2 - 1 - Les services offerts
Les télécentres mettent à la disposition
des usagers une gamme de services diversifiée, allant du
téléphone à la connexion à Internet en passant par
le fax, le télécopieur, la vente de journaux, de produits
alimentaires (bonbons(36), jus, etc.), vestimentaires (habits,
chaussures) et de produits de beauté. Cependant, ce n'est pas tous les
télécentres qui offrent tous ces services à la fois. Les
télécentres n'ont d'ailleurs en général que le
service téléphonique en commun.
Dans le quartier Ouagou Niayes 74,2% des
télécentres s'adonnent à d'autres activités en
dehors du service téléphonique contre 25,8 % qui se limitent
uniquement au téléphone. En plus des services sus cités,
certains télécentres abritent des étals de mercerie,
d'encens et des vidéo-
(35) Barbier, 1998, p. 27
(36) La vente de bonbons dans les télécentres est
d'habitude motivée par le désir des gérants d'aplanir les
problèmes de monnaie.
clubs. D'autres vendent des accessoires de
téléphone cellulaire et du matériel informatique. Par
ailleurs, il y a plusieurs télécentres logés dans les
salons de couture, des studios photo et des boutiques d'alimentation
générale. Dans ce cas, le téléphone ne constitue
pas la principale activité mais vient au second plan. C'est du reste
dans ces «télécentre-boutiques » où il y a eu
les plus forts taux de non-réponse lors des enquêtes.
Si certains propriétaires et gérants (6,5%)
déclarent pratiquer d'autres activités dans l'enceinte de leurs
télécentres parce que les gens en ont besoin ou qu'elles vont de
pair avec les activités de télécentres, d'autres, par
contre, le font essentiellement pour « joindre les deux bouts »,
« pour se tirer d'affaires puis que le télécentre ne marche
pas toujours », « pour amoindrir les charges locatives très
élevées », « pour pouvoir payer convenablement les
employés (gérants) » ou enfin «pour ne pas
dépendre uniquement du télécentre, on ne sait jamais !
».(37)
Aucun télécentre n'offre une liaison à
Internet. Aussi, 29% seulement des propriétaires et gérants de
télécentre ambitionnent-ils d'ouvrir un cybercafé à
cause de sa rentabilité ou pour ne pas se limiter à une
mono-activité. C'est dire donc qu'en dépit des encouragements de
la Sonatel à héberger ou à fournir des sites Web à
leur clientèle, les propriétaires et gérants des
télécentres demeurent encore très réticents. 71%
d'entre eux disent non à l'idée d'un cybercafé. Les prix
dissuasifs du matériel informatique, le coût élevé
de sa maintenance, le manque d'espace ainsi que le nombre croissant de
cybercafés dans le quartier sont les raisons avancées pour
excuser cette réticence.
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