CONCLUSION
Aux termes de notre travail consacré à
« l'intégration des Etats africains au sein de l'Union
Africaine : étude de son effectivité au regard de la
pratique européenne d'intégration». Il était question
de démontrer comment l'Afrique organise son l'intégration
politique.
Nous clôturerons ce travail de fin de cycle en
épinglant l'étendu de la complexité du problème de
l'intégration en Afrique.
L'intégration est par nature un phénomène
dynamique, parce que le transfert du pouvoir de décision des Etats
membres au profit des institutions communes se fait progressivement, comme cela
a été montré plus haut.
L'intégration européenne s'est principalement
réalisée par le droit. Le processus d'intégration est en
effet largement commandé par les caractéristiques
spécifiques du droit communautaire, qui prévaut sur le droit
national et qui peut être invoqué directement par les particuliers
à l'appui d'un recours devant le juge international.
L'intégration communautaire ne peut en outre se
réaliser que progressivement par étape. Pour l'Union
Européenne ; L'Acte unique européen de 1986, le
Traité de Maastricht de 1992, le Traité d'Amsterdam de 1997, le
Traité de Nice de 2001, la Constitution européenne de 2004 et le
Traité de Lisbonne de 2007 ont pris leur part dans ce processus
d'intégration. Il reste par ailleurs une dynamique d'intégration,
illustrée par le fait d'engrenage qui signifie que l'on passe en
principe quasi automatiquement d'un stade à un autre de
l'intégration et d'effet de cliquet qui signifie que le processus
d'intégration est, en principe, irréversible, qu'un retour en
arrière est peu probable parce que le coût économique et
politique du retour en arrière est beaucoup plus élevé
que celui qui résulterait d'une marche en avant.
L'Afrique organise son intégration politique à
travers l'Union Africaine, régie par l'acte constitutif de cette
organisation du 11 juillet 2000 qui hérite des dispositions et du plan
de l'intégration continentale de la communauté économique
d'Afrique de 1991 communément appelé Traité d'Abuja. Elle
organise l'intégration pendant une période de 34 ans avec 7
étapes et a comme date butoir l'an 2028.
L'Union Africaine se base essentiellement sur 3 des ses
organes pour réaliser ses objectifs, à savoir : la
Commission, le Parlement panafricain et la Cour de justice, car elle est un
cadre ou se discute et s'élabore les solutions tendant à
résoudre tous les problèmes auxquels sont confrontés les
Etats et peuples africains, sans oublier que l'Union Africaine hérite
les objectifs et le patrimoine de l'Organisation de l'Unité Africaine et
elle est calquée sur le modèle européen
d'intégration.
Mais il a lieu de relever un double problème qui est
celui : de l'héritage de l'Organisation de l'Unité Africaine
et du modèle Européen. L'Union Africaine n'a fait que actualiser
les objectifs de l'Organisation de l'Unité Africaine, vue que le
contexte a changé sur la scène internationale (tous les Etats
Africains ont accédé à l'indépendance : ce qui
était l'un des objectifs principaux de l'Organisation de l'Unité
Africaine). Il faut aussi relever que l'Organisation de l'Unité
Africaine s'est caractérisé par une faiblesse manifeste
vis-à-vis des ses Etats membres étend donné que cette
période était marquée par des guerres et la crise
approfondi dans les domaines économique, sanitaire et politique. Les
Etats Africains ont pris en compte tous ces problèmes ont voulu les
remédier en créant une autre organisation calquée sur le
modèle européen. Malheureusement, le contexte Africain n'est pas
celui de l'Europe. Devant ces difficultés l'Europe a commencé par
traiter les domaines qui pouvaient interdire une vraie intégration
politique. Elle a commencé d'abord par des Communautés
économiques avant d'arriver à une intégration
politique ; toutes les étapes de l'intégration ont
étés respectées : la Zone de libre échange,
l'Union douanière, le Marché commun, L'Union économique et
monétaire pour arriver à l'union politique qui est même
l'incarnation de l'intégration.
Par contre, l'Afrique a d'abord crée l'Union Africaine
qui est l'Union politique donc la cinquième étape pour lui
donné des objectifs qui va la permettre d'accomplir les quatre autres
étapes. Certes, il y`a un programme pour l'intégration de
l'Afrique, le traité d'Abuja, nous pensons par contre qu'elle devait
d'abord créer la Zone de libre échange pour arriver après
les autres étapes à l'union politique. Comme constat, le
Parlement panafricain a du mal à démarrer effectivement, les
Institutions financières demeurent encore un projet, la question de la
monnaie unique reste un vrai problème et aussi la mise en place des
instances judiciaires.
En effet, nous pensons de notre part que cette pratique est
difficile à être vécue, mais pas impossible, car elle
permet d'améliorer la vie des peuples africains par l'unité et la
solidarité entre pays et peuples africains dans presque tous les
domaines politique, économique, social et culturel et apporte une
nouvelle vision aux dirigeants africains celui de voir le recul des
régimes autoritaires, recul qui pourrait donc permettre une
intégration politique entre Etats démocratiques respectueux des
droits humains et soucieux de construire des sociétés
équilibrées, dépourvues d'exclusion et de toute forme de
discrimination.
La volonté d'acheminement vers une Organisation
d'Intégration est certes, affichée par nombre d'Acteurs
africains, mais dont l'ensemble de la communauté ne souhaite visiblement
pas aller jusqu'au bout de cette logique. Les compétences de l'Union
Africaine ne sont pas suffisamment larges dans la mesure où les domaines
relevant de la souveraineté des Etats restent encore l'apanage de
ceux-ci : la monnaie, la défense et la diplomatie. Bien plus
l'autonomie des organes de l'Union n'est encore à faire et à
parfaire par le fonctionnement du Parlement panafricain et celui de la
Commission en passant par la cour de justice de l'Union Africaine.
Notre souhait serait que l'Union Africaine pourvoit ensemble
avec les Etats Africains à la réalisation d'une
intégration parfaite et rapide du continent par la mise sur pied d'un
programme qui ferrait participer tous les peuples africains et qui
créerait enfin une communauté digne de ce nom. Et aussi que
l'adhésion des Etats dans l'Union Africaine soit conditionnée,
cela permettra à ce que les Etats soient responsables de leur engagement
et conscient de leur participation.
|