Deuxième partie : Vers une nouvelle approche de
la gouvernance locale pour le développement
Selon Jean-Pierre Gaudin la gouvernance serait le
dépassement des politiques antérieures qui ont montré
leurs limites et leurs insuffisances : par exemple la faible place
donnée au dialogue social, ou bien le manque d'un deuxième
souffle dans la décentralisation.16 Ceci, cadre en effet,
avec la préoccupation de bâtir de nouvelles approches de
développement harmonieux et intégré.
Cette notion qui nous conduirait vers ce
développement, couvre d'autre voie et donc de nouvelles méthodes
de gestion des affaires publiques. Elle prend pour base du développement
la notion de local dans ses relations avec les différents niveaux du
territoire.
Dans la situation où elle a abouti actuellement, la
conception du développement local, va bien au-delà du
modèle de développement localisé, il s'agit
d'appréhender le développent d'une manière
territorialisée et globalisante. Cette approche prend en
considération toutes les liaisons, toutes les interactions en oeuvre
dans un territoire.
C'est notamment à travers ces relations
d'interdépendance que dépendra la mise en place de la
gouvernance. Qu'entendons-nous alors par la gouvernance locale ? Comment
regarde-t-on les phénomènes ethniques ? Pour éclaircir ces
interrogations, nous allons dans le premier chapitre présenter les
rapports entre la gouvernance locale et développement à travers
une description de son cadre théorique. Dans un dernier chapitre, nous
serons amenés à analyser les conditions de mise en oeuvre de la
gouvernance.
16 Jean-Pierre Gaudin, pourquoi la gouvernance ? éd.
2002, presse de la fondation nationale des sciences politiques.
Chapitre I : Gouvernance locale et
développement
Ce chapitre se divise en deux sections : la première
décrira le cadre théorique de la gouvernance. La deuxième
abordera la gouvernance locale face au développement.
Section I: Cadre d'analyse de la gouvernance
A/ Pourquoi ce néologisme?
On ne peut pas concevoir un développement
économique sans un atmosphère politique sain, sans
démocratie et sans administration efficace qui répond aux
exigences de la rationalité et de la reforme de l'action de l'Etat.
Cette prise de conscience s'est manifestée dans le
dernier quart du 20è me siècle après la fin de
la guerre froide. Face à la complexité de l'environnement
économique, social et politique liée à l'affirmation de
nouveaux acteurs sur la scène internationale et face à
l'enchevêtrement des niveaux local, national et international, les formes
classiques de gouvernement sont mises en doute dans leurs capacités
à coordonner des actions, et à faire face aux nouveaux
défis de la mondialisation des échanges.
Les causes de cette crise de gouvernabilité sont
multiples : crise de l'Etat providence, déstabilisation des
organisations traditionnelles de médiation, complexification croissante
l'organisation sociale et émergence de nouvelles exigences. On remarque
dé lors, que depuis cette période, l'Etat n'est plus au centre
des choses, et l'on commence alors à redéfinir le nouveau
contexte et à interroger sur l'évolution du système de
gouvernement. C'est dans ce contexte aux facettes incertaines qu'émerge
la question de la gouvernance.
En fait, la gouvernance propose de s'interroger sur les
questions fondamentales visant à un changement durable des pratiques
managériales traditionnelles et recouvre trois types d'inflexions par
rapport aux méthodes traditionnelles de direction : un effort de
rationalisation qui vise à réduire la part d'incertitude et
d'aléas inhérents à toute action
collective(démarche stratégique
plus affinée, plus grande rigueur dans
l'élaboration des choix et une évaluation systématique des
effets des actions engagées ; une meilleure prise en compte de la
diversité des pôles multiples de pouvoirs permettant de
développer des procédures d'échanges, de concertation et
de négociation entre ces pôles d'influences ; une volonté
de développer des stratégies de participation pour impliquer les
intéressés dans l'élaboration des décisions en les
associant à la construction des choix collectif.
Enfin, c'est par rapport à cette vision multiple dans
l'organisation, et administration des sociétés humaines dans le
respect d'épanouissement des diversités que la gouvernance
s'impose comme nouveau modèle de gestion.
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