Section 3 : Déterminants de santé au
Tchad
Plusieurs facteurs influencent la santé des populations
tchadiennes. Parmi les plus importants, sont à noter : les facteurs
politiques et institutionnels ; les facteurs socioculturels ; les
facteurs environnementaux et les facteurs liés au système de
santé.
a) Les facteurs politiques et institutionnels
Le facteur positif est surtout l'engagement politique des
autorités nationales et des partenaires en faveur du secteur de la
santé. Par contre, les insuffisances en matière de coordination,
de collaboration intersectorielle et de financement entravent
l'exécution des programmes de santé.
b) Les facteurs socioculturels
Le faible niveau d'éducation en général
et la pauvreté de la population associée aux
préjugés diminuent l'impact des activités sur les
changements de comportement favorables à la santé.
Sur le plan alimentaire, de mauvaises habitudes
associées dans certains groupes à la non accessibilité
à une alimentation équilibrée, associée à
certaines croyances sur la consommation de certains aliments, sont à
l'origine de nombreux cas de malnutrition et constituent de ce fait un
déterminant essentiel de la santé. Le statut de la femme dans la
société et sa faible responsabilisation dans la prise de
décisions limite l'impact des efforts pour le changement de comportement
de la population ;
c) Les facteurs politiques et
socio-économiques
Le faible pouvoir d'achat des populations limite
l'accès aux soins de santé. Cette situation de pauvreté
favorise la consommation d'aliments, de médicaments et d'autres produits
non contrôlés, nocifs pour la santé.
Le développement des villes avec leurs corolaires,
notamment l'augmentation du parc automobile et la criminalité sont
à l'origine de traumatismes et de mortalité y
afférente.
Par ailleurs, la protection sociale est faible, voire
inexistante. Le volet assurance maladie est très peu
développé, tandis que la protection sociale traditionnelle a
tendance à s'effriter.
Enfin la, la recrudescence des conflits armés et
intercommunautaires fragilise toute action de développement en
général et ne facilite pas une programmation à moyen et
long terme.
d) Les facteurs environnementaux
Les facteurs environnementaux sont responsables de nombreuses
maladies infectieuses et parasitaires dont la prévention est rendue
difficile par le bas niveau d'instruction des populations et les faibles moyens
susceptibles d'assurer un diagnostic fiable.
En matière d'hygiène et assainissement de base,
le réseau d'égouts dans les centres urbains est quasi absent et
il n'existe pas de système efficace de traitement des déchets
solides et liquides. L'utilisation des latrines reste très
limitée en raison de l'absence d'installations notamment en zone rurale
et dans les quartiers pauvres des milieux urbains.
L'évacuation anarchique des ordures
ménagères et des excrétas est un problème de
salubrité publique de première importance qui engendre d'autres
problèmes tels que la prolifération des mouches, des moustiques,
des cafards, des rats, ... vecteurs des maladies.
Un faible pourcentage de la population a accès à
l'eau potable (36%) et la qualité douteuse de l'eau de consommation et
des aliments est très favorable à l'éclosion des maladies
hydriques et alimentaires.
Les insuffisances dans l'élimination des
médicaments et autres produits périmés ainsi que la
mauvaise gestion des déchets au niveau des formations sanitaires
contribuent à la dégradation de l'environnement,
déterminant important de la santé.
e) Les facteurs liés au fonctionnement du
système de santé
publique
Le système de santé publique est peu performant,
avec des mécanismes de financement peu fiables et ne répondant
que partiellement aux besoins de la population. A cet effet, la population a de
plus en plus recours à la médecine traditionnelle et au secteur
privé. Les conditions de travail peu satisfaisantes des professionnels,
la répartition inégale du personnel entre les zones rurales et
urbaines, l'exécution partielle des budgets, l'absence de ressources
additionnelles, le peu d'intérêt accordé au
développement sanitaire comme partie intégrante et
préalable du développement socio-économique et humain, ont
une grande influence sur la performance du système de santé.
f) Les facteurs favorisants et contraintes du SNS
Les recettes seront stables entre 2007 et 2009, grâce au
mécanisme de stabilisation des recettes pétrolières
indirectes. Par ailleurs l'engagement des hautes autorités de l'Etat
à consacrer 70% de l'ensemble des dépenses du budget de l'Etat
aux secteurs prioritaires dont la santé est un atout(1).
L'exécution d'investissement du MSP par le Ministère des
Infrastructures, la faible allocation budgétaire, la faible mobilisation
des ressources prévues sur le budget de l'Etat et la résurgence
des conflits constituent des contraintes qui pourraient influencer
négativement le développement du SNS.
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(1) . Selon la Politique Nationale de Santé au
Tchad
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