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Les terroirs périphériques de la Réserve Spéciale de Faune de Gueumbeul

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par El Hadji Ibrahima THIAM
Université Cheikh Anta DIOP (UCAD) Dakar - Maîtrise 2004
  

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CHAPITRE II : LES RESSOURCES HUMAINES, LES ACTIVITES ECONOMIQUES ET LES INFRASTRUCTURES

I/ RESSOURCES HUMAINES

1.1 Historique du peuplement des « Niayes »

Le peuplement des « Niayes » remonte au XIIIème et XIVème siècle quand les Mandingue et les Sérère ont quitté respectivement, la vallée du Sénégal pour le sud et le centre du pays.

Le mouvement migratoire sérère est dû à la dislocation de l'empire du Ghana et à la poussée des Almoravides (Gravrand, 1988 p 121). En effet l'équilibre socioculturel de la vallée, a subi un profond changement suite à l'incursion de fondamentalistes musulmans, les almoravides, qui imposèrent une islamisation dure et non tolérante. Ce qui a amené une partie de la population sérère à aller vers les « Niayes ». La venue des Wolof est surtout due à la fréquence des guerres au Djolof et aux multiples exactions des négriers sur les peuples wolof du Walo, du Cayor et du Baol. Ce sont les Wolof qui ont commencé à organiser l'espace que les Peulh ont toujours administré sans règles préétablies. L'installation des Peulh, dans les « Niayes », remonte au XVIIème siècle (vers 1680) ; Ce sont les Peuhl « Waalowaalbé » du Walo et les Peulh « Jeerinkkobe » du Njambour qui ont occupé le milieu, de façon temporaire (saison sèche), par leur transhumance. Certains, par contre, se sont sédentarisés et cette sédentarisation est facilitée par la construction de routes et à la vente de produits laitiers en ville. Mais la poussée des Wolofs les a obligé à se disperser au centre et au nord de la zone où ils sont majoritaires dans certains villages.

Leybar Boye est le plus ancien des villages de la zone. Il se situe au nord de la R.S.F.G, au delà de Route Nationale Dakar -Saint - louis. Sa fondation remonte au environ de 1359 ; Il est donc (de 300 ans) plus ancien que la ville de Saint-Louis. C'est le nommé Yapnoune Boye, un pêcheur wolof, originaire de la région de Thiès qui a crée le village.

1.2 Dynamique de la population

La zone compte seize (16) villages pour une population estimée à 4.510 habitants d'après les chiffres du recensement général de la population de 1988. La densité est de 67 habitants au km². Le taux de croissance est très faible car il est de 0,02% (L.A.Lake et AL 2000). Cette population est à majorité composée de femmes car elles représentent 2.358 habitants sur le total.

Données démographiques des villages périphériques de la R.S.F.G

Nom des villages

Nombre de concessions

Nombre de ménages

Population

Masculine

Féminine

Ensemble

Diama Toubé

9

13

79

104

183

Dieule Mbane

25

25

220

242

462

Doune Baba Dièye

21

28

145

170

315

Ngaïna

12

14

74

96

170

Gueumbeug

4

4

27

30

57

Keur BARKA

23

32

143

144

287

Keur Bernard

4

5

14

25

39

Keur Martin

9

13

50

51

101

Leybar Boye

10

12

67

75

142

Ndiakher

26

28

272

288

560

Ndiawsir

38

46

209

206

415

Toug Peulh

17

24

108

98

206

Thiaguel

12

15

81

90

171

Ngaye-Ngaye

69

58

486

557

1.043

Bekhare

12

20

150

161

311

Ngaye-Ngaye Peulh

4

4

27

21

48

Tableau 6 Source : D.P.S

Cette zone, de pêche, d'agriculture et de maraîchage, est très affectée par la migration de ses habitants. Cette migration est de trois (3) types à savoir saisonnier, national et international. Elle est due au manque d'infrastructures dans la zone et de secteurs d'activités dynamiques
pouvant retenir les jeunes qui constituent la part de la population la plus affectée. Pour la migration saisonnière et nationale, les zones d'accueil sont ciblées en fonction des activités
exercées. Par exemples les agricultures, les maraîchers en particulier vont dans le Gandiolais et dans la Région de Louga qui sont des zones de maraîchage. Pour la migration nationale, les pêcheurs se rendent dans les grandes zones de pêche et vers les grandes villes à savoir Kayar, Rufisque, la Petite Côte et Ziguinchor. La migration vers les grandes villes est prisée pour le commerce, les petites prestations de service (cireur) pour les hommes ; tandis que les femmes s'adonnent aux travaux domestiques. La migration internationale, en direction de la sous région, intéresse surtout les professionnels. Les pêcheurs vont en Mauritanie et les tailleurs au Mali. Mais la migration internationale, la plus importante, s'effectue en direction de l'Europe (France, Italie, Espagne). La périphérie de la R.S.F.G est peuplée de deux ethnies principales : Wolof et Peulh. Les Wolofs sont majoritaires et peuplent quatorze (14) villages sur les seize (16). Quant aux Peulh, leur présence n'est pas négligeable et ils sont les principaux occupants des hameaux. Les activités économiques, à l'exception de la pêche, sont pratiquées par tout le monde aussi bien pour le maraîchage, l'agriculture et l'élevage. Seule la pêche est dévolue aux Wolof. Les Peulh pratiquent l'agriculture sous pluie et le maraîchage à moindre échelle. Ce sont les Wolof qui sont largement majoritaires dans ces activités. De même l'élevage peulh est beaucoup plus important du point de vue nombre de têtes de bétails et sur la diversité des espèces car l'élevage wolof est limité aux petits ruminants (les ovins) et à l'aviculture.

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