CHAPITRE VI :
RECOMANDATIONS
Dans le but de contribuer à la réduction de
l'incidence des IST dans le district sanitaire de Koupéla, nous
formulons les recommandations suivantes à court, moyen et long terme.
6.1 : Recommandations à court
terme
· Aux responsables des services de
santé
ü Rendre disponibles certaines molécules non
encore disponibles dans les dépôts MEG.
ü Reconditionner les MEG en des unités
thérapeutiques (kit) pour réduire le coût des
traitements.
· Aux responsables du district
sanitaire
ü Doter les FS de matériels medico techniques
indispensables pour la lutte contre les IST.
6.2 : Recommandations à moyen
terme
· Aux responsables des services de
santé
ü S'approvisionner régulièrement en MEG et
consommables.
ü Prendre en compte tous les types de MEG indispensables
contre les IST dans les approvisionnements.
ü Collaborer avec le secteur traditionnel de santé
en vue d'une action concertée dans la lutte.
ü Renforcer l'IEC sous toutes ces formes.
· Aux populations du DSKPL
ü Avoir toujours recours aux FS pour les soins contre les
IST.
ü Mettre en oeuvre les conseils des agents de
santé.
ü Utiliser les préservatifs à chaque
occasion douteuse.
6.3 : Recommandations à long
terme
· Aux responsables des services de
santé
ü Faire un plaidoyer auprès des partenaires pour
la subvention des kits IST.
· Aux responsables du district
sanitaire
ü Mettre en place un système de formation continu
des agents sur les IST
CONCLUSION
Les IST constituent un problème de santé
préoccupant au Burkina Faso. Malgré les actions de lutte, le
constat fait état d'une augmentation des cas depuis un certain nombre
d'années. Ainsi les populations du district continuent à subir
durement les conséquences de ces infections. Notre étude avait
pour but d'étudier les facteurs qui déterminent cette
augmentation dans le district sanitaire de Koupéla. L'analyse des
données que nous avons collectées nous conduit aux conclusions
suivantes :
ü Le matériel medico technique est insuffisant
dans un nombre important de formations sanitaires, empêchant le bon
déroulement des activités de prise en charge des cas et la
prévention.
ü Certains médicaments et consommables IST sont
soit en rupture ou n'existent pas dans plusieurs FS, affectant la
qualité de la PEC.
ü Beaucoup de prestataires en service dans le district
depuis de nombreuses années n'ont jamais bénéficié
ni de formation, ni de supervision sur les IST. Ce qui affecte la
qualité de la PEC.
ü Une insuffisance de connaissance a été
constatée au niveau des agents de santé. Il a été
constaté aussi que le traitement du partenaire sexuel n'est pas une
grande préoccupation des agents de santé.
ü Des facteurs sociaux tels que le niveau de
scolarisation et d'alphabétisation ne favorisent pas la lutte contre les
IST.
ü Les comportements défavorables en
matière de sexualité tels que le nombre élevé de
partenaires sexuels et la non utilisation de préservatifs lors des
occasions douteuses sont des déterminants certains de l'augmentation de
l'incidence des IST. Il ya également l'itinéraire
thérapeutique qui conduit bon nombre de patients vers d'autre recours de
soins. Le sentiment de honte ou de tabou qui habite les populations de 15
à 49 ans ne sont pas à l'avantage d'une diminution de l'incidence
des IST dans le district.
Ces résultats confirment ainsi les trois
hypothèses que nous avons émises au début de notre
étude.
Malgré les insuffisances que nous avons
constatées, l'étude a révélé aussi certains
atouts qui peuvent être favorables à la lutte contre les IST. Il
s'agit principalement de :
ü Une bonne accessibilité géographique des
services de santé.
ü La mise en oeuvre effective des activités
d'IEC.
ü Un niveau d'adéquation acceptable des ressources
humaines.
ü Une bonne connaissance des modes de transmission et de
moyens de prévention des IST par la population de 15 à 49 ans.
Notre étude n'a pas la prétention de dicter des
règles de conduite aux autorités sanitaires. Nous
présentons tout simplement notre façon de contribuer à la
lutte contre les IST qui peut être sujette à contestation. Ainsi,
il nous semble particulièrement important d'améliorer la gestion
des MEG, de renforcer les connaissances des agents de santé et des
populations sur les IST, de mettre à la disposition des agents de
santé des outils de travail nécessaires et de créer un
partenariat entre service de santé moderne et médecine
traditionnelle. Cela aura, à notre humble avis, un impact positif sur
l'incidence des IST.
Enfin, nous pensons que beaucoup d'autres facteurs non
étudiés ici peuvent influencer cette augmentation de l'incidence.
Il s'agit notamment de la qualité de la surveillance
épidémiologique et des attitudes et pratiques des agents de
santé dont une étude aidera à mieux comprendre
l'augmentation de l'incidence. Aussi, notre étude a
révélé, sur la base de la déclaration des
enquêtés, qu'une proportion importante de partenaires sexuels
pourtant informés ne répondent pas au rendez-vous pour les soins.
Il serait intéressant de comprendre les motifs de tels
comportements ; cela permettra de concevoir des stratégies de lutte
plus efficaces.
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