2. Les objectifs
L'objectif principal de ce mémoire est de
réfléchir sur comment concilier les
efforts des acteurs politiques, associatifs et citoyens pour parvenir, à
long terme, à un meilleur engagement vis-à-vis de
l'environnement ?
En effet, jusqu'à tout récemment, les projets
environnementaux mis en place par l'Etat sénégalais
n'impliquaient pas forcément les citoyens comme « acteur
partenaire ». Cela a eu pour conséquence l'absence
d'engagement efficace et pérenne.
C'est pourquoi il est important d'étudier avant tout,
les pratiques environnementales déjà existantes avant la prise de
relais par les associatifs et les ONG. De ce fait, nous nous sommes
intéressés aux différents types de communication ainsi
qu'à leurs dispositifs et aux résultats obtenus.
Ensuite, nous essayerons d'analyser la particularité de
l'action associative et des ONG tant dans l'élaboration des projets, des
démarches que dans l'obtention des résultats.
Enfin, nous allons essayer de voir comment ces deux points,
à savoir l'action institutionnelle et l'action associative, convergent
vers une éducation à l'écocitoyenneté.
3. Problématique
Le problème que nous posons en étudiant
« l'émergence des pratiques environnementales et
l'éducation à l'écocitoyenneté au
Sénégal » est de savoir :
Comment le cadre réglementaire, discursif,
d'intervention émanant de l'état, des associatifs et des ONG,
inscrit dans un cours d'actions les populations ?
Depuis dix ans, au Sénégal comme dans beaucoup
de pays, le discours et la politique de nombreuses institutions nationales et
internationales en matière d'environnement se sont sensiblement
modifiés. On s'est, dès lors, détourné d'une
protection environnementale autoritaire et imposée d'en haut pour
s'intéresser à une gestion communautaire des ressources
naturelles. Mais qu'en est-il dans les faits ? Des études ont
montré « l'existence d'un important décalage entre les
discours que tiennent gouvernements et institutions et la pratique ».
La participation a souvent manqué de substance.
Nous essayons donc, à travers ce mémoire, de
voir comment dans ce cadre discursif est posé le passage à
l'action ? Plus précisément, vers quelles actions
concrètes vis-à-vis de l'environnement ? Ou encore, comment
passer des idées aux actes, c'est-à-dire la relation entre
communication et actions ?
4. Le terrain
Comme nous l'avons indiqué à travers le
titre de notre projet, le terrain étudié est le
Sénégal.
Le Sénégal est un pays sahélien
situé à l'extrême ouest du continent africain, entre la
Mauritanie au Nord, le Mali à l'Est, la République de
Guinée et la Guinée Bissau au Sud et l'Océan Atlantique
à l'Ouest. C'est donc l'avancée la plus occidentale du continent
africain dans l'Océan Atlantique, au confluent de l'Europe, de l'Afrique
et des Amériques, et à un carrefour de grandes routes maritimes
et aériennes. La Gambie constitue une enclave à
l'intérieur du Sénégal.
Le territoire couvre une superficie de
196 722Km2. La population du Sénégal compte 9,8 millions
d'habitants en 2001 soit une densité moyenne de 48 habitants au km2.
Plus de 25% de la population est concentrée dans la région de
Dakar. L'autre pôle de concentration est le centre du pays (le bassin
arachidier) avec plus de 35 % de la population. L'Est du pays est très
faiblement peuplé. Le Sénégal compte une vingtaine
d'ethnies dont les principales sont les wolofs (43 %), les Pulaars (24 %), et
les sérères (15 %).
Les étrangers représentent environ 2 %
de la population. Ils sont surtout présents dans la capitale Dakar
où on les rencontre dans le commerce, l'industrie, les services et les
organismes internationaux. On retrouve également au Nord et au Sud du
pays les ressortissants des pays frontaliers. Le Sénégal est un
pays à majorité musulmane (95%). Les chrétiens
représentent 5% de la population. Les religions traditionnelles
représentent 1%.
Le pays est divisé en onze régions dont
les chefs-lieux sont les principales villes : Dakar, Diourbel, Fatick, Kaolack,
Kolda, Louga, Matam, Saint Louis, Tambacounda, Thiès, Ziguinchor.
Le climat est déterminé pour l'essentiel
par les vents, une température élevée et une saison des
pluies variables du Nord au Sud de 3 à 4 mois selon la latitude et une
saison sèche le reste de l'année (de novembre à juin).
Trois types d'événements atmosphériques déterminent
le climat du Sénégal : l'anticyclone des Açores, la
haute pression au nord de l'Afrique et l'anticyclone de sainte
Hélène. Ils provoquent :
-L'alizé maritime, une masse d'air humide de direction
nord à nord-ouest
-L'harmattan, de direction dominante, se caractérise
par une grande sécheresse liée à son long parcours
continental et par des amplitudes thermiques très accusées. Il
souffle du continent vers l'océan.
-La mousson est marquée par une faible amplitude
thermique. Elle souffle du sud au centre et provoque des
précipitations.
Le Sénégal connaît un climat
chaud et sec même si par endroits ce stress est atténué par
les 700 km qui constituent sa façade maritime et son avancée vers
l'Océan Atlantique. Les ressources naturelles sont composées pour
l'essentiel des ressources en eau avec un potentiel en eau de surface
exploitable de 7 milliards de m2 par an, des ressources souterraines de
2 000 000 m2, des ressources végétales (ressources
forestières, de la flore microbienne et les ressources marines) et des
ressources animales (cheptel domestique, les ressources halieutiques et la
faune sauvage).
Dans ce terrain large, nous nous intéresserons
spécialement à la région de Tambacounda située
à l'Est du pays et celle de Dakar, la capitale. La situation
environnementale est beaucoup plus alarmante dans ces deux
régions ; la première presque entièrement
touchée par la désertification et la sécheresse, la
deuxième largement surpeuplée, 1 030 594 habitants sur
une superficie de 83 km2 soit une densité de 12 417 hab. /km2.
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