I.2 Contexte de l'étude
I.2.1 Présentation de la zone d'étude
La zone qui nous intéresse dans cette étude
c'est le Haut Atlas de Marrakech. C'est une barrière montagneuse de 40
à 80 Km de largeur, limité à l'Ouest par Jbel Toubkal
(4167 mètres) et il s'étend jusqu'à l'Est de vallée
du R'Dat. Il fait partie du bassin versant de Tensift. C'est un bassin au
relief très contrasté (altitudes entre 0 et 4167m). Il est
limité au Sud par la ligne de crête du Haut Atlas, au Nord par le
massif des Jbilet, à l'Est par la ligne de partage des eaux, peu
marquée, séparant le bassin du Tensift de celui de la Tessaout et
à l'Ouest par l'océan Atlantique où se situe son exutoire
(Figure I.1).
L'oued Tensift traverse le bassin d'Est en Ouest. Il est
alimenté de façon quasi exclusive par ses affluents rive gauche
qui drainent les flancs Nord de l'Atlas. Rive droite, aucun cours d'eau
pérenne n'existe, seuls des cours d'eau résultant
d'événements pluvieux violents contribuent épisodiquement
à l'alimentation de l'oued. Il en résulte un bassin versant
très dissymétrique
dont la rive droite ne joue qu'un rôle hydrologique
secondaire. La partie sud du bassin, composée d'une succession de sous
bassins montagneux orientés Sud Nord (Figure I.2), représente le
véritable château d'eau de la zone avec une hydrologie de surface
très active. Entre les Jbilet et l'Atlas, la plaine ne constitue pour
l'hydrologie de surface qu'une zone de stockage, transit et de consommation de
l'eau, l'hydrologie active ayant lieu en profondeur dans les nappes
souterraines. Dans la plaine, des systèmes traditionnels (séguias
et khettaras) et un « canal de dérivation » assurent la
distribution de l'eau. Le canal de dérivation achemine les eaux des
barrages Moulay Youssef et Sidi Idriss (situés à
l'extérieur du bassin du Tensift, à l'est). Il parcourt le bassin
d'est en ouest, jusqu'au sous-bassin du N'Fis.
Figure I-1: Situation géographique du bassin du
Tensift
Figure I-2: Présentation des sous bassins
Atlasiques du bassin versant du Tensift. La ligne de partage
climatique est en pointillés.
I.2.2 Climatologie
L'étude des précipitations est basée sur
l'exploitation des données pluviométriques enregistrées
durant la période 1972 - 2002. Cette étude vise à
définir la variabilité spatiale et temporelle des
précipitations.
Les pluies mensuelles sont caractérisées par un
régime pluviométrique très variable d'une année
à l'autre. L'analyse des histogrammes relatifs aux répartitions
des précipitations moyenne mensuelles sur 30 ans pour les stations
représentées dans la figure.I.3, permet de constater que les
précipitations sont groupées pendant la saison du mois de
septembre au mois de mai avec deux maxima en novembre - décembre et en
mars - avril. Quant aux valeurs minimales, elles sont obtenues
généralement au cours des mois de juin, juillet et août.
Les figure I.4 et I.5 montrent que les hautes altitudes reçoivent plus
de précipitation que celles des basses altitudes (plaine), d'où
l'importance de la chaîne Atlasique dans cette région de point de
vue climatique.
40
30
20
80
60
50
70
10
0
Sept Nov Janv Mars Mai Juil
TAFERIAT
100
40
80
60
20
0
Sept Nov Janv Mars Mai Juil
AGHBALOU
Figure I-3 : Histogrammes de variation des
précipitations au niveau des stations Tafriat et Aghbalou
sur
la période 1972-2002
|
2500
|
2000 1500 1000 500 0
|
y = 2,7318x + 190,05 R2 = 0,7842
|
|
0 100 200 300 400 500 600 700
Pluie mensuelle (mm)
|
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Figure I-4 : Variation des précipitation an
fonction d'altitude dans le bassin versant du Tensift
Le bassin du Tensift présente deux variantes du
régime pluviométrique océanique situées de part et
d'autre d'une ligne de partage globalement Nord Sud (ligne en pointillés
Figure I.2). Le mois le plus pluvieux des postes situés à l'Ouest
de cette ligne est le mois de novembre. Une deuxième saison de
précipitations, moins marquée, a lieu en mars ou avril. Pour les
postes situés à l'Est de la ligne de partage, l'importance
relative des deux saisons de pluies est inversée. La première
saison des pluies (novembre / décembre) est peu marquée alors que
la deuxième (entre février et avril) présente les
pluviométries les plus élevées de l'année. Pour
l'ensemble des stations situées de part et d'autre de cette ligne de
partage, le mois de janvier est relativement sec et le mois de juillet est le
plus sec (ORSTOM, 1976).
Le climat de la plaine peut être qualifié
d'aride. Une pluviométrie moyenne annuelle de 250 mm est estimée.
Sur l'oued Tensift, dans la partie Ouest du bassin, une évaporation
totale annuelle moyenne de 2640 mm a été mesurée par bac
COLORADO et de 1290 mm par mesure PICHE entre 1981 et 2001 (Chaponnière,
2005).
Ces caractéristiques climatiques limitent les
possibilités d'amélioration et de diversification de la
production agricole et démontrent l'importance d'une gestion rationnelle
des eaux de la région. Celle-ci suppose une connaissance fine des
ressources en eaux disponibles sur le bassin.
Figure I-5: Variation spatiale des précipitations
annuelles dans le bassin du Tensift (période 1971-2002)
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