I.1.5.
L'objectif de la gestion des institutions financières
Sur le plan financier, l'objectif des dirigeants
d'une institution financière doit être la maximisation de la
valeur marchande du capital des actionnaires. Cet objectif découle du
contrat, à tout le moins implicite sinon explicite, entre les dirigeants
et les actionnaires. Les dirigeants doivent donc bien comprendre l'ensemble des
facteurs qui déterminent la valeur de leur entreprise.
Idéalement, les dirigeants souhaiteraient
une rentabilité forte, un faible niveau de risque et une grande
croissance. Malheureusement, ces trois sous-objectifs ont tendance à
être en conflit. Ainsi, pour augmenter la rentabilité on peut
tenter soit d'augmenter la marge bénéficiaire, ce qui diminuera
la croissance ou augmentera le niveau de risque. De la même
manière, si l'on veut réduire les risques, on réduira
souvent la marge bénéficiaire et l'on freinera la croissance. Les
dirigeants doivent donc trouver l'équilibre entre les trois variables
clés qui sont la rentabilité, le risque et la croissance.
Il faut noter que cet équilibre n'est pas
statique mais varie selon la conjoncture. Ainsi, en période d'expansion
économique, les dirigeants mettront davantage l'accent sur la
rentabilité et la croissance et accepteront un plus haut niveau de
risque. Au contraire, en période de ralentissement économique ils
insisteront davantage sur le contrôle du risque.
Au-delà de la difficulté d'identifier le niveau
optimal des trois variables selon la conjoncture, il faut noter que les
dirigeants peuvent avoir des intérêts personnels qui ne
coïncident pas parfaitement avec ceux des actionnaires.
Ils auront alors à doser leurs décisions en
fonctions de leurs intérêts et de ceux des actionnaires qui
subiront un coût d'agence dû au fait que les décisions
prises ne seront pas parfaitement dans leur intérêt. Par exemple,
on sait que les dirigeants, n'ayant qu'un seul emploi, ont un capital humain
non diversifié contrairement à la majorité des
actionnaires qui détiennent des portefeuilles diversifiés de
valeurs.
Pour cette raison, les dirigeants sont moins
bien placés pour supporter le risque et seront naturellement plus
averses au risque que les actionnaires. Il est clair aussi qu'ils peuvent tirer
un intérêt personnel de certains types de dépenses, tels
que les frais de représentation. Aussi, ils peuvent obtenir des
avantages spéciaux pour quitter lors d'une acquisition. C'est pour cette
raison que les actionnaires offrent une rémunération incitative
aux dirigeants afin de minimiser les divergences d'intérêt.
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