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Approche géographique de l'appropriation des NTIC par les populations : l'exemple des télécentres et cybercafés dans le quartier Ouagou Niayes à  Dakar

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par Ibrahima Sylla
Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Maà®trise 2004
  

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2 - 1 - Les services offerts

Les télécentres mettent à la disposition des usagers une gamme de services diversifiée, allant du téléphone à la connexion à Internet en passant par le fax, le télécopieur, la vente de journaux, de produits alimentaires (bonbons(36), jus, etc.), vestimentaires (habits, chaussures) et de produits de beauté. Cependant, ce n'est pas tous les télécentres qui offrent tous ces services à la fois. Les télécentres n'ont d'ailleurs en général que le service téléphonique en commun.

Dans le quartier Ouagou Niayes 74,2% des télécentres s'adonnent à d'autres activités en dehors du service téléphonique contre 25,8 % qui se limitent uniquement au téléphone. En plus des services sus cités, certains télécentres abritent des étals de mercerie, d'encens et des vidéo-

(35) Barbier, 1998, p. 27

(36) La vente de bonbons dans les télécentres est d'habitude motivée par le désir des gérants d'aplanir les problèmes de monnaie.

clubs. D'autres vendent des accessoires de téléphone cellulaire et du matériel informatique. Par ailleurs, il y a plusieurs télécentres logés dans les salons de couture, des studios photo et des boutiques d'alimentation générale. Dans ce cas, le téléphone ne constitue pas la principale activité mais vient au second plan. C'est du reste dans ces «télécentre-boutiques » où il y a eu les plus forts taux de non-réponse lors des enquêtes.

Si certains propriétaires et gérants (6,5%) déclarent pratiquer d'autres activités dans l'enceinte de leurs télécentres parce que les gens en ont besoin ou qu'elles vont de pair avec les activités de télécentres, d'autres, par contre, le font essentiellement pour « joindre les deux bouts », « pour se tirer d'affaires puis que le télécentre ne marche pas toujours », « pour amoindrir les charges locatives très élevées », « pour pouvoir payer convenablement les employés (gérants) » ou enfin «pour ne pas dépendre uniquement du télécentre, on ne sait jamais ! ».(37)

Aucun télécentre n'offre une liaison à Internet. Aussi, 29% seulement des propriétaires et gérants de télécentre ambitionnent-ils d'ouvrir un cybercafé à cause de sa rentabilité ou pour ne pas se limiter à une mono-activité. C'est dire donc qu'en dépit des encouragements de la Sonatel à héberger ou à fournir des sites Web à leur clientèle, les propriétaires et gérants des télécentres demeurent encore très réticents. 71% d'entre eux disent non à l'idée d'un cybercafé. Les prix dissuasifs du matériel informatique, le coût élevé de sa maintenance, le manque d'espace ainsi que le nombre croissant de cybercafés dans le quartier sont les raisons avancées pour excuser cette réticence.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams