Usages et publics des discothèques : la spécificité du réseau parisien( Télécharger le fichier original )par Alexis Plékan Université du Havre - DUT Métiers du livre 2004 |
2. Réseau mode d'emploiL'entreprise d'informatisation des bibliothèques de
prêt achevée en 1998 apporte une nouvelle et fondamentale
dimension au réseau de bibliothèque parisiennes, jusque là
les maillons épars d'une chaîne d'établissements que rien
sinon leur nature ne liait entre eux. L'informatisation va tout simplement
tisser le lien indispensable entre les équipements et faire ainsi surgir
le réseau dans toute son intérêt. Grâce à
l'informatisation, les bibliothèques vont enfin se constituer une base
commune et pouvoir fonctionner de manière complémentaire. Le
Système Intégré de Gestion de Bibliothèque choisi
est créé spécialement pour ce réseau dont la masse
documentaire est considérable. C'est la société GEAC
France qui met au point à la fin des années 1980 un logiciel sur
mesure : LIBS100 PLUS, modélisé d'après le programme
de gestion de la base de données de la Bibliothèque Nationale de
Finlande. Ce nouvel outil va permettre aux bibliothécaires de cataloguer
les documents selon une nomenclature informatique, le LEDMARC, format proche de
l'US MARC qui optimise grandement les fonctionnalités de recherche par
les usagers et qui permet surtout à ces derniers d'avoir accès
à l'ensemble du catalogue informatisé de toutes les
bibliothèques de la Ville de Paris, via des postes de consultation
OPAC14(*) en libre
accès situés dans les bibliothèques. Concrètement,
de sa bibliothèque du 18ème arrondissement, un usager
pourra par exemple interroger le catalogue collectif et avoir accès
à toutes les notices des documents qui l'intéressent -où
qu'ils soient dans le réseau- et savoir dans quelle bibliothèque
le document qu'il recherche est en rayon, ou au contraire emprunté.
Cette petite révolution altère profondément l'usage des
ressources par le public qui découvre désormais l'étendue
et la richesse du réseau ainsi que des établissement qui
apparaissent sur l'OPAC mais dont il ignorait jusqu'alors l'existence. Qui plus
est, LIBS100 PLUS gère aussi le fichier des adhérents, rendant
possible l'emprunt dans toutes les bibliothèques à l'aide d'une
carte unique d'inscription, véritable sésame d'un usage en
réseau que la mobilité parisienne et l'offre en transports
publics facilitent grandement. Seule l'informatisation pouvait rendre possible cette multifréquentation, spécificité et pierre angulaire du réseau parisien. Les conclusions de l'enquête sur les publics des bibliothèques parisiennes en 2003 vont d'ailleurs dans ce sens : « Paradoxe, le réseau parisien constitué comme un maillage d'équipements de quartiers est aujourd'hui plus volontiers perçu par les professionnels comme un ensemble centralisé dont l'unité repose sur l'existence d'une carte d'inscription unique et d'un catalogue commun. »15(*) La prochaine étape de ce processus est bien évidemment la conversion en TCP/IP16(*) du catalogue afin de le mettre en ligne sur Internet, ce que les usagers réclament depuis longtemps. Au vu de la masse des fichiers concernés, la mise en ligne a nécessité le développement de stratégies techniques inédites et devrait aboutir en septembre 2004. On ignore encore si seul le catalogue sera en ligne ou si les usagers pourront également consulter leur compte, voire agir sur la base en direct (en réservant des documents par exemple). Outre ces considérations d'ordre technique et bibliothéconomique qui sont du ressort des professionnels, il convient de décrire les conditions pratiques d'accès aux bibliothèques et à leurs ressources. Depuis leur création, l'accès libre et gratuit à toutes les bibliothèques du réseau est resté une constante. Le prêt d'imprimés (livres, revues, partitions...) est gratuit ainsi que tous les documents dans les bibliothèques et sections jeunesse. Seul le prêt des phonogrammes et des vidéogrammes fait l'objet d'un forfait annuel (30,50 € pour les disques et 61 € pour les disques et vidéos/DVD). On notera néanmoins que seuls les habitants de Paris et sa région peuvent s'inscrire et que le prêt de documents est limité à 40 au total dans tout le réseau. Si la carte unique et le catalogue commun fondent l'unité de l'ensemble centralisé qu'est le réseau des bibliothécaires (cf. citation plus haut), ce ne sont pas les seuls éléments qui participent à la centralisation comme nous allons maintenant le voir. * 14 OPAC = Online Public Access Catalog * 15 Une familiarité distante : enquête sur le public des bibliothèques municipales parisiennes par Yves Alix et Stéphane Wahnich. In Bulletin des Bibliothèques de France, n° 2, 2004.* 16 TCP/IP : Transport Control Protocol / Internet Protocol : protocole de communication permettant l'échange de données entre toutes les machines connectées à Internet. |
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