La place de la bonne gouvernance dans les relations de l'union européenne avec les pays du proche-orient( Télécharger le fichier original )par Ali MOURAD Université de Rennes 1 - Master 2 mention Recherche Droit approfondi de l'Union européenne et droit de l'OMC 2005 |
B. Quel avenir de la Politique européenne de voisinage (PEV) dans les relations avec les pays du Proche-Orient ?Jusqu'alors, les relations avec les pays du Proche-Orient géré au sein du processus de Barcelone reposaient sur une double dimension. D'une part une relation multilatérale formant une véritable politique régionale euro-méditerranéenne. D'autre part, les accords d'associations classiques qui concernent chaque pays. Cependant la PEV ne pose pas une dimension multilatérale dans sa relation avec la région. Si personne ne l'a affirmé ce retour vers le bilatéralisme ( association et voisinage) prendra la place de la dimension multilatérale, spécificité majeurs du partenariat avec des plans d'action très personnalisés et adoptés au rythme décidé par les pays signataires. La réussite de la Politique européenne de voisinage, doit passer par le renforcement de la coopération entre l'Union et les pays du Proche-Orient et doit consacrer les réformes internes. Il sera très important pour les peuples de la région de bénéficier de la politique de voisinage élaborée par l'Union européenne dans le cadre d'une vision qui semble destinée à compléter le partenariat de Barcelone. Si la politique de voisinage envisage de dépasser les difficultés qui ont fait obstacle au processus de Barcelone, les réelles ambitions des populations et de la société civile de la région. Les participations à la cinquième conférence ministérielle euro-méditerranéenne à Luxembourg ont avoué le besoin d'accentuer les activités du partenariat, tout en prenant compte des nouvelles opportunités de la PEV dans un objectif de s'approcher d e plus en plus au population. La société civile devrait être associée à la préparation des décisions ministérielles. Les organisations de la société civile devraient accorder leurs actions et mettre en place un plan d'action avec la communauté européenne. Ainsi dans le cadre de la participation active de la société civile à la réflexion sur la politique européenne de voisinage et sur l'élaboration d'un plan d'action pour le Liban, trois groupes de jeunes universitaires de l'Université libanaise, de l'Université américaine de Beyrouth et de l'Université Saint-Joseph229(*) ont tenté de définir les priorités qui selon eux doivent soutenir l'appui de l'Union pour leur pays. Les jeunes ont mis l'accent en priorité sur la préservation de la souveraineté et de la solidarité nationale, le renforcement de la démocratie et le respect des droits de l'homme, sans oublier la bonne gouvernance, la lutte contre la corruption et les réformes administratives. Un soutien devrait être accordé aux personnes exclues ou fragilisées, et ce dans le souci d'une meilleure intégration sociale et pour plus d'équité. Disons enfin que pour que la politique européenne de voisinage réussisse, il faut « sortir des incantations bureaucratiques et trouver un réel souffle politique» 230(*) pour ne pas tomber de nouveau dans les obstacles à la « barcelonaise ». * 229 Témoigne Karim Makdissi, professeur assistant au département de sciences politiques et d'administration publique de l'AUB, propos recueillis avec le journal quotidien libanais « Assafir », le 30/4/2005 www.assafir.com * 230 « Malgré l'engagement fort de certains fonctionnaires européens des délégations, le processus euro-méditerranéen se heurte à trop de contraintes. Au ministère français des Affaires étrangères, dans un pays censé considérer la Méditerranée comme une priorité, qui s'occupe de la politique euro-méditerranéenne ? Un ambassadeur pratiquement seul dans un bureau au fond d'un couloir. En face, côté méditerranéen, le blocage vient des pouvoirs en place qui refusent le changement, leur objectif implicite étant de durer et de préserver les intérêts des classes qui les soutiennent ».Jean-Paul Chagnollaud, directeur de la revue Confluences-Méditerranée, Propos recueillis à Paris par Sibille RIZK, « Les cahiers Euromed », op.cit, le 28 mai 2005. |
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