2.3
La politique agricole dans le Document de Stratégie de Réduction
de la Pauvreté
L'atteinte du point d'achèvement de l'Initiative Pays
Pauvre Très Endetté (IPPTE) passait entre autre par la
proposition par le gouvernement camerounais, d'une stratégie de
réduction de la pauvreté. Ainsi, en avril 2003, le gouvernement
camerounais a rédigé le DSRP, dans lequel il définissait
un ensemble de programmes devant permettre de réduire la pauvreté
à l'horizon 2015. Une place avait été évidemment
accordée au secteur agricole. La stratégie du secteur agricole se
situait elle-même dans le cadre plus large de la stratégie
intégrée du développement rural. Car, comme il est
mentionné dans le DSRP, des analyses faites sur le profil de
pauvreté au Cameroun montrent que « la pauvreté au
Cameroun est un problème rural ».
Concernant le secteur agricole, le gouvernement camerounais
avait prévu d'apporter un soutien aux exploitations familiales paysannes
concernant leur production. Ce soutien passait par le développement des
activités en milieu périurbain, ceci dans le but de permettre
l'essor de systèmes de production à rendements
élevés où l'espace est occupé de façon
optimale et avec une grande productivité. Un approvisionnement des
villes en produits locaux devait s'accroître.
Des actions spécifiques avaient été
dirigées vers des filières choisies. Il s'agissait des
féculents, des céréales, des fruits et légumes,
ainsi que des cultures d'exportation. Les actions visaient en
général l'accroissement de la production par une
amélioration de la productivité au travers de la vulgarisation de
semences de qualité et des itinéraires techniques. Pour les
cultures vivrières, l'augmentation de la production s'avère
être une condition pour réduire les importations alimentaires et
assurer la sécurité alimentaire. Les actions visaient
également la stabilisation des prix, la promotion des PME/PMI
orientées vers l'exportation ou la transformation.
Ces actions spécifiques en direction du secteur
agricole s'inscrivaient dans une stratégie plus large orientée
vers le développement du milieu rural. La stratégie
intégrée de développement rural devait être mise en
oeuvre à travers un plan d'action comprenant des programmes
regroupés autour de cinq domaines prioritaires :
a. le développement local qui passait entre autres par
le renforcement du rôle des communautés. On note la mise sur pied
du Programme National de Développement Participatif (PNDP), du Programme
d'Appui au Développement Communautaire (PADC) ou encore le projet
RUMPI ;
b. le développement des productions dont un accent
particulier était porté sur l'appui au développement des
exploitations agricoles, au développement des filières porteuses,
à l'émergence des organisations professionnelles et
interprofessionnelles, au développement de la recherche en vue
d'améliorer la productivité ;
c. l'appui institutionnel et la rénovation de
l'enseignement technique et de la formation professionnelle ;
d. la gestion durable des ressources naturelles ;
e. les modalités de financement du secteur rural,
comportant deux volets : un programme national de micro finance et des
modalités de financement à moyen long terme pour les
investissements dans les exploitations et entreprises agricoles.
Les stratégies de développement du secteur
agricole coupent de façon transversale cette stratégie
intégrée du développement rural dont elles constituent un
des éléments centraux, l'agriculture restant encore
l'activité majeure en milieu rural.
Il est à noter qu'avec la rédaction du DSRP, le
rôle joué par les ministres en charge de l'agriculture et du
développement rural et celui de l'élevage et des industries
animales s'est fortement amoindri dans la définition de la politique
agricole. La priorité étant donnée aux équilibres
budgétaires, un contrôle de l'activité économique en
général est fait par les ministres en charge de l'économie
et des finances.
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