B/ Le retour au local
Nous pouvons construire notre identité et
prévenir à un développement capable d'amener la
dignité de la personne, capable de rendre aussi possible la
cohésion et donc le progrès social à partir de notre
propre réalité. Cela suppose en effet, une valorisation de
l'individu dans son milieu d'appartenance. Ce qui suppose d'emblée une
nécessité de retourner au niveau local longtemps
négligé, afin de construire une identité propre et une
citoyenneté active permettant à tout un chacun de contribuer dans
la recherche du progrès social, culturel et collectif. Ce retour se
traduit dans une ère de la mondialisation par la recherche d'une
réappropriation des origines et la redécouverte des racines.
C'est-à-dire à un renforcement du caractère identitaire et
à la sauvegarde de la mémoire collective.
Le retour à la culture locale est ainsi perçu
par les sociétés comme un essai de puiser dans les racines
(histoire, culture, patrimoine, identité) les éléments de
force pour faire face à la globalisation envahissante et aménager
une place sur
l' échiquier mondial.13
12 Le territoire brique de base de la gouvernance au
21ème siècle, Belgique le 28 Nov. 2002 par Pierre
CALAME.
13 Lahsen JENNAN, prof. De géographie, Université
Sidi Mohamed Ben Adelah Fès : les espaces traditionnels de
solidarité au Maroc : complémentarité et
régulation.
Ce retour est aussi l'expression d'un repli sur les
potentialités endogènes, qui ne signifie nullement un retour au
développement local autocentré et autarcique. Au contraire, ce
mouvement s'insère dans une dialectique marchandisation -
territorialisation que sous-tendent les mécanismes d'articulation entre
globalisation et développement local.
Tout se passe comme si, devant une économie de plus en
plus mondialisée qui impose la qualification et la mise à niveau
des territoires et des sociétés, ces derniers s'efforcent de
mobiliser et d'insérer leurs ressources propres, et s'investissent au
maximum pour assurer leur survie et leur pérennité.
Ces ressources territoriales sont, d'autre part, autant
d'objets susceptibles de renforcer les liens de solidarité à
l'intérieur du groupe et de lui donner les moyens d'avoir une prise sur
les processus qui valident des échelles de temps et d'espace d'un niveau
supérieur.
Le retour au local, en tant que réconciliation du
développement avec son territoire, son histoire et sa culture, a aussi
des raisons internes. Le désengagement de l'Etat et l'échec de la
plupart des modèles de développement centraux où
prédomine une vision techniciste dirigiste, ont permis
l'émergence de nouveaux acteurs de développement où la
société civile occupe à travers ses diverses formes
d'organisation et d'action, une place de plus en plus grande. Les ONG et le
travail associatif sont, dans ce domaine, la formule la plus
répandue.
En plus de la forte mobilisation qu'il peut
générer, le cadre communautaire aura l'avantage de mettre en
oeuvre les savoirs locaux et les acquis dont les populations ont la
maîtrise.
Ainsi, l'importance du territoire local pour l'assis des
stratégies de développement adaptées, nous conduit dores
et déjà à une description et analyse des nouvelles
stratégies de développement qui tiennent largement en
considération l'être humain dans sa relation avec son milieu.
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