III.2.2. Points faibles du
système de gestion des risques de la BPR
La Banque Populaire de Rubavu possède quelques points
faibles dans son fonctionnement relatifs à la gestion de l'institution
en général et celle des risques en particulier. La banque
populaire est une coopérative d'épargne et de crédit qui
est un produit importé souvent qui ne répond pas à la
réalité du milieu dans lequel elle se trouve.
La banque populaire de Rubavu fait face à certains
problèmes qui affaiblissent son système de gestion. Nous pouvons
citer entre autres :
Les crédits non remboursés
La BPR a encore des crédits à recouvrer d'un
montant trop élevé de francs rwandais (les données
chiffrées n'avaient pas été trouvées suite au
faiblesse de stockage) dont la partie importante de ces crédits date
d'avant la guerre et est pratiquement non recouvrable parce que les
créanciers sont soit décédés ou bien n'ont plus les
moyens de payer et les garanties ont été détruites. Les
procédures légales de longue durée et causant parfois de
grands frais encouragent les créanciers qui n'ont pas encore
remboursé à ne plus rembourser.
Les frais d'exploitation élevés pour la
BPR
Depuis la création des Banques Populaires, le
gouvernement suisse subventionnait les activités des banques populaires.
En outre, les banques populaires jouissaient de diverses exemptions
d'impôts. Ces conditions ont régné jusqu'en 1994. Lorsque
les Banques Populaires ont réouvert après le génocide, ces
privilèges n'ont pas été renouvelés. En outre,
étant donné l'impossibilité d'établir les comptes
annuels et un budget en ordre entre 1996 et 1998, les banques populaires ont
poursuivi ses activités sans savoir quels étaient ses frais
opérationnels effectifs.
Un budget réaliste pour l'année 2000 a
montré un déficit d'environ 160 millions de francs rwandais
(déficit consolidé pour toutes les banques populaires du Rwanda).
Afin d'éviter un déficit similaire ou même plus
élevé pour 2001, certaines mesures ont été prises
entre autres la formation du personnel, le recrutement des agents de
recouvrement, etc.
Il est important d'indiquer que la BPR avait toujours eu
aussi ce déficit, mais il était couvert par l'assistance
financière du gouvernement suisse et l'exemption d'impôts par le
gouvernement rwandais comme toutes les autres Banques populaires.
Les pertes accumulées des Banques
Populaires
Le génocide et la guerre de 1994 ont causé des
pertes d'un montant de 30 millions de francs rwandais à la BPR.
Après une longue période sans établir des comptes annuels,
le bilan de l'année 2000 a révélé un montant
important en déficit. Ces pertes sont dues en grande partie à des
crédits non remboursés.
Les problèmes structuraux
L'un des principes sur lesquels la BPR se base est
l'autoassistance. C'est ainsi qu'un certain nombre d'activités des
banques sont exercés à titre volontaire. Par exemple, un
Comité directeur élu est chargé de l'octroi des
crédits et des programmes de remboursement des crédits. Un
comité de contrôle élu est chargé de la
révision interne de la banque. Ces deux organes ne sont pas
rémunérés pour les services qu'ils rendent à la
banque. Il est certain que de cette manière, la BPR peut fonctionner
avec des frais d'exploitation moins élevés mais c'est en
même temps une source de faiblesse de la gestion qui existe dans presque
toutes les banques populaires. Il s'est avéré par exemple que
cela ne suffit pas de se fier aux comités volontaires de contrôle
lorsqu'il s'agit du contrôle interne. En outre, la banque populaire de
Rubavu a déjà enregistré des actions frauduleuses et les
cas de détournement de fonds causés par cette catégorie
de volontaires.
Ces faiblesses dans la gestion expliquent les frais
d'exploitation élevés de la BPR car une vérification
détaillée, la formation, la surveillance et l'inspection sont
nécessaires.
Une autre faiblesse est le manque de lois et de
règlements définissant le rôle de surveillance de l'Etat
qui guiderait les activités tant du Comité Directeur que de la
gérance. Les sociétaires accusent cette banque d'avoir une
lenteur dans l'exécution de ses services (paiement de salaires, retrait
des dépôts,...). L'autre faiblesse est celle de ne pas assurer la
formation aux sociétaires ; Ceci est à l'origine de certains
risques par exemple celui de l'insolvabilité. Comme la plupart des
sociétaires ne maîtrisent pas le système bancaire, il
arrive des fois où certains débiteurs ne respectent pas leurs
calendriers à cause de l'ignorance et enfin ils sont
pénalisés par les taux de retard.
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