CONCLUSION
Ce mémoire sur les stratégies
résidentielles des ménages qui émane d'une commande des
Directions Régionales du Bassin Parisien a montré l'importance de
la sociologie dans des projets urbains. L'introduction de cette science dans
les domaines de la vie sociale permet de comprendre et suivre
l'évolution de la société, en cherchant à
actualiser plus régulièrement les informations relatives aux
modes de vie des citadins.
Dans le cadre de ce mémoire, elle m'a permis de mettre
au jour plusieurs faits.
Nous avons appris que les raisons évoquées pour
expliquer le souhait d'habiter une maison individuelle étaient dues
à la naissance des enfants et aux inconvénients de
la vie en logements collectifs.
Or, ces faits n'expliquent en rien la migration massive vers
l'Eure-et-Loir. Celle-ci est expliquée par la recherche d'une
meilleure qualité de vie, loin des inconvénients de la
vie parisienne. Aussi, une raison fondamentale de ce mouvement est
l'impossibilité d'acheter une maison en Ile-de-France vu les prix de
l'immobilier, surtout quand le souhait initial est d'être dans un
quartier qui a tous les avantages de la campagne. Ces biens étant rares,
ils sont chers et ne sont accessibles que pour une faible partie de la
population.
Les offres immobilières attrayantes du
département de l'Eure-et-Loir permet aux franciliens l'achat d'un
pavillon en lotissement qui permet de répondre à leur demande
d'homogénéité sociale.
Dans le lotissement le plus huppé où se trouve
une population de cadres et de professions intermédiaires, la
volonté d'homogénéité sociale est due à la
recherche d'entre-soi. Les quelques personnes les moins favorisées du
lotissement n'ont pas réussi à s'intégrer car elles n'ont
pas les critères nécessaires pour se démarquer de leur
classe sociale dont elles veulent s'éloigner.
Dans le lotissement de Saint-Rémy-sur-Avre c'est cette
distanciation qui est de mise. Nous ne sommes pas dans la situation où
les migrants recherchent leurs semblables mais au contraire, ils recherchent un
lieu d'habitation qui leur permet d'être valorisés par rapport
à leur situation sociale. Ils veulent habiter au sein de classes
sociales plus élevées que la leur et une compétition entre
les habitants des classes moyennes va certainement se mettre en place si l'on
compare l'expérience des classes moyennes dans le lotissement de
Hanches.
Si les stratégies des migrants ne sont pas les
mêmes, il en ressort qu'ils partent tous de la région parisienne
pour s'installer dans les franges qui sont synonymes de loyers moins chers, de
meilleur cadre de vie et de qualité de vie pour les nouveaux
arrivants.
Mais au fil du temps, les avantages recherchés sont
souvent minimes comparés aux inconvénients non
décelés à leur arrivée en Eure-et-Loir.
Après l'évocation des inconvénients
attendus tels que le manque de commerces, de services, d'animation... le plus
surprenant a été l'inconvénient d'avoir un jardin, dans la
plupart des cas trop grand, voir inoccupé alors qu'au départ
celui-ci était le critère de référence pour choisir
la maison.
En effet, le type de ménages habitant ces maisons
individuelles étant « le couple avec enfant », les modes de
vie qu'ils ont ne leur permettent pas d'entretenir ou simplement de profiter du
jardin. Plus que des avantages, ils apportent plus d'inconvénients. La
prise en compte des avis des habitants permettrait de modifier le secteur
productif du logement et favoriser l'habitat intermédiaire.
Pour conclure, les problématiques liées aux
lotissements m'ont particulièrement intéressées par
rapport à mon master « politique locale et développement
». En effet, elles sont pour une partie des problématiques
nationales car c'est à cet échelon que peuvent provenir des
mesures pour éviter aux communes de prendre des décisions qui
leur engendreraient des soucis de gestion et elles sont pour une autre partie
locales puisque la création de lotissement pavillonnaire engendre des
problèmes sociaux et économiques locaux.
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