Université Toulouse II - Le Mirail
5 allées
Antonio Machado
31058 TOULOUSE Cedex 9
Mémoire professionnel Master 2 psychologie clinique,
psychopathologie,
Parcours géronto-psychologie
L'entrée du sujet âgé en foyer-
logement :
Réflexions et propositions autour de l'accueil des
résidents
Présenté et soutenu par
Mlle Caroline Chapelier
Sous la direction de
Mme Laurencine PIQUEMAL-VIEU
JURY
Assesseur, enseignant-chercheur : Valérie IGIER
Supervision du stage, psychologue : Nathalie FLOCH
Enseignant-chercheur : Laurencine PIQUEMAL-VIEU
Médecin invité : Dr. André
STILLMUNKÉS
Mai
2009
Remerciements
Mes plus sincères remerciements à,
Mme L. Piquemal-Vieu et au Docteur A.
Stillmunkés pour leur implication tout au long du
mémoire ainsi que pour leurs précieux conseils,
Mme V. Igier pour l'honneur qu'elle me fait
d'être présente au sein de ce jury de mémoire,
Mme N. Floch pour son soutien et son
écoute lors des supervisions de mon stage de fin d'étude.
Un grand merci à Mme C. Vallée,
directrice de la résidence Midi-Pyrénées, pour la
confiance qu'elle m'a accordée durant mon stage ainsi qu'à
l'ensemble de l'équipe pour leur accueil au sein de
l'établissement.
Remerciements aux résidents ayant bien
voulu participer aux groupes de parole réalisés au
foyer-logement.
Chaleureux remerciements à H. Meeus
pour son soutien tout au long de la réalisation du mémoire.
Résumé
L'entrée en foyer-logement constitue une étape
souvent difficile dans la vie d'une personne âgée qui
déséquilibre son système familial. Le sujet quitte son
domicile, doit faire face à plusieurs deuils et recourir à
diverses stratégies adaptatives. Lors de notre stage de fin
d'étude au sein de la résidence Midi-Pyrénées, nous
avons mené des entretiens psychologiques et deux groupes de paroles sur
le thème de l'entrée en résidence. Ce travail clinique
nous a permis de repérer un vécu difficile lié à
l'arrivée du sujet. L'accueil, de l'inscription aux mois suivant
l'emménagement a particulièrement attiré notre attention.
Dans un premier temps, nous avons mené une
réflexion autour des enjeux de l'entrée du sujet âgé
en nous attachant à analyser les facteurs influençant son
adaptation. De nombreux agents semblent avoir un impact sur le bien-être
du sujet, comme les circonstances de l'entrée, la place de sa
décision, l'attitude de l'entourage...Cependant, la qualité de
l'accueil est un élément essentiel agissant sur l'adaptation de
la personne au sein de la résidence.
Notre seconde partie porte sur deux points. Le
premier concerne l'analyse critique du dispositif d'entrée actuel. Nous
avons ainsi mis en évidence un manque de formalisme dans le temps de
l'accueil, ce dont souffrent l'équipe et les sujets âgés.
Ensuite, nous présentons un dispositif d'accueil visant à
optimiser l'adaptation des résidents. Nous avons décrit le
fonctionnement et les objectifs d'actions concrètes. Pour chacune
d'entre elles, la parole du sujet est centrale. Enfin, nous avons essayé
de prendre du recul sur la place que peut occuper le psychologue au sein de ce
dispositif et sur l'ensemble des modifications proposées. Certains
aspects nous sont apparus essentiels à prendre en compte pour faciliter
la réalisation de ces actions, comme la résistance au changement
et l'écart existant entre l'idéal de l'accueil et la
réalité du terrain.
Pour faciliter l'adaptation du résident au sein du
foyer-logement, il semble donc important de proposer une procédure
d'accueil formalisée et centrée sur la parole du sujet.
Cependant, nous avons compris que ce dispositif ne peut être mis en place
qu'avec l'adhésion et la collaboration des professionnels
exerçant dans l'institution.
Mots-clés : Entrée
en foyer-logement / dispositif d'accueil / Stratégies d'adaptation
TABLE DES MATIÈRES
INTRODUCTION
1
1ÈRE PARTIE :
RÉFLEXION AUTOUR DES ENJEUX DE L'ENTRÉE DU SUJET ÂGÉ
EN FOYER-LOGEMENT
3
1.Présentation de la structure et
analyse de son impact sur l'adaptation et l'autonomie des résidents
...............................................................................................................
3
1.1Localisation géographique
3
1.2Architecture
3
1.3Aspect financier
4
1.4Les résidents et l'environnement
familial
4
1.5Les instances décisionnelles et
consultatives de la résidence
5
1.6Le personnel
6
1.7Services proposés aux
résidents
7
1.8Synthèse
8
2.L'entrée en
résidence : une crise dans la vie du sujet et dans le
système familial
8
3.Les raisons de l'entrée en
foyer-logement
10
3.1Quitter son domicile
10
3.2Le choix de l'établissement
11
3.3Le consentement
12
3.4La préparation à
l'entrée
13
4.Les trois temps à prendre en
compte lors de l'entrée et les processus de deuil
14
4.1Le temps présent
14
4.2Le temps passé
15
4.3Le temps futur
15
4.4Les processus de deuil
16
5.Les impacts de l'entrée en
résidence sur le sujet âgé
16
5.1Les relations familiales
16
5.2Les liens à l'ancien domicile
18
5.3L'adaptation lors de l'entrée en
résidence : notion de socialisation
18
5.4Les mécanismes de défense mis en
place par les sujets âgés
22
5.5La notion de double lien
25
6.L'installation de la dépendance
des personnes âgées en foyer-logement
25
7.Synthèse de la réflexion
sur les enjeux de l'entrée en foyer-logement
27
2ÈME PARTIE : PROPOSITION D'UN
DISPOSITIF D'ACCUEIL VISANT À OPTIMISER L'ADAPTATION DES
RÉSIDENTS
28
1.Etat des lieux et analyse critique de
l'accueil au sein de la résidence
28
1.1Le premier contact
28
1.2Les entretiens d'inscription
29
1.3L'admission
30
1.4Le jour de l'arrivée
30
1.5L'apéritif d'accueil
30
1.6Synthèse de l'analyse critique du
dispositif d'accueil actuel
31
2. Propositions
d'un dispositif d'accueil visant à optimiser l'adaptation des
résidents
32
2.1Création d'une brochure
32
2.2Amélioration de la procédure
d'inscription
32
2.3Amélioration de l'accueil le jour de
l'arrivée
38
2.4Mise en place du projet de vie
39
3.Synthèse des dispositifs
d'amélioration de la procédure d'accueil
43
4.Rôles et place du psychologue au
sein du processus d'accueil
46
5.Analyse critique du dispositif
47
5.1La résistance au changement
47
5.2Le psychologue stagiaire et la conduite des
changements
48
5.3Entre l'idéal de l'accueil et la
réalité du terrain
49
CONCLUSION ET DISCUSSION
50
BIBLIOGRAPHIE
52
ANNEXES
54
ANNEXE 1 : GRILLE D'ANALYSE DU GROUPE
DE PAROLE
55
ANNEXE 2 : GRILLES D'ÉVALUATION
DE L'ACCUEIL
56
ANNEXE 3 : BROCHURE PRÉSENTANT
LA RÉSIDENCE MIDI-PYRÉNÉES
57
ANNEXE 4 : ENTRETIEN PSYCHOLOGIQUE DE
PRÉINSCRIPTION
58
ANNEXE 5 : RECUEIL DE DONNÉES
AU SEIN DU PROJET DE VIE
60
ANNEXE 6 : QUESTIONNAIRE DE RECUEIL DE
DONNÉES
62
ANNEXE 7 : AFFICHE PRÉSENTANT
L'ARRIVÉE D'UN RÉSIDENT
70
ANNEXE 8 : DOCUMENT PRÉSENTANT
LES MISSIONS DE LA RÉSIDENCE
71
ANNEXE 9 : PLANNING DE L'ÉQUIPE
DE SOINS
75
ANNEXE 10 : FICHE DE POSTE DE LA
PSYCHOLOGUE
76
Introduction
L'institutionnalisation constitue une étape de vie
souvent difficile pour le sujet âgé, un déséquilibre
surgit qui s'accompagne d'une crise à l'entrée. La personne
vivant déjà plusieurs deuils, cet événement lui
impose la mise en oeuvre de stratégies adaptatives. De plus, les
établissements hébergeant des personnes âgées sont
souvent associés à des représentations négatives,
ce qui renforce les difficultés des résidents lors de leur
arrivée.
L'accueil au sein de ces institutions pour personnes
âgées nous parait essentiel pour permettre l'adaptation de la
personne et de son système familial. Nous choisissons de mener notre
réflexion autour de ce thème en faisant l'hypothèse que
« la qualité du dispositif d'accueil influence le
niveau et le style d'adaptation du sujet âgé au sein de la
résidence ».
L'étude est réalisée dans le cadre de
notre stage au sein du foyer-logement que nous nommerons
« Résidence Midi-Pyrénées ». Cette
institution est un établissement public, accueillant des personnes
retraitées et indépendantes de plus de 60 ans. Depuis deux ans,
des travaux de grande envergure ont débuté dans le but de
reconstruire l'ensemble des locaux. Au sein de ce réaménagement
nait une volonté d'amélioration des services proposés aux
résidents dont celui du dispositif d'accueil des futurs arrivants.
Un travail clinique, basé sur l'analyse de contenu de
deux groupes de parole que nous avons réalisés au sein de la
résidence, est présenté dans un second document. Notre
objectif étant d'éclairer ces données cliniques à
l'aide d'éléments théoriques, cette procédure a
pour but de permettre au lecteur de réaliser des liens entre le corpus
principal et le travail clinique.
Les entretiens cliniques réalisés dans le cadre
de suivis psychologique et les groupes de parole ont fait émerger des
difficultés d'adaptation de la part de certains résidents. Les
sujets âgés se sont sentis dans la majorité des cas bien
reçus par la structure mais le manque de dispositif formel concernant ce
temps d'accueil est à souligner. La nécessité de
travailler sur l'entrée en foyer-logement s'est imposé à
nous très rapidement. Nous avons donc choisi de mener une
réflexion sur le vécu de l'entrée puis de proposer des
actions concrètes dans le but d'optimiser l'adaptation des sujets
âgés.
Dans un premier temps nous présenterons la
Résidence Midi-Pyrénées et analyserons l'impact de son
fonctionnement sur l'adaptation et l'autonomie des résidents.
Ensuite, l'étude sera conduite autour de deux axes.
Le premier axe est une
réflexion autour des enjeux relatifs à l'entrée des
personnes âgées au sein d'une résidence. Nous aborderons ce
changement de lieu de vie à travers la notion de
« crise » qu'il génère puis nous verrons
quelles peuvent être les raisons d'entrée. L'installation du sujet
âgé sera appréciée par l'observation de trois
temps : le temps présent, éclairé du vécu
passé, et coloré du futur envisagé. Nous examinerons
également les impacts du changement de lieu de vie sur le
résident en nous intéressant au processus de socialisation et aux
mécanismes de défense mis en place par les sujets. Enfin, nous
aborderons l'installation de la dépendance au sein du foyer-logement et
la manière dont est abordé ce sujet lors de l'inscription.
Le second axe vise à analyser
la procédure d'accueil actuelle puis à présenter des
propositions concrètes d'un dispositif découlant de notre
réflexion. Nous verrons qu'elle peut être la place du psychologue
au sein de cette procédure selon ses compétences mais aussi selon
la déontologie de sa profession. Enfin, nous analyserons la
manière dont ces modifications ont été conduites en
expliquant la nécessité de prendre en compte la résistance
au changement et la réalité du terrain pour mener à bien
les actions proposées.
1ÈRE PARTIE : RÉFLEXION AUTOUR DES ENJEUX DE L'ENTRÉE
DU SUJET ÂGÉ EN FOYER-LOGEMENT
1.
Présentation de la structure et analyse de son impact sur l'adaptation
et l'autonomie des résidents
Créé en 1977, le foyer-logement Résidence
Midi-Pyrénées est un établissement public
géré par le Centre Communal d'Action Sociale (CCAS) de la ville
de T., accueillant des personnes retraitées et indépendantes de
plus de 60 ans. La résidence se compose de 75 appartements (T1 bis et
T2) non meublés et propose différents services.
Nous allons présenter la structure en analysant
l'impact de ses caractéristiques sur l'adaptation et l'autonomie des
résidents.
1.1 Localisation géographique
La résidence Midi-Pyrénées se situe au
coeur de la commune, ce qui permet aux résidents d'accéder
à pied au centre ville, favorisant le maintien et/ou le
développement de liens sociaux. Deux moyens de transports sont à
leur disposition : une navette desservant la commune et un bus de ville.
Un supermarché et de nombreuses commodités se trouvent à
quelques centaines de mètres de la résidence, ce qui renforce
l'autonomie des résidents. Enfin, le foyer-logement est localisé
entre la piscine municipale (au sein de laquelle certains résidents se
rendent l'été) et les bords d'une rivière, constituant un
cadre très agréable et un moyen de préserver les
capacités motrices des locataires.
1.2 Architecture
En travaux depuis plusieurs années, la résidence
Midi-Pyrénées rénove progressivement ses locaux collectifs
et privatifs. Ils sont aujourd'hui adaptés aux personnes
âgées, modernes mais sobres. Le « forum »,
pièce centrale de l'établissement, permet de réaliser les
animations et l'ensemble des manifestations. Le futur restaurant sera
composé de tables conviviales de 4 personnes, favorisant les
échanges entre les résidents.
Les studios, tous rénovés, sont spacieux et
dotés d'une grande luminosité, au plus grand plaisir des
occupants. Un ascenseur permet d'accéder aux étages, ce qui
facilite le déplacement au sein de la résidence.
1.3 Aspect financier
L'établissement est agréé au titre de
l'Aide Sociale, les résidents peuvent donc bénéficier de
certaines aides financières ainsi que de l'Allocation
Personnalisée au Logement (APL). Le prix de journée est
fixé par Arrêté de Mr le Président du Conseil
Général de la Haute-Garonne, qui est actuellement de 41€ par
jour. Ce tarif comprend la location du studio, l'entretien des locaux
collectifs et privatifs (une fois par mois), les animations, le service de
lingerie et l'accès à la salle de soins. Ce tarif sera
augmenté dans les prochains mois dans le but de rembourser l'emprunt
réalisé par la résidence pour la conduite des travaux.
Il semble important de préciser que ce prix de
journée est inférieur à celui d'un EHPAD1(*), (environ 55€ pour des
personnes de GIR 5-62(*))
expliqué par la non médicalisation de la structure et donc par
l'absence d'un forfait dépendance. Nous verrons dans la suite de
l'étude que ce critère peut intervenir dans le choix de la
structure d'hébergement.
1.4 Les résidents et l'environnement familial
La résidence accueille actuellement 79 personnes,
âgées de 54 à 101 ans (dont la moyenne d'âge est de
85,7 ans). Les résidents sont en majorité des femmes (72%), ce
qui correspond à l'espérance de vie de la population.
Les résidents sont issus pour 73% d'entre eux du
département de la Haute-Garonne dont 31% issus de la ville de la
résidence. Nous supposons que cela traduit une volonté de
continuité dans la vie du sujet puisqu'il ne quitte pas sa région
d'origine. Pour les autres, il semble que le rapprochement géographique
des enfants explique le choix de quitter leur région, ce qui
représente parfois une rupture des liens et des difficultés
d'adaptation.
Concernant la situation familiale des résidents, 64,5%
des résidents sont veufs. Il s'agit d'ailleurs d'une des raisons
d'entrée en résidence. Le processus de deuil engagé
s'ajoute donc aux difficultés d'adaptation lors du changement de vie.
Les familles ne participent pas directement à la prise
en charge des résidents comme nous pourrions l'observer dans une
résidence médicalisée. Elles sont rencontrées lors
des entretiens d'inscription et d'admission, lorsqu'elles rendent visite aux
résidents et lorsqu'une orientation vers un EHPAD est envisagée.
Cependant, les sujets âgés ont la possibilité d'inviter
leur proche au restaurant de la résidence, temps qui permet de faire
perdurer le lien familial. De plus, les familles des résidents sont
représentées au sein du conseil de la vie sociale (CVS).
1.5 Les instances décisionnelles et consultatives de la
résidence
Le conseil de la vie sociale (CVS3(*)) est une instance qui a permis
à la résidence Midi-Pyrénées de prendre en compte
la parole des usagers, de leur famille et du personnel, tout en engageant des
échanges avec la directrice de l'établissement.
La directrice représente l'établissement lors du
conseil d'administration (CA) du centre communal d'action sociale
(CCAS4(*)) de la ville dont
elle dépend. Lors de cette instance sont votés notamment les
tarifs journaliers, les décisions concernant les emplois et d'autres
éléments fonctionnels.
Enfin, la commission des menus5(*) est une rencontre mensuelle
réunissant des résidents, le chef cuisinier, un
représentant de la cuisine centrale de la commune et des agents de
service, qui choisissent les menus des quinze prochains jours. La parole des
résidents a donc un impact important lors de ce type d'instance.
1.6 Le personnel
La résidence Midi-Pyrénées est
composée de salariés mais également d'intervenants
extérieurs.
· Salariés de la résidence
La directrice de l'établissement assure la gestion du
personnel, l'organisation générale de la structure et gère
l'ensemble du budget (sous vérification du CCAS et du conseil
général).
Les salariés sont répartis selon plusieurs
services :
Le service de soin : Le planning type de
l'équipe de soins est présenté en Annexe 9. Cette
équipe a pour mission de répondre à certains besoins des
résidents comme la gestion des médicaments, les prises de
rendez-vous avec des spécialistes, la coordination avec les
médecins traitants. Cependant, ne s'agissant pas d'une structure
médicalisée, la salle de soin présente des limites et ne
peut répondre à l'ensemble des besoins ; dans ce cas, le
résident fait appel à des aides extérieurs
(infirmières libérales, aides au repas...). Si l'équipe
considère que le résident a besoin d'une aide trop importante, la
résidence demande à son entourage une orientation vers un EHPAD.
Ces situations sont d'ailleurs souvent source de difficulté au sein de
la structure, puisque, comme nous le verrons plus tard, les limites des
missions de la salle de soins ne sont pas clairement définies.
Le service d'entretien : Douze employées
se relaient chaque jour de 8h à 20h pour assurer l'entretien des locaux
collectifs (quotidiennement) et privatifs (chaque logement est entretenu une
fois par mois) ainsi que le service des repas au restaurant
(préparation, service à table et entretien). La proposition de ce
service est une des raisons d'entrée des résidents, qui
souhaitent se soulager des tâches quotidiennes.
La responsable administrative : Elle est un
repère essentiel pour les résidents dès leur
arrivée. En effet, assurant l'admission, elle représente le
premier contact et explique l'ensemble du fonctionnement de la structure. De
plus, elle gère la partie administrative de la location des studios, ce
qui l'amène à rencontrer les résidents pour les baux,
contrats de séjour, assurance habitation...
Le secrétariat et accueil : Pour les
moindres questionnements ou problèmes, les résidents s'adressent
en priorité à l'une des deux secrétaires présente
chaque jour. Elles assurent l'accueil au sein de la structure, que ce soient
des personnes extérieures ou des occupants. Elles gèrent
également certaines tâches administratives et budgétaires.
Ces salariées représentent donc un lien entre les
résidents, la direction et l'extérieur de la structure,
rôle varié et parfois complexe car au coeur du fonctionnement.
Chef cuisinier : Il assure la préparation
des repas en réceptionnant la nourriture de la cuisine centrale de la
commune. Il est également présent lors de la commission des
menus.
Responsable technique : Chargé des
réparations au sein des locaux collectifs et privatifs, il assure
également l'entretien des jardins de la résidence. Bien connu par
les résidents, ce responsable technique est très souvent
sollicité et apprécié.
Service de nuit : Cinq veilleurs se relaient
pour assurer une présence la nuit au sein de la résidence de
19h45 à 8h. Ces étudiants ne représentent pas un service
de soin mais évaluent les situations lors d'appel des résidents
et préviennent la personne d'astreinte et/ou les services d'urgence si
nécessaire.
· Intervenants extérieurs
Les résidents ont la possibilité de se rendre en
ville pour certains actes précis mais la structure accueille
également des intervenants extérieurs comme la coiffeuse, une
esthéticienne, des pédicures, des cabinets infirmiers
libéraux, des orthophonistes, les médecins traitants des
résidents, kinésithérapeutes, aides
ménagères, aides au repas.
La venue de services extérieurs au sein de la structure
constitue un atout majeur pour les résidents qui ne souhaitent pas se
déplacer. Prendre soin de soi devient donc plus accessible pour eux, ce
qui contribue à renforcer leur identité personnelle.
1.7 Services proposés aux résidents
La résidence offre divers services aux
résidents : lingerie et entretiens des locaux, restauration matin
et/ou soir (prix du repas en supplément du prix de journée),
salle de soin et animations. Concernant ce point, l'animateur, présent
au sein de la résidence depuis de nombreuses années, propose des
activités facultatives chaque jour de la semaine. Le matin, il s'agit le
plus souvent de gymnastique douce et des animations variées
l'après-midi : fléchettes, jeux de cartes, jeux de
société, quizz, café-débat, danse, chorale...
Ces activités ne sont pas personnalisées (pas de
projet de vie) mais l'animateur organise régulièrement des
réunions d'informations avec les résidents pour évoquer
leurs envies.
1.8 Synthèse
Globalement, la résidence Midi-Pyrénées
semble correspondre aux attentes des personnes âgées qui
souhaitent quitter leur domicile pour se décharger de certaines
tâches quotidiennes, se sentir entourées et en
sécurité. L'établissement leur propose en effet la prise
en charge d'actes quotidiens (ménages, repas), une présence
constante (jour et nuit) et des animations permettant de lutter contre leur
sentiment de solitude.
L'organisation générale de la résidence
favorise l'autonomie des résidents puisque plusieurs prestations leurs
sont proposés au sein de l'établissement et que l'accès
à des services extérieurs est facilité.
En choisissant la continuité de soi comme facteur
identitaire, nous pouvons nous demander si celle-ci est respectée au
sein du foyer-logement. Les services et l'organisation proposés
favorisent-ils le bien être physique et psychologique des
habitants ? Concernant ce domaine, les résidents paraissent
satisfaits de l'organisation générale de la structure mais
plusieurs évoquent une intégration difficile lors de leur
arrivée. L'absence de projet de vie personnalisé et d'accueil
formalisé (de l'inscription à l'arrivée) ne semble pas
favoriser la continuité de soi pour certains résidents.
Suite à l'analyse de l'impact des
caractéristiques de l'établissement sur l'adaptation des
résidents, nous proposons de mener une réflexion autour du
thème de l'entrée en foyer-logement.
2.
L'entrée en résidence : une crise dans la vie du sujet et
dans le système familial
De la naissance à la mort, la vie de l'Homme est
ponctuée par des passages. Certains ont valeur de normes, ou de
promesses, comme l'entrée à l'école pour les enfants, le
mariage, l'entrée dans le monde professionnel...mais d'autres sont
redoutés comme le passage à la retraite ou l'entrée en
institution pour la personne âgée qui représentent un
sentiment de finitude. Selon Erikson (1982), chaque tranche d'âge
correspond à un stade représentant une crise psycho-sociale
majeure. A chaque stade sont présents des éléments
négatifs et positifs. Si l'adulte de plus de 60 ans procède
à l'assimilation de son histoire, de l'ordre de sa vie, conduisant au
sentiment d'intégrité ; d'autres, moins chanceux,
éprouvent rejet et honte. Quelque soit la résolution des
différents stades de vie, l'entrée en résidence vient
perturber l'évolution du sujet.
Certaines étapes peuvent être prévues,
mais ce n'est pas pour autant que l'on s'y prépare réellement.
Une étape non préparée est un cap beaucoup plus difficile
à franchir que lorsque l'on a fait les préparatifs
nécessaires. Il n'y a pas deux personnes et deux familles qui
préparent de la même façon l'entrée en institution.
La singularité de chaque sujet est ainsi à penser. Le changement
s'impose à la personne lors du passage de ces seuils (« je ne
pouvais plus rester seule, je voyais bien que je ne pouvais plus faire les
mêmes choses, j'avais atteint un seuil » exprime ce sujet
à la résidence Midi-Pyrénées), et il est
nécessaire de se réorganiser.
L'entrée en institution est souvent le point culminant
d'une crise familiale. Selon T. Darnaud (2008), une crise est une
période plus ou moins longue, pendant laquelle le système
familial est à la recherche d'une solution à un nouveau
problème qui se pose à lui [8]. Il ne s'agit pas d'un simple
changement de lieu de vie mais bien d'une transformation d'état de la
personne. Le système familial traverse donc une crise qui peut l'amener
à l'écart de l'équilibre. Lorsque la personne vit à
domicile, de nombreuses aides peuvent être mises en place, mais il arrive
un temps où le retour à l'équilibre n'est plus possible.
A l'arrivée en foyer-logement, la notion de crise
familiale est présente puisqu'un changement s'opère mais elle
semble différente de la crise observée lors de l'entrée en
établissements médicalisés. En effet, les personnes
âgées entrant en foyer-logement sont indépendantes et
choisissent dans la plupart des cas seules cette installation. La famille et le
sujet, conscients des changements s'opérant avec l'avancée en
âge, préparent l'avenir. La solution qu'ils trouvent à
cette rupture d'équilibre est donc le foyer-logement, qui
représente pour eux « la
sécurité ».
Chaque passage est une réactualisation de la souffrance
générée par la rupture de l'équilibre existant dans
l'ancienne dynamique de vie de la personne. A son arrivée dans la
résidence, le sujet doit donc recréer et tisser de nouveaux liens
avec son entourage pour trouver un nouvel équilibre en concordance avec
son statut de « résident ».
Selon Bowlby (1978), durant toute transition se joue en
condensé trois expériences fondatrices de l'Homme :
l'attachement que la crise va transformer en détachement, la
séparation et la perte [2]. Le Moigne J.L. (1994), décrit la
crise comme une bifurcation [18]. Pour limiter les conséquences
néfastes de cette crise familiale, il est important que l'entrée
soit en phase avec l'idéal du sujet, de sa famille et du milieu social
dans lequel il baigne. L'idéal du moi est satisfait lorsque la
représentation de la résidence et de l'entrée sont
conformes aux représentations investies comme positives.
3.
Les raisons de l'entrée en foyer-logement
3.1 Quitter son domicile
Lorsque le sujet âgé ne peut plus rester seul de
manière indépendante au sein de son domicile, plusieurs solutions
peuvent être étudiées.
Tout d'abord, le sujet peut envisager de
rester au sein de son domicile avec des aides adaptées.
Cependant, ce choix présente des limites ; malgré les aides,
le sujet peut souffrir de solitude et continuer à avoir des
difficultés à assumer son quotidien.
Ensuite, la personne âgée peut aller
habiter chez un de ses enfants. Cette solution peut être
source de difficultés. Mme B. exprime effectivement lors du groupe de
parole mené à la résidence Midi-Pyrénées
(Travail clinique 1, 2 et 3) que la cohabitation avec sa fille a
été particulièrement difficile : « une de
mes filles m'a proposée d'aller habiter chez elle [...] au bout de deux
mois, l'indifférence, j'ai senti que je gênais ». Un
autre sujet explique que la relation avec le conjoint de sa fille l'a
poussé à demander une entrée en institution. Il semble
donc que choisir d'habiter avec un de ses enfants ne soit pas toujours la
solution la plus adéquate. La vie privée et l'intimité de
chacun sont compromises par la cohabitation, l'identité de la personne
âgée est parfois mise à mal.
Enfin, la personne peut choisir d'entrer en
institution. Lorsque toutes les autres solutions ont été
étudiées ou essayées, le sujet et/ou sa famille
se tourne(nt) vers l'institutionnalisation. Il peut s'agir de l'entourage qui
aborde progressivement cette éventualité avec son parent
âgé ou la personne elle-même qui exprime ce souhait. Chaque
cas est singulier et unique et la décision se prend de manière
différente au sein des systèmes familiaux. Pour réaliser
ce choix, le sujet âgé se demande « Qu'ai-je à
perdre ? Qu'ai-je à gagner ? ».
Nous allons porter notre attention sur le choix
d'entrée en institution et sur les raisons qui poussent les sujets
à opter pour cette solution.
A l'entrée de la personne âgée, les
professionnels qui l'accueillent sont face à un individu et à sa
souffrance. Si cette personne arrive aujourd'hui, c'est bien qu'elle ne peut
plus vivre là où elle vivait encore hier et ceci à cause
de nombreux facteurs. Quelques soient ces raisons d'entrée, le
choix représente une réponse à des difficultés
empêchant le maintien à domicile.
Selon Branch et Jette (1982), il existe des facteurs
prédisposant à l'entrée en maison de retraite
médicalisée : avoir plus de 85 ans, être une femme,
avoir peu de soutien ou de réseau, vivre seul, être incapable de
réaliser certains actes de la vie quotidienne, souffrir de troubles
mentaux. [3] En foyer-logement, l'âge et les pertes associées
représentent les premières raisons d'entée. L'absence de
soutien social n'est pas manifeste pour l'ensemble des résidents,
souhaitant parfois s'installer au sein de l'institution parce que leur groupe
d'amis y réside déjà mais le sentiment de solitude est un
facteur souvent prégnant. La perte d'autonomie et les troubles cognitifs
ne peuvent pas expliquer l'installation en résidence, puisque la
personne doit être capable de réaliser la majorité des
actes de la vie quotidienne et ne pas souffrir de ce type de trouble pour
pouvoir entrer.
Lorsque le sujet âgé et son entourage choisissent
la solution de l'entrée en institution, il leur reste à
déterminer quelle structure est la plus adaptée.
3.2 Le choix de l'établissement
Le choix de l'institution se fait souvent par rapport à
l'état de santé des personnes âgées, mais aussi dans
un souci de préférence géographique et/ou de
disponibilité budgétaire.
La préférence géographique semble
particulièrement prégnante dans le choix de l'entrée en
résidence : rester dans sa région d'origine ou se rapprocher
de ses enfants. L'analyse de contenu du groupe de parole (Travail clinique 1, 2
et 3) met en évidence le choix de l'établissement centré
sur le lieu géographique, comme le dit Mme B. « elle m'a mis
dans la maison la plus proche de son domicile pour pouvoir me rendre
visite »
Un manque d'informations sur les structures
d'hébergement semble avoir un impact sur le choix de l'institution.
Effectivement, d'après le discours des sujets lors du groupe de parole,
il s'avère qu'il existe un manque de connaissance important sur les
missions de chaque type d'établissement accueillant des personnes
âgées. En effet, Mme D. explique « ne sachant pas du
tout la différence entre une maison de retraite
médicalisée et une maison de retraite normale [...] ».
Ensuite, les personnes ne connaissent pas ou peu l'existence des
foyers-logements, comme nous le montre Mme B. : « il y a des
foyers-logements. Je ne savais pas que cela existait ». Nous pouvons
donc émettre l'hypothèse d'un choix d'établissement
souvent basé sur un manque d'informations, ce qui explique parfois
l'inadéquation entre les besoins de la personne et les missions de la
structure, élément sur lequel portera une de nos propositions de
dispositif au sein de la seconde partie.
Un autre élément intervenant dans le choix de
l'établissement porte sur la représentation
négative qu'ont les sujets âgés des EHPAD. La peur de
ce type de structure est souvent présente, comme l'explique Mme
B. lors du groupe de parole : « J'ai dis : Une maison
de retraite ? Je ne sais pas pourquoi ça fait peur ». De
plus, les sujets âgés associent la mort à ce type de
structure : « il y a des maisons de retraite, où
j'étais, où on peut donner ce nom de mouroir ». Mme A.,
ayant vécu quelques mois en établissement
médicalisé, explique s'être identifiée aux personnes
souffrant de la maladie d'Alzheimer : « je me voyais
déjà atteinte de ce que je voyais chez les autres ».
Les représentations et les informations des personnes âgées
sur la structure auraient donc un impact sur le choix de l'établissement
et le vécu de l'entrée.
Enfin, lorsque les familles étudient les
différents types d'établissements, leurs regards se portent
souvent sur le coût budgétaire. Le foyer-logement
ne proposant pas de tarif dépendance, il est souvent moins
onéreux que la structure médicalisée (comme nous l'avons
vu dans la partie présentant la structure), ce qui représente
souvent la raison du choix.
Selon R. Moulias (2007), il serait indispensable
d'évaluer les besoins de la personne âgée pour choisir un
établissement adapté [26]. Toute entrée en institution
devrait être décidée à la suite d'une
évaluation gérontologique globale, pluridisciplinaire.
3.3 Le consentement
Quand le sujet n'est pas ou partiellement consentant, on
observe un comportement de résignation et d'angoisse ainsi qu'un
effondrement de l'adaptation. Le sujet devient alors passif lorsqu'il sent que
le monde environnant lui échappe. Le mécanisme de défense
mis en place est celui de l'évitement. Progressivement, le sujet ne
prend plus part à sa vie quotidienne, percevant qu'il ne la
maîtrise plus.
Lors du groupe de parole, plusieurs sujets ont
évoqué la nécessité de choisir eux-mêmes
l'entrée en résidence, tout en recherchant l'approbation et la
compréhension des enfants. Les sujets expliquent qu'ils ont pris la
décision en collaboration avec l'environnement familial (Travail
clinique 1, 2 et 3) : « c'est d'un commun accord qu'on a
décidé de me mettre en maison de retraite ».
3.4 La préparation à l'entrée
La visite avant l'entrée semble
indispensable pour que le sujet puisse se créer des
représentations de sa vie au sein de la résidence, propices
à des élaborations futures. La brochure et la visite permettent
à la personne de s'imaginer dans ces nouveaux lieux et d'entreprendre
ainsi le travail de deuil de son domicile et de son ancienne vie. Selon R.
Vercauteren (2008), les visites préalables sont reconnues comme
importantes pour faciliter l'accueil et l'intégration du futur
résident [34]. L'objectif est double : présenter la
structure au futur résident et recueillir des données qui seront
exploitées en vue d'obtenir une bonne qualité de vie. Ces visites
permettent, aussi bien à la famille qu'à la personne
âgée elle-même, de conceptualiser la vie future et de se
préparer au mieux à l'entrée en établissement.
Murir son projet parait avoir un impact
positif sur la préparation à l'entrée. Mme A. explique
avoir été préparée à son entrée, et
surtout avoir pris le temps de réfléchir et de mûrir son
projet (Travail clinique 1, 2 et 3). Cette préparation semble ainsi
faciliter l'adaptation de la personne. Pour M. C., c'est sa participation aux
animations de la résidence par le biais du club du
3ème âge de la commune qui lui a permis une bonne
intégration au sein du foyer-logement. Prendre le temps de
connaître les autres résidents et le fonctionnement de la
structure avant l'installation serait donc un facteur favorable pour une bonne
adaptation. Mme E. met en avant l'utilité d'une participation
préalable aux animations et aux repas pour « mettre la
personne dans l'ambiance avant son arrivée ».
Murir son projet avant l'installation par une réflexion
et/ou par la participation aux animations ou à repas est donc un facteur
de préparation à l'entrée.
4.
Les trois temps à prendre en compte lors de l'entrée et le
processus de deuil
4.1 Le temps présent
Le temps présent est celui du choix de l'entrée
au sein de la résidence. L'entrée en résidence et
l'ensemble des modifications qui en découlent menacent l'identité
familiale. Le personnel de la résidence doit faire face à ces
difficultés et à ces crises pour permettre l'adaptation du
sujet.
Le personnel peut occuper différentes
fonctions :
Tout d'abord, une fonction de
proximité qui correspond à l'empathie des
professionnels envers la personne et sa famille pouvant être
assimilée à la préoccupation maternelle, notion
employée par Winnicott (1956) [35]. Les professionnels de la structure
vont « prendre soin » du nouveau résident et tenter
de répondre à ses besoins. Ils mettent donc leur sens en
éveil (liés à leur personnalité mais aussi à
leur fonction professionnelle) pour offrir à la personne
âgée un environnement le plus propice à son
développement au sein de la résidence et donc à son
adaptation.
Ensuite, le personnel assure une fonction de
transitionnalité. Le personnel d'accueil doit être
capable de tolérer la réalité du sujet et la
manière dont il l'a vit. Les professionnels créaient une
« air de transition » entre le domicile de la personne et
la résidence. Lorsque la personne s'installe, elle est peu à peu
amenée à percevoir la réalité du changement. La
désillusion (concept développé par Winnicott) est donc ce
passage du subjectif à l'objectif. Le sujet âgé devient
conscient des phénomènes transitionnels et le fantasme de
l'entrée laisse place à la prise en compte de la
réalité. Nous supposons l'existence de cette zone
d'expérience intermédiaire qui permet au sujet de passer du
fantasme de l'établissement à la relation objectale avec la
structure.
Prenons l'exemple de Mme M., toujours accrochée
à son téléphone portable, de peur que quelqu'un ne
l'appelle et qu'elle ne puisse répondre. Arrivée dans la
résidence depuis quelques mois, nous pouvons faire l'hypothèse de
l'utilisation de ce téléphone comme objet transitionnel, lui
permettant d'éviter l'angoisse de séparation, puisque cet
appareil rappel le lien avec l'extérieur. Cet objet investi permettrait
au cours de la période de désillusion à ce sujet de faire
l'interface entre le domicile et la résidence, comme l'enfant utilise un
objet interface entre lui et sa mère. Il semble également
important de préciser la relation fusionnelle existant entre cette femme
âgée et sa fille unique. Le téléphone
représenterait pour elle le lien qui l'unit à sa fille, seul
moyen de communiquer avec celle-ci. L'objet transitionnel remplirait une
fonction essentielle : celle de défense contre l'angoisse. L'objet
choisi vient pour rassurer la personne, le réconforter dans le deuil de
sa vie passée. Selon Winnicott, il s'agirait d'une protection contre
l'angoisse de type dépressif, soit l'angoisse de perdre l'objet,
c'est-à-dire l'objet maternel. Pour cette résidente, le
téléphone portable lui permettrait donc de lutter contre
l'angoisse de perte de sa fille. « J'avais peur qu'elle ne
m'abandonne » explique-t-elle au cours d'un entretien clinique dans
le cadre du suivi psychologique.
4.2 Le temps passé
Le personnel accueillant le sujet doit repérer la
structuration de la famille. Quels sont ses points forts, ses faiblesses,
comment a-t-elle fait face aux différentes crises de sa vie
jusqu'à maintenant, quels sont ses mécanismes de
défense ?
Lorsque le résident s'installe dans la structure, il
rencontre d'autres sujets âgés, ayant eux-mêmes un
passé et une expérience propre. L'adaptation doit donc tenir
compte de l'ensemble de ces vécus réunit au sein d'un même
lieu.
Le temps passé est à prendre en compte lors de
l'arrivée de la personne. Il s'agit d'identifier les traumatismes de la
personne et de la famille au sens plus large et de voir comment est vécu
ce traumatisme de l'entrée en résidence. Le but est de comprendre
la personne, son vécu de l'entrée et ses rapports familiaux. Ce
passé fait partie intégrante du projet de vie en institution,
élément que nous développerons dans notre seconde
partie.
4.3 Le temps futur
L'entrée en résidence signe pour le sujet et sa
famille le passage vers un autre temps et le rapproche inconsciemment vers la
mort, ce qui est souvent source d'angoisse. Après la crise, un nouveau
cadre de vie se met en place. L'adaptation est un temps essentiel qui vient
après celui de l'installation. La personne doit passer à
l'acceptation de sa vie actuelle, dernière étape du processus de
deuil de sa vie antérieure et de son domicile. Comme nous l'avons vu
dans le paragraphe destiné au temps présent, l'aire de
transitionnalité permettrait ce passage du présent vers le futur,
tout en intégrant son passé. La personne âgée
recherche ainsi progressivement son identité personnelle et son
identité sociale, mises à mal lors du choix et de l'entrée
en résidence.
Pour comprendre la demande d'entrée du sujet et
envisager son projet de vie, il est donc essentiel de prendre en compte le
temps présent éclairé par le passé de la personne
et orienté vers son futur.
4.4 Les processus de deuil
Lorsque le sujet âgé et son entourage envisagent
l'entrée en foyer-logement et se rendent aux entretiens d'inscription,
nous pouvons associer ce processus à celui d'un deuil blanc6(*). En effet, ils commencent
à se représenter la vie au sein de la structure et doivent
quitter de manière fantasmatique leur domicile. L'inscription ferait
donc partie de l'enclenchement du deuil blanc.
Tout le processus d'entrée en résidence peut
être comparé à celui du deuil. Nous pourrions parler de
deuils au pluriel puisque le sujet âgé est confronté
à la perte de son domicile, des habitudes antérieures (vie
sociale, organisation...) et à l'acceptation des changements physiques
liés à l'âge (souvent la cause de l'entrée). La
personne âgée doit donc, de manière générale,
faire le deuil de sa vie précédente et donc de la personne
qu'elle était.
5. Les impacts de l'entrée en résidence sur le
sujet âgé
5.1 Les relations familiales
· Du point de vue du sujet âgé
La référence du sujet en institution, c'est son
enfant. Un des liens qu'il peut préserver avec l'extérieur de
l'établissement, c'est effectivement son lien familial, coordination
entre le passé (histoire de vie, naissance, histoire de la famille), le
présent (place de l'enfant dans le choix de l'entrée en
résidence, importance de l'enfant dans l'aménagement
matériel) et le futur (descendance, notion de continuité dans la
famille même après la mort de la personne).
L'analyse de contenu du groupe de parole (Travail clinique 1,
2 et 3) réalisé à la Résidence
Midi-Pyrénées montre que les enfants sont un des sujets
abordés régulièrement par la personne âgée.
Selon les participants de ce groupe, les réactions des enfants lors de
la prise de décision d'entrée peuvent être très
variées. Elles peuvent passer par la surprise voire
l'incompréhension, ce qui peut traduire la déception de l'enfant
et la non-acceptation de l'image vieillie de son parent ou par son approbation
(voire son soutien).
· Du point de vue de l'enfant
Pour l'enfant, l'entrée en institution est souvent
associée au risque de perdre son parent. Il entame la perte de soi,
puisque l'enfant-adulte se perd comme enfant et devient le parent de son
parent. Lorsque l'enfant ne trouve pas d'autres solutions que celle de mettre
à distance son parent, il protège son soi, soi qui est par
opposition moins âgé et donc plus fort, indépendant.
L'enfant oscille souvent entre deux sentiments. Le premier est
celui de désir inconscient de tuer le parent
détérioré, qui représenterait le propre futur de
l'enfant, vieillissant également. Ce sentiment est opposé
à une tendance émotionnelle de le sauvegarder en le confiant
à la résidence, chargée de le garder en
« état ». L'enfant cherche à le conserver car
son souvenir permet de réaliser sa propre identification. L'enfant est
donc en ambivalence par rapport à ses affects.
L'entrée en résidence peut correspondre à
une forme de « mise à mort » pour la famille selon
T. Darnaud (2008) [8]. Certains mécanismes de défense peuvent
être mis en place par l'entourage du sujet âgé, comme le
déplacement de la faute sur l'institution (ce que nous mettrons en
évidence lors de la nécessité de départ de la
personne), refoulement, fuite ou indifférence (l'enfant se rend moins
souvent à la résidence), sollicitation exagérée.
L'ensemble de ces mécanismes de défense permettent à
l'enfant de déculpabiliser, par exemple par rapport au fait de ne pas
avoir pu prendre son parent chez lui.
Pour les participants du groupe de parole (Travail clinique 1,
2 et 3), l'entrée en résidence a permis une amélioration
des relations entre le sujet âgé et ses enfants. Deux personnes
mettent en évidence l'impact positif de l'installation sur leurs liens
avec leurs filles respectives. En effet, Mme D. explique que « nos
relations ont changé, on s'est énormément
rapproché, dans le sens positif ». Lorsque la personne
âgée a vécu chez son enfant, l'entrée en
résidence semble être vécue comme un soulagement pour
chacun, retrouvant son espace propre. Les rencontres ne sont plus source
d'angoisse comme l'était devenu le quotidien, mais source de plaisir et
de retrouvailles.
Dans tous les cas, l'entourage est confronté à
une restructuration des relations familiales, qu'elle soit positive ou
négative. Effectivement, un nouvel acteur entre en jeu et la relation
devient triangulaire : d'une relation parents-enfants on passe à
une relation parents-enfants-institution. Enfin, les contraintes
financières qu'un tel changement représente peuvent rendre les
relations familiales conflictuelles. En effet, la vie en institution peut
être une charge financière plus importante que la famille doit
alors prendre en charge. Celle-ci peut être à l'origine de
tensions entre les membres de la famille.
En conclusion, un nouvel équilibre au sein du
système familial se créé progressivement après
l'entrée en résidence.
5.2 Les liens à l'ancien domicile
Garder sa maison à l'extérieur de
l'établissement peut poser des problèmes dans la mise en place de
nouveaux investissements. Certains auteurs pensent même qu'il n'y a pas
de vie possible en institution si l'énergie psychique est encore
bloquée en arrière (Maltaverne, 1990) [23]. Dans tous les cas,
l'entrée en résidence implique souvent des transformations dans
la possession de ses biens et de ses objets.
Un choix doit être fait de la part de la personne
concernant les objets qu'elle souhaite conserver dans son nouveau domicile
ainsi que ce qu'elle fait du reste. Ces décisions sont souvent
difficiles pour le sujet âgé (« faut faire le
deuil » « c'est des moments difficiles »
« on laisse tout ») qui a parfois vécu pendant de
nombreuses années au sein du même mobilier.
Pour d'autres, il s'agit davantage d'un soulagement car ces
objets peuvent leur remémorer leur passé et par exemple leur
conjoint. Changer de meubles peut donc signer un investissement dans une
nouvelle partie de vie et la conservation d'affaires personnelles peut
être associée à une certaine continuité dans le
changement. Pour illustrer cela, Mme D. explique apprécier vivre dans un
endroit « agréable et différent », soulignant
ainsi le renouveau par ses nouveaux meubles.
La personnalisation du domicile a donc toute sa place dans le
processus d'adaptation de la personne âgée au sein de la
résidence.
5.3 L'adaptation lors de l'entrée en
résidence : notion de socialisation
Le déménagement constitue une transition, dont
le phénomène peut être mis en relation avec celui de la
socialisation. Certains travaux relatifs aux adaptations du sujet lors
de cette période se sont développés autour des
phénomènes de professionnalisation.
Nicholson (1984) a développé la
théorie des transitions du rôle professionnel7(*). Ce modèle met en avant
trois facteurs qui affectent l'adaptation du sujet dans son nouvel
environnement. Nous proposons de faire un parallèle entre le monde
professionnel et l'entrée en résidence. [27]
Le premier facteur est l'orientation motivationnelle
(désir de contrôle). La notion de contrôle est centrale lors
d'une entrée en résidence pour personnes âgées. Le
sujet a souvent l'impression d'être désubjectivé, de ne
plus maîtriser sa vie.
Le second facteur est la socialisation professionnelle
antérieure : Il s'agit ici de la manière dont la
personne âgée s'est socialisée dans sa vie passé,
les liens qu'elle a entretenus avec son entourage et la façon dont elle
rentre en contact avec autrui. La personnalité a donc un impact sur
l'adaptation du sujet.
Le dernier facteur correspond aux tactiques de
socialisation déployées par l'entreprise. L'adaptation du
sujet âgé dépend non seulement de facteurs internes mais
également de facteurs externes liés à l'accueil mise en
place par l'institution. Les choix de socialisation (activités
proposées à un nouvel arrivant par exemple) vont jouer un
rôle important dans l'adaptation de la personne.
Pour expliquer ce processus d'adaptation au sein de la
résidence, nous pouvons nous appuyer sur les travaux de Festinger (1962)
mettant en avant les mécanismes de résolution de dissonances
cognitives [10]. Ce mécanisme consiste à valoriser tous les
éléments favorables à la décision qui a
été prise (entrer dans la résidence) alors que le poids
des arguments de sens opposé est minimisé. Le sujet recherche
donc de la cohérence interne pour justifier sa présence au sein
de la résidence et se persuade du bienfait de son choix. Après
une année de vie en institution, la personne âgée constate
l'état de fait. Les sujets âgés cherchent ainsi des
justificatifs pour légitimer la situation.
Maisonneuve (1973) explique que le changement est un passage
d'un état à un autre [21]. Selon lui, ce processus s'accompagne
d'un état de tension psychologique où se mêlent une
certaine anxiété et la nostalgie d'un ordre passé, sans
oublier cependant une certaine espérance. Maisonneuve met
également en avant la tentative de mobilisation du sujet, d'adaptation,
de transformation des situations ou des choses à gérer selon sa
propre conception. Il confirme ici la vision active du sujet dans son
adaptation et sa socialisation.
La personne âgée confrontée à un
une situation nouvelle va donc abandonner ses stratégies habituelles.
Pour Tap et al. (1995), ayant développé le modèle de la
personnalisation, il existe 4 processus stratégiques lors de
l'adaptation à une nouvelle situation [31]. Nous allons présenter
ces processus et tenter de faire le lien avec celles utilisées par le
sujet âgé.
Stratégies identitaires basées sur
l'identité8(*) : Le sujet âgé entrant en
résidence qui utilise cette stratégie va tenter de se mettre en
avant, d'être reconnu par ses pairs.
Stratégies de positionnement social9(*): Le sujet âgé va
tenter de trouver une place dans la résidence, d'assumer un rôle.
Cette position sociale lui permet de préserver son sentiment
d'utilité et de s'adapter dans la structure. Nous pouvons prendre
l'exemple de M. C., un des participants du groupe de parole (Travail clinique
1, 2 et 3) au sein de la Résidence Midi-Pyrénées qui
occupe un positionnement social valorisé dans la ville et dans la
résidence, prenant en charge de nombreuses responsabilités. Cela
l'a aidé pour s'intégrer au sein de la résidence lors de
l'installation et la reconnaissance qu'il en tire semble maintenir une estime
de soi satisfaisante.
Stratégies de projet 10(*): Mme Z. est une personne
âgée de 86 ans, vivant au sein de la résidence depuis trois
ans. Depuis son entrée, elle souhaite entreprendre la construction d'un
logement avec son fils ou louer un second appartement dans l'espoir de passer
la moitié de l'année dans ce logement et l'hiver dans la
résidence. Ce projet, réalisable ou non, permet à Mme Z.
de gérer ses conflits internes. L'espoir de changement est donc un
élément indispensable dans la continuité de sa vie.
Stratégies de coping : Elles permettent au
sujet de contrôler, de tenter de maîtriser quelque chose dans la
situation présente en ayant une action sur elle. Le sujet s'ajuste
à une nouvelle situation ou se défend contre toutes emprises. Ces
stratégies seront abordées conjointement aux mécanismes de
défense.
La personne, quelque soit son âge, se construit et
continue de croître en fonction des interrelations qu'elle organise entre
ses différents domaines d'existences et ses conflits. Le processus de
socialisation11(*) est
d'autant plus complexe que le sujet est confronté à des
résidents déjà installés dans
l'établissement dont chaque histoire de vie est différente.
Pour Tap (1988), il existe deux processus de
socialisation [32]:
· L'intégration personnelle du social
Ce processus interne et centripète permet au sujet de
faire entrer en lui-même les caractéristiques et les exigences
sociales et culturelles de son environnement. Tap dégage trois
étapes au sein de ce processus : la capacité à
identifier les acteurs sociaux et à s'identifier à eux, puis
l'intériorisation (inscription au niveau interne) et enfin
l'appropriation.
Nous pouvons supposer que la personne âgée passe
par les mêmes étapes lors de son arrivée : A son
entrée, elle repère et identifie les acteurs sociaux de la
résidence et s'identifie alors à certains résidents.
Après quelques temps, le sujet intériorise les normes et les
valeurs de l'établissement et du groupe social auquel il s'est
identifié. Il s'agit donc d'une inscription interne, parfois longue et
difficile, étant donné l'histoire de vie de la personne et sa
socialisation antérieure. La socialisation se solde ou non par
l'appropriation de l'ensemble de ces données.
· L'intégration sociale de la personne
Ce processus externe et centrifuge permet au sujet d'entrer
dans des relations et des réseaux sociaux. Tap (1988) distingue trois
étapes au sein de ce processus : initiation,
insertion et intégration [32].
La personne âgée va s'insérer au sein de
la résidence en créant du lien avec les autres résidents.
Nous pouvons supposer que cette partie de la socialisation est difficile pour
le sujet. En effet, celle-ci dépend de nombreux facteurs de la personne,
comme les modes de socialisation antérieure, la personnalité, le
vécu...Chaque résident, doté de son propre passé
(souvent de plus de 80 ans), doit donc faire face à celui des autres.
5.4 Les mécanismes de défense mis en place par
les sujets âgés
Selon B. Leroy (2002), la transition du domicile à la
résidence risque de provoquer d'importants troubles psychoaffectifs
[19]. Les conséquences du déménagement seraient souvent
des réactions dépressives. Tous les âges sont
concernés (chacun peut vivre difficilement un
déménagement), mais il existe une association défavorable
avec le décès du conjoint, souvent la cause de l'entrée au
sein de la résidence. Cette dépression concerne davantage les
femmes, qui ont un investissement plus fort dans le foyer. Cet investissement
est une notion qui semble importante pour expliquer les difficultés
liées au changement. Déménager c'est donc s'adapter et
surtout faire un travail de deuil (réel ou symbolique) de son ancien
domicile. La dépression peut alors traduire l'incapacité
d'accepter cette séparation. Déménager, c'est aussi briser
le lien entre le passé, le présent et le futur. Aménager
son nouvel intérieur est en quelques sortes une organisation de son
intériorité. La personne va faire le tri dans sa vie va
réorganiser son Moi.
II est important de tenir compte du nombre de fois où
la personne a déménagé dans sa vie. La transition serait
ou non un événement original, inhabituel donc traumatisant ou au
contraire habituel donc provoquant moins d'affects intenses.
Malgré les difficultés, il semble se
développer chez la personne une appropriation de la résidence et
de son logement comme étant devenu son domicile privé. B. Leroy
(2002) montre dans sa thèse qu'il existe des effets consécutifs
au placement de la personne âgée mais qu'ils ont lieu dans les
premiers temps de l'entrée [19]. Après une certaine durée
de vie institutionnelle, les résidents finissent par compenser les
difficultés du début. Nous assistons donc à une
reconstruction de la conception du soi « matériel ».
La notion d'accueil, de l'inscription à l'installation est donc à
étudier et à développer pour limiter au maximum ces
effets, ce que nous verrons dans la seconde partie. Après un an, les
personnes trouvent souvent moins difficile la vie en collectivité. Il
existe également une plus grande congruence entre leurs souhaits et ce
que leur apporte la résidence. Leur conception de
« soi » reprend donc de l'épaisseur, leur
identité peut progressivement se reconstruire.
L'entrée en résidence est assimilable à
une situation de stress. Face à celle-ci, la personne âgée
doit s'adapter et donc développer certains mécanismes de
défense12(*).
Vaillant (1993) pense que certaines défenses peuvent être
adaptatives, en facilitant aussi bien l'homéostasie psychique que
l'adaptation du sujet à son environnement [33]. Nous supposons que ces
défenses seraient mises en oeuvre par les sujets âgés lors
de l'entrée en résidence.
En utilisant l'analyse de contenu du groupe de parole
réalisé à la résidence Midi-Pyrénées
et les entretiens cliniques menés dans le cadre de suivis psychologique,
nous allons mettre en évidence les mécanismes de défense
qui seraient utilisés par les sujets âgés lors de
l'entrée en résidence.
Certains sujets âgés utilisent
l'activisme13(*)
comme stratégie défensive lors de leur entrée en
résidence et tout au long de leur séjour. Cela consiste en
un engagement très important avec des prises de responsabilité
(au sein de la résidence, de la ville...). Le sujet âgé
fuirait la réalité difficile de l'entrée en
résidence et le vécu de l'abandon et de la solitude, souvent
angoissant. De plus, en surinvestissant l'ensemble de ces activités, la
personne âgée se sent « encore utile » au sein
de la société et le besoin de reconnaissance, source d'une estime
de soi importante, est satisfait.
L'affiliation est la recherche de l'aide et du
soutien d'autrui quand on vit une situation qui engendre de l'angoisse. Dans le
cas de la résidence, nous repérons l'utilisation de ce
mécanisme par des sujets entrant dans la structure et qui ne peuvent
gérer cette situation sans l'aide des autres. Ces sujets vont rechercher
en permanence la présence d'autrui en s'adressant à eux
uniquement pour exprimer leurs angoisses.
Certains sujets âgés mettraient en place un
mécanisme d'anticipation14(*) avant et lors de leur entrée dans la
résidence. Anticiper leurs réactions émotionnelles et
prévoir les conséquences de l'installation leur permettraient
ainsi de contrôler la situation stressante. Nous pouvons réaliser
un parallèle entre l'anticipation et les stratégies de coping. En
effet, la stratégie de coping centrée sur les émotions
permet au sujet d'avoir un impact sur la gestion de ses affects.
L'identification15(*) : Lors de son arrivée à la
résidence, le sujet peut avoir tendance, selon sa personnalité et
son passé (mode de socialisation antérieure comme nous l'avons
vu), à choisir un résident déjà installé ou
un groupe de résidents et de s'identifier à lui/eux. Cela lui
permet d'une part de s'intégrer mais le risque semble être une
transformation totale, ce qui nuit à son identité. Dans le cas de
l'installation en institution, l'identification semble donc fortement
liée à la socialisation et donc au mode d'entrée en
contact avec autrui.
L'entrée en résidence, souvent vécue
comme une situation difficile au début, peut s'accompagner d'un
retrait apathique16(*) de la part du sujet âgé. Effectivement,
arriver dans une nouvelle habitation, entouré d'autres personnes encore
inconnues, peut provoquer cette soumission passive. La personne
âgée refuse alors le contact avec autrui et avec son nouvel
environnement, ne participe pas aux animations. Ce détachement serait
donc une protection permettant au sujet de vivre ce changement.
5.5 La notion de double lien
En foyer-logement, nous pouvons observer la notion du
« doubles lien »17(*). Effectivement, le message principal de la part de
l'équipe soignante est d'accepter l'entrée de la personne parce
qu'elle est suffisamment indépendante mais qu'elle ne peut plus ou ne
veux plus rester chez elle. Un second message est alors envoyé à
la personne et à son entourage qui consiste à préciser que
lorsque la perte d'autonomie du sujet ne lui permettra plus de vivre au sein de
la résidence, celui-ci sera invité à la quitter pour une
institution médicalisée. Le jour de l'accueil, la personne
âgée doit donc entendre ces deux messages : « On
vous accepte parce que... » / « On vous demandera de partir
quand... » .
La situation de la personne âgée tout au long de
son séjour au sein de la résidence sera donc qualifiée
d'instable puisque provisoire. En effet, le sujet sait que si ses
capacités diminuent de manière trop importante, l'équipe
soignante lui demandera de s'orienter vers un EHPAD. Cette situation instable
peut être source d'angoisse pour certains sujets, qui se sentent en
« sursis » au sein de la structure. Un résident,
lors d'un entretien psychologique, explique cacher certaines de ses
difficultés ou ses chutes lors de ses courses, de peur que
l'établissement ne lui demande de partir.
6. L'installation de la dépendance des personnes
âgées en foyer-logement
Une difficulté majeure des foyers-logements est
l'installation de la dépendance des résidents. En effet, ce type
de structure accueille des personnes retraitées autonomes et
indépendantes. Lorsque s'installe une dépendance psychique et/ou
physique, le résident demande plus de soins que ce que la structure ne
peut lui apporter. Il n'est pas rare de voir la famille, les professionnels,
l'établissement en général, persister à vouloir
garder cette personne dans un lieu inadapté à ses besoins en
essayant de l'adapter elle-même à l'institution. Les raisons les
plus souvent évoquées, selon T. Darnaud (2008), pour
déroger aux règles (c'est-à-dire aux limites de la
résidence), sont par exemple la notoriété de la famille,
la possible amélioration de l'état de santé de leur parent
(« il est dans une mauvaise passe, ça va s'arranger) ou la
remise en cause de l'institution par la demande (« vous pourriez
faire une exception, aller lui faire sa toilette un peu plus souvent, s'il n'y
a qu'elle ») [8].
Mais derrière le refus des familles de changer leur
proche d'établissement, nous pouvons faire deux
hypothèses :
Il existerait un coût important engendré
par le changement. Il s'agit du coût financier
car les EHPAD sont plus onéreux que les foyers-logements, étant
donné qu'un forfait dépendance est à payer. Il s'agit
également d'un coût énergétique car
la famille doit chercher un nouvel hébergement, s'occuper de l'aspect
administratif de départ (résiliation du bail) et d'arrivée
dans la nouvelle structure, c'est-à-dire gérer d'un point de vue
organisationnel le changement.
Ensuite, envisager ce nouveau changement provoque
l'apparition d'une nouvelle crise dans le système
familial. L'entrée en résidence a souvent été,
comme nous l'avons vu, la source et l'aboutissement d'une crise dans la
famille. Il a fallu du temps au sujet lui-même et à son entourage
pour s'adapter à ce nouvel habitat. Lorsque le changement
d'établissement est envisagé, cela signe une nouvelle crise
à gérer pour le système familial. Cette crise est d'autant
plus difficile à vivre qu'elle est cette fois-ci accompagnée de
la notion de mort : la maison de retraite signe pour la famille un pas de
plus vers le décès de la personne, marquée par
l'installation de la dépendance.
Lorsque la résidence garde la personne devenue
dépendante, elle entame alors selon T. Darnaud un « processus
irréversible » sans s'en rendre compte [8]. Nous pouvons nous
demander pour quelles raisons psychologiques la résidence garde la
personne, pourquoi ne fait-elle pas appel aux règles officielles en
matière d'hébergement, qu'est ce que cela signifie pour les
soignants ?
A ces questions nous pouvons émettre l'hypothèse
suivante : la résidence a été chargée d'une
mission de la part de la famille, celle de garder « en
état » son proche, c'est-à-dire indépendant
comme il l'est à l'entrée. Lorsque la dépendance du sujet
ne permet plus une prise en charge par le foyer-logement, la famille accuse
alors l'établissement et donc son premier interlocuteur :
l'infirmière, d'avoir failli à sa mission. L'entourage
utiliserait alors comme mécanisme de défense pour refuser cette
dépendance, la recherche d'un bouc émissaire, d'un responsable.
Cela nous amène, comme nous le verrons dans la seconde
partie, à analyser la manière dont ce sujet est abordé par
les professionnels lors de l'inscription.
7. Synthèse de la réflexion sur les enjeux de
l'entrée en foyer-logement
L'entrée en résidence constitue un
événement de vie difficile pour le sujet âgé, source
de crise. Cette crise sera d'intensité et de durée variable selon
les motifs de ce changement. Elle présente un impact sur la personne
âgée et sur le système familial en nécessitant la
création de nouveaux liens et repères. Le sujet doit pouvoir
réaliser les deuils de ses pertes, plus ou moins facilitées selon
ses compétences psychiques et ses choix de stratégies
d'adaptations. La personne cherche à se socialiser, double processus qui
passe par l'intégration du social par le sujet et intégration du
sujet au sein du réseau de la résidence.
La première partie a mis en lumière les enjeux
de l'entrée en résidence. De cette réflexion
découle l'importance de développer un dispositif d'accueil
permettant d'accompagner les futurs résidents et leur proche, visant
à favoriser leur adaptation.
Mais que signifie accueillir ? Il existe une
différence entre accueillir quelqu'un et répondre à ses
demandes. Accueillir en fournissant un appartement et en proposant des services
correspond au fait d'héberger quelqu'un. Mais répondre aux
demandes du sujet est bien différent de ce sens là. Pour cela, il
est important pour les professionnels de savoir quelles sont
précisément les missions de l'établissement et de
comprendre ce que la personne et son entourage attendent de celui-ci.
Accueillir signifie donc donner la parole au sujet, analyser ses demandes,
comprendre et évaluer son projet de vie.
Notre propos, dans la seconde partie, porte sur l'optimisation
des actions déjà développées lors de l'accueil des
résidents, visant à une adaptation satisfaisante. Nous allons
nous appuyer sur les éléments mis en évidence concernant
les enjeux de l'entrée en résidence pour créer un
dispositif d'accueil le plus propice possible à l'usage de
stratégies de coping efficaces de la part des sujets âgés.
Nous verrons également les objectifs du psychologue au sein de ces
propositions.
2ÈME PARTIE : PROPOSITION D'UN DISPOSITIF
D'ACCUEIL VISANT À OPTIMISER L'ADAPTATION DES RÉSIDENTS
Cette seconde partie vise à s'appuyer sur la
réflexion menée autour des enjeux de l'entrée des
résidents pour présenter de façon synoptique un dispositif
d'accueil.
Dans un premier temps, nous réaliserons un état
des lieux et une analyse critique du dispositif d'entrée actuel.
Ensuite, nous présenterons différentes actions d'accueil visant
à optimiser l'adaptation des nouveaux résidents. Nous exposerons
de manière concrète ces démarches en précisant
leurs objectifs. Puis, nous verrons qu'elle peut être la place du
psychologue au sein du dispositif d'accueil. Enfin, nous apporterons un regard
critique et global sur les actions proposées.
1. Etat des lieux et analyse critique de l'accueil au sein de
la résidence
La résidence Midi-Pyrénées a fait
évoluer son processus d'accueil, notamment concernant la
procédure d'inscription. Cependant, au coeur de travaux de grande
envergure depuis plusieurs années, la direction et l'équipe n'ont
pas pu se pencher de manière formelle sur l'amélioration de
l'accueil.
Nous allons présenter puis analyser la situation
actuelle, à partir de nos observations, des demandes de l'équipe
ainsi que du discours des résidents mis en évidence par le groupe
de parole (Travail clinique 4, 5 et 6). Pour réaliser cette analyse,
nous nous appuyons sur 3 grilles de la méthode d'évaluation de la
qualité de la vie selon Vercauteren et al. (2008) (Annexe 2). [35]
1.1 Le premier contact
Le premier contact (souvent téléphonique) a lieu
entre le sujet âgé et/ou son entourage et l'une des
secrétaires de l'établissement. Il est de très bonne
qualité (accueil téléphonique chaleureux et
présentation de la structure précise selon les résidents).
Le point négatif porte sur l'envoie du document d'information qui se
présente sous la forme d'un feuillet présentant succinctement la
résidence mais qui ne constitue pas une brochure a proprement dit.
1.2 Les entretiens d'inscription
Le sujet âgé et sa famille sont conviés
à une inscription composée d'un entretien médical, d'un
entretien administratif et de la visite des locaux.
L'infirmière conduit un entretien
médical. Diverses informations sont demandées comme
l'identification, l'état de santé passé et actuel,
l'évaluation de l'indépendance, de l'état psychique, des
activités actuelles de la personne et de sa communication. Enfin, un
questionnement porte sur la mémoire et les raisons de la demande
d'entrée. Suite à l'entretien, l'infirmière donne ou non
son accord d'un point de vue médical pour l'accueil du sujet au sein de
la résidence.
Ensuite, la responsable administrative reçoit le sujet
et sa famille pour la constitution du dossier d'inscription. Cet
entretien est centré sur la présentation du fonctionnement
de la structure et l'évaluation des ressources financières de la
personne. Dans un second temps, la professionnelle fait visiter les locaux et
un appartement témoin.
Lors des entretiens d'inscription, la parole du sujet
âgé, concernant son souhait d'entrer et ses envies est entendue,
mais toujours aux côtés de son entourage. Nous pouvons supposer
que la personne âgée n'a pas le même discours lorsqu'elle
est seule que lorsqu'elle est en présence de sa famille. De plus,
l'infirmière et la responsable administrative n'ont pas le temps de se
pencher sur le projet de vie de la personne et sur les raisons qui fondent la
demande d'entrée.
Les deux professionnelles responsables de l'inscription
éprouvent des difficultés à aborder le sujet de
l'installation de la dépendance des résidents en foyer-logement.
Effectivement, elles se sont trouvées plusieurs fois face à des
personnes développant des troubles physiques et/ou cognitifs ne leur
permettant plus de rester au sein de la structure mais ne voulant pas la
quitter. La présentation des missions de la structure et de ses limites
d'accueil n'est donc pas définie de manière formelle et les deux
professionnelles ne sont pas formées pour apprécier le
fonctionnement cognitif du sujet à son inscription.
Enfin, il n'existe pas de réunion pluridisciplinaire
permettant une réflexion suite à l'inscription de la personne
âgée. La prise de décision concernant l'admission ou non du
sujet au sein de la résidence ne se fait donc pas en équipe.
1.3 L'admission
Lorsqu'un studio se libère, (départ ou
décès d'un résident), la responsable administrative
contacte la première personne sur la liste d'attente. Si la personne
âgée est toujours intéressée, elle rencontre la
directrice de l'établissement. Cet entretien permet de finaliser
l'admission de la personne.
1.4 Le jour de l'arrivée
Le résident signe un bail pour la location de son
appartement qu'il peut occuper dès la remise des clés. Il
n'existe pas au sein de la résidence de procédure d'accueil le
jour de l'arrivée du nouveau résident. L'ensemble du personnel
accueille le sujet âgé selon sa fonction et répond à
ses questions mais aucune procédure n'est formalisée.
Lorsque le sujet âgé entre au sein de son
logement, celui-ci est vide. Il installe ses propres meubles mais aucun objet
d'accueil de la résidence n'est installé. Le symbolisme du
concept de « bienvenu » n'est donc pas présent.
Enfin, lors de son entrée, le nouveau résident
ne reçoit pas de livret d'accueil. Or, la loi du 2 Janvier 2002 impose
aux institutions accueillant des usagers à leur remettre un livret
d'accueil comportant des explications sur le fonctionnement de la structure
ainsi que la charte de la personne accueillie. De plus, les résidents
ayant participé au groupe de parole (Travail clinique 4, 5 et 6) ont
trouvé l'idée du livret très pertinente et adaptée
à leurs attentes.
Le temps du repas occupe une place importante dans la vie du
sujet en institution. Certains attendent ce moment dans la journée,
d'autres le redoutent, mais dans tous les cas ce temps provoque la rencontre.
Lorsqu'un nouveau résident arrive, sa place à table est
décidée conjointement par l'infirmière et un membre de
l'équipe. Si la personne connaît des résidents
déjà institutionnalisés, l'équipe fera en sorte de
la placer près de ceux-ci.
1.5 L'apéritif d'accueil
Dans les deux mois qui suivent l'entrée de la personne,
la directrice organise un apéritif d'accueil avec l'ensemble des
résidents, dans le but de présenter le nouvel arrivant aux autres
personnes, de lui remettre un cadeau de bienvenue et le sac à dos de la
mairie (contenant des informations sur la commune). Ce moment convivial est
très apprécié par l'ensemble des résidents.
1.6 Synthèse de l'analyse critique du dispositif
d'accueil actuel
Plusieurs actions sont réalisées au sein de la
résidence dans le but d'accueillir dans les meilleures conditions
possibles les nouveaux résidents. Cependant, les professionnels
expriment certaines difficultés, les résidents émettent
quelques critiques et un manque de formalisme est à souligner. En
conclusion, voici un tableau présentant les points à
améliorer concernant l'entrée d'un résident.
Synthèse de l'analyse critique du dispositif
d'accueil
|
Ø La structure n'a pas réalisé de
brochures pour informer le public sur ses missions et sur son fonctionnement
|
Ø Aucun temps dans l'inscription n'est prévu
pour la parole du sujet âgé seul
|
Ø La présentation des missions de la structure
et de ses limites d'accueil ne sont pas définies de manière
formelle
|
Ø Les professionnels de la structure ne sont pas
formés pour évaluer les capacités cognitives des futurs
résidents et donc apprécier la possibilité d'entrer
|
Ø L'équipe ne peut pas toujours évaluer
la demande d'entrée et l'adéquation entre le projet de vie et le
fonctionnement de l'établissement
|
Ø Pas de formalisation pour informer le personnel et
les résidents déjà institutionnalisés de
l'arrivée d'un nouveau résident
|
Ø Pas de professionnel référent le jour
d'arrivée de la personne âgée
|
Ø Pas d'objets symboliques accueillant la personne au
sein de la structure
|
Ø Pas de livret d'accueil à l'arrivée de
la personne âgée
|
Ø Pas de réalisation de projet de vie ni
d'entretien d'accueil
|
2. Propositions d'un dispositif d'accueil visant à
optimiser l'adaptation des résidents
Au vue de la réflexion sur les enjeux de
l'entrée, de l'analyse critique du dispositif d'accueil et du discours
des résidents lors du groupe de parole (Travail clinique 4, 5 et 6),
nous proposons différentes actions à mener visant à
optimiser l'adaptation des nouveaux résidents. Pour chaque action
proposée, nous présentons son contenu dans un premier temps puis
nous exposons ses objectifs.
2.1 Création d'une brochure
· Présentation de l'action
La brochure sous la forme d'un triptyque (Annexe 3) contient
la présentation de la résidence, ses missions, la
procédure d'inscription ainsi que les tarifs. Elle est envoyée ou
remise aux personnes qui en font la demande auprès du secrétariat
de la résidence.
· Objectifs de l'action
La brochure permet au sujet de comprendre quels services sont
proposés par la résidence et d'identifier s'ils conviennent
à ce qu'il recherche.
Elle permet à la personne de s'imaginer dans les lieux,
de débuter progressivement son travail de deuil et donc de créer
des représentations de la structure.
2.2 Amélioration de la procédure
d'inscription
Accueillir une personne âgée en
établissement peut se faire par tous sujets. Or, l'accueil relevant du
projet de vie vise l'intégration psychosociale de la personne
âgée au sein de la structure. Cet accueil nécessite une
préparation en amont de l'entrée et de prendre le temps de
considérer le sujet âgé.
L'inscription est un moment formel, agissant comme une
première étape nécessaire où peut se créer
un climat de confiance pour que la personne âgée puisse
s'exprimer.
Il est essentiel de souligner que les entretiens d'inscription
ne se situent pas dans un contexte d'équilibre, puisque l'un des
protagonistes est demandeur de services et l'autre détenant le pouvoir
de refuser ou d'accepter l'accès à la résidence. Cette
notion de « pouvoir » est donc à prendre en
compte.
Chaque demande d'entrée reste singulière mais
nous observons que l'équipe rencontre lors de l'inscription deux types
de cas :
Cas n°1 : La personne est lucide, autonome
et demande elle-même son admission.
C'est une personne souvent isolée, mentalement
autonome, mais ayant quelques handicaps physiques qui limitent ses
activités de la vie quotidienne. La personne âgée ne se
sent pas prête à s'installer dans un EHPAD car elle perçoit
le maintien de certaines de ses capacités mais souhaite anticiper
l'avenir. L'environnement ne lui fournit pas les aides dont elle a un besoin
impératif. Il peut aussi s'agir d'une personne, ou d'un couple,
isolé, sans handicap majeur, désireux de ne plus s'occuper du
quotidien. Il importe de vérifier si la demande ne cache pas un
déficit masqué, syndrome dépressif plutôt que
démence débutante. Enfin, ce peut être une personne valide
désireuse de se rapprocher de ses enfants.
Lors de l'entretien de préinscription, ces demandes
appellent à se poser quelques questions :
Quelle est la nature réfléchie de la
demande ? Le professionnel tente de savoir si la démarche
est volontaire, s'il s'agit d'une pression extérieure (famille, voisins,
professionnels, municipalité...).
N'y a-t-il pas une réponse au
domicile ? Nous nous demandons pour quelles raisons la personne
ne peut pas rester à son domicile et si améliorer la situation au
domicile n'est pas à envisager en premier. Il ne s'agit pas de dissuader
toute personne désireuse d'entrer en institution, choix respectable. Il
s'agit de vérifier si la demande ne provient pas d'une trop grande
difficulté à vivre au domicile, et si lever ces
difficultés ne changerait pas l'attitude de la personne.
Dispose-t-on d'une réponse institutionnelle
adaptée ?
Il s'agit de la question centrale lors de l'entretien
d'inscription Il faut connaître les désirs réels de la
personne et disposer des informations utiles pour la guider dans ses choix.
Lors de l'entretien, notre but est donc de percevoir la
compréhension du sujet et de sa famille des missions d'un foyer-logement
et des différences avec une maison de retraite
médicalisée. Lorsqu'ils ne connaissent pas ces
éléments, nous expliquons les missions et les limites du foyer.
Nous recherchons donc la concordance entre ce que nous proposons et le projet
de vie de la personne.
Cas n° 2 : La personne âgée
semble lucide et autonome mais c'est la famille qui demande l'admission en
institution.
Nul ne peut décider pour autrui. Notre objectif est
donc de vérifier si la personne a les capacités de vivre chez
elle seule ou avec l'aide de professionnels. Avant d'éconduire la
famille, il faut s'intéresser aux facteurs explicatifs : crainte
injustifiée et abus de précaution; déficits masqués
par la personne; conflit familial; refus des enfants de s'impliquer dans le
maintien au domicile.
On ne doit ni imposer la décision des enfants au
parent; ni imposer la décision du parent aux enfants. On ne doit jamais
forcer un enfant à garder un parent contre son gré.
Seule une décision personnalisée est
envisageable. Personnalisée selon les besoins précis de la
personne malade : santé, handicaps, évolutivité,
goûts, souhaits et culture. Personnalisée selon les
capacités de l'établissement d'accueil : compétences,
densités de personnel, proximité de l'aidant principal.
Selon R. Moulias (2007), une admission
réfléchie et préparée fait du séjour en
institution un succès pour la qualité de vie de la personne
malade et pour ses proches [26].
2.2.1 Document présentant les missions et les limites
de l'établissement
· Présentation de l'action
Le document (Annexe 8) présente les missions du
foyer-logement (et les différences entre ce type de structure et les
EHPAD), les conditions d'accueil ainsi que conditions d'orientation vers un
établissement médicalisé en cas d'installation d'une
dépendance. Ce document fait partie de la liste des papiers à
fournir dans le dossier d'inscription. Il est présenté lors de
l'entretien et signé par le futur résident, la famille et la
direction à l'admission.
· Objectifs de l'action
Ce document, réalisé par l'infirmière, la
responsable administrative et la psychologue stagiaire, permet de combler le
manque de connaissance des sujets sur les missions des différentes
structures accueillant les personnes âgées. Les sujets
âgés et leurs entourages peuvent ainsi choisir
l'établissement adapté à leurs besoins.
Ce document permet à l'infirmière de s'appuyer
sur des notes écrites pour présenter les missions et les limites
(notamment concernant le service de soin) de l'établissement. De plus,
cela lui sert à aborder les conditions d'orientation vers un
établissement médicalisé lors de la perte d'autonomie
ainsi que la procédure qui sera proposée au résident dans
ce cas là.
2.2.2 Entretien psychologique avec le sujet
âgé
Tout d'abord, lors de l'inscription de la personne
âgée, la psychologue stagiaire participe à l'entretien
mené par l'infirmière, ce qui nous permet de saisir les
premières informations sur le sujet ainsi que la manière dont il
se présente et la place occupée par l'entourage.
· Présentation de l'action
La psychologue stagiaire reçoit le sujet seul entre
l'entretien médical et l'entretien administratif. La rencontre se
déroule en quatre temps : présentation et histoire de vie de
la personne, analyse de la demande d'entrée, évaluation succincte
des capacités cognitives, appréciation du projet de vie. Le
déroulement de l'entretien est présenté en Annexe 4.
· Objectifs de l'action
Cet entretien psychologique vise tout d'abord à donner
la parole au sujet âgé, qui sera parfois différente de
celle exprimée lorsqu'il est auprès de ses proches. Le but est
donc de replacer la personne âgée en tant que sujet, sujet acteur
de sa réflexion et de sa décision d'entrer au sein de la
structure.
Le premier objectif est de saisir quelques
éléments de la présentation de la personne dont les
événements principaux de sa vie, pour mieux comprendre le lien
entre son passé et sa vie actuelle.
Le second objectif est d'analyser la demande d'entrée.
La psychologue évoque ce sujet avec la personne en faisant
émerger la demande : de qui vient-elle, du sujet ou de son
entourage ? Si le sujet décide seul, qu'en pense sa famille ?
Si le choix provient de la famille, qu'en pense la personne
âgée ? Pour qu'elles raisons la demande d'entrée
est-elle formulée ?
Le troisième objectif est de réaliser la
passation du MMS, permettant d'aborder avec la personne le sujet des troubles
de mémoire et d'apprécier de manière non exhaustive son
fonctionnement cognitif. Cette partie de l'entretien n'a pas pour but
d'établir un avis sur les capacités intellectuelles de la
personne mais de procéder à une première
évaluation dont les hypothèses seront confirmées ou non
par le bilan neurologique demandé par la résidence pour toute
inscription.
Le dernier objectif concerne le projet de vie de la personne.
La psychologue essaye de percevoir ce que le sujet aime faire actuellement et
ses envies au sein de la résidence.
L'entretien psychologique se termine en demandant à la
personne si elle a des questions, des craintes concernant cette possible
installation. Tout au long de l'entretien, notre but est de rassurer la
personne et de faire en sorte que sa parole émerge.
A la suite de l'entretien, nous réalisons une
synthèse écrite de la rencontre contenant la
présentation du sujet âgé, les conditions de rencontre,
l'analyse de la demande d'entrée, le projet de vie envisagé au
sein de la résidence et le compte rendu de l'évaluation
cognitive. La synthèse se termine par une conclusion permettant
d'apprécier l'adéquation entre la demande, l'approche cognitive
et les missions de la résidence.
Notre objectif principal est de faire émerger le
souhait de la personne âgée. Dans tous les cas, nous abordons les
changements physiques et cognitifs liés à l'avancée en
âge et nos limites en cas d'installation d'une dépendance. Ces
éléments sont ensuite repris avec l'entourage dans le but de bien
préciser nos missions et de faire prendre conscience à la famille
qu'une orientation en EHPAD sera peut être envisagée un jour.
L'ensemble du système familial doit se préparer à cela et
comprendre que l'entrée en foyer-logement n'est pas forcément
définitive. Dans tous les cas, nous engageons une réflexion avec
la famille et la personne âgée, leur permettant de se poser
certaines questions sur le projet d'installation, dans le but de créer
le meilleur climat possible avant l'entrée.
2.2.3 Mise en place d'une réunion pluridisciplinaire
d'évaluation de l'inscription
· Présentation de l'action
Suite à l'inscription d'un sujet âgé, les
différents professionnels ayant reçu la personne
(infirmière, psychologue, responsable administrative et directrice) se
réunissent dans le but de créer une évaluation
gérontologique de la demande d'entrée. Cette rencontre donne
lieue à une décision concernant l'admission du sujet au sein de
la résidence, décision basée sur l'analyse de l'ensemble
des éléments recueillis et observés par chaque
professionnel.
· Objectifs de l'action
Cette réunion correspond à l'évaluation
gérontologique de la demande d'entrée, méthode
développée par R. Moulias (2007). Cela inclut d'évaluer
les capacités de la personne, d'identifier les diagnostics expliquant
les déficits, de connaître l'environnement du
patient (familial, social, matériel, médicales), les
ressources, et surtout, les souhaits de la personne et de ses proches.
Pour R. Moulias (2007), les foyers-logements sont l'objet
d'une moindre demande. Les raisons qui ont fait quitter le domicile ne sont pas
analysées, sous le prétexte qu'il s'agit d'une démarche
volontaire. L'absence de médicalisation de ces établissements
rend l'évaluation de la demande nécessaire avant l'entrée.
L'évaluation gérontologique proposée
permet ainsi de vérifier la solidité du souhait de la personne
valide et d'apprécier la concordance entre son projet et les missions de
la résidence : une bien utile garantie.
Suite aux entretiens d'inscription, cette évaluation
doit déterminer si l'établissement est capable d'une prise en
charge adéquate, s'il peut faire face à l'évolution
prévisible. Une telle évaluation pluridisciplinaire permet de
consolider le soutien à domicile ou de préparer une entrée
en institution - si elle parait la meilleure, ou la seule solution - de
façon plus sereine pour le sujet et pour son entourage,
déculpabilisé. La rencontre pluridisciplinaire permet
également d'aider le système familial à choisir
l'institution la plus adaptée à la personne âgée.
Enfin, cette rencontre permet de créer un
échange entre les professionnels et donc de favoriser l'expression de
chacun.
2.2.4 Mise en place de deux dispositifs d'adaptation avant
l'arrivée : participation aux repas et aux animations
· Présentation de l'action
Lorsque l'admission est finalisée et que le sujet
âgé se sent prêt à entrer, mais qu'aucun studio n'est
libre immédiatement, nous proposons deux dispositifs d'adaptation avant
son installation : prendre une ou plusieurs fois le repas avec les autres
résidents au sein de la structure et participer à une ou
plusieurs animations.
· Objectifs de l'action
La prise d'un repas permet à la personne de comprendre
le fonctionnement de la restauration, de commencer à rencontrer certains
résidents et de découvrir l'alimentation proposée. Il est
également possible de se rendre à ce repas avec son entourage,
dans le but de leur présenter le fonctionnement et d'accompagner leur
proche dans ses débuts.
Un après-midi passé au sein de la
résidence rentre dans le cadre de l'accueil temporaire. Cet accueil
permet de faire connaissance avec le lieu et de « se mettre dans
l'ambiance », comme l'exprime Mme E. lors du groupe de parole
(Travail clinique 4, 5 et 6).
Ces dispositifs participeraient donc à l'adaptation
progressive de la personne, à favoriser le processus de projections,
à affiner son projet de vie et à avancer dans son processus de
deuil, comme nous l'avons vu dans la première partie. C. Badey-Rodriguez
(2003) met en évidence l'importance de ces tests (repas, animations...)
et l'apport bénéfique que cela peut procurer à la personne
[1].
2.3 Amélioration de l'accueil le jour de
l'arrivée
2.3.1 Affichage présentant l'arrivée du futur
résident
· Présentation de l'action
Un document présentant le futur résident est
affiché sur la porte de la salle centrale quelques jours avant
l'entrée du sujet. Il dévoile le nom et le prénom de la
personne, le numéro de studio, la date d'arrivée et la
région d'origine. Ce document est présenté en Annexe 7.
· Objectifs
Cette affiche répond au besoin exprimé par
certains sujets lors d'entretiens psychologique de connaître à
l'avance l'identité du futur arrivant. Cela permet aux personnes
âgées de créer un lien avec le nouveau résident
dès son arrivée. Cette présentation informe
également le personnel de l'entrée de la personne, ce qui n'est
pas toujours réalisé oralement étant donné les
plannings différents de chaque membre de l'équipe.
2.3.2 Création d'un livret d'accueil
· Présentation de l'action
Le livret d'accueil est un document remis aux personnes
hébergées au sein de l'établissement le jour de leur
entrée. Il contient une présentation de la structure et de son
fonctionnement (lingerie, restauration, animations...) ainsi que des
informations sur la ville et les services qu'elle propose. Ce livret est en
cours de réalisation au sein de la résidence, il n'est donc pas
présenté ici.
· Objectifs
Le livret d'accueil répond tout d'abord à une
obligation légale, présentée au sein de la loi du 2
Janvier 2002, rénovant l'action sociale et médico-sociale :
« est remis à l'usager ou à son représentant
légal un livret d'accueil (qui ne doit pas être confondu avec la
brochure de présentation) auquel sont annexés la charte des
droits et libertés de la personne accueillie et le règlement
intérieur de l'établissement ».
Ensuite, le livret d'accueil correspond aux attentes des
résidents déjà institutionnalisés. En effet, lors
du groupe de parole mené sur ce thème, les sujets ont
exprimé le souhait de création d'un document contenant l'ensemble
des éléments de fonctionnement de la structure. Le livret
d'accueil permet donc à la nouvelle personne de mieux comprendre la
marche de la résidence et de s'adapter.
2.4 Mise en place du projet de vie
2.4.1 Le concept du projet de vie et ses objectifs
La définition du projet de vie18(*) est complexe et hasardeuse. Il
n'est pas possible d'en tracer le sens exact. Dans une institution, le projet
de vie est un outil de progression, moteur de pratiques homogènes et le
garant des valeurs.
Vercauteren et al. (2008) montent que la loi du 2 Janvier 2002
apporte des éléments concernant les différents projets
dans un établissement accueillant des personnes
âgées19(*).
[34]. La notion d'individualité est prégnante à travers
deux points de la loi : d'abord, le résident doit
bénéficier d'un « accompagnement
individualisé et de qualité dans le respect d'un
consentement éclairé » ; le résident est
donc toujours acteur, à titre individuel, de sa destinée.
Ensuite, le résident a personnellement le droit de participer au projet
d'accueil et d'accompagnement, ce qui laisse une grande part à
l'expression dans l'établissement.
Si accompagner permet de maintenir la personne dans son
autonomie (sociale mais pas uniquement), encore faut-il concevoir
qu'accompagner signifie aussi que nous n'en savons pas plus (voire moins)
qu'elle sur son potentiel et ses capacités.
Au delà de l'écoute, il faut donc ajouter une
observation pluridisciplinaire (et donc interprofessionnelle) puisque la
conception que chaque discipline a de la personne est différente. La
construction du projet de vie individualisé n'appartient donc pas
à une seule discipline et donc à un seul professionnel de la
structure. C'est à ce niveau que nous proposons de construire la notion
de « projet de vie individualisé » au sein de la
structure : en considérant la personne
comme « sujet ».
Le principe de personnalisation dépend de l'expression
de la personne, mais aussi de son état lorsqu'elle livre son projet et
du lieu qui lui permet de s'exprimer. La parole est donc relative et il existe
une différence entre l'énoncé et l'énonciation, ce
qui implique une prise de distance de la part du professionnel lorsqu'il
recueille les données, aspect contenu dans l'accompagnement.
2.4.2 Les étapes de construction du projet de vie
· L'entretien d'accueil
Dans les semaines qui suivent l'arrivée du
résident, la psychologue stagiaire propose à la personne un
entretien d'accueil. Celui-ci a pour but d'établir un premier contact
avec la personne et d'apprécier son adaptation à la
résidence. Un lien de confiance s'établit progressivement lors de
cet entretien, ce qui permet au nouveau résident d'évoquer
certaines difficultés liées à son entrée.
Nous présentons également nos missions au sein
de la résidence en expliquant à la personne les
possibilités d'entretien psychologique, de bilan cognitif et de
participation à l'atelier mémoire.
· Le recueil d'information pour construire le projet
personnalisé
Selon Vercauteren et al. (2008), le recueil d'informations
vise à une meilleure connaissance de la personne en vue de
répondre à ses attentes et aspirations [34]. Les informations
recueillies doivent obéir à des objectifs professionnels
concernant la personne âgée. Cette pratique est construite autour
de la législation en vigueur (loi 2002-2) mais au-delà, elle
débouche sur un processus humain basé sur l'écoute.
Un processus par étapes lors de la création du
projet de vie nécessite de faire référence aux
désirs20(*) et
envies de la personne, à ses plaisirs, à ses souhaits21(*), à ses
attentes22(*) et besoins,
dimensions bien distinctes dans le projet personnalisé.
Il semble important de relativiser la parole du sujet
âgé. Effectivement, il est essentiel de ne pas interpréter
le discours de la personne, ce qui implique une écoute et un respect
dans une « neutralité bienveillante ». Ensuite, la
parole du sujet doit être entendue en la confrontant au temps qui passe.
Le temps permet de voir évoluer cette parole, ce qui impose des
adaptations. Ces éléments sont des accès pour percevoir
l'identité de la personne dans sa dimension plurielle à travers
la manière dont elle se perçoit, la perception qu'elle a des
autres et la représentation de son environnement.
Au sein d'une structure, de nombreux professionnels
interviennent, ayant chacun une approche différente de la personne
âgée ainsi qu'une mission différente. Il s'agit donc de
travailler dans la construction d'un projet de vie personnalisé avec
l'ensemble des professionnels, ce qui constitue le gage d'une approche
qualitative de la personne. Ce processus permet de refuser un discours unique
et dominant, développant plusieurs visions, ce qui facilite
l'émergence du discours de la personne et son expression.
L'entretien permettant le recueil de données sera donc
mené par un professionnel mais la synthèse sera
présentée en équipe pluridisciplinaire.
Selon Vercauteren (2008) le projet de vie se construit en
cherchant à recueillir, situer, relier et comprendre des informations
permettant de se représenter la personne âgée à
partir de ses lieux de vie, habitudes, liens familiaux, relations sociales, vie
affective et professionnelle, activités pratiquée,
aspirations...[34]. Le but n'est donc pas de
« connaître » la personne au sens strict du terme,
mais de réaliser une approche personnalisée. Le recueil de
données se fonde sur le partageable.
Les éléments du recueil d'informations sont
expliqués en Annexe 5 et le questionnaire est présenté en
Annexe 6.
· Synthèse du recueil de données
Quand les informations ont été recensées,
le professionnel réalise une synthèse, nécessaire afin de
rendre l'ensemble des éléments prêts à entrer en
jeu. La validation de cette synthèse par le sujet est indispensable. Une
synthèse n'est cependant vraie qu'au moment même ou elle est
élaborée, tout se recompose avec le temps.
2.4.3 Réunion pluridisciplinaire et propositions
d'intervention
· Présentation de l'action
Lors d'une réunion entre chaque représentant des
membres du personnel, le professionnel présente la synthèse
réalisée suite au recueil de données. A partir des
différentes sources, le projet personnel se décline. En fonction
des attentes de la personne, des missions de la résidence et la
faisabilité, le projet comportera des objectifs précis et
évaluables.
Pour être opérationnel, le projet
d'accompagnement débouche sur les actions à envisager visant
à atteindre les objectifs construits à partir de l'expression de
la personne. La mise en oeuvre de l'accompagnement peut s'envisager autour de
trois types d'interventions : Assurées par les professionnels
internes de la structure (animateur, psychologue, aides soignantes,
infirmières, responsable administrative...), assurées par les
professionnels externes de la structure (coiffeur, pédicure,
orthophoniste, esthéticienne, cabinet infirmier, aide
ménagère...) ou aassurées par l'entourage de la personne
(famille, amis...).
· Objectifs
L'interprofessionnalité permet des échanges, une
ouverture et un respect accru des différents aspects de la personne.
Cette réunion finalise le projet de vie et soumet une
réflexion autour des possibilités d'adaptation de la personne
âgée. Elle a également pour but de permettre à
chaque professionnel de la structure de mieux connaître le nouveau
résident.
Suite à ces étapes, une présentation de
la personne et de son projet de vie est insérée au sein d'un
classeur disponible dans la salle de soin. L'ensemble du personnel peut
consulter ces documents, établis dans le respect du secret professionnel
et celui de la personne (c'est-à-dire avec son accord).
2.4.4 Réunion pluridisciplinaire mensuelle
· Présentation de l'action
Chaque mois, les représentants des membres du personnel
(secrétaire, lingère, entretien, soins, psychologue, directrice,
animateur, restauration) se réunissent durant une heure pour une
évaluation interprofessionnelle au sujet de certains
résidents.
Trois résidents sont choisi avant la réunion et
un échange se créé autour de différents
domaines : l'autonomie (toilette, marche...), l'alimentation,
l'état psychologique, les relations familiales et les relations sociales
(activités, sorties...).
· Objectifs
Dans la continuité du projet de vie, cette
réunion permet d'aborder de manière pluridisciplinaire
l'adaptation et l'évolution de la personne âgée au sein de
la résidence. Le but est donc de favoriser une meilleure prise en charge
et d'éclairer chaque professionnel grâce au regard de l'autre.
3. Synthèse des dispositifs d'amélioration de
la procédure d'accueil
Le premier contact
|
Observations
|
Propositions de mises en place
|
Personnes responsables
|
Pas de brochure de présentation de la structure
|
Création d'une brochure contenant :
- la présentation et les missions de la
résidence
- des photos
- les moyens de contacter la résidence
|
Responsable administrative
|
Inscription
|
Observations
|
Propositions de mises en place
|
Personnes responsables
|
Pas de temps prévu pour la parole du sujet
âgé lors de l'inscription
|
Entretien psychologique avec la personne âgée
seule entre l'entretien médical et l'entretien administratif
|
Psychologue
|
Pas de présentation formelle des missions et des limites
d'accueil de l'établissement
|
Création d'un document présentant :
Les missions de la résidence
Les différences entre un foyer-logement et une maison de
retraite médicalisée
Les limites d'accueil de la résidence
La procédure proposée à la personne et
à sa famille en cas de perte d'autonomie
Document signé lors de l'admission par la
résidence, le résident et sa famille
|
Infirmière
Responsable administrative
Psychologue
Directrice
|
Personnel confronté à des sujets souffrant de
troubles cognitifs et non formés pour les détecter
|
Passation du MMS (mini mental state) lors de l'entretien
psychologique dans le but d'apprécier succinctement les capacités
cognitives de la personne âgée
|
Psychologue
|
Pas d'évaluation de la demande d'entrée et de
l'adéquation entre le projet de vie et les missions de la structure
|
Entretien psychologique centré sur :
La demande d'entrée
Les aspirations, souhaits et désirs
Le projet de vie
|
Psychologue
|
Pas de réflexion pluridisciplinaire sur l'inscription des
personnes âgées avant leur admission
|
Réunion pluridisciplinaire à la suite de
chaque inscription
|
Infirmière
Responsable administrative
Psychologue
|
Le jour de l'arrivée
|
Observations
|
Propositions de mises en place
|
Personnes responsables
|
Manque de formalisme pour informer les résidents et le
personnel de l'arrivée d'une nouvelle personne âgée
|
Réalisation d'un panneau d'affichage à
l'accueil de la résidence dans le but de présenter le
résident : Nom et prénom, Ville d'origine, N°
d'appartement, Date d'arrivée
|
Secrétaires
|
Pas d'objets symboliques d'accueil au sein du logement
|
Bouquet de fleur ou petite plante au sein du studio
|
Directrice
|
Pas de livret d'accueil
|
Création d'un livret d'accueil disposé au sein
du studio contenant :
Fonctionnement de la résidence (restaurant, salle de soin,
lingerie...), Services proposés par la ville (piscine, cinéma,
supermarchés...), Animations de la structure
|
Animateur
Responsable administrative
Psychologue
Résidents
Directrice
|
Dans les mois suivant
l'arrivée
|
Observations
|
Propositions de mises en place
|
Personnes responsables
|
Pas d'entretien d'accueil
|
Mise en place d'un entretien psychologique d'accueil dans
le mois qui suit l'arrivée pour évaluer l'adaptation de la
personne âgée au sein de la résidence
|
Psychologue
|
Pas de projet de vie
|
Mise en place d'un projet de vie avec le
résident :
Questionnaire de recueil de données
Réflexion pluridisciplinaire sur le projet de vie de la
personne âgée
|
Responsable administrative
Infirmière
Aides soignantes
Psychologue
|
4. Rôles et place du psychologue au sein du processus
d'accueil
Comme nous l'avons vu tout au long de cette réflexion
sur l'entrée du résident en foyer-logement, l'accueil a un impact
essentiel sur l'adaptation du sujet âgé. Au sein de ce dispositif,
de l'inscription à l'arrivée, le psychologue occupe certains
rôles, en collaboration avec l'équipe.
Tout d'abord, il semble important de souligner que le
psychologue a pour mission de faire émerger la parole de la personne,
pour qu'elle soit reconnue en tant que sujet. Cela correspond à
l'article 3 du code de déontologie des psychologues qui précise
que « la mission fondamentale du psychologue est de faire
reconnaître et respecter la personne dans sa dimension
psychique ». Au sein du processus d'inscription, une de nos
tâches est donc d'écouter le sujet âgé seul (sans la
présence de sa famille) et de faire paraître sa demande et ses
désirs. Il en sera de même lors de l'arrivée de la personne
dans l'établissement, où nous nous attachons à rencontrer
la personne lors d'un entretien d'accueil, permettant d'apprécier son
adaptation et d'écouter ses ressentis.
Du point de vue du fonctionnement cognitif, nous avons vu que
les professionnels de la résidence ne sont pas formés pour
réaliser ce type d'évaluation et que la résidence demande
un bilan neurologique avant l'entrée de la personne. Lors de l'entretien
d'inscription, le psychologue apprécie à travers le discours
certains aspects cognitifs. De plus, la passation du MMS, même si cela
représente une évaluation non exhaustive et succincte, permet
d'aborder le sujet des troubles mnésiques avec la personne et de
réaliser une première analyse. Le psychologue utilise donc ses
compétences concernant le fonctionnement cognitif et l'utilisation de
certaines échelles d'évaluation mnésique.
Le psychologue exerce dans des domaines liés à
sa qualification (Article 5 du code de déontologie), il ne
possède donc pas l'ensemble des compétences pour assurer
l'accueil d'un sujet âgé. Dans ce sens, le travail en
collaboration semble indispensable. Le psychologue a besoins du regard des
autres professionnels, possédant une culture et une expérience
propre, pour prendre en compte tous les aspects bio-psycho-sociaux du sujet. De
plus, l'interprofessionnalité permet de prendre du recul sur sa pratique
et de mener certaines réflexions. Les compétences des uns font
donc la richesse des autres !
Enfin, le psychologue est soumis au secret professionnel, ce
qui lui permet de créer un climat de confiance avec les personnes
rencontrées. Des difficultés d'adaptation peuvent émaner
des nouveaux résidents, le clinicien peut donc faire émerger
cette parole et accompagner le sujet dans son installation, en repérant
les difficultés mais aussi les ressources que possède la
personne.
5. Analyse critique du dispositif
Les actions proposées dans le cadre de
l'amélioration du dispositif d'accueil présentent des points
forts mais également des faiblesses susceptibles d'être
améliorées. Nous choisissons cependant de ne pas exposer une
analyse critique de ces éléments dans cette partie. En effet,
nous ne possédons pas suffisamment de recul d'un point de vue temporel
pour évaluer l'impact des actions menées. De plus, certains
dispositifs sont toujours en cours d'installation, ce qui ne nous permet pas de
les analyser de manière objective.
Plus globalement, nous choisissons donc de mener une
réflexion autour des modifications et de leurs impacts au sein de la
résidence. Dans un premier temps, nous mettrons en lumière
l'importance de la prise en compte de la résistance au changement lors
des dispositifs proposés. Ensuite, nous verrons qu'il existe un
écart entre l'accueil idéal d'un nouveau résident et la
réalité du terrain. Entre ces deux réflexions, nous
analyserons la place que le psychologue (stagiaire et diplômé)
peut occuper lorsqu'il propose et mène différentes actions.
5.1 La résistance au changement
Selon Bareil et Boffo (2003), « Qui dit changement
dit résistance au changement23(*) ». Lors de notre expérience, nous avons
proposé plusieurs actions dans le but d'améliorer le dispositif
d'accueil des nouveaux résidents. Ces propositions ont rencontré
certaines résistances de la part des professionnels responsables de
l'accueil. Nous allons tenter d'analyser ces résistances et de mieux les
comprendre. La théorie des champs de Lewin explique que, pour être
en mesure d'anticiper les changements, il est nécessaire de
connaître les facteurs de risque en en particulier les causes du frein au
changement. Outre les causes individuelles, la résistance au changement
est souvent liée à des causes plus globales, structurelles ou
collectives. Le changement induit une modification de l'environnement de
l'individu pouvant provoquer une anxiété due à la
modification des repères habituels ou la remise en cause de son
activité. Concernant les causes collectives, les employés d'un
établissement partagent des valeurs communes (culture d'entreprise). La
conduite du changement que nous avons opéré n'a semble-t-il pas
pris en compte ces valeurs et nous n'avons peut être pas assez
identifié les craintes individuelles et collectives.
Dans un esprit d'analyse global, nous pourrions donc souligner
notre lacune concernant l'étude des valeurs qui fondent l'accueil dans
l'établissement et les raisons qui ont amené le fonctionnement
actuel. Cependant, nous avons essayé d'impliquer au maximum
l'équipe responsable de l'inscription dans le but de réduire les
résistances au changement (élément basé sur
l'expérience de Lewin avec les ménagères24(*)).
Il s'avère que le temps est indispensable pour mettre
en place des changements, car les professionnels sont souvent attachés
à leurs fonctionnements habituels. Heureusement, les membres du
personnel avec lesquels nous avons collaborés sont
particulièrement ouverts.
5.2 Le psychologue stagiaire et la conduite des
changements
Lors de ces propositions d'amélioration du dispositif
d'accueil, nous nous posons la question de la crédibilité du
psychologue-stagiaire. Effectivement qu'elle peut être la place d'une
personne non diplômée dans la résidence ? Les
propositions réalisées peuvent-elles avoir le même impact
lorsqu'elles émanent d'un psychologue ou d'un stagiaire ? De plus,
il nous a semblé difficile d'être force de proposition,
n'étant là que pour un temps donné. Nos actions ne
seraient pas forcément pérennes. Certains professionnels ont
exprimé leur crainte concernant le côté
éphémère des démarches.
Lorsque la directrice de la résidence nous a
proposé un poste d'une journée par semaine dans la
continuité du stage, nous avons perçu un changement d'attitude de
la part du personnel. Certains semblent plus impliqués dans les
propositions, sachant qu'il n'y aura pas de rupture.
Enfin, il semble que le travail en collaboration soit une
nécessité pour la réussite de l'amélioration de
l'accueil au sen de l'établissement. Si nous n'obtenons pas
l'adhésion des professionnels de la structure, nous ne pouvons pas agir
seul.
5.3 Entre l'idéal de l'accueil et la
réalité du terrain
Tout au long de cette réflexion, nous avons vu qu'il
existe un « idéal
d'accueil personnalisé » permettant l'adaptation des
résidents au sein du foyer-logement. Cependant, il existe un
écart entre cet idéal et la réalité du terrain, ce
que nous oublions parfois. Il s'agit essentiellement comme nous l'avons vu de
la résistance au changement mais également du coût humain.
En effet, proposer une inscription sous la forme de 4 entretiens mobilise
plusieurs professionnels qui ne seront plus disponibles pour leurs autres
tâches pendant un temps donné. Ensuite, mettre en place deux
réunions pluridisciplinaires (l'une donnant suite aux inscriptions et
l'autre mensuelle pour évaluer l'adaptation des résidents) est
coûteux en termes de temps, d'organisation et d'effectif humain.
Enfin, la résidence est toujours en période de
rénovation, l'amélioration de l'accueil n'est donc actuellement
pas au coeur des priorités. Le temps serait donc notre meilleur
allié pour continuer l'amélioration du processus d'accueil des
résidents.
Conclusion et discussion
Notre expérience lors du stage de fin d'étude
réalisé au sein de la résidence
Midi-Pyrénées a fait émerger un questionnement sur les
enjeux liés à l'entrée du sujet âgé en
foyer-logement.
Notre étude a permis de montrer l'importance d'un
accueil personnalisé lors de l'arrivée de la personne, de son
inscription aux mois suivant son entrée. Effectivement,
l'institutionnalisation est une étape souvent difficile pour la
personne, dont les conséquences négatives seront
atténuées par la mise en place d'un dispositif d'accueil
centré sur la parole du sujet, ses besoins et ses attentes.
Le psychologue a pour fonction de faire émerger la
parole du sujet. Au sein du processus d'accueil, le clinicien peut
écouter la personne et, en lien avec l'équipe, mettre en place un
projet de vie dans le but de l'accompagner tout au long de son processus
d'adaptation. De plus, le psychologue a pour mission d'apprécier
l'adéquation entre les capacités physiques et cognitives, le
projet de vie de la personne et les missions de la résidence. Enfin, il
engage une réflexion avec le sujet et son environnement familial.
Le travail clinique réalisé à partir de
deux groupes de parole menés avec des résidents nous a permis de
proposer différentes actions visant à optimiser l'adaptation du
sujet âgé. Nous avons choisi de ne pas analyser directement ces
propositions mais de prendre du recul sur la manière dont nous pouvons
apporter des changements au sein d'une institution. Nous nous sommes
aperçus à la fin de cette étude qu'il existait des
résistances au changement de la part de la structure. De plus, la
réalité du terrain n'est pas toujours compatible avec
l'idéal d'un accueil personnalisé. Le psychologue doit donc
composer avec l'ensemble de ces éléments et comprendre le
fonctionnement et les valeurs de la résidence avant de proposer des
actions.
La structure ayant accepté de créer un poste de
psychologue à partir du 1er Juillet 2009, nous exercerons au
sein de la résidence Midi-Pyrénées un jour par semaine.
Des questions se posent alors à nous : Quelles perspectives
pouvons-nous envisager pour la poursuite de ces actions au sein de la
résidence ? Lorsque le temps de travail est limité à
8h par semaine, le psychologue doit-il se consacrer aux suivis psychologiques
ou peut-il élargir sa pratique à ce type de dispositif d'accueil
sans risquer de perdre son recul et son objectivité ?
Pour répondre à ces questions, nous envisageons
d'établir des priorités dans nos fonctions avant de commencer. En
effet, il semble primordial de se demander qu'elles sont les demandes
institutionnelles, c'est-à-dire celles des résidents, du
personnel mais aussi de la direction. Les réflexions et propositions
présentées ici appartiennent à un temps de stage (entre 15
et 20h par semaine). Il nous parait intéressant de nous appuyer sur nos
analyses pour choisir nos missions. Concernant la procédure d'accueil,
nous proposons de continuer à participer aux inscriptions car il nous
semble essentiel de recevoir le sujet âgé seul avant son
entrée, de lui donner la parole. De plus, ce travail en collaboration
avec l'infirmière et la responsable administrative est très
enrichissant. Nous souhaitons également poursuivre le travail de
réflexion autour du projet de vie de la personne âgée suite
à son entrée et à réaliser l'entretien d'accueil
dans les semaines suivant l'arrivée du sujet. Une première
ébauche concernant la fiche de poste vous est présentée en
Annexe 10.
En conclusion, notre étude a mis en lumière
l'influence de la qualité du dispositif d'accueil sur l'adaptation du
sujet âgé au sein de la résidence. Cependant, elle nous a
également poussé à mener une réflexion plus large
sur notre future pratique notamment concernant les missions du psychologue en
foyer-logement, établissement souvent dépourvu de ce type de
professionnel.
Nous projetons de réfléchir personnellement
à ces éléments dans quelques mois et de participer
à des groupes d'échanges entre psychologues dans le but de
prendre du recul sur nos missions et de partager nos expériences et nos
difficultés avec d'autres cliniciens.
Bibliographie
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retraite. Albin Michel
[2] Bowlby, J., (1978). Attachement et perte. Volume
1. Paris : PUF
[3] Branch, G., Jette, M., (1982). A Prospective Study of
Long-Term Care Institutionalization Among the Aged. American Journal
of Public Health 72:1372-1379
[4] Bruchon-Schweitzer, M., (1994). Introduction à
la psychologie de la santé. PUF
[6] Casman, Lenoir et Bawin-Legros, (1998). Vieillir en
maison de repos : quiétude ou inquiétude ?
Ministère de la politique des égalités des chances,
Bruxelles
[7] Dantzer, R., (1989). L'illusion psychosomatique.
Paris, Odile Jacob
[8] Darnaud, T., (2008). L'entrée en maison de
retraite. ESF Editeur
[9] Dupuy, R., (1998). In Modèles, concepts et
pratiques en orientation des adultes. Presses Universitaires
[10] Festinger, L., (1957) A theory of cognitive
dissonance. Stanford, CA: Stanford University Press
[11] Freud, A., (1936) Ego and the Mechanisms of
Defense. Vol. 2
[15] Ionescu, S., Jacquet, M.M., Lhote, C., (2005). Les
mécanismes de défense. Théorie et clinique. Armand
Colin
[16] Kübler-Ross, E., (2002). Accueillir la mort.
Editeur Pocket
[17] Laplanche, Pontalis, (1967). Vocabulaire de la
psychanalyse. PUF
[18] Le Moigne, J.L., (1994). Le constructivisme :
les fondements. ESF éditeur
[19] Leroy, B., (2002). L'entrée en institution du
sujet âgé. Thèse, Lille
[21] Maisonneuve, J., (1973).
Introduction
à la psychosociologie . Presses Universitaires
de France.
[22] Malrieu, Ph., (1973). La socialisation. In H.
Gratiot-Alpahnadéry et R. Zazzo. Traité de psychologie de
l'enfant. Tome 5. Paris : PUF
[23] Maltaverne, S., (2001). L'avenir de la
gérontopsychiatrie au sein de la psychiatrie publique,
L'information psychiatrique, n°8, octobre, 2001
[26] Moulias, R., (2007). Pour de bonnes pratiques de
l'admission en institution gériatrique. In Fondation Nationale de
Gérontologie / Gérontologie et société. N°
121. Pp 227-249
[27] Nicholson, N., (1984). A theory of work role
transitions, Administrative Science Quaterly, vol. 29.
[28] Pozo, P., (2004). Deuil, blessure vive.
Frontières. Volume 16, numéro 2.
[31] Tap, P., Esparbès, S, Sordes Ader, F. (1995).
Stratégies de coping et personnalisation. Bulgarian Journal of
Psychology, n°2
[32] Tap, P., (1988). La société pygmalion.
Intégration sociale et réalisation de la personne.
Paris : Dunod
[33] Vaillant, G.E, (1994). Ego Mechanisms of Defense and
Personnality Psychopathology in Journal of Abnormal Psychology,
Vol.103, No1, 44-50
[34] Vercauteen, R., (2008). Le projet de vie
personnalisé des personnes âgées. Pratiques
gérontologiques. Erès
[35] Winnicott, D.W., (2006). La mère suffisamment
bonne. Editions Payot et Rivages, Paris
ANNEXES
ANNEXE 1 : GRILLE D'ANALYSE DU GROUPE DE PAROLE
Vécu de l'entrée en
résidence
Conséquences de l'entrée pour le sujet
Manière dont le sujet vit les premiers temps dans la
résidence et l'accueil
|
Représentation de la maison de
retraite
Représentation négative de la maison de
retraite : association à la maladie, au handicap, identification
aux autres, appréhension de la mort
Représentation positive de la maison de retraite
Mauvaise connaissance des différences entre la maison de
retraite médicalisée et la résidence type
logement-foyer
|
Prise de décision de
l'entrée
Décision prise par le sujet lui-même
Décision prise par l'entourage ou influencé par
lui
|
Raisons de l'entrée en
résidence
Perte du conjoint ; Solitude ; Diminution des
capacités ne permettant plus de vivre seul ; Obligation
|
Vécu de la perte du domicile et des affaires
personnelles
Vécu difficile sur le mode de la perte et du deuil
Vécu de cette séparation comme un renouveau et
l'entrée dans une nouvelle étape
Souhait de conserver ses affaires personnelles ou de changer
complètement de mobilier
|
Relations avec l'entourage
Impacts négatifs de l'entrée en résidence
sur l'entourage : peu de visites, moins de contacts
Impacts positifs : consolidation des liens parent/enfant
Pas de changement selon le sujet
|
Mécanismes de défense
Rationalisation ; Clivage ; Fonction de bouc
émissaire
|
Stratégies de coping
Coping centré sur le problème, centré sur
les émotions, évitant ou vigilant
|
ANNEXE 2 : GRILLES D'ÉVALUATION DE L'ACCUEIL
Selon Vercauteren et al. (2008)
Grille 1
|
Thème évalué
|
L'accueil préalable
|
Variables évaluées
|
Existence d'une personne référent à
l'accueil
Implication des membres de l'institution concernant
l'information relative à l'accueil
Transmission des informations vers la famille
Qualité d'une transmission formalisée sur
l'accueil
|
Grille 2
|
Thème évalué
|
L'accueil administratif
|
Variables évaluées
|
Moment choisi pour la formalisation du dossier
administratif
Lieu choisi pour la formalisation du dossier administratif
Existence d'un règlement interne associé au
dossier administratif
Formalisation du dossier administratif par le
secrétariat
|
Grille 3
|
Thème évalué
|
Premier contact
|
Variables évaluées
|
Premier contact du résident avec la structure
La personne responsable de l'accueil fait partie de
l'institution ou est extérieure à l'institution
L'accueil donne lieu à une pratique
spécifique
Le temps choisi pour une pratique spécifique de
l'accueil
Motifs d'entrée retenus par le personnel
|
ANNEXE 3 : BROCHURE PRÉSENTANT LA
RÉSIDENCE MIDI-PYRÉNÉES
RESIDENCE
POUR PERSONNES AGEES
PLAN
«
Résidence Midi-Pyrénées
»
3 allées dupont
00000 PIC
E
-
mail : residence
-
midipy@wanadoo.fr
CCAS de Midi
-
Pyrénées
www.mairie
-
MidiPyrénées.fr
Le personnel
L
e personnel présente des qualifications pluridisci-
plinaires, au service de la personne âgée :
secrétaires,
animateur, personnel soignant, personnel d'entretien,
cuisiniers, veilleur de nuit.
L
a Résidence permet donc une présence du
person-
nel 24h/24h, 7j/7.
C
ette complémentarité permet d'élaborer et
de
mettre en oeuvre une prise en charge personnalisée de
qualité : être à l'écoute des
Résidents et de leurs
familles, accompagner dans les gestes quotidiens,
favoriser le maintien de l'autonomie, réaliser un suivi
des soins et de l'hygiène corporelle.
E
n cas de problèmes durant la nuit, un veilleur de
nuit est sur place pour intervenir rapidement auprès du
Résident.
L
a personne âgée est au coeur de nos
préoccupa-
tions, et le contexte rassurant dans lequel elle pourra
évoluer lui permettra de répondre à ses
attentes,
notamment de pouvoir vivre dans un logement, tout en
étant très entourée.
Prestations / Services
U
n salon de coiffure est à la disposition des
Rési-
dents.
L
a salle de restaurant propose des menus variés,
adaptés aux régimes alimentaires.
Le repas reste un moment de convivialité,
d'échange.
Une commission menu se tient régulièrement afin
d'améliorer la qualité des repas. Les
résidents ont la
possibilité d'inviter leur famille.
PHOTO
Cadre de vie
L
a Résidence permet aux personnes accueillies de
vivre dans un endroit agréable et de
bénéficier des ins-
tallations confortables de la Résidence : Studios
indivi-
duels T1 et T2, ascenseur, restaurant, salons, jardins
d'agrément...
V
ous vous sentirez comme chez vous, pouvant
également bénéficier d'un cadre collectif
tissant de
nouveaux liens avec d'autres Résidents grâce aux
diverses animations proposées.
PHOTO
Présentation générale
PHOTO
L
a Résidence permet aux personnes âgées de
pouvoir
vieillir de façon optimale, en offrant toutes les
meilleurs
conditions d'accueil possibles.
L
'établissement bénéficie d'un cadre
très verdoyant,
à proximité de tous commerces, et proche du
centre vil-
le.
ANNEXE 4 : ENTRETIEN PSYCHOLOGIQUE DE
PRÉINSCRIPTION
Expliquer le but de
l'entretien :
Parler un peu des événements importants de votre
vie, comprendre pour quelles raisons vous souhaitez vous installer dans la
résidence, ce que vous souhaitez y faire et comprendre comment
fonctionne votre mémoire.
RASSURER LA PERSONNE
1. Histoire de vie
- Pouvez-vous me dire les éléments importants de
votre vie ? Ce que vous voulez...
.........................................................................................................
.........................................................................................................
.........................................................................................................
- Comment se passent vos relations avec vos enfants,
petits-enfants ?
.........................................................................................................
.........................................................................................................
.........................................................................................................
- La préinscription aujourd'hui dans cette
résidence :
Est ce un choix de votre part ?
Choix personnel.
Pour quelles raisons ? Depuis combien de temps y
pensez-vous ? Qu'en pense votre famille ?
.........................................................................................................
.........................................................................................................
Choix familial
Qui souhaite que vous vous installiez-ici ? Pour quelles
raisons ? Qu'en pensez-vous ?
...............................................................................................................
.........................................................................................................
2. Evaluation des capacités
mnésiques
Nous proposons à la personne de répondre
à quelques questions pour comprendre comment fonctionne sa
mémoire. Nous lui expliquons que les réponses ne conditionnent
pas son entrée à la résidence mais que cela est important
pour le dossier.
Passation du MMS (court, permet d'apprécier de
manière globale le fonctionnement cognitif de la personne, ne provoque
pas d'anxiété importante).
3. Le projet de vie
Concernant votre éventuelle installation à la
résidence, qu'aimeriez-vous faire ?
Ex : activités au sein de la structure,
activités personnelles, rencontres familiales, vacances...
.........................................................................................................
.........................................................................................................
.........................................................................................................
Comment imaginez-vous le déroulement d'une de vos
journées ici ?
.........................................................................................................
.........................................................................................................
.........................................................................................................
4. Répondre aux questions de la personne et
à ses éventuelles inquiétudes
Avez-vous des questions ?
........................................................................................................................................................................................................................
Avez-vous des inquiétudes ?
........................................................................................................................................................................................................................
Êtes-vous content à l'idée d'une possible
installation ici ?
........................................................................................................................................................................................................................
ANNEXE 5 : RECUEIL DE DONNÉES AU SEIN DU PROJET
DE VIE
1. Identification
Nom et prénom, voire les surnoms par lesquels la
personne souhaitent être appelées
Date et lieu de naissance : fêter un
anniversaire relève de conceptions culturelles et est associé
à une histoire de vie. Le lieu de naissance est également
important car il a une signification pour le sujet et explique le commencement
de sa vie. Ce lieu d'histoire peut être réintégré
dans des échanges avec la personne.
Domiciles personnels : dernier domicile connu par
la personne et domiciles connus durant sa vie. Cela permet de se rapprocher de
l'itinéraire du sujet et donner des indications sur ses
possibilités à s'adapter.
Nationalité et naturalisation : La
simplicité apparente de la nationalité Française est
à prendre en compte. Derrière cela se cache des origines, parfois
multiples. Connaître l'origine de la personne permet de partager avec
elle une partie de son histoire. Notons que des appartenances locales
(régions) peuvent être parfois plus importantes que la
nationalité elle-même.
Ces éléments sont présents dans le
dossier administratif constitué lors de l'entretien de
préinscription. Apparemment neutres, ils sont en fait porteurs de
significations, significations différentes pour chaque professionnel. Si
l'on se contente de l'identification nous sommes loin d'une véritable
approche personnalisée du sujet âgé. Il semble donc
important de provoquer un travail d'équipe autour de ces
éléments.
2. Connaître le passé de la
personne
Il y a nécessité de concevoir l'adaptation de
la personne en intégrant la dimension du temps, c'est-à-dire en
évitant la rupture entre les différentes étapes qu'elle
doit aborder, surtout dans notre cas lors du passage du domicile vers un
établissement. Le passé a ici une place centrale, il permet de
comprendre le vécu d'aujourd'hui, peut expliquer certaines
réactions ou certains comportements. Dans ce cadre s'inscrivent
également les liens familiaux : les relations entre la personne et
sa famille d'origine (parents et fratrie) et la construction de sa propre
filiation ont un sens pour le sujet âgé, c'est son premier groupe
d'appartenance, et, comme nous l'avons vu, souvent sa seule
référence lors de l'entrée en résidence.
Il ne s'agit pas de tout renseigner sur la personne. En dire
trop provoque un risque d'infantilisation (elle n'aurait plus la maîtrise
de ce qu'elle souhaite partager) et ne rien renseigner ne permet pas d'aboutir
au projet de vie.
3. Les aspirations de la personne
Relations sociales : Les informations concernant
les relations sociales peuvent être perçues à travers ses
groupes d'appartenance, ses amis, relations de voisinage, anciens
collègues, compagnons...
Activités pratiquées autour du
« plaisir de faire » : l'activité et
l'animation sont à différencier. Les deux favorisent une vie
équilibrée mais c'est la notion de plaisir comme finalité
qui permet de faire la différence. La personnalisation demande de
s'interroger sur les cinq sens de la personne et de pouvoir apporter une
réponse adéquate pour maintenir leur activité
Les aspirations de la personne seront relevées à
partir des informations collectées sur les activités
professionnelles, les activités habituelles exercées au cours
d'une journée (journée type relevant des activités
obligatoires et des loisirs), les centre d'intérêts de la personne
(liés à l'environnement naturel, à la culture, à la
citoyenneté).
ANNEXE 6 : QUESTIONNAIRE DE RECUEIL DE DONNÉES
Entretien réalisé par :
|
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Fonction :
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Date :
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Date entrée du résident
:
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Identification
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Nom
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Prénom
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Surnom
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Âge
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Vie
sociale
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Situation familiale
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Marié ·
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Célibataire ·
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Veuf/veuve ·
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Depuis le :
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Enfants
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Filles ·
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Nombre :
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Garçons ·
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Nombre :
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Petits Enfants
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Filles ·
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Nombre :
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Garçons ·
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Nombre :
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Arrières petits-enfants
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Filles ·
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Nombre :
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Garçons ·
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Nombre :
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Relations avec la famille :
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Lieux de vie
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Ville du dernier lieu de vie :
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Département :
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Type habitat
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maison ·
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appartement ·
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Origine
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Ville de naissance
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Nationalité
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Ville d'enfance
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Ville d'adolescence
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Où avez-vous préféré habiter
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Profession
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Métier avant la retraite
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Autres professions
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Métier que vous auriez rêvé d'exercer
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Diplômes
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Entrée en résidence
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Choix d'entrée :
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le votre ·
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celui de la famille ·
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Pour quelles raisons êtes vous ici ?
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Problème médical ·
|
Perte d'autonomie ·
|
|
|
solitude ·
|
perte du conjoint ·
|
|
|
recherche de sécurité ·
|
rassurer les proches ·
|
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|
Habitudes de vie et centres
d'intérêts
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|
Activités principales à la
retraite
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Promenades ·
|
Bricolage ·
|
Couture ·
|
|
Chorale ·
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Rencontres amis ·
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Tricot ·
|
|
Informatique ·
|
Cuisine ·
|
Lecture ·
|
|
Télévision ·
|
Voyages ·
|
Jardinage ·
|
|
Cinéma ·
|
Mots-croisés ·
|
Scrabble ·
|
|
Foyer 3ème âge ·
|
Gymnastique ·
|
Aquagym ·
|
|
Danse ·
|
Pétanque ·
|
Loto ·
|
|
Jeu de cartes ·
|
Lesquels?
|
|
Sports ·
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Lesquels ?
|
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Bénévolat ·
|
Lequel ?
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Autres :
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Centres d'intérêts
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Aimez-vous le cinéma ?
|
Oui beaucoup ·
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Oui un peu ·
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Non ·
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Film préféré
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Acteur préféré
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Aimez-vous la musique ?
|
Oui beaucoup ·
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Oui un peu·
|
Non ·
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Quel genre de musique ?
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Chanteur préféré ?
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Chanson préférée ?
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Savez-vous lire ?
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Oui ·
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Non ·
|
|
Aimez-vous lire ?
|
Oui ·
|
Non ·
|
|
|
|
|
|
Savez-vous écrire ?
|
Oui ·
|
Non ·
|
|
Aimez-vous écrire ?
|
Oui ·
|
Non ·
|
|
|
|
|
|
Aimez-vous les voyages ?
|
Oui ·
|
Non ·
|
|
|
|
|
|
Aimez-vous les jeux ?
|
Oui ·
|
Non ·
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|
Quels jeux ?
|
|
|
|
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|
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Aimez-vous chanter ?
|
Oui ·
|
Non ·
|
|
Aimez-vous le théâtre ?
|
Oui ·
|
Non ·
|
|
Aimez-vous les sorties ?
|
Oui ·
|
Non ·
|
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Pour aller où ?
|
Cinéma ·
|
Promenades·
|
|
|
Musée ·
|
Visites ·
|
|
|
|
|
|
Aimez-vous les activités artistiques ou manuelles ?
|
Oui ·
|
Non ·
|
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Quel sport avez-vous pratiqué ?
|
|
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Quel sport pratiquez-vous ?
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Avez-vous une passion ?
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Oui ·
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Non ·
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Laquelle ?
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Faites vous ou avez-vous fait une collection ?
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Oui ·
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Non ·
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|
Laquelle ?
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Quel est le rêve que vous souhaiteriez réaliser ?
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Soins de soi
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Aimez-vous prendre soin de vous ?
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Oui ·
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Non ·
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Esthéticienne
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Oui ·
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Non ·
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Coiffeur
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Oui ·
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Non ·
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Pédicure
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Oui ·
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Non ·
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Massage
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Oui ·
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Non ·
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Thalassothérapie
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Oui ·
|
Non ·
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Souhaits d'activités à la
résidence
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Comment imaginez-vous le déroulement d'une journée
à la résidence ?
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Que souhaiteriez-vous faire à la résidence ?
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Propositions d'animations
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gymnastique douce ·
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pétanque ·
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Belotte ·
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Fléchettes ·
|
Cinéma ·
|
Danse ·
|
|
Théâtre ·
|
Cuisine ·
|
Rencontres avec des enfants ·
|
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Ballades ·
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Jeux de société ·
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débat/discussion ·
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tarot ·
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Goûts alimentaires
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Vous êtes :
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Plutôt salé ·
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Plutôt sucré ·
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Aliments préférés :
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Aliments détestés :
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Entrées préférées :
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Plats préférés :
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Desserts préférés :
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Boissons préférées :
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Allergies alimentaires
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Oui ·
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Non ·
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Lesquelles ?
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Régime alimentaire
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Oui ·
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Non ·
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Lequel ?
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Goûts vestimentaires
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Quelle est votre couleur préférée en
matière vestimentaire ?
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Quel style vestimentaire préférez-vous ?
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Original ·
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Classique ·
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Elégant ·
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Décontracté ·
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Pour les femmes :
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Plutôt en jupe/robe ·
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Plutôt en pantalon ·
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Pour les hommes :
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Chemise/pantalon ·
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Polo/tee shirt/jean ·
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Où achetez-vous vos vêtements ?
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Supermarché ·
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Catalogue ·
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Boutiques de vêtements ·
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Marchés ·
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Achats par un proche ·
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Famille/Entourage/amis
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Avez-vous de la visite à la résidence ?
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oui ·
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non ·
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Selon quelle fréquence ?
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Plusieurs fois par semaine ·
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1 à 3 fois par mois ·
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1 fois par mois ·
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pas de visites ·
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Qui vous rend visite ?
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Lors des visites, vos proches :
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déjeunent avec vous au restaurant ·
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déjeunent avec vous dans votre appartement ·
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ne viennent pas pour déjeuner ·
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partent en promenade avec vous ·
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Rendez-vous visite à vos proches ?
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oui ·
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non ·
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A qui ?
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|
Selon quelle fréquence ?
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Que faîtes vous lors des visites ?
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déjeuner ·
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passer un moment ·
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faire une activité ·
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passer quelques jours ·
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Evaluation des besoins avec le
résident
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Au sein de la résidence, de quoi auriez-vous besoin pour
réaliser votre projet de vie ?
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Interventions extérieures
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Pédicure
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·
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Coiffeur
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·
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Aide à la toilette
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·
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Orthophoniste
|
·
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Aide ménagère
|
·
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Infirmière
|
·
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Kiné
|
·
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Soins esthétiques
|
·
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Autres :
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Interventions internes
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Suivi psychologique
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·
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Atelier mémoire
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·
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Evaluation cognitive
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·
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Distribution des médicaments par l'infirmière
|
·
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Autres :
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Remarques, autres :
|
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ANNEXE 7 : AFFICHE PRÉSENTANT L'ARRIVÉE
D'UN RÉSIDENT
La résidence Midi-Pyrénées est heureuse
d'accueillir
Mme Dupont Jeanne, originaire de
Normandie,
au studio N° 98
à compter du 20 Juin 2009
ANNEXE 8 : DOCUMENT PRÉSENTANT LES MISSIONS DE
LA RÉSIDENCE
Missions de la résidence
Midi-Pyrénées,
conditions d'accueil et
conditions d'orientation vers un
établissement médicalisé
1. Ce que propose le foyer-logement
Le foyer-logement (nommé EHPA*) ou la maison de
retraite médicalisée (nommée EHPAD*)?
Le foyer-logement est une structure regroupant des logements
(T1 ou T2) accueillant des personnes autonomes et indépendantes
physiquement et psychologiquement, capables d'assurer leur quotidien au sein de
leur logement. L'établissement est assortis d'équipements et de
services collectifs comme la lingerie, la restauration, une salle de soins, des
animations, dont l'usage est facultatif.
A la différence, une maison de retraite
médicalisée accueille des personnes dépendantes
physiquement et/ou psychologiquement. Elle garantit la prise en charge globale
de la personne : hébergement en chambre, aide pour l'ensemble des
déplacements, l'hygiène, le repas... La maison de retraite assure
donc une aide quotidienne et médicale.
Les missions de la résidence
La mission essentielle de notre établissement est de
proposer des logements individuels au sein d'une structure collective ainsi que
différents services. La pluridisciplinarité du personnel permet
d'offrir aux résidents une écoute, un accompagnement, des
animations et de favoriser le maintien de leur indépendance.
D'un point de vue sanitaire, le service
soignant est composé d'une infirmière (présente de 8h30
à 14h30) et de plusieurs aides-soignantes dont une est présente
toute la journée (de 8h30 à 20h). Un veilleur assure une
présence de 20h à 8h afin de veiller à la
sécurité des résidents. Il répond aux sonnettes,
appel les services d'urgence si besoin mais ne pratique pas de ronde
systématique ni de soins de nuit.
F L'équipe soignante évaluera la demande et les
besoins du résident afin de mettre en place l'aide appropriée.
Notre objectif est de maintenir l'autonomie des résidents le plus
longtemps possible mais l'équipe ne se substitue pas à la
personne.
Les missions principales du service de soins :
- Coordination et prise de rendez-vous avec les
médecins traitants et les spécialistes
- Préparation et distribution des médicaments
pour les résidents ne pouvant plus gérer seul leur traitement
- Appel des secours en cas d'urgence
- Accueil des nouveaux résidents (présentation
de la structure, entretien d'inscription...)
- Suivi des dossiers des résidents
- Interventions ponctuelles chez les résidents
souffrants
- Surveillance sanitaire : prise de tension,
pansements...
- Aide à la réalisation de certains actes de la
vie quotidienne en cas de difficultés : douches ou aide à la
toilette. Possibilité d'intervention d'un cabinet infirmier
libéral
- Accompagnement et écoute du résident et de sa
famille
2. Les conditions d'accueil au sein de la
résidence
A l'entrée dans la résidence, les personnes
sont autonomes dans leur studio (déplacements, toilette quotidienne
seul, préparation du petit déjeuner, ménage), se
déplacent dans l'établissement sans l'aide d'une personne et se
rendent seul au restaurant.
Ces personnes sont dites en GIR* 6 et 5 (d'après la
grille nationale d'évaluation gérontologique).
De plus, il est important que le résident ne
présente pas de troubles cognitifs pathologiques (c'est-à-dire
troubles de la mémoire importants, perte des capacités
d'orientations, diminution des capacités langagières...).
Prendre en charge des pathologies liées à la
mémoire ne rentre pas dans le cadre des missions de
l'établissement. Un bilan neurologique vous sera demandé, et,
dans le cas où un trouble cognitif est détecté, nous vous
proposerons une orientation vers un établissement plus adapté
à vos besoins.
3. Les conditions d'orientation vers un
établissement médicalisé en cas de dépendance
physique et/ou psychique
Avec l'avancée en âge, le résident est
susceptible de présenter une diminution de ses activités
quotidiennes et sociales imposant un accompagnement et des aides sociales ainsi
qu'une diminution des activités corporelles (toilettes...)
nécessitant des soins spécifiques.
Le service soignant peut assurer certains actes ponctuels
(préparation et distribution des médicaments, aide à la
toilette, aide aux déplacements...).
Avec l'avancée en âge, le résident peut
présenter des troubles cognitifs. Ces troubles peuvent provoquer des
difficultés quotidiennes et demandent une présence et un
accompagnement permanent.
F Dans ces deux cas où la dépendance est trop
importante d'un point de vue physique ou psychologique, le service soignant
n'est plus en mesure de prendre en charge la personne ni d'assurer sa
sécurité.
Dans ces différents cas, nous serons amenés
à :
- Définir avec le résident et sa famille les
capacités et les difficultés (sur la base de la Grille AGGIR*) et
d'envisager l'avenir ensemble. Pour cela, nous vous demanderons de participer
à des entretiens avec l'équipe soignante dans le but d'aborder
ensemble ces éléments.
- En cas de besoins de soins dépassant les missions de
l'établissement, vous orienter vers un établissement
médicalisé, accueillant les personnes âgées
dépendantes physiquement et/ou présentant des troubles cognitifs.
En effet, la résidence d'Oc n'est pas habilitée à
héberger des personnes dépendantes (Plan Alzheimer 2008 et
Décret n°...) et, pour le bien-être et la
sécurité du résident, d'autres structures seront plus
adaptées.
Au moment du départ, si vous le souhaitez, nous
resterons à votre disposition pour tous renseignements.
*Sigles :
Ø EHPA = Etablissement d'hébergement
pour personnes âgées
Ø EHPAD = Etablissement d'hébergement
pour personne âgées dépendantes
Ø AGGIR= Grille Nationale (Autonomie
Gérontologie Groupes Iso-Ressources) qui constitue un outil
destiné à évaluer le degré de dépendance,
physique et psychique, des demandeurs de l'allocation personnalisée
d'autonomie (APA), dans l'accomplissement de leurs actes quotidiens.
SIGNATURES A L'ENTREE DANS LA RESIDENCE :
- Résidents
- Représentant de la famille
- Résidence
ANNEXE 9 : PLANNING DE L'ÉQUIPE DE SOINS
Du lundi au vendredi
|
Horaires
|
Professionnels
|
Missions
|
8h à 14h30
|
Une infirmière
|
- Préparation des médicaments,
- distribution des médicaments,
- organisation des consultations médicales
extérieures,
- réponses aux besoins médicaux des
résidents
|
Une aide-soignante
|
- Aide à la toilette pour certains résidents
- Préparation du petit déjeuner pour certains
résidents
- Réponses aux besoins des résidents
|
14h30 à 20h
|
Une aide-soignante
|
- Organisation des visites médicales extérieures
- Lien avec la pharmacie pour la réception des
médicaments
- Réponses aux besoins des résidents
|
Weekends et jours
fériés
|
Horaires
|
Professionnels
|
Missions
|
8h à 20h
|
Aide-soignante
|
- Aide à la toilette pour certains résidents
- Préparation du petit déjeuner pour certains
résidents
- Distribution des médicaments
- Réponses aux besoins des résidents
- Organisation des visites médicales extérieures
- Lien avec la pharmacie pour la réception des
médicaments
- Réponses aux besoins des résidents
|
ANNEXE 10 : FICHE DE POSTE DE LA PSYCHOLOGUE
Temps : 8h/semaine
Population
|
Missions
|
Temps
|
Infirmière
|
Prendre connaissance des événements de la semaine
lors de notre arrivée dans la résidence
|
15 min
|
Résidents
|
Suivis psychologiques :
réguliers (une fois tous les 15 jours)
ponctuels
|
3h
|
Résidents
|
Atelier mémoire
|
1h
|
Productions des notes écrites
|
compte rendu des évaluations cognitives
notes concernant les suivis psychologiques
compte rendu des entretiens d'inscription
|
1h
|
Résidents
|
Entretien d'inscription ou entretien d'accueil ou
évaluation cognitive
|
1h30
|
Personnel
|
Disponibilité pour l'écoute du
personnel
|
1h
|
* 1
EHPAD=Etablissement hébergeant des personnes âgées
dépendantes
* 2 AGGIR=
Grille Nationale (Autonomie Gérontologie Groupes Iso-Ressources) qui
constitue un outil destiné à évaluer le degré de
dépendance, physique et psychique, des demandeurs de l'allocation
personnalisée d'autonomie (APA), dans l'accomplissement de leurs actes
quotidiens. Classement de GIR 6 (le plus autonome) à GIR 1 (moins
autonome).
* 3 CVS (conseil de
la vie sociale) : instance obligatoirement présente au sein des
établissements accueillant des personnes âgées depuis la
loi du 2 Janvier 2002. Ce conseil a un rôle consultatif, destiné
à échanger et à faire des propositions sur le
fonctionnement de la résidence.
* 4 Le CCAS est
géré par un conseil d'administration composé du
maire, de conseillers municipaux élus par le conseil municipal et de
personnes nommées par le maire parmi les personnes participant à
des actions d'animation, de prévention ou de développement social
menées dans la commune.
* 5 La commission des
menus a pour rôle de veiller, en collaboration avec la
société de restauration, au bon fonctionnement du service de
restauration avec une vigilance particulière quant à
l'équilibre des menus, au suivi de la qualité et à la
présentation des repas.
* 6 Deuil blanc :
Selon M. Pozo (2004), il est souvent employé pour expliquer ce que peut
vivre l'entourage d'une personne souffrant de démence [28]. Il s'agirait
d'une succession de deuils à faire du vivant de la personne. La famille
doit faire le deuil de la représentation de son proche et de ce qu'elle
a pu vivre avec lui jusqu'à la maladie.
* 7 Théorie des
transitions du rôle professionnel (Nicholson, 1984) : Lors de
l'entrée au sein d'une nouvelle organisation (entreprise pour le
professionnel, résidence pour la personne âgée), deux
styles d'adaptation sont possibles Tout d'abord le développement
personnel, qui consiste à modifier ses cadres de
référence, son système de valeur, style de vie pour
répondre à la situation. Ensuite, le développement de
rôle qui correspond à la manipulation de l'environnement.
Nous pouvons ici faire le lien avec le lieu de contrôle (locus of
control) du sujet qui peut être interne ou externe. Ces deux
stratégies, non exclusives l'une de l'autre, permettent au sujet de
s'adapter à sa nouvelle situation et d'y faire face.
* 8 Stratégies
identitaires basées sur l'identité : ont pour fonction
d'agir sur la définition de soi en maintenant, préservant ou
augmentant le degré de valorisation de soi, en assumant une logique
interne et en maintenant une continuité dans le changement. Le besoin de
reconnaissance sociale fonde cette dynamique identitaire.
* 9 Stratégies de
positionnement social : Il s'agit de trouver ou d'inventer une
solution à la crise, au conflit, en modifiant le rapport des rôles
joués, en s'engageant dans de nouveaux réseaux.
* 10 Stratégies de
projet : Elles permettent de défendre des projets, de se
dégager d'une situation problématique, de gérer des
conflits par anticipation ou espoir de changement. Ces projets peuvent
être réels ou imaginaires (par le rêve) mais permettent par
l'espoir de s'insérer dans la résidence.
* 11 La socialisation, selon
Malrieu (1973), concerne spécifiquement la relation à autrui,
intégration à un groupe, une société. Lors de son
entrée au sein de la résidence, la personne âgée se
socialise en intériorisant les normes et valeurs de l'institution mais
également en se les appropriant [22].
* 12 Pour Laplanche et Pontalis (1967),
les mécanismes de défense représentent l'ensemble
des opérations dont la finalité est de réduire, de
supprimer toute modification susceptible de mettre en danger
l'intégrité et la constance de l'individu biopsychologique [17].
Les auteurs du DSM IV précisent que les mécanismes de
défense sont des médiateurs de la réaction du sujet aux
conflits émotionnels et aux facteurs de stress internes ou externes.
* 13 Selon Ionescu (2005),
l'activisme correspond à la gestion des conflits psychiques ou
des situations traumatiques externes, par le retour à l'action, à
la place de la réflexion ou du vécu des affects [15]. C'est une
stratégie qui sert de dérivatif et qui est destinée
à lutter contre l'angoisse.
* 14 Lors d'une situation
conflictuelle, l'anticipation permet d'imaginer l'avenir en
expérimentant d'avance ses propres réactions émotionnelles
et en envisageant différentes réponses ou solutions possibles
(DSM IV, 1996). Selon A. Freud, l'anticipation aurait un effet bienfaisant
[11]. Effectivement, l'incapacité à recourir à
l'anticipation et l'impossibilité de prise de distance vis-à-vis
de la situation serait un signe de « déroute
intellectuelle ».
* 15
L'identification : correspond à l'assimilation
inconsciente, sous l'effet de l'angoisse, d'un aspect, d'une
propriété, d'un attribut de l'autre, qui conduit le sujet, par
similitude réelle ou imaginaire, à une transformation totale ou
partielle sur le modèle de celui auquel il s'identifie. L'identification
est un mode de relation au monde constitutif de l'identité.
* 16 Le retrait
apathique est un détachement protecteur, fait
d'indifférence affective, de restriction des relations sociales et des
activités extérieures, et de soumission passive aux
événements, qui permet à une personne de supporter une
situation difficile. Ce mécanisme de défense n'apparaîtrait
que dans certaines circonstances (comme par exemple celle de quitter son
domicile pour entrer en foyer-logement) et s'accompagne d'une perturbation de
l'activité. Dantzer (1989) remarque que cette défense peut
être modulée par des facteurs d'expérience
antérieure et que dans le retrait, l'individu cherche à se
protéger en diminuant ses interactions avec le milieu environnant
[7].
* 17 La théorie du
double lien peut expliquer ce qui se joue souvent à l'entrée
en résidence. Le double lien, selon T. Darnaud (2008), est une situation
où une personne lance à une autre un double message, le second
contredisant l'autre [8]. En maison de retraite médicalisée, on
observe souvent des familles qui expliquent à leur parent qu'il doit
rester là le temps de se reposer mais le personnel médical
transmet un message contradictoire en faisant comprendre que son installation
est définitive. Le sujet âgé se situe ainsi dans un double
lien, prit entre deux messages contradictoires.
* 18 Notion de projet de
vie : A l'origine du projet se situe la personne. Dans toute
approche de construction, qu'elle soit collective, individuelle ou personnelle,
la personne vivant en établissement sera le centre des décisions,
des pratiques, des comportements et aussi du sens à donner au travail.
C'est donc auprès de la personne qu'il faut chercher l'utilité
d'un projet. Cependant, situer la personne âgée dans son projet
reste assez complexe, en raison de la provenance des informations la
concernant, soit d'elle-même, soit de son environnement. On sait que la
personne ne se livre pas facilement...par pudeur, par
éducation...Lorsque l'intimité est dévoilée, c'est
au regard de ses représentations, internalisées tout au long de
sa vie. Il en est de même pour l'environnement (entourage...) qui
évoque des éléments différents selon la relation
établie avec la personne âgée, ce qu'il croit savoir, ce
qu'il s'autorise à dire...Ainsi, situer la personne dans son projet
reste souvent un exercice qui demande de relativiser les avis et informations
recueillis mais surtout de dépasser les schémas
préconçus que nous pourrions avoir.
* 19 Loi du 2 Janvier 2002
rénovant l'action sociale et médico-sociale : Deux axes
sur le projet de vie. Tout d'abord, l'affirmation des droits des usagers (sens
donné par la loi au projet individuel) et la coordination entre les
différents acteurs dans la structure et à l'extérieur
(sens donné au projet collectif). Ensuite, au niveau du contenu
individuel, la loi précise ce que l'on peut y trouver : associer la
personne âgée à toutes les décisions prises quant
à son quotidien et à tous les services qui lui sont
apportés.
* 20 Interroger les
désirs de la personne âgée correspond à poser la
question de ce qui encourage le sujet dans son environnement pour que son
expression soit possible et entendue. Lorsqu'on ne reconnait pas les
désirs de la personne, elle devient assujettie à son
environnement, ce qui limite les informations que nous pourrions recueillir.
L'envie pourrait être approchée par un désir de
réalisation (réelle ou symbolique). Désirs et envie font
partie de ce que peut exprimer le sujet et qui doivent faire l'objet d'une
écoute particulière.
* 21 Les souhaits de la
personne correspondent à la formalisation de ses désirs
et envies. Ils sont centraux dans l'approche personnalisée du projet.
Cependant, reste à demeurer vigilant sur l'origine et le fondement du
souhait, qu'il soit celui de la personne et non de son entourage.
* 22 L'attente
s'inscrit dans un état intérieur moins conscient que le souhait
clairement exprimé. Face à cette attente, nous demandons à
la personne de quoi a-t-elle besoin. Seulement, dans notre champ
médico-social, il existe un risque de « faire à la
place de » au lieu de se situer dans « l'aider à
faire », et donc le risque de collectiviser les réponses
à travers une standardisation. Le premier besoin du sujet
âgé est de s'adapter. En établissement, la personne doit
s'adapter à des situations nouvelles, lorsque son environnement s'est
modifié. Dans ce contexte, la personnalisation passe par le
questionnement du sujet sur sa possibilité de s'adapter à ce
nouvel environnement lors de l'entrée en résidence ainsi que
d'observer les moyens de la structure pour s'adapter à cette nouvelle
personne.
* 23 Définition de
la résistance au changement : Pour Kurt Lewin (1943),
« toute action, exercée sur un individu afin de modifier ses
propres normes, entraîne l'apparition de forces qui neutraliseront les
effets de cette pression. L'équilibre est maintenu au prix d'un
accroissement de la tension interne de l'individu ».
* 24 Expérience
des ménagères de Kurt Lewin : Lors de la guerre
1939/1945, les autorités Américaines cherchent à
convaincre les ménagères de faire consommer des abats de boeuf
à leur famille. Toutes les campagnes échouent à faire
changer le comportement des américaines. Il est fait appel au
psychologue K. Lewin pour comprendre pourquoi. La théorie qui en
découle est basée sur plusieurs points : 1. L'implication
par la discussion est supérieure à l'écoute d'un
exposé. Elle permet la modification des habitudes et réduit la
résistance au changement. 2. La décision est un processus qui ne
dépend pas directement de la motivation. Il y a d'autres facteurs comme
le débat qui diminue une part des arguments contraires et renforce les
convictions. 3. Le petit groupe atteint davantage l'individu qu'une
communication de masse.