DEDICACE
A nos parents pour tant de sacrifices
consentis pour nous ;
A notre regretté frère NTEBUTSI
MUREMBE ;
A la famille RWUMBUGUZA MUHENGA Elisée
pour son esprit d'amour ;
A la famille SEBAGANWA M. Damien
pour son esprit de serviabilité ;
A notre famille pour son soutien inconditionnel.
Nous dédions ce travail.
REMERCIEMENTS
Ce travail est le fruit des efforts conjugués de
plusieurs personnes dont il nous faut des reconnaissances plus
particulières.
En particulier, nos remerciements s'adressent au Professeur
Docteur RWIGAMBA BALINDA, Président de l'Université Libre de
Kigali pour son amour qu'il nous a réservé.
Nos sincères remerciements s'adressent au CCA RUHARA
MULINDABIGWI Charles qui, malgré ses multiples occupations, a
accepté de diriger avec opulence ce travail. Ses conseils, et sa
détermination scientifique ont constitué un apport
considérable sans lequel ce travail n'aurait pas pu être
mené au bon port. Qu'il trouve ici l'expression de notre gratitude.
Notre gratitude s'exprime auprès des autorités
et du corps professoral de l'ULK/ Campus de Gisenyi qui nous ont assuré
une formation solide et souhaitée.
Nous remercions le personnel de l'ESSA/GISENYI pour
l'agréable support qu'il nous a témoigné tout au long de
notre période d'Etude.
Enfin, nos remerciements vont à l'endroit de tous ceux
qui contribué matériellement ou moralement à la
réalisation de ce travail. Nous pensons particulièrement aux
familles Ndabunguye, Mudahirwa, Rukema, Mukiza, Sebantu, Mihigo, Ntezumwami et
aux amis et amies ou frères et soeurs, Gafupi, Mutware, Muyoboke,
Mazembe, Sebagabo, Mutunzi, Nkuda, Bikokora, Muyango, Dusingizimana, Gatabazi,
Dusabe, Nyiraneza ainsi qu'à la chorale Béthel/Bon berger et
l'association des étudiants « IHUMURE ».
SERUKIZA MUREMBE Chamir
ABREVIATIONS
1. ARC
|
: Association des Crédits Rotatifs
|
2. ARCT
|
: Association de Crédits Rotatifs de Travailleurs
|
3. BANCOR
|
: Banque de la Confiance d'Or
|
4. BACAR
|
: Banque Continentale Africaine
|
5. BCDI
|
: Banque de Commerce,de Développement et d'Industrie
|
6. BHR
|
: Banque de l'Habitat Rwandaise
|
7. BCR
|
: Banque Commerciale du Rwanda
|
8. BNR
|
: Banque Nationale du Rwanda
|
9. BK
|
: Banque de Kigali
|
10. BRD
|
: Banque Rwandaise de Développement
|
11. c-à-d
|
: C'est- à- dire
|
12. COGEAR
|
: Compagnie Générale d'Assurance et de
Réassurance
|
13. COGEBANQUE
|
: Compagnie Générale de Banque
|
14. CEPES
|
: Coopérative d'Epargne et d'Entraide pour les
Salariés
|
15. CLECAM
|
: Caisse Locale d'Epargne et de Crédit Agricole Mutuel
|
16. COOPEC
|
: Coopérative d'Epargne et de Crédit
|
17. COMISEC
|
: Comité de Secteur
|
18. COOPEDU
|
: Coopérative d'Epargne et de Crédit -
DUTERIMBERE
|
19. CORAR
|
: Compagnie Rwandaise d'Assurance et de Réassurance
|
20. Ed.
|
: Edition
|
21. ESSA
|
: Ecole des Sciences de la Santé
|
22. Etc.
|
: Et Cætera
|
23. FRW
|
: Francs Rwandais
|
24. IF(s)
|
: Institution(s) Financière(s)
|
25. Op.Cit.
|
: Opere Citato
|
26. P
|
: Page
|
27. PME
|
: Petite et Moyenne Entreprise
|
28. RSCA
|
: Rotating Savings and Credit Association
|
29. S.A.
|
: Société Anonyme
|
30. SARL
|
: Société A Responsabilité Limitée
|
31. SONARWA
|
: Société Nouvelle d'Assurance Rwandaise
|
32. SORAS
|
: Société Rwandaise d'Assurance
|
33. TRAFIPRO
|
: Travail Fidélité et Progrès
|
34. UBPR
|
: Union des Banques Populaires du Rwanda
|
35. UCT
|
: Union des Caisses des Travailleurs
|
36. ULK
|
: Université Libre de Kigali
|
37. UNR
|
: Université Nationale du Rwanda
|
38. USD
|
: Dollars américains
|
39. WOCCU
|
: World Council of Credit Unions
|
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Bilan simplifié d'une banque
.........................................33
Tableau 2 : Terme maximal du crédit
............................................55
Tableau 3 : Terme de
remboursement............................................................57
Tableau 4 : Niveau de
décision de crédit
............................................58
Tableau 5 :
Récapitulation globale des crédits en Frw (2003-2005)
............59
Tableau 6 : Récapitulation de la situation des
risques et provisions
pour créances douteuses (2003-2005)
..............................62
Tableau 7 : Plan de décaissement
.................................................64
Tableau 8 : Taux d'intérêt répartis
selon les utilisations des crédits............68
Tableau 9 : Evolution en valeur absolue et en
pourcentage des
dépôts et sociétaires
(2003-2005 ....................................72
L'ANNEXE
Annexe 1: Organigramme de l'UBPR
TABLE DES MATIERES Pages
DEDICACE
i
REMERCIEMENTS
ii
SIGLES ET ABREVIATIONS
iv
LISTE DES TABLEAUX
vi
LISTE DE L'ANNEXE
vii
TABLE DES MATIERES
viii
INTRODUCTION GENERALE
1
1. Choix et intérêt du
sujet
1
2. Délimitation du sujet
2
3. Problématique
3
4. Hypothèses du
travail
7
5. Objectifs du travail
8
6. Techniques et Méthodes de
Recherche
8
6.1. Techniques
8
6. 2. Méthodes
9
7. Subdivision du travail
10
CHAPITRE I. CADRE THEORIQUE
12
I.1. Institutions financières
12
I.1.1. Définition
12
I.1.2. Classifications des institutions
financières
13
I.1.3. Caractéristiques et relations des
institutions et des marchés
financiers
14
I.1.4. Raison d'être de
l'intermédiation financière
17
I.1.5. L'objectif de la gestion des institutions
financières
19
I.1.6. Le concept de compétitivité
dans le contexte de la gestion des
institutions financières
rwandaises
20
I.1.7. Fonctions d'une institution
financière
21
I.2. La notion de l'épargne
22
1.2.1. L'Epargne
thésaurisée
23
1.2.2. L'épargne familiale
23
1.2.3. L'épargne
tontinière
23
1.2.4. L'épargne
collectivisée
24
1.2.5. L'épargne
coopérativisée
24
1.2.6. L'épargne
communalisée
24
1.2.7. L'épargne bancaire
25
I.3. L'épargne et son utilisation : le
crédit
25
I.3.1. Les sources principales du
crédit
26
I.3.2. Les différents types de
crédit
26
I.3.3. Les Rôles du crédit
27
I.3.4. Identifications des concepts de
crédit
29
I.4. Le risque
32
I.4.1. Définition de risque
32
I.3.2. Typologie des risques
33
I.3.3. Les motifs justifiant la gestion active des
risques
35
CHAPITRE II.
GESTION DES RISQUES DANS LA
BANQUE
POPULAIRE DE RUBAVU
36
II.1. Des banques populaires au
Rwanda
36
II.1.1.Génèse
36
II.1.2. Historique
37
II.1.3. Objectif et principes des banques
populaires
39
II.1.3.1. Objectif social des Banques
Populaires
39
II.1.3.2. Les principes des Banques
Populaires
40
II.2. Présentation de la Banque Populaire de
Rubavu
42
II.2.1. Mission de la banque populaire de
Rubavu
43
II.2.2. Structure organisationnelle de la banque
populaire de Rubavu
44
II.2.2.1. Organigramme
44
II.2.2.2. Les organes de la Banque
Populaire
45
II.2.2.2.1. L'Assemblée
Générale de la Banque Populaire Rubavu
45
II.2.2.2.2. Conseil d'Administration
47
II.2.2.2.3. Conseil de Surveillance
48
II.2.2.2.4. Comités Techniques
48
II.2.2.2.5. Le comité de secteur
50
II.2.2.2.6. La Gérance
50
II.3. Gestion des risques dans la banque populaire
de Rubavu
51
II.3.1. Gestion du risque de
crédit
51
II.3.2. Le risque de liquidité
60
II.3.2.1. Causes du risque de liquidité dans
la BPR
61
II.3.2.2. Niveau de crédit par rapport au
volume de dépôts
63
II.3.2.3. La BNR et la liquidité de la
BPR
65
II.3.3. Risque opérationnel
65
II.3.4. Les risques de marchés
67
II.3.5. Les risques de taux
d'intérêt
67
II.3.6. Le risque-pays
69
II.3.7. Le risque juridique
70
II.3.8. Le risque d'audit
70
CHAPITRE III. ANALYSE CRITIQUE DU SYSTEME
DE GESTION
DES RISQUES DE LA BANQUE POPULAIRE
DE
RUBAVU
71
III.1.
Introduction..........................................................................71
III.2. Points forts et faibles du système de
gestion des risques de la BPR
71
III.2.1. Points forts du système de gestion
des risques de BPR
71
III.2.2. Points faibles du système de
gestion des risques de la BPR
74
III.3. La gestion des risques comme organe
spécialisé
77
III.3.1. Le cycle de la gestion globale des
risques
78
III.3.1.1. L'identification des risques
79
III.3.1.2. La mesure des risques
79
III.3.1.3. La gestion des risques
80
III.3.1.4. Le contrôle des
risques
80
III.4. L'administration du programme de gestion des
risques
81
III.5. Le système d'Information comme moyen
de la gestion des risques
83
CONCLUSION GENERALE
85
BIBLIOGRAPHIE.........................................................................90
INTRODUCTION GENERALE
1.
Choix et intérêt du sujet
Le choix de ce sujet a été motivé par des
raisons multiples, personnelles, sociales ainsi que par celles qui cadrent avec
le plan scientifique.
Dans toute organisation, qu'elle soit publique ou
privée, la gestion de risque est un fait de diminuer l'exposition aux
enjeux qui peuvent survenir. Comme les institutions financières sont des
intermédiaires qui utilisent les fonds des déposants afin de les
prêter aux agents économiques en besoin de fonds de roulement et
autres fins, elles doivent assurer le suivi de ces fonds de peur que ce risque
porte atteinte à ses propres capitaux.
Les entreprises qui réussissent mieux sont celles qui
considèrent la gestion de risque comme une pierre maîtresse de
l'édifice. L'ignorer revient à courir à une ruine quasi
certaine ou à limiter sérieusement ses plus-values.
Le choix de ce sujet a été inspiré par le
souci d'évaluer l'importance de la gestion des risques dans le
développement des institutions financières bancaires et sa
maîtrise au sein de ces institutions, plus particulièrement
à la banque populaire de Rubavu.
Sur le plan personnel, non seulement ce travail est
conditionnel pour achever notre cycle de licence, mais aussi amorcer cette
étude est un fait fondamental du fait qu'il constitue un jalon de
réflexion et d'examen de « ce qui se fait » et de
« ce qui devrait se faire »dans une institution comme la
B.P.R. ainsi, suite a notre formation en gestion, nous avons pensé de
porter une contribution en menant une étude originale sur la gestion des
risques en général dont beaucoup des chercheurs le font d'une
manière partielle.
Sur le plan social, Nous pensons que ce travail sera d'un
grand intérêt car, il s'agit d'un diagnostic qui permettra aux
gestionnaires responsables de détecter les insuffisances que
présentent les services de la gestion de risque menés dans les
organisations, en l'occurrence la Banque Populaire de Rubavu (BPR).
Enfin sur le plan scientifique, cette étude nous
permettra de concilier la théorie à la pratique. Sûrement
que ce travail va ouvrir les voies pour d'autres recherches ultérieures
et proposera des actions de soutien aux autres intervenants en vue d'une
véritable promotion de la gestion des risques.
La détermination de la responsabilité de la BPR
dans la problématique de la gestion des risques relatifs à ses
activités nous permettra de formuler des suggestions en guise des
nouvelles stratégies pour le maintien de la bonne gestion de cette
organisation et la satisfaction des sociétaires.
2. Délimitation du
sujet
La gestion des risques couvre tous les points susceptibles de
poser problème dans toute organisation. Pour des raisons des moyens,
nous l'avons limité dans l'espace et dans le temps.
Dans l'espace, l'étude n'a pas la prétention de
traiter la gestion de risque dans toutes les institutions financières
du pays, mais plutôt dans les banques populaires du Rwanda, plus
particulièrement la banque populaire de RUBAVU (Province de l'ouest).
Toutefois, étant donné que le système de
gestion de risque d'une banque populaire du Rwanda n'est pas très
différent de celui des autres institutions financières
rwandaises, nous espérons que les résultats de notre étude
pourront être d'un certain apport pour quiconque voudra faire une
étude analogue dans une ou plusieurs institutions de son choix.
Dans le temps, elle porte sur la période allant de 2003
à 2005. Nous avons fixé nos recherches sur cette période
car c'est à partir de 2003 que nous voyons une amélioration de
classements des données qui nous ont aidé à mener une
analyse complète.
3.
Problématique
La production des marchandises et de services exige des
capitaux. Les entreprises peuvent se les procurer par des apports de leurs
Associés (sociétés des personnes) ou par voie de
souscriptions à leur capital de la part de leurs actionnaires
(Sociétés anonymes ou S.A.R.L).
Cependant, le capital réuni de cette façon ne
suffit généralement pas pour la constitution de l'entreprise.
Celle-ci doit pouvoir disposer, en outre, d'un fonds de roulement pour assurer
l'exploitation (achat de matières premières, paiements de
salaires, constitution de stocks, etc.).
Ce fonds de roulement peut sans doute être formé
en partie par l'autofinancement (c'est à dire le réinvestissement
des bénéfices réalisés dans l'entreprise
même), mais en général il est nécessaire d'avoir
recours dans une large mesure à des moyens extérieurs, c'est-
à- dire aux crédits. Dans ce but, les entreprises peuvent
s'adresser à la banque (crédits bancaires), soit émettre
des emprunts (emprunts- obligations) dans le placement desquels la banque joue
un rôle important. De ce qui précède, il résulte
que la fonction économique des institutions financières bancaires
consistent principalement à procurer à l'économie les
fonds ou capitaux dont elle a besoin, dans la mesure et aux endroits où
ce besoin se justifie économiquement.
Pour pouvoir exercer cette fonction, les institutions
bancaires rassemblent les capitaux disséminés et sans emplois
détenus par les particuliers. Après les avoir collectés,
les institutions bancaires en assurent la distribution parmi ceux qui en ont
besoin. En fait, les institutions bancaires deviennent
donc « négociantes en crédits ». Elles
acceptent des prêts (dépôts des tiers) et octroient des
crédits. De par sa solvabilité, l'institution bancaire a, dans
une certaine mesure, la possibilité de créer du crédit. En
outre, c'est par les institutions bancaires que l'épargne se transforme
en fonds de roulement. L'épargne et l'investissement sont souvent les
faits de personnes différentes. Il s'agit de deux fonctions
économiques complémentaires, dont la soudure est assurée
par les institutions bancaires.
Dans la vie économique, le rôle des institutions
bancaires revêt une grande importance. Tout d'abord, c'est grâce
aux institutions bancaires que de petits capitaux isolés et
stériles peuvent être réunis pour former des gros capitaux
propres qui peuvent jouer un rôle productif dans l'économie.
Compte tenu de la multiplicité de relations
financières liant les institutions bancaires entre elles et les
institutions bancaires avec les particuliers, celles-ci sont confrontées
à de nombreux risques. Certains sont communs à l'ensemble des
entreprises (risque juridique, risque d'accident et de vol, incendie,
malversation financière, etc.) alors que d'autres sont
spécifiques au métier du banquier. Ces risques peuvent,
lorsqu'ils se réalisent, avoir des lourdes conséquences. Les
risques qui sont spécifiques aux institutions bancaires sont
groupés dans deux sortes: les risques stratégiques (qui naissent
des choix fondamentaux de l'institution) et les risques Opérationnels
(qui résultent de la mise en oeuvre des activités de
l'institution).
La manifestation de l'un ou l'autre type des risques bancaires
précités, peut entraîner des conséquences
importantes pour une banque. Ceci peut mettre en difficultés même
les banques les plus grandes. En effet, la matérialisation d'un risque
bancaire peut engendrer des difficultés significatives pour une banque
individuelle mais par contagion pour l'ensemble du système bancaire. A
titre individuel, la matérialisation de risques bancaires affecte
directement les comptes de résultats de l'institution bancaire. Ceci
pourrait conduire à un résultat déficitaire qui viendrait
influencer sur les finances privées d'institution.
Lorsque l'on débute les activités
financières, surtout si le marché est en période
haussière, on perçoit très bien les possibilités de
gain, mais plutôt mal les risques. On comprend qu'il faut
s'intéresser au couple rendement/risque plutôt qu'au rendement
seul.
Selon Pierre CONSO et ses
collaborateurs, « On a pu constater que le risque est
omniprésent, multiforme, qu'il concerne tous les collaborateurs de
l'entreprise, et bien sûr la direction générale, mais aussi
les actionnaires au niveau du risque global d'entreprise. Le combattre concerne
donc tous les acteurs »1(*).
Pour combattre le risque, il faut au préalable
l'identifier et l'évaluer. On dit encore qu'il faut mesurer le
degré d'exposition au risque dans chacun des domaines
inventoriés. L'inventaire doit être permanent, mais l'inventaire
est une tâche plus délicate, car elle ne peut être
dissociée du degré de probabilité de la réalisation
du risque.
Dans le contexte rwandais, le système financier du
Rwanda n'est pas encore suffisamment apte à répondre aux
impératifs économiques nationaux1(*). Mais toutes les études faites dans ce domaine
convergent vers la conclusion que ce sous secteur a connu un
développement spectaculaire. Le risque est un concept vague qui prend
différentes formes et dont la manifestation n'est jamais permanente.
C'est ainsi que le gérer, c'est vivre dans l'éventualité
qu'un événement futur provoque un préjudice.
Le besoin d'une gestion des risques chez les institutions a
fortement augmenté au cours des dernières années. L'une
des raisons principales est la complexité croissante des institutions
financières, comme les produits dérivés par exemple, les
contrats à terme et les options.
Malgré les progrès considérables des
techniques de gestion des risques, le risque ne peut être, par nature,
totalement éliminé, mais la bonne nouvelle, c'est que les
directeurs des entreprises ne sont pas chargés de supprimer les risques.
Au contraire, on les paie pour en prendre.
De cette situation ci-haut décrite, nous pouvons nous
poser les questions suivantes :
· la gestion des risques dans la banque populaire de
Rubavu est-elle Efficace ?
· dans quelles conditions administratives, la banque
populaire de Rubavu peut-elle être plus efficace dans la
prévention et la gestion des risques?
4.
Hypothèses du travail
L'hypothèse est une réponse
provisoire à la question de départ de la recherche qui est la
problématique. C'est une proposition de réponse à la
question posée.2(*)
Pour répondre à nos questions de la problématique, des
réponses suivantes ont été proposées et ces
réponses seront vérifiées sur base des résultats de
notre recherche :
· la gestion des risques dans la banque populaire de
Rubavu n'est pas efficace.
· la banque populaire de Rubavu devrait confier la
gestion des risques à une fonction spécialisée.
5.
Objectifs du travail
L'objectif global de ce travail est d'évaluer la
gestion de risques dans la BPR et la place que cette banque donne à
cette fonction.
Les objectifs spécifiques sont les suivants :
- approfondir nos connaissances en ce qui concerne la gestion
des institutions financières en général et celle des
risques en particulier ;
- mettre en évidence les risques que la banque
populaire de Rubavu fait face ;
- identifier les problèmes que la banque populaire de
Rubavu rencontre en
matière de la gestion des risques et de proposer
quelques voies et moyens
de renforcer cet aspect ;
-
montrer les étapes à suivre pour assurer la gestion globale des
risques,
- manifester l'importance de confier la gestion des risques
à une fonction spécialisée.
6.
Techniques et Méthodes de Recherche
Pour guider une recherche au bon port et avoir des
résultats fiables, la rigueur et la pertinence de la démarche
scientifique doivent reposées sur un choix judicieux et cohérent
des méthodes d'analyse et des techniques de collecte des données
afin d'éviter de tâtonnements de chercheur et réduire la
probabilité d'aboutir à des conclusions erronées.
6.1.
Techniques
Pour recueillir les données dont l'étude avait
besoin, en vue de vérifier les hypothèses, deux techniques ont
été jugées plus appropriées : la technique
documentaire, et la technique d'interview.
1. La technique documentaire : consiste
à puiser les données existantes dans les écrits en rapport
avec le sujet. Nous avons procédé à l'étude des
documents divers portant sur la gestion des risques qui concernent les banques.
Parmi ces divers documents nous pouvons entre autres citer: ouvrages, revues,
textes légaux et annuaires, notes de cours ainsi que des sites internet.
2. La technique d'interview : consiste
à chercher à obtenir des données utiles à une
enquête sociale en suscitant des déclarations orales de quelques
personnes susceptibles de fournir ces données. Nous avons
aménagé des entrevues avec certains chefs de services,
différents agents de la B.P.R ainsi que les différents
sociétaires de ladite banque pour compléter les données
recueillies à travers les divers documents consultés.
6. 2. Méthodes
GRAWITZ M. définit la méthode comme
« un ensemble d'opérations intellectuelles par
lesquelles une discipline cherche à atteindre des vérités
qu'elle poursuit, les démontre et les vérifie. Elle dicte surtout
des façons concrètes d'envisager ou d'organiser la recherche,
mais ceci de façon plus ou moins précise, complète et
systématisée ».3(*)
En ce qui concerne notre travail, nous avons utilisé la
méthode comparative, la méthode historique, et la méthode
analytique.
1. La méthode comparative
Cette méthode a été utilisée pour
comparer les données recueillies en ce qui concerne l'importance de la
gestion de risque dans la banque populaire de Rubavu à travers
différentes périodes. En plus, elle nous a servi de faire la
comparaison de la gestion de risque théorique et la pratique de cette
fonction dans les institutions financières bancaires.
2. La méthode historique
La méthode historique nous a permis de lancer un
regard rétrospectif sur l'évolution de la gestion de risque dans
des institutions bancaires en général et dans la banque populaire
de Rubavu en particulier pour la période sous étude.
3. La méthode analytique
Cette méthode nous a servi à faire des analyses
des informations collectées et d'atteindre les résultats.
7. Subdivision du travail
Notre travail s'articule sur trois chapitres devancés
par une introduction générale. Dans cette introduction nous avons
décrit la problématique de notre recherche, les hypothèses
à vérifier, les objectifs à atteindre,
l'intérêt et les limites du sujet.
Le premier chapitre porte sur la revue de la
littérature qui recense les opinions des autres sur les risques
bancaires ainsi que la théorie concernant les épargnes et les
crédits qui sont les activités principales d'une institution
bancaire.
Le second chapitre porte sur la gestion des risques à
la banque populaire de Rubavu. Ainsi dans ce chapitre, nous avons
présenté la BPR pour mieux comprendre le fonctionnement de ses
différents services et pouvoir analyser ses points forts et faibles.
Le troisième chapitre expose les résultats de
recherche et dégage les différentes analyses et critiques du
système de la gestion de risque dans la banque populaire de Rubavu.
Ainsi, ces analyses nous ont permis de dégager les points forts et
faibles de la BPR.
Ce travail se termine par une conclusion et des suggestions
émises en vue d'améliorer et d'ajuster la situation
défectueuse incertaine de la BPR.
CHAPITRE I. CADRE THEORIQUE
Le présent chapitre présente le cadre
théorique en rapport avec les institutions financières, les
activités (principales) des institutions financières, ainsi que
les risques et ses différentes dimensions.
I.1. Institutions
financières
I.1.1. Définition
« Les institutions financières sont des
entreprises ou organisations d`affaires qui jouent le rôle de
mobilisateurs, de dépositaires d`épargnes et le rôle de
pourvoyeurs de crédits ou de financements »4(*). Elles rendent également
de nombreux services à la communauté.
Les institutions financières diffèrent des
organisations d'affaires non financières (organisations industrielles et
commerciales) par leurs activités. Alors que les premières sont
spécialisées en actifs financiers tels que les
dépôts, les prêts, les bourses de valeur, etc. ; les
secondes s'occupent donc des actifs réels comme les machines et
équipements, les marchandises, etc.
Quels que soient leurs objectifs, les institutions
financières ont en commun certaines caractéristiques. Elles
offrent une variété de crédits aux emprunteurs et donnent
la possibilité aux prêteurs d`accéder à une gamme
variée d'actifs.
D`autres institutions offrent la couverture d'assurance ou
d'autres avantages qui sont payés à leurs clients ou
épargnants sous condition de la réalisation de certains
événements tels que la retraite, les incendies ou l'expiration du
contrat d'épargne.
I.1.2. Classifications des
institutions financières
Les institutions financières peuvent être
classifiées sur base de leurs activités premières ou sur
base de leur degré de spécialisation en rapport avec les
épargnants ou prêteurs avec lesquels elles opèrent
habituellement ou alors en tenant compte de leur création. En d`autres
termes, l`étendue de l`activité fonctionnelle,
géographique ou sectorielle sont quelques uns des critères qui
sont communément utilisés pour classifier un bon nombre
d`institutions financières qui existent dans une économie
donnée.
Cependant, nous pouvons noter qu'une telle classification
semble être imparfaite. Selon cette classification, les institutions
financières peuvent être subdivisées en deux groupes :
les institutions financières bancaires et les institutions
financières non bancaires.
Les institutions financières bancaires sont des
établissements qui reçoivent du public des dépôts de
fonds qu'ils emploient pour leur propre compte en opération de
crédit. A la différence, les institutions financières non
bancaires doivent disposer des ressources (dépôts, emprunts, fonds
propres) avant de s'engager dans des opérations de crédit.
Les institutions financières bancaires
par opposition aux autres institutions participent dans le mécanisme
économique de paiement. Elles assurent les transactions de
services ; leurs passifs (dépôts) constituent une partie
importante de l'offre monétaire nationale en circulation et elles
peuvent, en général, créer le crédit qui est une
autre forme de monnaie.
Les assujetties aux besoins de la réserve
légale peuvent octroyer le crédit en créant des
créances sur elles-mêmes alors que les autres institutions non
bancaires ne peuvent prêter que sur les fonds mis à leur
disposition par les épargnants. La distinction entre les deux a
été mise en lumière par Sayers qui définit les
institutions financières bancaires comme étant des
« créateurs » de crédit et les institutions
financières non bancaires comme étant les
« pourvoyeurs » de crédit.5(*)
I.1.3.
Caractéristiques et relations des institutions et des marchés
financiers
Le secteur financier comprend deux types
principaux d'organisations. Le premier type est constitué des
institutions financières qui, par le biais des transactions qu'elles
effectuent pour leur propre compte, produisent des services
d'intermédiation entre épargnants et investisseurs. Le second
grand type comprend les marchés qui mettent directement en
présence les épargnants et les investisseurs.
Il est intéressant d'étudier les
caractéristiques de chaque type d'organisation, en regard des trois
critères de performance. En général, les coûts
d'émission de titres sont plus petits et les délais
d'émission sont plus courts chez les institutions financières que
dans les marchés financiers où la production d'un prospectus est
un processus long et coûteux. Sur le plan de l'efficience
allocationnelle, plusieurs facteurs doivent être
considérés : le traitement de l'information, la nature des
titres émis, les transactions après l'émission et la
gestion des risques.
Au plan de l'information, les institutions
financières maintiennent la confidentialité des renseignements
fournis par leurs clients alors que les marchés financiers
requièrent une divulgation publique. Les institutions financières
peuvent adapter les financements aux besoins de leurs clients alors que les
titres utilisés dans les marchés financiers doivent respecter une
certaine standardisation. Les financements offerts par les institutions
financières sont généralement de plus petite taille que
ceux possibles sur les marchés et leur coût est aussi plus
élevé.
Il est plus facile de renégocier un
financement auprès d'une institution financière que de tenter de
renégocier un financement public. Finalement, selon Allen et al (1995),
les institutions financières redistribuent mieux les risques dans le
temps alors que les marchés financiers seraient meilleurs à
redistribuer les risques transversalement, c'est-à-dire à un
instant donné6(*).
Quant à l'efficience dynamique, il est
relativement plus facile d'innover dans les institutions financières
parce qu'elles peuvent expérimenter sur une ou un petit nombre de
transactions contrairement aux marchés financiers qui doivent mettre sur
pied des systèmes capables de traiter de grands volumes de transactions.
À court terme, les institutions
financières et les marchés financiers sont des substituts qui
sont en compétition pour capter l'épargne et effectuer le
financement des entreprises. Cependant à long terme, les deux types
d'organisations sont plutôt des compléments qui se renforcent l'un
l'autre.
Ainsi, selon Merton et al dans leur ouvrage,
theory of risk capital in financial films (1990), les institutions
sont en quelque sorte des laboratoires qui développent et testent des
instruments financiers et lorsque ceux-ci s'avèrent répondre
à un besoin général, alors les marchés financiers
prennent le relais, standardisent l'instrument et, en opérant à
grand volume, en abaissent les coûts d'utilisation.7(*)
Ces nouvelles possibilités peuvent
être exploitées par les institutions qui voient leur potentiel
d'innovation ainsi bonifié. Ce développement en spirale
représente donc l'effet de synergie qui existe entre les institutions et
les marchés financiers.
L'analyse ci-dessus montre donc que les
institutions et les marchés financiers ont des caractéristiques
différentes et complémentaires. Tout système financier
optimal doit représenter un certain équilibre entre les deux
types d'organisation et évoluer par le biais d'une interaction dynamique
entre les deux.
I.1.4.
Raison d'être de l'intermédiation financière
Revenons un instant sur le fait que, dans un
marché parfait, les fournisseurs et les utilisateurs de capitaux
négociaient directement entre eux et la présence d'un
intermédiaire serait superflue. Cette constatation nous amène
à la conclusion que les intermédiaires financiers, que sont les
institutions financières, doivent leur existence à la
présence d'imperfections de marché. Transiger Historiquement, le
premier type d'imperfection qui a été invoqué pour
justifier l'existence des intermédiaires financiers a été
la présence de coûts de transaction. Les institutions
financières permettent, via le système de paiement et par leur
volume de transactions, de réaliser des économies
d'échelle et de réduire les coûts de transaction.
Transigerez
Le second motif apporté pour comprendre
l'existence des intermédiaires financiers touche les coûts
d'information et l'asymétrie d'information. Le petit épargnant
est mal équipé pour analyser la solvabilité d'une grande
entreprise. L'intermédiaire financier, par le biais de ses
professionnels, réduit ce désavantage informationnel.
Avec les récents progrès de la
technologie, les deux motifs ci-dessus perdent leurs poids. Néanmoins,
les intermédiaires financiers continuent de croître. Ce fait est
paradoxal et pousse à chercher encore d'autres explications à la
présence des intermédiaires financiers.
Récemment, Allen et Santomero, dans leur
ouvrage, The place of risk Management in Financial Institutions (1996)
ont proposé la notion de coûts de participation. Un
épargnant qui désire investir directement dans les marchés
financiers doit encourir des coûts de participation de deux types.
Premièrement, il doit acquérir des connaissances de base sur le
fonctionnement des marchés. Puis, il doit régulièrement
suivre les titres qu'il possède et les réévaluer8(*).
Une telle participation aux marchés
demande du temps que bien des gens trouvent trop onéreux. En ayant
recours à une institution financière, ils délèguent
la sélection et le suivi des titres à des professionnels et
réduisent leur coût de participation aux marchés.
Au-delà, de ces trois grands types de justification que sont les
coûts de transaction, l'asymétrie d'information et les coûts
de participation, on peut énumérer un certain nombre d'autres
bénéfices intéressants engendrés par les
intermédiaires financiers. En effet, ceux-ci agrègent plusieurs
petites quantités d'épargne pour généralement faire
des prêts industriels importants. Ils effectuent donc une transformation
de quantité. Puis, ils transforment aussi jusqu'à un certain
point les échéances.
En effet, ils offrent d'une part des instruments
d'épargne à demande ou à court terme aux particuliers et
prêtent à plus longue échéance aux entreprises qui
veulent stabiliser leur coût de financement. Enfin, ils permettent aux
épargnants de regrouper leur épargne et de participer
implicitement à des portefeuilles de crédit largement
diversifiés. De cette façon, ils aident les petits
épargnants à réduire leur niveau de risque.
En somme, les intermédiaires financiers
existent parce qu'ils servent à réduire le coût de
certaines imperfections de marché pour leurs clients. Aussi, ils
transforment l'épargne en termes de quantité,
d'échéance et de risque pour mieux répondre aux besoins
des particuliers et des entreprises.
I.1.5.
L'objectif de la gestion des institutions financières
Sur le plan financier, l'objectif des dirigeants
d'une institution financière doit être la maximisation de la
valeur marchande du capital des actionnaires. Cet objectif découle du
contrat, à tout le moins implicite sinon explicite, entre les dirigeants
et les actionnaires. Les dirigeants doivent donc bien comprendre l'ensemble des
facteurs qui déterminent la valeur de leur entreprise.
Idéalement, les dirigeants souhaiteraient
une rentabilité forte, un faible niveau de risque et une grande
croissance. Malheureusement, ces trois sous-objectifs ont tendance à
être en conflit. Ainsi, pour augmenter la rentabilité on peut
tenter soit d'augmenter la marge bénéficiaire, ce qui diminuera
la croissance ou augmentera le niveau de risque. De la même
manière, si l'on veut réduire les risques, on réduira
souvent la marge bénéficiaire et l'on freinera la croissance. Les
dirigeants doivent donc trouver l'équilibre entre les trois variables
clés qui sont la rentabilité, le risque et la croissance.
Il faut noter que cet équilibre n'est pas
statique mais varie selon la conjoncture. Ainsi, en période d'expansion
économique, les dirigeants mettront davantage l'accent sur la
rentabilité et la croissance et accepteront un plus haut niveau de
risque. Au contraire, en période de ralentissement économique ils
insisteront davantage sur le contrôle du risque.
Au-delà de la difficulté d'identifier le niveau
optimal des trois variables selon la conjoncture, il faut noter que les
dirigeants peuvent avoir des intérêts personnels qui ne
coïncident pas parfaitement avec ceux des actionnaires.
Ils auront alors à doser leurs décisions en
fonctions de leurs intérêts et de ceux des actionnaires qui
subiront un coût d'agence dû au fait que les décisions
prises ne seront pas parfaitement dans leur intérêt. Par exemple,
on sait que les dirigeants, n'ayant qu'un seul emploi, ont un capital humain
non diversifié contrairement à la majorité des
actionnaires qui détiennent des portefeuilles diversifiés de
valeurs.
Pour cette raison, les dirigeants sont moins
bien placés pour supporter le risque et seront naturellement plus
averses au risque que les actionnaires. Il est clair aussi qu'ils peuvent tirer
un intérêt personnel de certains types de dépenses, tels
que les frais de représentation. Aussi, ils peuvent obtenir des
avantages spéciaux pour quitter lors d'une acquisition. C'est pour cette
raison que les actionnaires offrent une rémunération incitative
aux dirigeants afin de minimiser les divergences d'intérêt.
I.1.6.
Le concept de compétitivité dans le contexte de la gestion des
institutions financières rwandaises
Une firme compétitive est une firme qui
est capable d'offrir un rendement adéquat à ses actionnaires tout
en oeuvrant dans un marché compétitif de biens et services. C'est
donc au minimum une firme capable de survivre à long terme et, dans le
meilleur des cas, de prospérer.
Dans un contexte de concurrence imparfaite, une
firme compétitive sera en mesure d'offrir des rendements anormaux
à ses actionnaires et/ou de croître à un taux
supérieur à celui de l'industrie dans laquelle elle se trouve. Il
est donc très pertinent pour les gestionnaires d'une banque de bien
saisir le contexte concurrentiel et d'ajuster leurs décisions en
conséquence.
Dans le cas des institutions financières
rwandaises, il est clair que le contexte concurrentiel a beaucoup
évolué au cours des ces dernières années. Plusieurs
possibilités de substitution sont présentes et se sont
matérialisées tel que le déplacement de l'épargne
des dépôts conventionnels vers les fonds communs de placement.
A priori, les fournisseurs et les clients ne
jouissent pas, à tout le moins individuellement, de pouvoir particulier
vis-à-vis des institutions financières. Cependant, les
récentes demandes de suppression des certaines coopératives ont
clairement montré la volonté du pouvoir politique sur
l`assainissement de l'environnement des institutions financières et
surtout, la volonté de la protection de patrimoine des
épargnants. Les dirigeants des banques doivent donc continuellement
s'ajuster à l'évolution de leur contexte concurrentiel et tenter
de maintenir la compétitivité de leur entreprise.
I.1.7. Fonctions d'une
institution financière
La fonction principale de toute institution
financière est d'assurer la liaison entre ceux qui ont un surplus
financier et ceux qui ont un besoin de fonds.
Les institutions financières prennent
des formes diversifiées et offrent une variété de
services. Elles se spécialisent dans l'une ou plusieurs des fonctions
suivantes :
- elles procurent les moyens de prêter ou d'emprunter
les fonds ;
- elles procurent les mécanismes de paiement ;
- elles procurent d'autres services tels que l'assurance,
l'échange de devises, ect.
I.2. La notion de
l'épargne
Le dictionnaire de la langue française «
Larousse » définit ce concept comme « une partie des
revenus qui n'est pas dépensée, mais mise en
réserve.»9(*)
Cette idée a été largement
soutenue par le dictionnaire encyclopédique universel qui, pour sa part,
définit cette notion «épargne» de la
façon suivante: « L'épargne est le fait de construire un
capital en vue d'un emploi productif, par restriction des dépenses
personnelles. Elle s'oppose à la dépense et diffère de
l'économie et de la thésaurisation en ce qu'elle implique une
idée de placement productif.»10(*)
Toutes ces visions nous amènent à
définir cette notion d'épargne comme une partie du revenu qui
n'est pas consommée pour être investie durablement ou pour
être affectée à une consommation différée.
A part ces différentes observations, l'épargne
apparaît sous diverses formes d'accumulation et son organisation emprunte
différents chemins, avec des structurations différenciées.
Ainsi, sept typologies d'épargne sont mises en exergue, il s'agit
de11(*):
1.2.1.
L'Epargne thésaurisée
A cause de systèmes de mobilisation non
existants, ou suite à des opérations qui ont miné la
confiance des épargnants, ou encore poussés par la force
coutumière, les paysans thésaurisent leurs épargnes soit
en espèces que l'on cache, soit en matières précieuses.
1.2.2. L'épargne
familiale
Il s'agit non plus de l'épargne individuelle d'une
petite famille, mais de celle d'une grande famille (famille étendue),
d'un lignage, ou d'une association d'immigrants, de ressortissants. Cette
épargne est très importante au Zimbabwe et dans toute l'Afrique
de l'Ouest surtout au Mali.
1.2.3. L'épargne
tontinière
C'est un premier type d'épargne informelle sous la
forme africaine généralisée autour de l'appellation
«tontine». On la trouve sous d'autres noms comme ROSCA
(Rotating Savings and Credit Association) au Zimbabwe ou Pare au Tchad. Le
fait que cette épargne soit informelle n'enlève en rien la
rigueur de ses règles (cycles, tours, montants, procédures)
qu'elle draine.
1.2.4. L'épargne
collectivisée
C'est une seconde modalité informelle mais qui se
donne une formalisation plus avancée que la tontine. C'est la
formule du «club d'épargne». Il a comme rôle
de collecter les épargnes des membres pour qu'elles servent en premier
lieu et presque exclusivement à des crédits non individuels:
scolarité, semence et engrais. C'est le stade
pré-coopératif qui emprunte au système coopératif
ses règles de participation et de décision mais ne se donne pas
ses structurations de deuxième degré.
1.2.5. L'épargne
coopérativisée
C'est le domaine des crédits mutuels circulant dans
des organismes dénommés sous différents sigles: Banque
Populaire (inspiration Raiffeisen) au Rwanda, Caisses Populaires (inspiration
Desjardins / Québec) au Burkina Faso, au Cameroun, au Zaïre (RDC).
Elles cherchent à mobiliser les épargnes
thésaurisées ou tontinisées et viennent parfois couronner
l'effort des clubs d'épargne en offrant des mécanismes de
représentation, de négociations, de crédits
individuels.
1.2.6. L'épargne
communalisée
C'est le système des caisses urbaines
d'épargne, propriété de l'instance administrative de la
commune, mairie, etc. On s'approche ici du système bancaire par la
non-propriété des épargnants mais on s'en éloigne
par la forme de gestion et la clientèle touchée.
1.2.7. L'épargne
bancaire
Le système bancaire formel s'ouvre peu aux groupes
cibles à cause des petits montants d'épargne disponibles qui ne
rencontrent pas les conditions du système et à cause de
l'analphabétisme qui complique les relations d'affaires.
Finalement, il existe de l'épargne même dans
les couches les plus pauvres de la population. Aucune famille ne peut se
permettre de ne prévoir aucune sécurité pour l'avenir, et
pour cette raison elle doit tant bien que mal faire partie dans l'une de ces
catégories ci-haut mentionnées.
I.3. L'épargne et son
utilisation : le crédit
Faire crédit c'est faire confiance, c'est
croire à la parole donnée par l'emprunteur qu'il restituera
après un certain délai la chose prêtée.12(*)
Pour Bernard et Colli, le crédit prend ainsi la
signification d'une avance sous forme d'argent ou en nature mise à
la disposition d'une personne, l'emprunteur, par une autre personne, le
prêteur, et qui devra être remboursé plus tard13(*).
Selon KANAKINTAMA, le crédit est l'échange
d'une valeur monétaire présente contre une valeur
monétaire future14(*).
D'une manière générale, on distingue deux
sources principales de crédit ainsi que diverses catégories de
celui-ci.
I.3.1. Les sources principales
du crédit
D'ordinaire, le crédit prend sa
source d'abord dans les ménages, des administrations publiques ainsi que
des entreprises tant publiques que privées. Ces trois intervenants
prennent l'initiative, pour question de sécurité (contre le vol,
l'incendie, le gaspillage), de déposer une partie de leurs revenus ou
recettes, restant après la déduction faites des dépenses
ou des charges, au sein d'une institution d'épargne ( banques
commerciales, coopec, etc.). Ce sont ces dernières qui à leur
tour vont octroyer des crédits à leurs clients et / ou
membres.
I.3.2. Les différents
types de crédit
On distingue généralement
trois catégories de crédit.
Ø Selon son emploi
Le crédit est généralement
considéré comme un crédit immobilier, un crédit
à la consommation, ou à la production. Le crédit
immobilier couvre toutes les catégories de crédit facilitant la
construction d'immeubles, leur acquisition, leur modernisation. Le
crédit à la consommation permet la satisfaction immédiate
d'un besoin ressenti dont le prix sera acquitté plus tard. C'est de
l'épargne différée. L'intérêt qui est
demandé à l'emprunteur représente ce que l'on peut
appeler «le prix de l'impatience». En fin, le crédit
à la production intervient souvent pour avantager l'accroissement de la
productivité des opérateurs économiques.
Ø Selon la durée
Il s'agit ici de considérer trois catégories de
crédit, à savoir:
Le crédit à Court Terme qui s'étend sur
une période d'une année au plus. Il est lié au cycle
commercial pouvant se matérialiser en compte d'effets commerciaux. Le
crédit à Moyen Terme, généralement sollicité
pour achat de matériel, allant d'un an à 5 ans. Enfin, le
crédit à Long Terme qui s'étale sur une période de
5 ans et plus. Il est orienté vers le financement des
immobilisations.
Ø Selon la garantie
On rencontre ici le crédit réel et le
crédit personnel.
Le crédit réel, qui fait d'abord que
l'emprunteur donne un gage (terrains, bâtiments, etc.). Le crédit
personnel, qui comporte le cautionnement et l'aval. Le cautionnement peut
être organisé dans le cadre d'un système de
solidarité collective et réciproque. Tandis que l'aval est une
forme de cautionnement réservée à la garantie d'effet de
commerce. Ainsi donc, le crédit personnel est consenti en fonction de
la personnalité de l'emprunteur, alors que celui réel veut
signifier la location de la monnaie moyennant un taux d'intérêt
judicieux.
I.3.3. Les Rôles du
crédit
D'après Guy CAUDIMINE et Jean MONTIER, le
crédit a quatre fonctions principales à savoir : outil pour
l'échange, stimulation de la production, amplification du
développement et enfin création de la monnaie.
Ø Outil pour l'échange
Ceci est sa fonction sans doute la plus ancienne
et qui fut à l'origine des premières banques. Le recours au
crédit permet une anticipation de recettes et donne ainsi à
l'avance un pouvoir d'achat ou d'échange aux entreprises.
En anticipant le revenu des ventes, il permet
d'assurer la continuité dans le processus de production et
commercialisation aussi bien sur le marché intérieur que sur le
marché international.
Ø Stimulation de la
production
Le développement de l'activité de
production et sa modernisation dépendent en grande partie de
l'importance de l'innovation concernant les équipements ou leur
renouvellement.
Ainsi les entreprises font recours au
crédit afin de pouvoir acheter les outils des productions adaptés
et d'accroître leur production. Quant aux consommateurs, ils recourent au
crédit à la consommation stimulant aussi les achats et la
consommation stimulant ainsi les achats et par conséquent, le secteur de
la production.
Ø Amplificateur du
développement
Les effets d'un prêt pour l'achat d'un
bien de production ou de consommation ne se manifestent pas uniquement chez
l'agent économique bénéficiaire de l'opération mais
s'étendent indirectement à l'autre agent. On parle alors du
rôle multiplicateur du crédit.
Ø Instrument de création de la monnaie
En effet, les banques en octroyant le
crédit, créent des flux monétaires. Elles utilisent des
ressources dont elles disposent sous forme de dépôts pour
consentir des crédits à leurs clients sans que pour autant, cela
prive les déposants des possibilités d'utilisation de leurs
dépôts. C'est en raison de ce rôle de création de
monnaie qu'existent des banques centrales pour contrôler et mettre en
place des mesures de contrôle et de réguler cette opération
de création de monnaie.
I.3.4. Identifications des
concepts de crédit
Dans ce point, il nous est judicieux de faire un bref
éclaircissement sur différents concepts en rapport avec le
crédit populaire, coopératif, et mutuel.
1. Le crédit populaire
Personne ne peut oser parler de crédit populaire
sans évoquer les organismes financiers intervenant dans la distribution
du crédit dont les systèmes financiers centralisés, les
coopératives d'épargne et de crédit et les Associations
Rotatives d'Epargne et de Crédit (A.R.E.C).
Etant donné que d'une part, les banques
commerciales sont installées dans les centres urbains, et que leurs
services rendus aujourd'hui ne sont accessibles qu'à une fraction de la
population ( aisée ) et que d'autre part, les A.R.E.C comblent un besoin
évident : de consommation ou de petits investissements. Il est
vrai que seules les COOPEC prennent la première place en raison de
leur rôle de traiter avec toutes les couches de la population.
En effet, compte tenu des conditions des artisans, des
cultivateurs et de la classe moyenne en général, conditions qui
se rapprochent souvent à la pauvreté, la mise en place d'une
organisation de crédit populaire est souhaitable sous des angles divers
afin d'améliorer les moyens de production du paysan et de l'artisan du
monde moderne.
Par là même, les
coopératives d'épargne et de crédit se trouvent
installées en différents coins du territoire national. Mais,
mention particulière est de reconnaître que, du fait même
de leur décentralisation,15(*) les COOPEC ont toujours eu, de longue date,
l'occasion sinon l'obligation, de s'incorporer dans la vie régionale et
de s'associer, pour les soutenir, à toutes ses manifestations.
Loin16(*) de contrarier
cette vocation, inséparable de leur objet : le financement des
entreprises petites et moyennes, des agriculteurs et artisans en leur accordant
des crédits à un taux d'intérêt favorable.
Dans une forme plus simplifiée, le crédit
est populaire dans ce sens que les projets ainsi financés profitent
à la majorité de la population et qu'il est
généralisé dans le milieu rural longtemps tenu à
l'écart des circuits monétaires.
2. Le crédit coopératif
Sous des modalités juridiques
diverses, «le crédit coopératif peut être
défini comme une forme d'organisation du crédit
mutuel.»17(*) En
effet, l'organisation coopérative d'épargne et de crédit
chargée de distribuer les prêts d'équipement aux
coopératives et d'en assumer les risques sur une base mutuelle, la
caisse centrale (Union de coopératives) de crédit
coopératif est le lieu et le support d'un mouvement coopératif de
crédit assurant de plus en plus largement la collecte de
l'épargne des coopérateurs pour le financement des
coopératives et de leurs sociétaires.
Ajoutons que, par Caisse Centrale, on entend, une
coopérative des coopératives, là où des
coopératives se concertent et découvrent des problèmes
communs que leur Union peut aider à résoudre pour
l'amélioration de la qualité de leurs actions. L'Union
n'implique pas la fusion des coopératives mais la concertation, la
complémentarité et l'organisation de services gérés
selon les règles coopératives. Au Rwanda, une Caisse Centrale de
coopératives existe : la Caisse Centrale de l'Union des Banques
Populaires du Rwanda (U.B.P.R) ayant son siège à Kigali.
3. Le crédit mutuel
« Malheur à celui qui est
seul et qui tombe sans avoir un second pour le relever. »18(*) A cette expression
même, le crédit mutuel19(*) apporte une réponse pleine d'espérance,
faite par des hommes de bonne volonté qui ont librement mis en commun
des capitaux et leur caution morale dan le but de s'entraider. De ce fait, le
souci du mutualiste n'est pas de faire une bonne affaire et de gagner de
l'argent, mais plutôt de fournir à des travailleurs isolés
ou à des modestes entreprises les fonds qui leur sont
nécessaires.
Dans le crédit mutuel, ceux qui s'unissent
apportent quelques capitaux, mais surtout chacun met à la disposition de
l'ensemble des adhérents son crédit personnel, et la valeur
morale de chacun d'eux joue un rôle essentiel puisque c'est souvent
autant par sa caution que par son apport d'argent que l'adhérent
contribue aux opérations qui sont réalisées.
I.4. Le risque
I.4.1. Définition de
risque
La définition de risque a longtemps
opposé les penseurs. Les uns le considère comme une
éventualité, les autres comme un danger. Selon petit
Robert20(*) le risque est
une éventualité d'un événement ne dépendant
pas exclusivement de la volonté des parties et pouvant causer la perte
d'un objet ou tout autre dommage. Pour Amaud21(*), le risque peut être défini comme un
danger d'insolvabilité des contreparties et de non-recouvrement auquel
la banque doit faire face en allouant une quote-part de ses fonds propres,
appelés capital économique.
Les auteurs B. Marois et L.S.
Olivier22(*)
définissent le risque pesant sur toute organisation
comme « un aléa qui peut être
bénéfique ou néfaste à l'entreprise ».
Selon ces deux auteurs, la manifestation d'un risque n'a donc pas d'incidence
forcement négative. Ils nous signalent qu'il faut aussi distinguer la
notion du risque de celle d'incertitude.
La première est une évaluation de la
probabilité d'occurrence d'un événement associé
à un enjeu ; la seconde est le degré du doute dans cette
évaluation. L'incertitude croit avec l'ignorance, c'est à dire
le manque d'information.
Qu'il s'agisse d'un danger ou de
l'éventualité, nous retrouvons dans les définitions des
différents auteurs des éléments communs qui nous
permettent de dire que le risque est une éventualité
d'insolvabilité ne dépendant pas de la volonté des
contreparties et de non recouvrement pouvant causer un préjudice, auquel
la banque doit faire face en allouant une quote-part de ses fonds propres.
I.3.2. Typologie des risques23(*)
Une façon simple d'identifier et de comprendre les
différents risques auxquels s'expose un intermédiaire financier
est d'analyser son bilan. Le tableau 1 présente le bilan très
simplifié d'une banque.
Tableau 1. Bilan simplifié d'une banque
Actif
|
Passif
|
Liquidité
|
Dépôts
|
Prêts
|
Capital
|
Source :
www.lesechos.fr consulté le
15/07/2006
La liquidité est investie au moins en partie
dans des titres susceptibles de donner un certain rendement. Cependant, ces
titres peuvent subir des variations de valeur qui exposent la banque à
un risque de marché. Les emprunteurs peuvent faire défaut face
à leurs engagements et la banque doit donc supporter un certain risque
de crédit. Les déposants ont généralement le droit
de retirer leur épargne sur demande. La banque subit donc le risque que
ces sorties de fonds excèdent ses liquidités; elle fait donc face
à un risque de liquidité.
Les prêts et les dépôts peuvent avoir des
échéances moyennes différentes.
Généralement, l'échéance moyenne des
dépôts est inférieure à celle des prêts et des
liquidités. Lorsque les taux d'intérêt varient, la marge
bénéficiaire de la banque varie aussi puisque les renouvellements
des taux sur ses actifs et sur son passif ne sont pas parfaitement
synchronisés. La banque assume donc un risque de fluctuation des taux
d'intérêt.
Il est aussi possible que la composition en devises
de son actif et de son passif ne soient pas les mêmes. Dans ce cas, elle
sera exposée à un risque de variation des taux de change.
Au-delà de son bilan, la banque peut
être impliquée dans des contrats hors-bilan tels que des lettres
de crédit ou des options et contrats à terme. Ces contrats
peuvent engendrer des pertes pour la banque et on appellera ce risque, le
risque hors-bilan de la banque.
Enfin, la banque subit un risque d'opération qui
réfère, par exemple, au fait que ses employés peuvent
commettre des erreurs, que ses systèmes peuvent tomber en panne, et
qu'elle puisse être victime de vol et/ou de fraude.
I.3.3. Les motifs justifiant la
gestion active des risques
Jusqu'à maintenant, quatre types
d'arguments ont été invoqués pour justifier la gestion
active des risques par les intermédiaires financiers.
Premièrement, l'intérêt des gestionnaires peut être
en cause. Si les résultats de l'entreprise fluctuent beaucoup, ils
peuvent être tenus responsables des mauvais résultats et
être congédiés. Ils ont donc intérêt à
limiter les risques et à stabiliser les résultats de la firme.
Deuxièmement, l'impôt sur les profits des entreprises pourrait
être globalement concave et l'entreprise diminuerait donc son fardeau
fiscal en stabilisant ses profits. Troisièmement, la présence de
coûts de banqueroute et de détresse financière en
général constituerait aussi une raison pour amener les
institutions financières à éviter d'être
exposées à des pertes importantes.
Enfin, la présence d'imperfections de
marchés, telles que les coûts de transaction et l'asymétrie
d'information, peut également être des motifs pour gérer
les risques. Si de mauvais résultats forcent une entreprise à
accroître ses financements externes, elle encourra des frais
d'émission supplémentaires et devra peut-être payer une
prime de risque imparfaitement ajustée pour le niveau de risque qu'elle
représente.
Quels que soient les motifs, l'observation du
comportement des gestionnaires montre que ceux-ci accordent maintenant une
très grande importance à la gestion active des risques. Au
delà de leur motivation propre, ils subissent des pressions fortes de la
part des autorités réglementaires, tant nationales
qu'internationales, pour qu'ils contrôlent de façon
systématique et rigoureuse les risques de leur institution.
CHAPITRE II. GESTION DES RISQUES DANS
LA BANQUE
POPULAIRE DE RUBAVU
II.1. Les banques populaires au
Rwanda
II.1.1.Génèse
La conception et la mise en oeuvre du projet des
banques populaires au Rwanda ont énormément
bénéficié des enseignements laissés par une
expérience coopérative très ambitieuse qui l'a
précédé : la chaîne TRAFIPRO (travail,
fidélité, et progrès).
A l`origine en 1950, TRAFIPRO était une
coopérative locale et endogène. Mais avec l'appui d`une
personnalité religieuse, elle a été peu après
dotée d`une très grande ambition : étendre son action
sur tout le territoire du Rwanda. Puis, suite à une série
d`interventions des pouvoirs publics, son profil original a été
bouleversé de telle sorte qu`elle a perdu sa vocation
coopérative.
L`aventure a commencé à Byimana
en 1950 par une association d`une dizaine d'instituteurs
déterminés à subvenir à leurs besoins de
consommation par une série d`initiatives coopératives car,
à cette époque, les produits industriels de consommation de masse
étaient mal distribués en milieu rural et les commerçants
(tous étrangers) trop cupides dans la fixation des prix. En 1951, la
petite association ouvre une cantine : restaurant, buvette et quelques
autres activités récréatives.
Son action pédagogique en ce sens débuta en
1955 ; elle aboutit à la création, le 16 décembre
1956, la coopérative TRAFIPRO qui obtint la personnalité
juridique le 5 février 1957. L'échec de TRAFIPRO en
matière coopérative procède d`un objet social et d`un
rythme d'exécution excessivement ambitieux par rapport aux ressources
réellement mobilisables, surtout les ressources humaines. Puis une
main-mise de l`Etat, destinée en principe à sauver l'entreprise,
s'avéra excessive et partant incompatible avec la poursuite de son
objectif social fondamental, à savoir la mobilisation coopérative
de la paysannerie24(*).
Objectif et technocratie limités,
adéquation du rythme de réalisation au rythme de croissance des
ressources humaines localement mobilisables, rôle de l`Etat
volontairement discret ; voilà en définitive les principaux
enseignements tirés de l`expérience coopérative TRAFIPRO
et dont le projet des banques populaires s'efforcera de tenir compte.
II.1.2. Historique
Comme nous venons de le voir au point
précédent, les Banques Populaires sont incontestablement de
coopératives d'épargne et de crédit.
D'après le premier chef de projet des Banques
Populaires du Rwanda, le choix du terme «Banque» de
préférence à «coopérative»
provient essentiellement du fait que dans les premières tournées
de sensibilisation de la population, les paysans baptisèrent ces
nouvelles institutions de « BANKI Y'ABATURAGE » en
Kinyarwanda.25(*)
La meilleure traduction en français est
« Banque Populaire», c'est ainsi que fut consacrée la
dénomination commerciale à ces coopératives
d'épargne et de crédit. Avant leur introduction, l'on parlait de
plus de 800 millions de francs rwandais qui ne circulaient pas. Où
étaient- ils alors ? Dans les cornes de vache, dans de vieilles
bouteilles enfouies dans le sous-sol, dans les toits de maison... C'est par ici
- même que les Banques Populaires se sont données pour mission de
collecter ces économies cachées et de les mettre au service des
gens par le canal du crédit mutuel.
L'émergence et le
développement des Banques Populaires au Rwanda procèdent d'un
projet précis répondant à quelques attentes réelles
des milieux populaires.26(*) Ce projet est l'un des fruits de la
coopération entre la confédération Suisse et la
République Rwandaise. L'idée de mettre en place un réseau
de coopératives d'épargne et de crédit était de
contribuer à la collecte des fonds thésaurisés surtout en
milieu rural par les paysans et de les réinvestir dans des projets de
développement. Trois pays furent sollicités. La France, la
Suisse et le Canada. C'est bien la Suisse qui, la première,
répondra favorablement pour une aide dans ce domaine. Ainsi, de juin
à juillet 1971, une mission procèdera à des études
préliminaires qui s'avéreront concluantes et au terme desquelles
un accord helvético- rwandais sera signé à Berne, le 07
décembre 1972.
En 1973, quatre rwandais partiront en stage de
formation auprès des Caisses RAIFFEISEN de Suisse. Du 24 août au
13 Juillet 1974, le premier chef de Projet, Mr Pierre George BRAND, effectuera
à la demande de l'Union RAIFFEISEN, une première mission au
Rwanda pour accompagner les stagiaires et prendre les premiers contacts.
Après cette mission préliminaire, la phase opérationnelle
du projet commencera avec la création de la toute première Banque
Populaire, notamment celle de NKAMBA, le 04 août 1975, dans la Province
de KIBUNGO.27(*)
En décembre 1975, on comptait
déjà 13 Banques Populaires alors que s'achevait la
première période de financement prévue par l'accord de
décembre 1972. C'est également au cours de cette période
que sera créée la Caisse Centrale des Banques Populaires. Depuis
lors, le réseau des Banques Populaires n'a cessé de
s'étendre. On compte actuellement 145 (fin décembre 2004)
oeuvrant sur presque tout le territoire national28(*).
II.1.3. Objectifs et principes
des banques populaires du Rwanda
Il a été démontré
précédemment que les Banques Populaires sont aussi des
coopératives d'épargne et de crédit. Alors, il
s'avère maintenant nécessaire de voir leurs objectifs et
principes.
II.1.3.1. Objectif social des
Banques Populaires29(*)
Les Banques Populaires ont pour but de
développer l'épargne et l'octroi de crédit populaire, de
promouvoir par l'entraide, le bien-être économique et social de
ses sociétaires et de leurs familles et de servir la communauté.
Ainsi, celles-ci cherchent à atteindre ce but,
notamment:
- en fournissant aux sociétaires la possibilité
de placer à intérêt leurs économies et leurs
capitaux sur livret d'épargne en compte courant contre obligation de
caisse et sous toute forme définie par le règlement
d'administration ;
- en accordant aux sociétaires des prêts et
crédits pour la couverture de leurs besoins économiques contre
garantie, et remboursables selon des termes fixés à l'avance et
adaptés à chaque situation ;
- en permettant aux personnes dépourvues de moyens
financiers, mais honnêtes et laborieuses, d'en faire partie en fixant
à un montant relativement bas comme parts sociales de base ;
- en favorisant l'esprit d'initiative et le travail local,
agricole ou industriel, par l'emploi prudent de l'épargne produite dans
la circonscription même de l'association ;
- en créant la confiance mutuelle entre les
sociétaires ;
- enfin, en constituant une fortune coopérative
indivisible et inaliénable.
II.1.3.2. Les principes des
Banques Populaires30(*)
Etant de prime abord une coopérative, la Banque
Populaire est régie par des principes coopératifs, à
savoir:
Ø Un territoire limité
Le fait que la Banque Populaire travaille
dans une zone limitée permet aux sociétaires de bien se
connaître, de se rencontrer facilement parce qu'ils ne doivent pas faire
de grands trajets.
Ø La responsabilité limitée
à la part sociale
Vu le niveau de vie et le revenu de la
majorité des sociétaires, la responsabilité ne peut
être illimitée dans la banque. Elle se limite uniquement au
montant de la part sociale. Quiconque veut se retirer de la coopérative
a droit à sa part.
Ø La gratuité des fonctions
La devise est de servir, ce qui permet aux gens
assoiffés de gain de ne pas faire partie des conseils d'administration
et de surveillance.
Ø Le crédit aux seuls
sociétaires ordinaires
Les deux types de sociétaires (ordinaires et
affiliés) déposent leurs épargnes aux banques populaires.
Toutefois, seuls les sociétaires ordinaires ont droit au crédit.
Chaque fois qu'on demande un crédit on présente une garantie
soit: le salaire, la production, un immeuble, un papier de
valeur, etc.
Ø L'exclusion des dividendes
Le bénéfice n'est pas
distribué aux sociétaires mais affecté aux réserves
de la banque. Ces dernières, une fois importantes, peuvent aider
à améliorer le niveau de vie des sociétaires.
Mais la non distribution des dividendes diverge avec les
principes d'une coopérative, ainsi la politique des banques populaires
du Rwanda a décider de se conformer aux principes ce qui fait que la
distribution des intérêts sera opérationnelle dans les
jours avenir.
Ø L'affiliation à l'Union
Les Banques Populaires sont regroupées au
sein d'une union nationale : l'Union des Banques Populaires du Rwanda
(U.B.P.R) créée en 1986. Ainsi, l'appellation «Banque
Populaire» s'applique uniquement aux COOPEC qui s'affilient à
cette Union.
II.2. Présentation de la
Banque Populaire de Rubavu
La Banque Populaire de Rubavu a vu le jour le 16 juin 1985
avec l'initiative de différentes couches de la population de la ville de
Gisenyi. Depuis lors, la Banque Populaire de Rubavu exerce ses
activités dans le District actuel de Rubavu. Elle se situe à
400m du marché commun de Gisenyi sur la route principale de la ville de
Gisenyi. Comme toutes les autres banques populaires, elle a connu une
évolution relativement rapide jusqu'en 1994. Suite aux tristes
événements d'avril a cessé toutes ses activités et
elle n'a repris ses activités qu'en 1996.
Elle comptait 8023 membres au 31 décembre
200531(*). Dans ces
activités, la Banque Populaire de Rubavu porte une attention
particulière aux deux services principaux qu'elle rend à ses
membres: l'épargne et le crédit. Sa particularité
réside dans le fait que ses activités s'étendent sur le
milieu tant rural qu'urbain.
II.2.1. Mission de la banque populaire de Rubavu
La BP de Rubavu a pour mission de promouvoir
la solidarité coopérative et de renforcer la mobilisation des
ressources financières locales pour l'épargne personnelle afin
de les affecter aux besoins de crédits de la population en
répondant prioritairement aux besoins de crédit des personnes
à faibles revenus en vue de promouvoir le développement
socio-économique des sociétaires.
En développant l'épargne et le crédit
populaire, promouvoir la coopération de bien-être
économique et social de ses sociétaires et de leurs familles. En
plus, en servant la communauté, elle cherche à atteindre ce but,
notamment :
- en fournissant aux sociétaires la possibilité
de placer leurs fonds aux conditions définies par la politique et
règlement d'épargne ;
- en accordant aux sociétaires des crédits,
pour la couverture de leurs besoins économiques, remboursables selon des
termes fixés dans le contrat de crédit et définis par la
politique et règlement de crédit ;
- en permettant aux personnes à revenu faible mais
honnêtes et laborieuses, d'en être sociétaires ;
- en favorisant l'esprit d'initiative et le travail local par
l'emploi prudent du crédit et de l'épargne produite dans la
circonscription de la Banque Populaire ;
- en enseignant le respect des engagements et les vertus de
l'économie mutuelle ;
- en combattant l'usure et la spéculation dans le
domaine du crédit et de et de l'épargne ;
- en produisant les services financiers accessibles à
la population et axés à ses besoins.
II.2.2. Structure
organisationnelle de la banque populaire de Rubavu
II.2.2.1. Organigramme
Assemblée Générale
Conseil de Surveillance
Conseil d'Administration
Audit Interne
Gérant
Audit Interne
Audit Interne
Service crédit
Service Comptabilité
Service Caisse
Source : Banque Populaire de Rubavu,
contrôle interne dans une Banque
Populaire, mars 2006, p39.
II.2.2.2. Les organes de la Banque
Populaire
La direction, la gestion et le contrôle de la Banque
Populaire sont exercés par :
a) L'Assemblée Générale de la Banque
Populaire,
b) Le Conseil d'Administration,
c) Le Conseil de Surveillance,
d) L'Assemblée Générale de Secteur,
e) Les Comités Techniques,
f) Le Comité de Secteur.
g) La Gérance.
II.2.2.2.1. L'Assemblée
Générale de la Banque Populaire Rubavu
L'Assemblée Générale de la Banque
Populaire est l'organe suprême de la Banque Populaire. Ses
résolutions sont opposables à tous les sociétaires.
L'Assemblée Générale de la Banque
Populaire est constituée de 5 délégués de chaque
secteur qui figurent sur le registre des membres de la Banque Populaire. Les
délégués des Comités de Secteur sont élus
par l'Assemblée Générale de Secteur. Sont élues les
personnes qui obtiennent le plus de voix. Les délégués
sont élus pour un mandat d'une année renouvelable une seule fois.
Les élections sont faites au scrutin secret ou toute autre
modalité convenue en Assemblée Générale de
Secteur.
Les membres du Conseil d'Administration ainsi que les
commissaires sont membres de droit de l'Assemblée Générale
de la Banque Populaire. Toutefois, les commissaires n'ont pas voix
délibérative.
Dans le cadre des pouvoirs que lui reconnaissent la loi et ses
règlements, les présents Statuts et leurs modalités
d'applications, l'Assemblée Générale a les attributions
suivantes32(*):
- Exclure un sociétaire conformément aux
Statuts;
- Approuver le « Règlement d'Ordre
Intérieur » en s'inspirant du modèle
élaboré par l'Union des Banques Populaires du Rwanda. Ce
Règlement ne peut être exécutoire qu'après son visa
par l'Union des Banques Populaires du Rwanda.
- Dissoudre la Banque Populaire ou la fusionner avec d'autres
conformément à l'article 67 et 68 des présents
Statuts ;
Elire et révoquer des membres du Conseil
d'Administration et du Conseil de Surveillance et prendre des sanctions
à leurs égards en cas de manquement à leurs obligations,
- Examiner et prendre des décisions concernant les
états financiers ;
- Donner décharge au Conseil d'Administration, au
Conseil de Surveillance et au Gérant,
- Approuver les rapports du Conseil d'Administration et du
Conseil de Surveillance ;
- Décider de l'affectation des revenus nets ;
- Approuver la souscription d'un emprunt en faveur de la
Banque Populaire d'un montant supérieur à 50% du capital social,
tout engagement par signature pris par la Banque Populaire ainsi que
l'aliénation des immeubles de la Banque Populaire ;
- Statuer sur toute question concernant la Banque Populaire
dont la compétence n'est pas réservée à un autre
organe par la loi ou les Statuts.
II.2.2.2.2. Conseil
d'Administration
Le Conseil d'Administration est composé des membres
élus administrateurs en Assemblée Générale de la
Banque à raison d'un administrateur par secteur. Toutefois, lorsque le
nombre de secteurs de la Banque Populaire est inférieur à sept,
les secteurs qui ont plus de sociétaires sont représentés
par un administrateur supplémentaire jusqu'à ce que le nombre de
sept soit atteint.
L'Union des Banques Populaires du Rwanda et le Conseil de
Surveillance peuvent convoquer la réunion extraordinaire du Conseil
d'Administration dans les mêmes conditions.
Le Conseil d'Administration est responsable de
l'administration et de la gestion de la Banque Populaire, de l'application de
la loi, des Statuts et règlements ainsi que de l'exécution des
décisions de l'Assemblée Générale et de l'Union des
Banques Populaires du Rwanda. Il exécute les recommandations du Conseil
de Surveillance.
Le Président du Conseil d'Administration est le
Représentant Légal de la Banque Populaire. Le
Vice-Président est le représentant légal suppléant.
Pour les actes de gestion courante, le Conseil d'Administration
délègue à la gérance certains pouvoirs notamment la
signature des engagements financiers tels que contrats de crédit, tout
document de valeur, tels l'ouverture des comptes bancaires, virement,
endossement, émission des chèques, lettres de change et autres
documents ainsi que tout paiement. Pour de tels actes, la Banque Populaire est
engagée par les signatures conjointes du Gérant et d'un autre
agent de la Banque Populaire désigné par le Conseil
d'Administration.
II.2.2.2.3. Conseil de
Surveillance
Le Conseil de Surveillance constitue l'organe de
contrôle interne de la Banque Populaire, il est composé de 5
Commissaires élus par et parmi les délégués des
secteurs réunis en Assemblée Générale de la Banque
Populaire pour un mandat d'une année renouvelable. Sont élus ceux
qui obtiennent le plus de voix. Personne ne peut accomplir plus de 6 mandats
successifs.
Le Conseil de Surveillance est responsable du contrôle
de toute la gestion de la Banque Populaire, de l'application de la loi, des
Statuts et règlements, de l'exécution des recommandations des
inspecteurs, techniciens de l'Union des Banques Populaires du Rwanda, des
instructions de l'Union des Banques Populaires du Rwanda et des disciplines
financières.
II.2.2.2.4. Comités
Techniques
Le Conseil d'Administration peut constituer autant de
Comités Techniques que nécessaires pour réaliser des
travaux spéciaux et traiter des questions purement techniques qui
requièrent des connaissances spécialisées dans un domaine
précis.
Le Comité doit impérativement présenter
au Conseil d'Administration un rapport sur ses activités chaque
trimestre. Dans tous les cas, la Banque Populaire doit avoir le Comité
de Crédit et Recouvrement et le Comité de Formation.
Ø Comité de Crédit et
Recouvrement
Le Comité de Crédit et Recouvrement est
composé de cinq membres désignés par le Conseil
d'Administration parmi ses membres ou parmi les sociétaires selon leur
compétence et leur disponibilité et peut les remplacer en cas de
besoin.
Le Comité de Crédit et Recouvrement
décidera sur toutes les demandes de crédit de sa
compétence qui lui sont transmises par le Gérant après
analyse conformément à la politique et procédure de
crédit en vigueur. Il doit se faire aider des techniciens de la Banque
Populaire, notamment le gérant et l'agent de crédit et de
recouvrement.
Ø Comité de Formation
Le Comité de formation doit développer le plan
de formation des sociétaires et membres du Comité de Secteur.
Le plan de formation doit s'adapter aux besoins de la Banque
Populaire. Ce Comité est composé de 5 membres
désignés par le Conseil d'Administration parmi les
sociétaires en fonction de leur compétence dans le domaine de la
formation.
Le Comité doit travailler en collaboration avec les
autres organes de la Banque Populaire et le Service de Formation de l'Union des
Banques Populaires du Rwanda suivant l'instruction de l'Union des Banques
Populaires du Rwanda.
Le Comité de Formation a les attributions suivantes:
a) Organiser et établir des programmes de formation
pour les sociétaires et les organes de la Banque Populaire, tant sur le
mouvement coopératif, le Système des Banques Populaires, que sur
d'autres sujets, aussi bien pour les sociétaires que pour la
communauté au sein de laquelle la Banque Populaire est
implantée ;
b) Etablir et réaliser annuellement un plan de
travail ;
c) Présenter un rapport trimestriel et annuel au
Conseil d'Administration.
II.2.2.2.5. Le comité de
secteur
pour un meilleur encadrement des membres
éparpillés à travers les secteurs, il a été
institué une organisation spécifique, dont l'assemblée
générale de secteur et le comité de secteur.
· L'assemblée générale de
secteur
Elle se réunit au moins deux fois par an sur
convocation du président de secteur. Il est composé de l'ensemble
des sociétaires ordinaires du secteur administratif. L'assemblée
générale de secteur a comme attribution d'élire et de
démettre les membres du comité de secteur, de ratifier les
décisions du comité de secteur, d'élire et de
démettre le représentant du secteur au CA de la banque.
· Le comité de secteur
Le comité de secteur est composé des membres
élus au niveau des cellules administratives. Les attributions du
comité de secteur se situent à trois niveaux à
savoir : la vie coopérative, organisationnelle et financière
des membres.
II.2.2.2.6. La Gérance
La Gérance de la Banque Populaire est confiée
à un(e) Gérant(e).
Le Gérant est le lien ordinaire entre la Banque, les
sociétaires et les tiers. Il est l'agent exécutif de la politique
administrative et managériale du Conseil d'Administration. Il organise
et dirige la gestion quotidienne de la Banque Populaire en vertu des pouvoirs
qui lui sont conférés conformément aux prescriptions de la
loi, des Statuts, des règlements et dispositions de l'Union des Banques
Populaires du Rwanda et du Conseil d'Administration.
Le Gérant exerce ses fonctions sous l'autorité
directe du Président du Conseil d'Administration, devant lequel il
répond du fonctionnement de la Banque Populaire. Le Gérant est en
particulier le responsable direct du fonctionnement administratif, de la
gestion des valeurs et des documents liés aux opérations de la
Banque Populaire.
Tous les biens de la Banque Populaire sont placés sous
sa responsabilité, et il en use conformément à la
politique administrative fixée par le Conseil d'Administration et
d'autres instructions particulières de l'Union des Banques Populaires du
Rwanda.
C'est avec l'avènement des banques populaires que la
thésaurisation a beaucoup diminué, la canalisation de
l'épargne intérieure a été progressive. Cette
situation traduit une forte propension à l'épargne et ainsi les
liquidités mobilisées, provenant principalement du monde rural
ont permis aux institutions financières, particulièrement les
banques populaires, de financer davantage d'activités visant le
promotion de l'agriculture et de la petite et moyenne entreprise. Malgré
la contribution des banques populaires elles sont aussi soumises aux
différents risques.
II.3. Gestion des risques dans la
banque populaire de Rubavu
II.3.1. Gestion du risque de
crédit
Durant le cours de ses activités
principales, la BPR fait face à plusieurs risques, tels que le risque de
marché, le risque opérationnel, le risque de crédit, etc.
Mais le plus important, et celui ayant le plus d'impact sur
ses opérations est le risque de crédit. Cette forme de risque est
une conséquence des transactions contractées entre elle et les
utilisateurs de fonds (les sociétaires).
II.3.1.1. Procédures d'octroie des
crédits
La Banque populaire a mis en place les politiques et
procédures à suivre et qui sont les outils d'appui et de
consultation permanents pour gérer et exécuter le mieux possible
les activités de crédit.
II.3.1.1.1. Gestion d'un dossier de
crédit
1. Étapes du processus de gestion des
risques
Les principales étapes du processus de
gestion d'un dossier de crédit sont les suivantes :
A) Constitution du dossier33(*)
En général, le dossier de crédit que le
membre-emprunteur doit apporter à l'entrevue comprendra les
éléments suivants :
· Une copie de sa carte d'identité ;
· Une lettre de demande de crédit adressée
au Président de la Banque;
· Le document du projet à financer ;
· Les factures pro-forma indiquant le coût des
biens ou des services que le membre désire obtenir par ce
crédit ;
· Au cas où il s'agit d'une affaire commerciale,
les états financiers (bilan et compte d'exploitation) des deux
dernières années et de l'année en cours jusqu'au mois
précédant la demande ;
· Un cash flow prévisionnel
détaillé de l'évolution du projet sur tout le terme du
crédit sollicité ;
· Une preuve de la personnalité juridique s'il
s'agit d'une personne morale ;
· Un bilan et un compte d'exploitation familial du
membre. Il devra montrer son actif et son passif ainsi que tous les revenus et
les dépenses familiales du membre- emprunteur. Les déclarations
de ce dernier devront être appuyées par des documents
justificatifs.
· Un rapport d'évaluation de la garantie
proposée par le membre.
Il est nécessaire de passer ainsi en
revue l'ensemble de l'institution et de porter un diagnostic sur tous les
aspects de son fonctionnement parce qu'une défaillance dans n'importe
lequel des points mentionnés ci-dessus peut entraîner la faillite
de l'institution et donc des pertes pour ses créanciers.
B) Entrevue avec le membre- emprunteur
Tout membre qui désire un crédit
doit avoir un entretien avec l'agent de crédit s'il remplit toutes les
conditions d'éligibilité. Au cas où un membre est
analphabète ou s'il a des questions, il pourra les poser au courant de
cet entretien.
C) Rapport du COMISEC, visite au membre- emprunteur et
Evaluation des
garanties
Lors de la réception de la demande de crédit du
membre-emprunteur, si ce dernier est éligible au crédit, l'agent
de crédit informe le comité de secteur (COMISEC) de la zone
où habite le membre. Le COMISEC doit envoyer le plus vite possible
à la banque un rapport signé certifiant si le membre-emprunteur
est intègre ou non et si la garantie proposée par le membre
à la banque lui appartient.
A part le rapport du COMISEC, l'agent de crédit doit
visiter le membre-emprunteur pour vérifier les données et
renseignements présentés au cours de la première entrevue.
En même temps, il doit faire une évaluation de valeur des biens
meubles et immeubles, notamment ceux offerts en garantie.
D) Analyse de l'information et du risque
L'agent de crédit analysera toute l'information
apportée par le sociétaire pour déterminer si le risque du
crédit est acceptable ensuite faire une recommandation aux niveaux de
décision. S'il faut avoir des renseignements additionnels ou s'il manque
des données, l'agent de crédit doit les demander au
sociétaire avant de continuer le processus.
E) Détermination de la capacité de
remboursement
A partir des états financiers et de la
vérification des données apportées par le
membre-emprunteur, l'agent de crédit détermine la capacité
de remboursement du sociétaire. Les sujets à évaluer
sont :
· les recettes ou revenus de toute source (salaires,
locations, intérêts, honoraires et tout profit tiré d'une
affaire) ;
· toutes les dépenses familiales (nourriture,
éducation, location, transport, vêtements, soins médicaux,
téléphone, services publics, impôts et taxes,
ect.) ;
· les tranches de capital et d'intérêts pour
le remboursement des dettes en vigueur.
F) Termes du crédit
Le terme d'un crédit est défini en
rapport au cash flow projeté par mois. La banque regarde le solde de
caisse disponible pour amortir le montant demandé et les
intérêts. Si le plan de remboursement proposé par le
membre-emprunteur montre que le solde de caisse après le paiement de la
tranche est assez élevé, on peut augmenter les montants des
tranches et réduire le terme du crédit. Cependant, le montant de
la tranche ne peut pas être plus élevé que le solde de
caisse mensuel (ou trimestriel) le plus bas. Le tableau suivant fixe les termes
maximaux pour les différents types de crédit offerts par la
banque.
Tableau 2 : Terme maximal du
crédit
Objet
|
Terme maximal
|
Avance sur salaire
|
Jusqu'à 2 ans
|
Agriculture et élevage
|
Selon le cycle de production sans dépasser 3 ans
|
Artisanat et petite industrie
|
Jusqu'à 3 ans
|
Construction et habitat
|
Jusqu'à 5 ans
|
Commerce
|
Jusqu'à 18 mois
|
Micro-entreprise
|
Jusqu'à 1 an
|
Transport
|
Jusqu'à 2 an
|
Service à la clientèle
Equipement
Soins médicaux
Frais scolaires
Mariages
|
Jusqu'à 2 ans
Jusqu'à 1 an
Jusqu'à 1 an
Jusqu'à 1 an
|
Profession libérale
|
Jusqu'à 1 an
|
Lignes des crédits
|
Jusqu'à 11 mois
|
Source : Politiques et procédures de
crédit de la BPR
Il sera utile pour la banque de déterminer la
proportion des crédits dont le terme dépasse 3 ans par rapport au
volume des dépôts. Ceci évitera à la banque
populaire de mobiliser excessivement les dépôts à vue des
sociétaires.
En ce qui concerne le délai, la banque populaire
accorde un délai de grâce pour le remboursement du capital qui est
justifié par son cash flow et ce délai ne doit dépasser 12
mois. Durant cette période le membre-emprunteur doit rembourser les
intérêts.
G) plafond individuel de crédit
Le niveau maximal d'endettement direct ou
indirect que la banque peut accorder à un sociétaire est
l'équivalent de 25% des fonds propres de la banque et inférieur
ou égal à 2.5% du montant total des dépôts. Toute
fois, une banque qui gère bien son portefeuille de crédits peut
élever son plafond individuel à 2.5% des dépôts
après l'accord de l'UBPR.
K) Remboursement du crédit
La période de remboursement est conforme
à l'objet du crédit, à la date de déblocage et au
terme de remboursement. Ensuite, l'agent de crédit doit vérifier
si le cash flow va de pair avec le plan de remboursement proposé au
membre. Au cas contraire, l'agent de crédit effectuera les changements
nécessaire en utilisant pour base l'évolution du cash flow.
Tableau 3 : Terme de remboursement
UTILISATION
|
PERIODICITE DU REMBOURSEMENT
|
Crédit personnel
|
Mensuel, mensualité constante
|
Crédit sur salaire
|
Selon la fréquence de paie des salaires
|
Agriculture et élevage
|
Agriculture, remboursement mensuel, à
l'échéance ou selon le cycle de production suivant la
capacité de paiement du débiteur Bétail (vaches
laitières) : Hebdomadaire au cours de la production. remboursement
selon la capacité de paiement du débiteur Bétail
d'embouche (vaches, basse cour, chèvres, moutons) : remboursement
mensuel, à l'échéance ou selon le cycle de production
suivant la capacité de paiement du débiteur
|
Artisanat ou petite industrie
|
Fonds de roulement : mensuel, mensualité
constante,
Outils et équipement : Mensuel ou trimestriel,
selon le cash flow
|
Commerce
|
Mensuel, mensualité constante
|
Construction/ logement
|
Mensuel, mensualité constante
|
Micro- entreprises
|
Hebdomadaire ou mensuel, selon le cash flow
|
Profession libérale
|
Mensuel, mensualité constante
|
Transport
|
FR : Mensuel, mensualité constante
Acquittions de biens roulants : Mensuel
|
Lignes de crédit (revolving)
|
Mensuel
|
Source : Politiques et Procédures
de crédit de la BPR.
2. Les instances de décision des
crédits
Le conseil d'Administration a la responsabilité
d'organiser les structures fonctionnelles de la banque y compris les instances
de décision du crédit. Afin d'atteindre l'objectif d'offrir un
service efficace et sûr, de rendre plus rapide et simplifier le
processus d'octroi des crédits. Le CA fixe les fourchettes des montants
de crédit à être décidés. Le tableau suivant
est un modèle proposé par le CA.
Tableau 4 : Niveau de décision de
crédit
NIVEAU
|
PARTICIPANTS
|
PLAFOND
|
I. Gérance
|
L'agent de crédit et le Gérant
|
Jusqu'à 50% du plafond individuel
|
II. Comité de crédit
|
Cinq sociétaires élus par le Conseil d'
Administration
|
De plus de 50% à 80% de plafond individuel
|
III. Conseil d'Administration
|
Les membres du CA
|
Plus de 80% du Plafond individuel
|
Source : Politiques et Procédures de crédit
de la BPR
Même si la banque populaire de Rubavu suit la politique
et procédure de crédit mentionné ci-haut, rien
n'empêche la matérialisation du risque de crédit.
Ainsi, la meilleure prévention du risque de
crédit est le bon conseil fourni par les agents de crédit pour
définir la pertinence des termes des crédits sollicités.
Le tableau suivant nous montre la récapitulation
globale des crédits et le montant en retard de remboursement.
Tableau 5 : Récapitulation globale des
crédits en Frw (2003-2005).
Période
|
Crédits octroyés
|
Encours théoriques
|
Encours effectifs
|
Montant en retard
|
2003
|
464 738 802
|
311 656 870
|
331 530 386
|
19 873 516
|
2004
|
471 879 649
|
301 658 544
|
327 642 049
|
25 983 505
|
2005
|
882 460 045
|
649 511 880
|
652 556 565
|
3 044 685
|
Source : Rapports financiers : 2003-2005 de la
BPR.
Plusieurs constats se dégagent de ce tableau. Nous
avons constaté que les crédits octroyés ont
évolué de façon que les totaux des crédits sont
passés de 464,738,802Frw en 2003 pour atteindre 882,460,045Frw en 2005.
Mais cela ne justifie pas que les crédits octroyés étaient
sans risque. L'encours théorique est le montant de crédit qui
devrait rester en créance si les emprunteurs avaient suivi leurs
calendriers de remboursement alors que l'encours effectif est le montant des
créances à la fin de l'exercice. Le montant en retard est la
différence entre les encours effectifs et les encours
théoriques.
De ce fait, ce tableau met en lumière le montant en
risque. Ce qui se présente de la manière suivante : au 31
décembre 2003 le montant qui a subit le retard de remboursement est de
19,873,516 Frw ; ceci signifie que le montant qui devrait être
remboursé à ladite date était de 311,656,870frw alors que
nous voyons seulement 331530386frw qui a été rembourser en
respectant le calendrier de payement. Au 31 Décembre 2004 le montant en
retard était de 25,983,505frw qui est la différence entre
l'encours effectif et l'encours théorique de ladite année. De
même, le montant en retard de remboursement au 31 décembre 2005
était de 3 044 685frw qui est aussi la différence des ce
deux encours(effectif et théorique).
Il ressort de ce tableau qu'il a une diminution de montant en
retard ; cette diminution est justifiée par l'instauration du
service de l'audit interne et de l' agent de recouvrement dans ces
dernières années. Malgré cela le risque persiste toujours
et met en danger la liquidité de la BPR car l'opération est
cyclique. On moment ou les crédits octroyés ne sont pas
remboursés ou ne respectent pas leurs échéances, la BPR
est en difficulté de faire face aux retraits de ses clients, d'octroyer
des nouveaux crédits ou de payer ses dettes.
II.3.2. Le risque de liquidité
Nous entendons par liquidité d'une banque,
sa capacité d'être en mesure de répondre à tout
moment à la demande de remboursement de ses créanciers tout en
poursuivant ses activités normales. Pour atteindre cet objectif,
« la banque doit veiller à faire concorder le mieux possible
les échéances des prêts qu'elle consent à ses
clients avec les termes de dépôts versés chez elle ou des
capitaux que ses bailleurs de fonds lui accordent »34(*).
La liquidité de la banque populaire de Rubavu est donc
sa capacité d'être en mesure de répondre aux demandes de
retrait des déposants et de remboursements des autres créanciers.
Pour cela, la BPR est obligée de détenir suffisamment d'actifs
liquides. C'est le respect de la règle de liquidité. Le respect
de la règle de liquidité implique donc que les
dépôts à vue et les emprunts au jour le jour,
immédiatement exigibles soient employés dans des actifs
facilement convertibles en espèces, dans les meilleurs délais.
II.3.2.1. Causes du risque de liquidité dans la BPR
Deux raisons principales expliquent la présence d'un
risque de liquidité dans la banque Populaire de Rubavu : la
première est due au passif et la deuxième est due à
l'actif. La première raison survient car les passifs de la banque sont
surtout à court terme alors que ses actifs sont à long terme. Le
risque est provoqué par la demande de retraits immédiats par les
détenteurs de passif (déposants). La BPR doit alors emprunter des
fonds additionnels ou vendre des actifs. Les actifs les plus liquides pour la
BPR sont habituellement les billets émis par la Banque centrale, les
dépôts à l'UBPR ainsi que les dépôts à
vue dans d'autres institutions financières. C'est donc à partir
de ces types d'actifs que la banque puisera l'argent nécessaire au
retrait des dépôts.
Puisque ces actifs très liquides ne
génèrent aucun revenu d'intérêt ou autre, la BPR
tente de les minimiser et elles investissent donc davantage dans d'autres
actifs qui sont moins liquides ou qui sont à plus long terme. Mais cela
se fait avec beaucoup de difficultés car la BPR est une
coopérative qui doit d'abord répondre à son objectif
social. Même si les actifs de BPR peuvent toujours être vendus pour
répondre aux retraits immédiats, leur valeur diminue grandement
lorsqu'ils doivent être liquidés rapidement afin de couvrir un
manque de fonds, car alors la BPR n'a aucun pouvoir de négociation. La
BPR va en effet préférer vendre son actif à un prix
nettement inférieur à sa valeur afin de ne pas menacer sa
stabilité financière et de ne pas créer de panique chez
les déposants.
Le tableau suivant relève l'impact des défauts
de crédits sur la liquidité.
Tableau 6 : Récapitulation de la situation
des risques et provisions pour
créances douteuses
(2003-2005).
Période
|
Crédits normaux
|
Provisions
|
Crédits radiés
|
Montant total en risque
|
2003
|
331 530 386
|
14 058 323
|
20 361 658
|
351 892 044
|
2004
|
368 341 852
|
39 309 750
|
20 330 858
|
388 672 710
|
2005
|
652 556 565
|
20 267 519
|
38 248 472
|
690 805 037
|
Source : Rapports financiers :
2003-2005 de la BPR.
Avant d'interpréter ce tableau nous passons par voir
comment sont catégorisés les créances dans la BPR. La
classification dans telle ou telle autre catégorie se
réfère au retard accumulé dans le remboursement des
échéances dues :
Classe A (Créances
courantes) : sont classées dans cette catégorie,
les crédits qui ne connaissent aucun retard de remboursement ou
un retard de moins de 30 jours (provision 0%).
Classe B (Créances à
surveiller) : On y trouve des crédits compris entre 30
jours et 89 jours (provision 25%).
Classe C (Créance douteuses) :
sont classées dans cette catégorie les crédits ayant un
retard de remboursement compris entre 90 et 179 jours (provision 50%).
Classe D (Créances litigieuses) :
sont classées dans cette catégorie, les crédits ayant un
retard de remboursement compris entre 180 et 360 jours (provision 75%).
Classe E (créances
contentieuses) : Sont classées dans cette
catégorie, les crédits ayant un retard de remboursement de
plus de 360 jours ou dont la dernière échéance est
déjà dépassée (provision 100%).
Ainsi donc, ce tableau nous montre la façon dont les
défauts des crédits affectent d'une manière directe la
liquidité de la banque. Les crédits normaux sont composés
par les créances des 5 classes ci- haut décrites. Les provisions
sont aussi établies en suivants les pourcentages respectueux. Les
crédits radiés sont des crédits qui ont
dépassé leurs dernières échéances. Ils sont
mis hors bilan et leurs provisions sont constituées à 100%. En
fin, le montant total en risque est la somme des crédits normaux et les
crédits radiés.
De ce fait, ce qui est claire c'est que les provisions
constituées de 14 058 323frw en 2003, de 39 309 750frw en 2004 et de
20 267 519frw en 2005 ont diminué la liquidité de la BPR d'une
somme de 73 635 592frw ceux qui devraient être affecter dans d'autres
activités.
II.3.2.2. Niveau de crédit
par rapport au volume de dépôts
Le niveau de crédit par
rapport à l'actif total des banques populaires ne peut
excéder à 80% du volume des dépôts de ses
déposants. Ces pourcentages se définissent sur base de la
nécessité de maintenir un niveau adéquat de
liquidités pour pouvoir satisfaire les retraits d'épargne et
inviter une quantité adéquate dans le portefeuille des
crédits. Ainsi donc, à part le respect de réserves
obligatoires, et politiques légales de liquidité bancaire, la
banque populaire de Rubavu élabore sa politique de gestion du risque de
la liquidité qui cadre avec sa réalité. Mais aussi, la BPR
utilise aussi le plan de décaissement comme moyen de gérer sa
liquidité. Pour ce faire, l'agent de crédit procède
à l'élaboration d'un plan de décaissements correspondant
au terme du projet ou à la demande de crédit. Le tableau suivant
montre un modèle à utiliser pour cette tâche.
Tableau 7 : Plan de décaissement
UTILISATION
|
NOMBRE DE DEBOURSEMENTS
|
Crédit personnel
|
Généralement 1 seul décaissement
|
Crédit sur salaire
|
Généralement 1 seul décaissement
|
Agriculture et élevage
|
Production : Jusqu' à 3
décaissements, référence faite à l'évolution
de la culture ou de l'élevage du bétail.
Commercialisation : 1 seul décaissement
Investissement : Généralement 1 seul
décaissement.
|
Artisanat et petite industrie
|
Généralement un seul décaissement
|
Commerce
|
Généralement un seul décaissement
|
Construction/Logement
|
Construction : Généralement 3
décaissements, référence faite au plan de construction.
Achat d'une maison déjà construite. 1 seul
décaissement.
|
Micro-entreprises
|
Généralement un seul décaissement
|
Profession libérale
|
Généralement un seul décaissement
|
Transport
|
Généralement un seul décaissement
|
Lignes de crédit (revolving)
|
Plusieurs montants reconstitués au fur et à
mesure des remboursements
|
Source : Politiques et Procédures
de crédits de la BPR
II.3.2.3. La BNR et la liquidité de la BPR
La BNR, institution chargée de veiller à la
liquidité de l'économie rwandaise, intervient en obligation aux
banques du pays de détenir des actifs liquides suffisamment importants.
La partie des actifs liquides qu'elles doivent détenir est dite
réserve obligatoire. La réserve obligatoire est un montant de
liquidité minimum exigé que chacune des banques du pays doivent
constituer sur son compte courant à la BNR. Le taux, l'assiette sur
laquelle est calculée ce taux et le mode de calcul de réserves
obligatoires sont fixés par l'instruction de la BNR. Actuellement, selon
l'instruction N° 06/2001de BNR, le taux de réserves obligatoires
est de 8% du total des dépôts35(*).
II.3.3. Risque
opérationnel
La métamorphose dans la
production et dans la livraison des services financiers est plus évident
dans les milieux de la technologie, de la robotique et de la
télécommunication. Celles-ci redonnent une nouvelle forme aux
institutions de dépôt qui sont spécialement plus
exposées au risque de l'obsolescence.
L'exécution de transactions financières expose
la BPR à divers types de risques dits d'opération. Ces risques
sont des erreurs que peuvent commettre des membres du personnel, des erreurs de
programmation, des pannes d'équipement et des fraudes. Ces risques sont
susceptibles d'engendrer des pertes importantes. Mais les gestionnaires de la
BPR ne leur accordent pas beaucoup d'attention pour assurer la fiabilité
et la sécurité de leurs opérations par rapport aux autres
banques.
La BPR comme toute autre banque populaire et
voir même des micros finances ne sont pas en mesure d'offrir à
leurs clients des services financiers compétitifs. Pour se faire, les
gestionnaires de la BPR commencent à mettre en place une infrastructure
humaine et matérielle complexe. De plus, ils ouvrent des horizons pour
réévaluer régulièrement leur situation à la
lumière des nouvelles opportunités que présente le
progrès technologique.
L'auditeur de la BPR se préoccupe de
contrôler les risques qui peuvent être présents dans leurs
opérations. Ces risques sont en effet multiples, qu'il s'agisse de
défaillance d'équipement, d'erreur de programmation dans les
systèmes informatisés, d'erreur d'exécution de la part
d'employés ou de fraude interne ou externe. Le problème en est
que l'auditeur se trouve devant des situations médiocres sans toutefois
savoir la genèse car la banque ne consacre pas de ressources suffisantes
pour assurer un haut niveau de sécurité et de fiabilité
à leurs opérations. De plus, le système de la BPR ouvre
aussi de brèches pour les erreurs intentionnelles qu'aux fraudes suite
aux documents q'il utilise qui ne sont pas faciles à contrôler.
En effet, le cas de la banque populaire de
Rubavu relève une faiblesse, car la technologie (informatisation) est
encore sur la phase embryonnaire. Ce qui fait que cette banque s'expose (avec
un taux élevé) aux risques opérationnels. Les
résultats obtenus lors des interviews menés auprès des
agents de la BPR nous affirment que les risques opérationnels sont
fréquents et c'est presque chaque année qu'on met à la
porte plus ou moins un agent à cause des fautes lourdes et les autres
sont sanctionnés suivant les règlements d'ordre intérieur.
II.3.4. Les risques de
marchés
Le risque de marché se définit comme
l'exposition de la situation financière d'une entreprise à une
évolution défavorable des taux et des prix. Le risque de
marché est présent à différents niveaux (une
position, une activité, un portefeuille), sur différents types
d'actifs (taux d'intérêt, change, actions) et sur
différentes catégories (les prix, la courbe des taux
d'intérêt, la base d'investissement, la
volatilité).36(*)
Dans le cas de la BPR le risque de marché n'a pas une
grande ampleur. Mais comme la BPR est un système ouvert, elle a toujours
des risques importés qui la frappe d'une manière ou d'une autre.
Soulignons que tous les risques doivent avoir d'une part comme source la
défaillance des crédits. Donc la BPR doit savoir gérer
à la frontière.
II.3.5. Les risques de taux
d'intérêt
La banque populaire de Rubavu, comme tout autre banque de
n'importe quelle catégorie, travaille en Utilisant comme matière
l'argent. Elles achètent (placements) ou vendent (crédits) de
l'argent sur des durées variables plus ou moins longues. La BPR, se
trouvant en position d'intermédiaire, cherche à gérer et
à optimiser son risque de taux d'intérêt dit aussi
« risque de transformation ». Dans les banques
populaires, ce risque se accru plus récemment ; sa manifestation
est liée à la concurrence des micros finances qui cherchent des
clients sans tenir compte des conséquences liées au
crédit. Pour cela, certains clients quittent la BPR vers les nouveaux
venus qui leur garantissent beaucoup d'avantages surtout un taux
d'intérêt faible par rapport à celui accordé par la
BPR.
Pour gérer ce risque, la BPR fait des réunions
avec les clients afin de les convaincre qu'ils doivent être stables en
leur assurant l'amélioration des services de crédits et à
leur montrant que le taux d'intérêt qu'elle applique est
raisonnable. Mais beaucoup des sociétaires condamnent la fonction qui
assure la formation d'être inactive et les publicités faites pour
la BPR ne sont pas suffisantes.
Le tableau ci-dessous montre la façon dont la banque
populaire fixe et gère les taux d'intérêt.
Tableau 8 : Taux d'intérêts
répartis selon les utilisations des crédits
UTILISATION
|
TAUX D'INTERET
|
Crédit personnel
|
14% par an ou 1,16% par mois
|
Crédit sur salaire
|
14% par an ou 1,16% par mois
|
Agriculture et élevage
|
13% par an ou 1% par mois
|
Artisanat et petite industrie
|
14% par an ou 1,16% par mois
|
Commerce
|
14% par an ou 1,16% par mois
|
Constriction et/logement
|
14% par an ou 1,16% par mois
|
Micro-entreprises
|
Taux mensuel 1,5% à 2%
|
Services professionnels
|
14% par an ou 1,16% par mois
|
Transport
|
14% par an ou 1,16% par mois
|
Lignes de crédit (revolving)
|
14% par an ou 1,16% par mois
|
Source : Politiques et procédures de l'UBPR.
Ce tableau met en lumière la façon
dont la banque populaire fixe le taux d'intérêt selon
l'utilisation. Nous observons le taux réduit au secteur d'agriculture et
d'élevage et c'est le seul secteur qui bénéficie le
délai de grâce.
Notons que la hausse du taux d'intérêt
accroît le pouvoir d'achat des individus dont le revenu excède la
dépense en première période (leur épargne est mieux
rémunéré), alors qu'elle réduit le pouvoir d'achat
de ceux qui empruntent en première période (ils devront
rembourser une somme plus élevée).
Les banques populaires cherchent à se prémunir
contre le risque d'une excessive sensibilité de leur passif au taux
d'intérêt en ajustant les taux de leurs actifs. C'est pourquoi de
plus en plus des crédits de ces banques sont accordés à
des taux liés au taux du marché monétaire. Ceci doit
être spécifié dans le contrat de crédit.
II.3.6. Le risque-pays
On l'appelle également risque souverain, le risque-pays
s'est considérablement développé depuis les années
quatre-vingts et il concerne les pays en voie de développement à
dette extérieure élevée.
La banque populaire de Rubavu n'a pas été
épargnée par la crise politique ou économique,
l'insolvabilité propre des emprunteurs qu'ont connus toutes les banques
du Rwanda en 1994. Ceux qui ont été à la base de plusieurs
résultats déficitaires réalisés par ces
dernières. La BPR a connu aussi le risque lié à la
situation monétaire du pays au moment où il était en
état de faille monétaire dû aux conséquences de la
guerre et du génocide de 1994. Certains emprunteurs étaient
solvables, mais le pays était en état de faille monétaire.
II.3.7. Le risque juridique
Une situation juridique risquée existe à partir
du moment où les contrats ou les obligations réglementaires ne
sont pas applicables ou pas totalement remplies. La BPR a été
victime du risque juridique au moment où les normes de rédaction
et de documentation des contrats, ainsi que les risques de
non-conformité aux réglementations et aux reporting
réglementaires n'étaient pas bien définis. En plus,
plusieurs sociétaires insolvables n'étaient pas poursuivis car il
y avait des dérapages au niveau de règlements de poursuite de
ces gants. Pour le moment nous assistons à une amélioration des
lois qui protégent les IF(s).
II.3.8. Le risque d'audit
La BPR, comme toutes les autres banques populaires du
Rwanda, n'avait pas dans son sein le système de contrôle interne
permanent. Ce qui a causé plusieurs pertes suite aux erreurs, fraudes,
vols, pour ne citer que ceux- là. Pour faire face à ce
problème l'UBPR a décidé d'instaurer dans chaque banque
populaire un auditeur interne qui doit superviser les activités et
diminuer les dégâts qui s'opéraient au moment de la mise en
oeuvre de leurs activités.
La présence de l'auditeur ne signifie pas la fin des
risques mais plutôt la protection de biens de la banque. La BPR a
déjà connu les cas de prendre des décisions sur base des
données erronées suite à une évaluation mal faite
par l'auditeur. Donc lui aussi c'est un sujet qui peut causer des risques.
La situation ci- haut décrite nous montre que la
gestion de risque dans la banque populaire de Rubavu n'est pas efficace ce qui
nous permet de confirmer notre première hypothèse.
CHAPITRE III. ANALYSE CRITIQUE DU
SYSTEME DE GESTION
DES RISQUES DE LA BANQUE POPULAIRE DE
RUBAVU
III. 1. Introduction
La gestion des rôles et des responsabilités est
facilitée par une définition claire des
responsabilités, des acteurs, des processus et des décisions
impliquées. Dans ce chapitre, nous allons rappeler les défis que
les institutions financières doivent aujourd'hui relever. A premier
titre, elles doivent respecter les réglementations et gérer le
risque. Une contrainte qui implique aussi un meilleur contrôle et un
classement des actions et des décisions engagées par
l'institution.
Par conséquent, les règles de bonne gouvernance
des institutions financières passent par des méthodes et des
procédures. « Il faut savoir cartographier les processus et
les contrôles stratégiques. Au niveau des applications
métiers cibles, il faut également mettre au point une
cartographie précise »37(*).
III.2. Points forts et faibles du
système de gestion des risques de BPR
III.2.1. Points forts du
système
La banque populaire de Rubavu constitue une expérience
originale et récente d'une institution de crédit, en principe
destinée à bénéficier aux petits paysans et elle a
essentiellement pour fonction de mobiliser l'épargne dans les zones
rurales afin de l'investir localement.
La banque populaire de Rubavu a mis en place un système
d'octroi de crédit qui permet de répondre aux demandes se faisant
jour dans les milieux ruraux mais qui pour des raisons tenant surtout à
l'insuffisante dans la surface financière de l'emprunteur (paysans mais
aussi pêcheur, artisan,...) n'était pas satisfait par les banques
commerciales.
Le développement de ce système est basé
aussi sur l'adaptation aux zones rurales et il passe principalement par la
mobilisation de l'épargne locale et son investissement dans les projets
locaux évitant son transfert effectué habituellement par les
banques commerciales vers les villes. Comment expliquer le récent et
brusque développement de la BPR ? Sans doute, en partie parce
qu'elle a réussi à se faire connaître mieux que par le
passé mais on peut l'expliquer aussi par la nature des services qu'elle
rend. Le tableau qui suit nous montre l'évolution de dépôts
et des sociétaires dans la période de 2003-2005.
Tableau 9 : Evolution en valeur absolue et en
pourcentage des dépôts et sociétaires (2003-2005)
Date
|
Montant cumulé
des dépôts en Frw.
|
Evolution en %
|
Nombre de
sociétaires
|
Evolution en %
|
31/12/2003
|
411 275 874
|
33
|
6484
|
30
|
31/12/2004
|
406 535 004
|
32,5
|
7152
|
33
|
31/12/2005
|
431 234 215
|
34.5
|
8023
|
37
|
Source: Elaboré par l'auteur à partir des
données de l'UBPR« Bilan et compte d'exploitation: 2003-2005.»
Comme ce tableau le montre, le montant des
dépôts a connu une augmentation. Sur une période de trois
ans (2003-2005), nous constatons que l'augmentation des dépôts
n'est pas continuelle. La diminution de 2004 est due à l'arriver des
plusieurs coopératives dans la région.
Mais nous constatons une augmentation considérable pour
l'année 2005 ; ceci est justifié par l'abandon de plusieurs
sociétaires dans d'autres coopératives causé par la
déception d'un pasteur, responsable du COOPEC Igisubizo qui n'a pas pu
garder les patrimoines de la population. Ces dépôts donnent le
pouvoir à la banque d'accorder le crédit à ceux qui en
ont besoin. Sur cette même période, le nombre de
sociétaires a connu en moyenne un taux de croissance de 33,3%. Ce fait
serait justifié par la qualité des services rendus aux membres de
la Banque.
Une telle adhésion soutenue est d'autant plus
intéressante que la Banque Populaire de Rubavu opère dans un
environnement concurrentiel. En effet, celle-ci est entourée par
plusieurs banques commerciales (la BK, la BCDI la BCR, BANCOR, COGEBANQUE,) et
un autre grand nombre des coopératives d'épargne et de
crédit (UCT, CLECAM,...). Avec tous ces concurrents, l'on pourrait
penser que la Banque Populaire de Rubavu ne résistait sur le
marché. Néanmoins, force est de reconnaître que les
conditions d'adhésion plus favorables et les services adéquats
rendus aux adhérents sont à la base de cette importante
adhésion.
De ce qui concerne la gestion des risques, la banque populaire
de Rubavu essaie toujours à se conformer aux statuts et aux
règlements qui régissent les institutions financières au
Rwanda et suit de près les politiques et les procédures de
l'UBPR. La gestion de la banque populaire de Rubavu comme toute autre banque
populaire est contrôlée par l' UBPR. En général,
d'ailleurs un des administrateurs de l' UBPR est membre du conseil
d'administration de la banque locale. Ceci donne une pression de renforcer le
suivi des activités menées par ladite banque.
En effet, le fait de réserver la copie de rapport
mensuel auprès de la BNR pousse cette banque à mettre à
jour la situation financière et économique à temps ;
ce qui facilitera le contrôle.
Nous pouvons aussi classer le programme d'assistance technique
du WOCCU dans les points forts que présente la BPR. Avec l'aide
financière de l' USAID, le World Council of Crédit Unions (WOCCU)
réalise un programme d'assistance technique aux Banques Populaires. Ce
programme a débuté en octobre 2000. Ses objectifs principaux sont
l'amélioration de la discipline financière dans les Banques
Populaires et une expansion de leurs activités pour atteindre une plus
grande partie de la population rwandaise. En plus, les Banques Populaires
bénéficient d'une subvention de recapitalisation du gouvernement
rwandais d'une valeur de 5 millions d'US$. Ces fonds proviennent d'un
crédit de la Banque Mondiale au gouvernement du Rwanda.
III.2.2. Points faibles du
système de gestion des risques de la BPR
La Banque Populaire de Rubavu possède quelques points
faibles dans son fonctionnement relatifs à la gestion de l'institution
en général et celle des risques en particulier. La banque
populaire est une coopérative d'épargne et de crédit qui
est un produit importé souvent qui ne répond pas à la
réalité du milieu dans lequel elle se trouve.
La banque populaire de Rubavu fait face à certains
problèmes qui affaiblissent son système de gestion. Nous pouvons
citer entre autres :
Les crédits non remboursés
La BPR a encore des crédits à recouvrer d'un
montant trop élevé de francs rwandais (les données
chiffrées n'avaient pas été trouvées suite au
faiblesse de stockage) dont la partie importante de ces crédits date
d'avant la guerre et est pratiquement non recouvrable parce que les
créanciers sont soit décédés ou bien n'ont plus les
moyens de payer et les garanties ont été détruites. Les
procédures légales de longue durée et causant parfois de
grands frais encouragent les créanciers qui n'ont pas encore
remboursé à ne plus rembourser.
Les frais d'exploitation élevés pour la
BPR
Depuis la création des Banques Populaires, le
gouvernement suisse subventionnait les activités des banques populaires.
En outre, les banques populaires jouissaient de diverses exemptions
d'impôts. Ces conditions ont régné jusqu'en 1994. Lorsque
les Banques Populaires ont réouvert après le génocide, ces
privilèges n'ont pas été renouvelés. En outre,
étant donné l'impossibilité d'établir les comptes
annuels et un budget en ordre entre 1996 et 1998, les banques populaires ont
poursuivi ses activités sans savoir quels étaient ses frais
opérationnels effectifs.
Un budget réaliste pour l'année 2000 a
montré un déficit d'environ 160 millions de francs rwandais
(déficit consolidé pour toutes les banques populaires du Rwanda).
Afin d'éviter un déficit similaire ou même plus
élevé pour 2001, certaines mesures ont été prises
entre autres la formation du personnel, le recrutement des agents de
recouvrement, etc.
Il est important d'indiquer que la BPR avait toujours eu
aussi ce déficit, mais il était couvert par l'assistance
financière du gouvernement suisse et l'exemption d'impôts par le
gouvernement rwandais comme toutes les autres Banques populaires.
Les pertes accumulées des Banques
Populaires
Le génocide et la guerre de 1994 ont causé des
pertes d'un montant de 30 millions de francs rwandais à la BPR.
Après une longue période sans établir des comptes annuels,
le bilan de l'année 2000 a révélé un montant
important en déficit. Ces pertes sont dues en grande partie à des
crédits non remboursés.
Les problèmes structuraux
L'un des principes sur lesquels la BPR se base est
l'autoassistance. C'est ainsi qu'un certain nombre d'activités des
banques sont exercés à titre volontaire. Par exemple, un
Comité directeur élu est chargé de l'octroi des
crédits et des programmes de remboursement des crédits. Un
comité de contrôle élu est chargé de la
révision interne de la banque. Ces deux organes ne sont pas
rémunérés pour les services qu'ils rendent à la
banque. Il est certain que de cette manière, la BPR peut fonctionner
avec des frais d'exploitation moins élevés mais c'est en
même temps une source de faiblesse de la gestion qui existe dans presque
toutes les banques populaires. Il s'est avéré par exemple que
cela ne suffit pas de se fier aux comités volontaires de contrôle
lorsqu'il s'agit du contrôle interne. En outre, la banque populaire de
Rubavu a déjà enregistré des actions frauduleuses et les
cas de détournement de fonds causés par cette catégorie
de volontaires.
Ces faiblesses dans la gestion expliquent les frais
d'exploitation élevés de la BPR car une vérification
détaillée, la formation, la surveillance et l'inspection sont
nécessaires.
Une autre faiblesse est le manque de lois et de
règlements définissant le rôle de surveillance de l'Etat
qui guiderait les activités tant du Comité Directeur que de la
gérance. Les sociétaires accusent cette banque d'avoir une
lenteur dans l'exécution de ses services (paiement de salaires, retrait
des dépôts,...). L'autre faiblesse est celle de ne pas assurer la
formation aux sociétaires ; Ceci est à l'origine de certains
risques par exemple celui de l'insolvabilité. Comme la plupart des
sociétaires ne maîtrisent pas le système bancaire, il
arrive des fois où certains débiteurs ne respectent pas leurs
calendriers à cause de l'ignorance et enfin ils sont
pénalisés par les taux de retard.
III.3. La gestion des risques
comme organe spécialisé
« Le risk manager à pour mission
auprès de la direction générale de gérer le risque,
c'est-à-dire d'en faire l'inventaire, de les évaluer et de
mettre en place des dispositifs de couverture. Cette fonction a
également pour mission de sensibiliser tous les services à ce
problème... et de le surveiller dans leurs
décisions. »38(*) La plate-forme doit couvrir l'ensemble des risques et
les réunir en une seule solution de gouvernance.
Au cours des dix dernières années, de
nombreuses institutions bancaires ont fait d'importants investissements pour
développer des systèmes leur permettant de mieux mesurer et
gérer certains risques financiers, alors qu'elles continuaient de
renforcer leur gestion dans des domaines spécifiques, cette approche
partielle n'a pas su prévenir l'occurrence de pertes parfois
spectaculaires, qui étaient le plus souvent associées à
une série de déficiences dans le contrôle des risques.
Outre la sensibilisation faite à ces grands «
accidents » sur les marchés financiers, plusieurs
éléments se sont conjugués pour aboutir aujourd'hui
à accorder une importance croissante à une approche la plus
globale possible de la gestion des risques. La gestion globale des risques est
un input essentiel de la stratégie d'allocation d'actifs, qui tend en
effet à accorder une place prépondérante aujourd'hui aux
risques les moins bien quantifiés. Le cas de la BPR est différent
de ce que nous venons de voir ci-haut. La fonction de la gestion de risque est
confondue dans d'autres fonctions, ce qui cause une certaine faiblesse dans la
détermination de la grandeur de risque.
Si une fois implantée, la gestion des risques aiderait
à conseiller les administrateurs sur la meilleure façon de
gérer les risques fortuits (accident, incendie, vol...) et les dangers
liés à des décisions stratégiques (lancement d'un
produit, programme d'investissement...). En ligne de mire, il s'agit de
réduire l'impact financier de tous les événements
aléatoires qui pourraient survenir à la BPR. Dans un premier
temps, le risk-manager traque et quantifie la totalité des risques
inhérents à l'activité de l'entreprise. La fonction de la
gestion de risque permettra aussi à la BPR de donner aux
décideurs les éléments d'information nécessaires
pour qu'ils évitent de faire fausse route. A l'instar de
l'inspecteur-vérificateur, il joue ensuite un rôle de
prévention.
III.3.1. Le cycle de la gestion
globale des risques
Il y a 4 phases dans le cycle de vie de la gestion globale
des risques : l'identification, la mesure, la gestion et le contrôle des
risques. Pour se faire, la BPR en implantant cette fonction suivra les
étapes suivantes pour assurer la gestion globale de risque.
III.3.1.1. L'identification des risques
- Les risques spécifiques et les sources de ces
risques auxquels une banque est soumise doivent être identifiés et
définis ;
- la détermination du niveau de risque et de rendement
qu'une banque est prête à prendre doit être fondée
sur ses objectifs et décrite en termes mesurables ;
- le
catalogue d'ensemble des risques d'une banque peut être étendu et
diminué en fonction des changements de stratégie, d'un ajustement
au marché, d'évolution technologique ou d'autres
événements liés.
III.3.1.2. La mesure des
risques
- Les mesures doivent être suffisamment globales
pour couvrir toutes les sources importantes de risque ;
- les processus de mesures doivent répondre et
évoluer en fonction des besoins des utilisateurs de ce type
d'information ;
- les positions ouvertes peuvent être
décomposées en sous-limites en fonction des contreparties,
activités, produits ou toutes autres mesures utiles à la
direction de la banque ;
- les normes utilisées pour mesurer chaque type de
risque doivent reposer sur des principes similaires pour tous les produits et
les activités mesurés.
III.3.1.3. La gestion des risques
- La détermination et l'initiation de
réponses adéquates au risque doivent être fondées
sur l'évaluation permanente du risque et du rendement ;
- la direction doit s'assurer que l'activité
opérationnelle n'expose pas la banque à des pertes qui pourraient
menacer sa viabilité ;
- des procédures doivent être mises en place pour
identifier et évaluer les alternatives ouvertes à la gestion
d'une situation de risque afin de sélectionner et entreprendre des
actions appropriées en appliquant la politique de la banque.
III.3.1.4. Le contrôle des
risques
- Les groupes responsables du
contrôle de risque et de la détermination de limites au risque
appropriées doivent être indépendants des groupes
générant le risque ;
- les limites de risque et la politique d'une institution
doivent être cohérentes;
- les rapports doivent procurer de
façon adéquate aux membres de la direction et du groupe une
information facile à exploiter, complète et à temps sur
l'exposition au risque.
Pour un processus opérationnel, chaque fonction d'une
institution financière doit être consciente de sa
responsabilité vis-à-vis du risque inhérent à
chaque transaction.
En conséquence, le cadre de gestion de risques d'une
organisation doit filtrer à travers chacun de ses processus, comme
décrit ci-après.
La banque populaire de Rubavu se positionne loin des principes
ci-haut décrits. La responsabilité du contrôle du risque
dans ladite banque est confiée à l'auditeur interne au moment ou
cette personne est aussi, parfois le sujet générant le risque.
III.4. L'administration du
programme de gestion des risques
Ce n'est pas grâce aux bonnes politiques sur lesquelles
sont fondées les techniques appliquées pour l'identification,
l'évaluation, le contrôle et le financement du risque que le
travail sera effectué par une seule personne ou par une poignée
de personnes. C'est plutôt lorsque tout le personnel de la banque aura
joué sa part que les objectifs du programme de gestion des risques
pourront être accomplis. La gestion du risque devrait être
opérationnelle sous la supervision de la haute direction de
l'organisation. Une bonne administration d'un programme des risques repose sur
les standards suivants :
1. une politique écrite
Le conseil d'administration devrait établir une
politique écrite qui identifie les secteurs clés
nécessitant la protection totale de l'assurance externe ainsi que les
autres secteurs pour lesquels l'institution pourra absorber elle-même
tout le risque.
2. l'organisation
Dans certaines institutions, un cadre peut à temps
partiel s'occuper de la gestion des risques. D'autres encore sont allés
plus loin ; ils ont institué un comité chargé
d'assurer le suivi et la gestion du risque. Ce comité comprend souvent,
comme membre effectif ou comme conseiller, les membres du département
d'audit de ladite institution. Mais vu l'évolution et importance, la
gestion de risque est devenue un organe à part qui assure le suivi de
tous les risques de l'institution.
3. La responsabilité
Le cadre ou le département chargé de la gestion
du risque peut avoir la responsabilité de :
- l'identification du risque ;
- l'évaluation, le contrôle et le financement du
risque ;
- revoir les contrats importants en rapport avec les affaires
de la banque ;
- revoir les crédits importants et les financements
à bail pour lesquels l'institution est créditrice ou bailleur.
Le cadre-gérant du risque ou le département de
la gestion du risque peut aussi avoir la responsabilité d'effectuer les
audits internes ainsi que le traitement de l'information.
4. la communication
Le cadre ou le département de gestion du risque doit
avoir des circuits de communication efficaces avec toutes les autres fonctions
de l'organisation.
5. l'assistance externe
L'assistance peut provenir de compagnies d'assurance, des
consultants en matière d'assurance, des maisons d'audit, des agents
d'assurance et même de courtiers d'assurance.
Les principes ci-dessus, issus des meilleures pratiques en
matière de gestion des risques, sont aussi des principes de bon sens qui
consistent à éviter les situations de conflit
d'intérêt ou d'autorité, à faire en sorte
qu'à tous les échelons de la hiérarchie d'une entreprise,
la conscience du risque liée aux opérations traitées soit
totale, à disposer des outils de mesure adéquats, ainsi
qu'à mettre en place les circuits de réaction et de
décision permettant de faire face à des événements
imprévus.
Et pourtant, à ce jour, peu d'organisations sont en
mesure de les appliquer de manière performante dans tous les aspects de
leur business. En ce sens, la mise en oeuvre d'une gestion globale des risques
est un enjeu majeur des organisations aujourd'hui.
III.5. Le système
d'Information comme moyen de la gestion des risques
Des systèmes d'information adéquats sont
essentiels au succès d'un cadre de gestion globale des risques. Le
degré de sophistication des systèmes informatiques d'une
entreprise doit évoluer en parallèle avec la sophistication de
ses activités.39(*)
Dans une banque pour mieux gérer les risques,
l'information doit circuler selon les canaux choisis et à temps. La
direction doit recevoir régulièrement les rapports
détaillant l'information concernant les risques et rendements de
l'institution. Ce processus de reporting doit être à la fois
global et spécifique, dans la mesure où il doit procurer des
informations répondant aux besoins de ceux qui les revoient.
Le système d'Information de la BPR se trouve sur son
point de départ car toutes les activités se font d'une
façon archaïque. Durant la période de notre stage au sein de
la banque populaire de Rubavu, nous avons assisté aux cas de
contradiction des données d'un même sociétaire aux
différents niveaux. C-à-d le solde qui se trouve sur sa fiche
était différent du solde qui figurait dans son carnet. Ou encore
les informations sur un emprunteur à la comptabilité se
diffèrent aux données que le service de crédit
détient. Tout ça et bien d'autres aboutissent à produire
un risque car la décision prise ne reflète pas la
réalité.
La banque populaire a intérêt donc de mettre en
place un système d'information efficace qui va la permettre de
réussir à gérer ses risques. Les processus
opérationnels allant de l'exécution d'une transaction à
son règlement doivent être contrôlés. Ce
système permettra de réconcilier les enregistrements comptables
avec les positions de la comptabilité de gestion. L'administration des
paiements et de collecte de trésorerie et des parts liées aux
transactions dans la banque populaire de Rubavu seront facilement
surveillées et contrôlées. Au-delà de chaque
étape du processus de la transaction, il y a une
ségrégation nécessaire des tâches qui s'y
rattachent.
Partant de cette ségrégation des tâches
qui est rattachée au suivi et contrôle des risques, il est clair
de confirmer la nécessité du service de gestion des risques au
sein de la banque populaire de Rubavu. Ce qui vérifie et confirme notre
deuxième hypothèse.
CONCLUSION GENERALE
Aujourd'hui, dans le monde complexe et incertain, les
entreprises ne peuvent plus ignorer la gestion des risques. Or, beaucoup se
contentent encore de se conformer aux exigences réglementaires et trop
peu sont celles qui intègrent le risque comme un élément
clé de la performance économique. Pourtant, entreprendre,
conduire des projets,... C'est réduire la vulnérabilité de
l'entreprise et assurer sa pérennité.
De même, dans la plupart des secteurs
d'activités, la gestion du risque ne jouait ainsi qu'un rôle
périphérique. Aujourd'hui, au contraire, il n'est pas
exagéré d'affirmer que l'évaluation du risque occupe une
place centrale dans toutes les formes de prise de décisions de
management.
C'est ce problème d'identifier les risques et la place
de gestion de risque dans les institutions financières, qui nous a
conduit à mener une étude dans ce secteur,
intitulée « La gestion des risques relatifs aux
activités des institutions financières bancaires : cas de la
banque populaire de Rubavu ».
A cet effet, ce travail commence par une introduction
générale portant sur la problématique de la gestion des
risques en général et de la BPR en particulier. Au cours de cette
recherche, les problèmes suivants ont été
soulevés :
1. La gestion des risques dans la banque populaire de Rubavu
est-elle efficace ?
2. Dans quelles conditions administratives la banque
populaire de Rubavu
peut-elle être plus efficace dans la
prévention et la gestion des risques?
Partant de cette problématique, nous avons émis
des hypothèses qui ont constitué des conducteurs de notre
travail. Ces hypothèses étaient formulées comme
suit :
1. La gestion des risques dans la banque populaire de Rubavu
n'est pas efficace.
2. La banque populaire de Rubavu devrait confier la gestion
des risques à une fonction spécialisée.
Cette recherche a été menée en se fixant
les objectifs ci-après :
- Mettre en évidence les risques que la banque
populaire de Rubavu fait face ;
- Identifier les problèmes que la banque populaire de
Rubavu rencontre en
matière de la gestion des risques et de proposer
quelques voies et moyens
de renforcer cet aspect ;
- Montrer les étapes à suivre pour assurer la
gestion globale des risques,
- Manifester l'importance de confier la gestion des risques
à une fonction spécialisée.
Quant à la méthodologie, nous avons fait recours
à plusieurs méthodes et techniques. Concernant les
méthodes, nous avons privilégié la méthode
comparative, historique et analytique. En ce qui est des techniques, nous avons
recouru à la technique documentaire, et à la technique
d'interview.
A la suite de données nous fournies par la banque
populaire de Rubavu et la revue de la littérature, nous avons
organisé ce travail en trois chapitre.
Le premier a clairement exposé des aspects
théoriques sur les institutions financières et ses risques et a
dégagé quelques définitions des concepts clés
utilisés dans ce travail.
Le second chapitre a été consacre a la
présentation des banques populaires du Rwanda en général
et celle de la banque populaire de Rubavu en particulier, qui est membre de
l'Union de Banques Populaires du Rwanda. Ensuite, ce chapitre nous a permis
d'appréhender les risques que la banque populaire de Rubavu fait face,
sous toutes ses formes, enfin de l'intégrer dans les processus de
décisions de l'institution et d'en faire un véritable outil de
pilotage. Lors de notre recherche, nous avons vu que les risques que courent
la banque populaire de Rubavu sont de deux sortes. Il y a les risques
opérationnels (qui résultent de la mise en oeuvre des
activités de la banque) et les risques stratégiques (qui naissent
de choix fondamentaux de l'institution). Nous avons aussi mené une
étude sur l'efficacité de la gestion des risques dans la BPR.
Le troisième chapitre et le dernier traite de la
l'analyse critique du système de gestion des risques dans la banque
populaire de Rubavu. Nous avons aussi essayé de mettre en exergue les
poins forts et faibles que présente ladite banque. Ainsi, nous avons
relaté dans ce chapitre les cycles de la gestion globale et son
administration.
Pour vérifier nos hypothèses, nous avons
procédé à l'analyse des résultats obtenus
auprès du personnel, des sociétaires et dans les états
financiers de la BPR. Les résultats issus de cette recherche ont
relevé que la première hypothèse a été
confirmée dans sa globalité ainsi libellée :
« la gestion de risques dans la BPR de Rubavu n'est pas
efficace ».
Cependant, en nous référant au tableau 6 les
données nous amènent à confirmer l'inefficacité de
la gestion des risques dans la BPR. C-à-d un montant égal
à 78,940,988frw est radié dans une période de 3 ans (soit
26,313,663frw par an en moyenne).
Et ce montant est considéré comme une perte hors
bilan. En plus de cela, une provision de 73,635,592 de francs rwandais a
été constituée ce qui justifie que le retard de
remboursement de crédits dans la BPR n'est pas un fait à
négliger. Sur ce, la BPR n'a pas une gestion de risque capable de
rectifier cette situation. Ainsi, notre première hypothèse a
été largement confirmée.
Enfin, la deuxième hypothèse préconisait
à confier la gestion des risques à une fonction
spécialisée. Cette hypothèse a été
confirmée dans le cas où la ségrégation des
tâches qui est rattachée au suivi et contrôle des risques ne
peut pas être superposée aux autres fonctions comme c'est le cas
dans la BPR. Ainsi donc, d'après les analyses, nous avons
été convaincu qu'en confiant la gestion de risque à une
fonction spécialisée, la BPR diminuera la
vulnérabilité et mettra à l'écart les obstacles qui
nuisent à sa bonne gestion.
Suggestions
Dans le but d'améliorer la gestion des risques qui a un
impact non négligeable sur la bonne gouvernance des activités de
la banque populaire de Rubavu, les suggestions suivantes sont
formulées:
§ Création d'une fonction
spécialisée de la gestion des risques ;
§ Améliorer le système d'information pour
pratiquer la saine gestion de risque ;
§ Sensibiliser le personnel afin que la
responsabilité de gérer les risques soit au coeur de ses
préoccupations à tout moment, et pas seulement en situation de
crise;
§ Concrétiser la tâche de former les
sociétaires enfin d'éviter les risques liés à
l'ignorance.
Nous ne pourrions pas terminer notre recherche sans soulever
certains points restés dans l'ombre et qui peuvent servir de centres
d'intérêts pour des travaux ultérieurs et les
compléments pour cette recherche en vue de promouvoir la gestion de
risque, afin de protéger et d'améliorer la valeur des
institutions financières.
- L'Analyse des contraintes de la gestion des risques dans
les institutions financières bancaires;
- Le rôle de système d'information dans la
promotion de la gestion des risques.
Ne prétendant pas à l'exhaustivité, ce
travail constitue un élément d'appui autour duquel peuvent se
greffer d'énormes investigations pour la promotion de la fonction de
gestion des risques.
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www.edubourse.com consulté
le 03/07/2006
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Directeur Général
Secretaire
Attaché Juridique
Service Administratif
Caisse centrale
Direction Supervision et controle
Direction appui Technique
* 1 CONSO P. et al,
l'entreprise en 20 leçons, Ed. DUNOD, Paris, 2001, p.260
* 1 BM, les indicateurs du
développement du Rwana, Kigali, 2000
* 2 RWIGAMBA BALINDA, Cours
d' Initiation au Travail de Recherche Scientifique, BACC I Gestion, ULK,
Kigali, 2001-2002,
Inédit
* 3 GRAWITZ M.,
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* 4 BHOLE L.M., Financial
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* 11 GUY Bernard et al,
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* 16 Idem
* 17 BIZAGUET A. et al,
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* 18 BIZAGUET A. et al, op.
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* 19 Idem
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