La difficile percée d'une modèle alternatif dans les rapports Nord-Sud: Le cas de Songha( Télécharger le fichier original )par Sophie Lavigne Université du Québec à Montréal - Maîtrise 2005 |
1.2.4 Capacité entrepreneurialeL'entrepreneuriat s'incarne dans la capacité qu'a un meneur de développer des connaissances reliées au démarrage d'une entreprise, à sa gestion économique, à la gestion des ressources humaines et à la capacité à créer des partenariats afin de développer une vision à long terme de ce projet ou de cette entreprise. L'entrepreneur est lié à son organisation par l'action qu'il entreprend sur les structures de celle-ci et par l'engagement qu'il établit dans son environnement socio-économique. Son action transforme la dynamique sociale économique existante parce que l'entrepreneur construit de nouvelles relations ou partenariats. Ceux-ci ne lui seront profitables (pas seulement économiquement) que si ses nouveaux partenaires socio-économiques y trouvent également un intérêt et en tirent de la valeur 3(*) 1.2.5 L'empowermentL'empowerment caractérise la capacité que possède une personne ou une communauté à choisir librement (ce qui requiert la présence d'une alternative), de transformer son choix en une décision (ce qui requiert la capacité d'analyser) et d'agir en fonction de sa décision (ce qui veut dire être prêt à assumer les conséquences de l'action). L'empowerment c'est la capacité à prendre un risque pour améliorer sa vie et celle de sa communauté (Ninacs, 2003). Les acteurs qui participent à un processus d'empowerment peuvent s'inscrire à l'intérieur du processus en tant que participant sans toutefois être le leader. * * * L'intérêt à comprendre l'ensemble de ces concepts est de voir de quelle manière ils s'inscrivent dans le temps et dans l'espace afin de s'imprégner du débat soulevé dans ce mémoire. Même si le modèle dominant et les modèles alternatifs évoquent le développement durable, l'un et l'autre portent des projets différents. Un développement qui englobe les différentes facettes de la vie de l'humain, doit comprendre les aspects suivant : le social, l'économique et l'environnemental. Ce développement doit durer dans le temps et pour cela, les projets se réalisent en réseau, soit avec le réseau social, c'est-à-dire avec tous les acteurs d'une même localité, soit avec le réseau sectoriel, c'est-à-dire les acteurs du secteur ou du domaine d'intervention (femmes, santé, éducation...) qui sont visés par le projet. Depuis la chute du communisme en effet, les modèles qui sont aujourd'hui dits « alternatifs » ou solidaires ont allié les idées communautaires (bien commun, collectivisme,...) aux idées libérales (démocratie, entrepreneuriat, empowerment...) afin de favoriser l'émergence d'entreprises qui soutiendraient l'essor de la communauté. Le modèle dominant libéral quant à lui, favorise toujours l'entreprise privée comme moteur du développement national, mais il ne l'intègre pas nécessairement dans une perspective communautaire. Comme nous l'avons mentionné dans l'introduction, notre recherche porte ultimement sur le rapport Nord-Sud et c'est pourquoi il est important de retracer l'histoire du Bénin, notre « point Sud». D'abord, en lien avec le pays colonisateur la France, et ensuite en lien avec les institutions de Bretton Woods, nos « points Nord». À travers ce cursus, nous verrons les différentes orientations politiques du Bénin, qui portait un modèle « dépendantiste » jusque dans les années 1990 et qui a été influencé par diverses forces intérieures et extérieures, jusqu'à la transformation de son modèle de développement. À la suite de cette mise en contexte historique nous aborderons le projet Songhaï né à la suite de ces évènements pour combler les besoins des populations que les politiques nationales ne satisfaisaient pas. * 3Voir Office québécois de la langue française : www.olf.gouv.qc.ca et Chaire entrepreneuriat sociale http://www.essec-entrep-social.com/fr/recherche/recherche01.html, |
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