L'intégration des Etats africains au sein de l'Union Africaine: Etude de son effectivité au regard de la pratique Europeenne d'intégration.( Télécharger le fichier original )par Dodit TSHIBAMBA Buabua Université William Booth de Kinshasa - Licence 2007 |
a. LA QUESTION DE L'UNION DU MAGHREB ARABECréée à Marrakech le 19 avril 1989, l'Union est composée de cinq Etats africains appartenant tous au Maghreb : Algérie, Libye, Mauritanie, Maroc et Tunisie. On pense que l'une des raisons ayant entraîné sa création porte sur l'inquiétude de ces pays au sujet de leurs relations avec l'Europe communautaire. C'est sans doute dans ce sens que le traité de Marrakech a été signé ; traité auquel est annexé une déclaration comportant, comme, c'est le cas de l'union Africaine, un programme d'actions communes. Mais là où l'action de l'UMA pourrait rejoindre et même concurrencer celle de l'Union Africaine en l'affaiblissant, c'est bien au niveau de ses objectifs. Organisation à caractère généraliste comme c'est le cas de l'Union Africaine, l'UMA entend étendre ses objectifs à une coopération étroite dans tous les domaines sociopolitiques et en particulier dans le domaine économique. L'idée est d'intensifier les échanges commerciaux entre les Etats membres et de créer à terme un espace économique maghrébin sous forme d'un marché commun nord africain. Nous voyons par là même, la création de micro regroupements dont l'existence ne peut à long terme que disperser les énergies des Etats africains et donc affaiblir la mystique de l'intégration et du développement du continent. Cette logique donne par la même raison à ceux qui voient en Afrique un continent pluriel dans tous les sens, laquelle pluralité permettrait d'opposer les africains entre eux, le Maghreb à l'Afrique subsaharienne, au grand dam d'un développement intégré bénéficiant à tous les peuples du continent. D'autres objectifs de l'UMA visent à constituer avec les membres du conseil de coopération du golfe, un « marché commun arabe », mais aussi à réaliser une politique comme dans plusieurs domaines au plan internationale, économique, culturel et en matière de défense. C'est dire combien les objectifs de cette organisation sous-régionale rejoignent bien ceux de l'Union Africaine et partagent ses membres entre l'intégration continentale et un intégration sous-régionale à vocation arabisante, jugée souvent plus efficace, même si ce n'est pas le cas de l'UMA dont l'efficacité est mise en mal par ses règles de fonctionnement et les intérêts divergents entre les Etats membres : tension entre le Maroc et l'Algérie notamment sur la question de la reconnaissance du Sahara occidental. b. LA QUESTION DE LA COMMUNAUTE DES ETATS SAHELO-SAHARIENSLe cas de la CESS se pose également dans la mesure ou il est difficile de mesurer son efficacité, voire son utilité au regard des objectifs d'intégration et d'unité de l'Afrique. Créée en février 1998 à Tripoli sous la houlette une fois de plus du colonel Kadhafi, la CESS comprend 21 Etats déjà engagés à la fois au sein de l'Union Africaine, mais aussi au sein des organisations sous-régionales poursuivent entre autre même objectif : établir une union économique globale109(*). D'autre cas d'organisations internationales africaines dont l'unité est à prouver peuvent être évoqué. C'est le cas de la commission de l'Océan Indien, de celui de l'Entente ou encore de celle de l'East Africain Community110(*). On pourrait donc imaginer et définir un système de subsidiarité inversée qui donne le privilège aux organes de l'Union Africaine face à certaines organisations considérées comme concurrentes, à chaque fois qu'une question peut être mieux traitée par l'organisation continentale. * 109FWELEY DIUANGITUKWA: Géopolitique, intégration régionale et mondialisation, l'Harmattan, Paris, 2006, p 140 * 110 Idem. p 150 |
|