Usages et publics des discothèques : la spécificité du réseau parisien( Télécharger le fichier original )par Alexis Plékan Université du Havre - DUT Métiers du livre 2004 |
I. Musique et lecture publique, une perspectiveA. Historique1. Evolution des pratiques culturellesLa musique est sans aucun doute l'une des formes artistiques les plus présentes dans notre environnement quotidien : radiodiffusion, télédiffusion, programmes de divertissements musicaux, chaînes télévisées spécialisées (MCM, RFM TV, M6 Music, MTV, Muzzik, Mezzo...), musique sur Internet, écoute personnelle de phonogrammes, pratique amateur, concerts, festivals, habillage sonore pour la publicité, le cinéma, sans oublier l'omniprésence de la musique dans les commerces, bars, hôtels, centres-villes etc. Véritable phénomène de société, la musique occupe une place prépondérante dans l'univers culturel des français et ne cesse de s'accroître comme le montre le rythme de d'ouverture et de développement de conservatoires et d'écoles de musiques (il y plus de 2000 écoles de musique municipales en France). Les statistiques officielles font état de besoins croissants de la population dans ce domaine, la pléthore de festivals et d'académies musicales d'été destinées aux amateurs, la très forte demande en matière d'éducation musicale, l'augmentation des produits musicaux dans le secteur économique (vente d'instruments, de documents sonores et d'appareils d'écoute, de partition et de littérature spécialisée) le prouvent. Cette (r)évolution est relativement récente puisqu'elle a débuté au cours de la seconde moitié du 20ème siècle, essentiellement portée par l'invention1(*) d'une part, et la multiplication d'autre part, des supports musicaux. Le phonogramme, en tant que médium tangible qui contient le son, qui fixe une interprétation d'une oeuvre, a permis d'élargir considérablement le public potentiel de la musique, s'adressant ainsi à l'ensemble des usagers disposant d'un appareil de lecture ou de radio. Cette démocratisation de la musique par le passage d'une musique `à lire' à une musique `à écouter' est cruciale dans notre optique car il reflète une dichotomie encore présente au sein du public des bibliothèques musicales entre ceux qui lisent la musique, le public `savant' et ceux qui l'écoutent, le public dit `populaire'. Nous verrons que la coexistence de ces deux types de public conduit à des politiques différentes selon les époques et les établissements. Fait particulièrement notable depuis une vingtaine d'année : le spectaculaire essor de la pratique musicale amateur (plus de 5 millions de personnes en France2(*)) modifie profondément et durablement la donne dans le contexte de la bibliothèque musicale. En effet, l'intérêt de ce phénomène -et qui lui confère un gage de pérennité- est qu'il touche toutes les catégories de la population (age, CSP, habitat...). La hausse remarquable de la fréquentation des conservatoires et des écoles de musique va de paire avec une pratique personnelle qui relève de l'auto formation et qui s'accompagne de besoins documentaires accrus notamment dans les domaines des méthodes d'apprentissages (imprimés, CD-Rom, vidéo, DVD), des partitions, des livres sur la musique, de la presse spécialisée... Autant de nouveaux éléments qu'il importe de prendre en considération dans les bibliothèques musicales. * 1 Thomas Edison invente le cylindre en 1877 mais le microsillon apparaît en 1947. * 2 Rapport annuel du Ministère de la Culture et de la communication pour l'année 2000. |
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