III.3 - INSPECTION DETAILLEE
L'inspection visuelle de la totalité de la structure
est mise en oeuvre afin de détecter tous les signes de
détérioration, et d'identifier toutes les sources potentielles de
désordres. Elle comprend les deux phrases suivantes :
III.3.1 - Préparation de l'inspection
Il s'agit tout d'abord de vérifier et compléter
les informations recueillies lors de la visite préliminaire, de
rechercher des documents de synthèse déjà établis,
tels que les précédents rapports d'expertise, etc.
Les moyens d'accès seront recensés et
définis au préalable, et toutes les dispositions prises
(sécurité, accès, nettoyage, etc.).
III.3.2 - Inspection
L'inspection proprement dite comprend le relevé,
éventuellement sur plan, de tous les désordres visibles, et de
tous renseignements utiles quant à l'aspect du parement :
- la présence d'anciens revêtements ou de produit
d'imprégnation
- l'apparence de la surface du béton, stalactites,
efflorescences, traces de rouille ;
- la présence de fissures (ouverture,
réseau) ;
- la détérioration de la peau du
béton ;
- les armatures apparentes et les épaufrures ;
- la déformation de la structure ;
- la détection des zones sonnant creux ;
- les traces d'humidité.
Ce relevé sera effectué en se
référant à un guide de défauts.
III.4 - INVESTIGATION IN SITU
Une investigation type se compose d'une série de tests
différents suivie d'une phase d'analyse permettant le choix de la
stratégie optimale de réparation. La réalisation du
même genre de tests est également un moyen de contrôle de
qualité pour les ouvrages récents.
Le programme des investigations est établi en tenant
compte des contraintes et impératifs suivants :
- l'importance de la structure ;
- la nature, la gravité et l'intensité des
phénomènes, la sécurité des personnes ;
- les délais et les coûts ;
- l'accessibilité ;
- l'environnement, etc.
III.4.1 - Mesures relatives aux armatures
III.4.1.1 - Mesure de l'enrobage des
armatures
L'enrobage des armatures est un facteur
déterminant dans les phénomènes de corrosion. La technique
de mesure de l'enrobage fait appel à de nombreux appareils disponibles
sur le marché, basé sur des principes magnétiques ou
réflectométriques (radar géophysique). Toutefois, les
précisions et sensibilités varient fortement d'une technique
à l'autre, notamment en fonction de la densité du ferraillage.
Ces techniques, dont les performances sont fonction de leur principe de base,
permettent d'accéder aux informations suivantes :
- enrobage (profondeur) ;
- estimation du diamètre des armatures ;
- présence d'armatures adjacentes ;
- reconnaissance du profil de l'acier.
L'objectif de ces mesures est de localiser
géographiquement les armatures faiblement enrobées (en relation
avec les dispositions réglementaires d'une part et les
spécifications particulières d'autre part), d'estimer les
surfaces concernées et enfin d'apporter des éléments
quantitatifs pour une modélisation de l'évolution possible des
phénomènes (en relation avec la profondeur de carbonatation ou de
pénétration des chlorures.
· Méthode magnétique
La localisation d'une armature consiste à
repérer et à estimer son épaisseur d'enrobage. Il s'agit
d'un électro-aimant alimenté en courant continu et dont la
tension aux bornes est maximale à l'aplomb d'une armature. A valeur de
ce maximum dépend entre autres l'épaisseur d'enrobage.
· Autres méthodes
Il existe d'autres méthodes d'estimation de
l'enrobage de béton autour des armatures. Elles sont plus
récentes et souvent en cours de développement.
Une première méthode pour
caractériser l'épaisseur d'enrobage est la radiographie (ou la
radioscopie) qui permet de détecter des armatures sous des enrobages
épais. Elle permet de localiser les armatures, détecter les vides
et les ruptures franches d'acier de fort diamètre.
Une deuxième méthode qui est encore au
stade du laboratoire est celle de l'écho de l'impact provoqué par
un marteau spécial placé à la surface du béton et
renvoyé vers cette surface par des discontinuités (face
arrière du béton, armatures, etc.) Elle devrait permettre de
localiser les armatures et de détecter les vides.
La troisième méthode utilise des ondes
électromagnétiques de très haute fréquence (radar).
Elle est difficile à exploiter, son objet est surtout de localiser les
armatures.
La quatrième méthode est la
détection des rayons infrarouges émis à travers le
béton par les armatures qui sont préalablement
« chauffées ». Elle est peu exploitée, son
objet est de localiser les armatures.
N.B : Ces méthodes ne
font pas encore l'objet de norme.
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