouvernementaux dans la recherche d'un meilleur cadre
de vie ». Le gouvernement entend exposer un état
des ressources naturelles et de l'environnement en soulignant «
l'inadéquation des systèmes et services urbains de base en raison
d'une urbanisation rapide et mal maîtrisée entraînant une
pollution excessive et faisant des villes des pôles
d'insécurité et de vie précaire ».13.
12. La gestion des ordures
ménagères dans les villes secondaires du
Sénégal :Vers des politiques municipales incluant les
quartiers périphériques, Gret - collection Études et
travaux - Série en ligne n°8, 2006
13. id
Par ailleurs, la lettre mentionne le déficit
d'information et de sensibilisation par rapport au rôle et
responsabilités des différents acteurs, l'insuffisance de la
réglementation relative à la gestion des déchets solides
ménagers et industriels ainsi que le faible niveau des
équipements de collecte et de nettoiement.
L'objectif global est d'assurer la durabilité du
développement économique et social dans une perspective de
croissance compatible avec la préservation des ressources naturelles et
de l'environnement. Les objectifs spécifiques sont notamment :
(i) d'atténuer la dégradation des ressources en
mettant en place un dispositif institutionnel et réglementaire efficace
s'appuyant sur les conventions internationales;
(ii) d'améliorer les capacités de planification
et de coordination des actions de préservation de l'environnement dans
un contexte de plus grande responsabilisation des acteurs ;
(iii) de promouvoir des activités
génératrices de revenus et des infrastructures collectives
combinant la lutte contre la pauvreté et la dégradation de
l'environnement;
(iv) d'augmenter la desserte des populations en ouvrages
d'assainissement collectifs autonomes ;
(v) de réglementer la gestion des déchets
solides urbains, d'élaborer les plans directeurs régionaux de
gestion des déchets et de renforcer les équipements de collecte
et de nettoiement
(vi) de promouvoir des attitudes et comportements citoyens en
faveur d'une bonne gestion de l'environnement et des ressources naturelles par
le développement de l'éducation, de la sensibilisation, de
l'information et de la formation environnementale.
La stratégie d'intervention, selon le texte, repose
d'abord sur un processus de concertation pour permettre aux différents
acteurs de partager leur perception des problèmes et d'adhérer
aux réponses proposées. Les actions devront être
développées en synergie afin d'améliorer leur
efficacité, leur durabilité et leur crédibilité
auprès des bénéficiaires.14.
La lettre de politique sectorielle propose ensuite les grands
axes d'un programme d'action :
- améliorer la base de connaissance des ressources
naturelles et de l'environnement en vue de mieux mesurer leurs capacités
de charge (éducation, information et communication) ;
- mettre en place un dispositif institutionnel et
réglementaire efficace ;
- promouvoir des activités génératrices
de revenu et des infrastructures collectives combinant lutte contre la
pauvreté et dégradation de l'environnement (gestion de la
biodiversité, gestion de la faune, lutte contre la
désertification et la dégradation des terres, aménagement
et production forestière, gestion intégrée de la zone
côtière et marine) ;
14. République du
Sénégal, Lettre de politique sectorielle de
l'environnement, 2004
- assurer une gestion/utilisation rationnelle des produits
chimiques et une gestion des déchets solides et de la propreté du
cadre de vie. « Dans cette optique, les structures responsables devront
constituer un dispositif, en amont et en aval, pour accompagner et soutenir les
initiatives des collectivités locales et des OCB notamment dans les
domaines de la planification des programmes, de l'appui matériel, du
suivi évaluation et de leur mise en oeuvre, de l'information et de la
sensibilisation pour l'instauration de comportements civiques, de la recherche
opérationnelle pour enrichir la base de données sur la gestion
des déchets, du renforcement des capacités des acteurs qui
interviennent dans la gestion de la propreté »
- promouvoir des modes de production et de consommation
durables (notamment efficacité énergétique dans les
bâtiments) ;
- protéger l'environnement urbain par le traitement des
eaux résiduaires et des matières de vidange et, à long
terme, par l'épuration avant rejet vers la mer des eaux vannes et
ménagères.
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