CHAPITRE II : LES RESSOURCES HUMAINES,
LES ACTIVITES ECONOMIQUES ET LES INFRASTRUCTURES
I/ RESSOURCES HUMAINES
1.1 Historique du
peuplement des « Niayes »
Le peuplement des « Niayes » remonte au
XIIIème et XIVème siècle quand les
Mandingue et les Sérère ont quitté respectivement, la
vallée du Sénégal pour le sud et le centre du pays.
Le mouvement migratoire sérère est dû
à la dislocation de l'empire du Ghana et à la poussée des
Almoravides (Gravrand, 1988 p 121). En effet l'équilibre socioculturel
de la vallée, a subi un profond changement suite à l'incursion de
fondamentalistes musulmans, les almoravides, qui imposèrent une
islamisation dure et non tolérante. Ce qui a amené une partie de
la population sérère à aller vers les
« Niayes ». La venue des Wolof est surtout due à la
fréquence des guerres au Djolof et aux multiples exactions des
négriers sur les peuples wolof du Walo, du Cayor et du Baol. Ce sont les
Wolof qui ont commencé à organiser l'espace que les Peulh ont
toujours administré sans règles préétablies.
L'installation des Peulh, dans les « Niayes », remonte au
XVIIème siècle (vers 1680) ; Ce sont les Peuhl
« Waalowaalbé » du Walo et les Peulh
« Jeerinkkobe » du Njambour qui ont occupé le
milieu, de façon temporaire (saison sèche), par leur
transhumance. Certains, par contre, se sont sédentarisés et cette
sédentarisation est facilitée par la construction de routes et
à la vente de produits laitiers en ville. Mais la poussée des
Wolofs les a obligé à se disperser au centre et au nord de la
zone où ils sont majoritaires dans certains villages.
Leybar Boye est le plus ancien des villages de la zone. Il se
situe au nord de la R.S.F.G, au delà de Route Nationale Dakar -Saint -
louis. Sa fondation remonte au environ de 1359 ; Il est donc (de 300 ans)
plus ancien que la ville de Saint-Louis. C'est le nommé Yapnoune Boye,
un pêcheur wolof, originaire de la région de Thiès qui a
crée le village.
1.2 Dynamique de la
population
La zone compte seize (16) villages pour une population
estimée à 4.510 habitants d'après les chiffres du
recensement général de la population de 1988. La densité
est de 67 habitants au km². Le taux de croissance est très faible
car il est de 0,02% (L.A.Lake et AL 2000). Cette population est à
majorité composée de femmes car elles représentent 2.358
habitants sur le total.
Données démographiques des villages
périphériques de la R.S.F.G
Nom des villages
|
Nombre de concessions
|
Nombre de ménages
|
Population
|
Masculine
|
Féminine
|
Ensemble
|
Diama Toubé
|
9
|
13
|
79
|
104
|
183
|
Dieule Mbane
|
25
|
25
|
220
|
242
|
462
|
Doune Baba Dièye
|
21
|
28
|
145
|
170
|
315
|
Ngaïna
|
12
|
14
|
74
|
96
|
170
|
Gueumbeug
|
4
|
4
|
27
|
30
|
57
|
Keur BARKA
|
23
|
32
|
143
|
144
|
287
|
Keur Bernard
|
4
|
5
|
14
|
25
|
39
|
Keur Martin
|
9
|
13
|
50
|
51
|
101
|
Leybar Boye
|
10
|
12
|
67
|
75
|
142
|
Ndiakher
|
26
|
28
|
272
|
288
|
560
|
Ndiawsir
|
38
|
46
|
209
|
206
|
415
|
Toug Peulh
|
17
|
24
|
108
|
98
|
206
|
Thiaguel
|
12
|
15
|
81
|
90
|
171
|
Ngaye-Ngaye
|
69
|
58
|
486
|
557
|
1.043
|
Bekhare
|
12
|
20
|
150
|
161
|
311
|
Ngaye-Ngaye Peulh
|
4
|
4
|
27
|
21
|
48
|
Tableau 6 Source :
D.P.S
Cette zone, de pêche, d'agriculture et de
maraîchage, est très affectée par la migration de ses
habitants. Cette migration est de trois (3) types à savoir saisonnier,
national et international. Elle est due au manque d'infrastructures dans la
zone et de secteurs d'activités dynamiques pouvant retenir les
jeunes qui constituent la part de la population la plus affectée. Pour
la migration saisonnière et nationale, les zones d'accueil sont
ciblées en fonction des activités exercées.
Par exemples les agricultures, les maraîchers en particulier vont dans le
Gandiolais et dans la Région de Louga qui sont des zones de
maraîchage. Pour la migration nationale, les pêcheurs se rendent
dans les grandes zones de pêche et vers les grandes villes à
savoir Kayar, Rufisque, la Petite Côte et Ziguinchor. La migration vers
les grandes villes est prisée pour le commerce, les petites prestations
de service (cireur) pour les hommes ; tandis que les femmes s'adonnent aux
travaux domestiques. La migration internationale, en direction de la sous
région, intéresse surtout les professionnels. Les pêcheurs
vont en Mauritanie et les tailleurs au Mali. Mais la migration internationale,
la plus importante, s'effectue en direction de l'Europe (France, Italie,
Espagne). La périphérie de la R.S.F.G est peuplée de deux
ethnies principales : Wolof et Peulh. Les Wolofs sont majoritaires et
peuplent quatorze (14) villages sur les seize (16). Quant aux Peulh, leur
présence n'est pas négligeable et ils sont les principaux
occupants des hameaux. Les activités économiques, à
l'exception de la pêche, sont pratiquées par tout le monde aussi
bien pour le maraîchage, l'agriculture et l'élevage. Seule la
pêche est dévolue aux Wolof. Les Peulh pratiquent l'agriculture
sous pluie et le maraîchage à moindre échelle. Ce sont les
Wolof qui sont largement majoritaires dans ces activités. De même
l'élevage peulh est beaucoup plus important du point de vue nombre de
têtes de bétails et sur la diversité des espèces car
l'élevage wolof est limité aux petits ruminants (les ovins) et
à l'aviculture.
|