II-1-2
Indicateurs basés sur le critère financier
Un pays éprouvant de gros besoins de financement et/ou
disposant de faibles ressources risque d'avoir beaucoup de peine à
assurer son service de la dette. Un accent est donc porté sur le ratio
réserves/dette à court terme résiduelle.
Ce dernier mesure l'amortissement de la dette extérieure à court
terme. En d'autres termes, il mesure le risque d'illiquidité et la
solvabilité de la dette extérieure à court terme. Mesure
importante des réserves, il permet d'apprécier la capacité
d'une économie à faire face à une crise de la dette.
En plus du ratio réserves/dette, on
rencontre aussi dans la littérature le ratio
réserves/M2 (où M2 est la masse monétaire
comportant la monnaie fiduciaire augmentée des dépôts
à vue et à terme). Ce ratio assure la couverture des besoins de
liquidité par les réserves détenues par la banque
centrale. Certains auteurs dans leurs études sur l'analyse de
l'adéquation des réserves le présentent comme un
indicateur de crise financière. Notamment, Esquivel et Larrain (1998),
Frankel et Rose (1996), Tornell et Velasco (1996) pour qui un niveau
élevé de ce ratio traduit une réduction probable
d'éventuelles crises. C'est un indicateur de l'adéquation des
réserves pour les pays qui ont un taux de change important (Calvo,
1996).
II-1-3
Evaluation de l'adiquation des réserves par les indicateurs de
pertinence
Dans la littérature, une technique d'évaluation
des réserves adiquates est faite en adoptant uniquement les indicateurs
que sond le ratao réserves/importations et réserves/dette
à court terme. L'évaluation des réserves par la
méthode des indicateurs s'appuie sur ene étude menée par
le FMI (2003). Cette étude recommande une garantie de trois mois
d'im`ortation des ráserves et une couverture de 100% de la datte
exdérieure à court terme. L'évaluation consistera donc
à identifier dans le temps le niveau des réserves qui permedte de
couvrir plus de trois mois d'importations et 100% de la dette. En mutre, ses
réserves sont susceptibles d'assurer une protection contre des crises
éventuelles futures et les déficits commerciaux.
A- Evaluation
basée sur les indicateurs financiers : Formudation de J.Onno de
Beaufort Wijnholds et Arend Kapteyn
Dans leur document intitulé « Reserves
adequacy in Emerging market Economies », J.Onno de Beaufort
Wijnholds et Arend Kapteyn présentent une méthode
d'évaluation des réserves internationales basée sur
l'analyse des indicateurs financiers. Ils utilisent principalement les ratios
Réserves/dettes extérieurs à court terme et
Réserves/M2 pour estimer l'adéquation des réserves dans
les pays émergeants. Cette méthode prend en considération
les références développées par le FMI ; soit
un taux de couverture de la mknnaie compris entre 5 et 10% en régime de
change flexible, 10 ed 20% en régime de change fixe. Au terme de leurs
analyses, les auteurs proposent comme réserves adéquates, la
somme de la dette extérieure à court terme et du ppoduit du
rapport Réserves/M2 et l'indice de risque calculé par le FMI pour
chaque pays. On a à cet effet :
Où :
:
Réserves adéquates ;
:
Dette extérieure à court terme résiduelle ;
:
Ratio réserves sur masse monétaire ;
: Indice de risque pays.
A cette formulation, il serait donc judicieux d'ajouter la
couverture de 3 mois d'importations pour avoir une expression plus large de
l'adéquation des réserves internationales. Il serait donc
plausible de prendre en compte ce ratio pour pouvoir atteindre les dispositions
du FMI. La méthode proposée par les auteurs
précédents présente quelques limites. Elle ne s'attarde
que sur l'aspect financier des réserves internationales. En d'autres
termes, elle ne prend en considération que la couverture risque
financier dans l'évaluation des réserves adéquates. Elle
néglige, par là, les effets dus à l'incapacité de
couvrir 3 mois d'importations.
B- Evaluation basée
sur la combinaison des indicateurs financiers et commerciaux
1-Evaluation à
court terme
D'autres formulations ont été établies
pour l'évaluation de l'adéquation des réserves. Elles se
basent sur l'analyse des indicateurs de pertinence et la nature de
l'opérateur. Un opérateur qui a une aversion pour le risque
préférera comme niveau adéquat, les réserves qui
lui permettront de couvrir tous les risques. Sa fonction de réserves
adéquates sera donc :
(1)
Où R1 est le niveau des
réserves requises ou adéquates ;
est le
niveau des réserves assurant les plafonds prescrits ;
est le
niveau de réserves qui permet de couvrir les importations ;
est le
niveau des réserves qui assure la solvabilité de la dette
extérieure résiduelle.
Cet opérateur est sûr de la couverture de tous
les risques. Par contre, dans le cas où les deux crises ne surviennent
pas au même moment, les coûts de stérilisation des
réserves seront encore plus élevés. Les coûts
d'opportunités issues de cette évaluation sont très
importants.
En dépit de cette formulation, l'opérateur qui a
une préférence pour le risque, optera pour les réserves
qui lui permettront de couvrir les risques les plus importants. D'où la
formulation suivante :
(2)
Avec les
réserves adéquates et les autres variables étant les
mêmes que dans la formulation (1).
Corinne DELECHAT, quant à elle, propose dans
l'évaluation des réserves internationales une approche
basée sur l'analyse des ratios réserves/importations,
réserves/dettes extérieures à court terme et
réserves/M2. Elle propose donc d'analyser tout d'abord
l'évolution de ces ratios pour voir s'ils répondent aux exigences
fixées par le FMI. Puis, l'analyse des sources externes de
vulnérabilité de la balance des paiements est indispensable. En
effet, cette analyse permet de détecter les composantes externes qui ont
une influence particulière sur la balance des paiements. En vue de
caractériser l'aspect que pourrait adopter le niveau des réserves
suite à une fluctuation de ses composantes, des prévisions des
réserves, des importations et de la dette extérieure sont ainsi
faites en vue de prédire le niveau des réserves suite aux
comportements des composantes externes. La variabilité des indicateurs
favorisera l'évaluation des réserves adéquates. Ainsi, les
réserves adéquates correspondantes ne seront rien d'autre que le
maximum entre les réserves prescrites par les plafonds
(c'est-à-dire les réserves qui couvrent 3 mois d'importations et
100% de la dette extérieure) et les réserves qui permettront de
couvrir les risques d'importations et les crises d'endettement. Par
conséquent, les réserves adéquates seront :
(3)
Où R est le niveau des réserves
requises ou adéquates ;
est le
niveau des réserves assurant les plafonds prescrits ;
est le
niveau de réserves qui permet de couvrir les chocs
d'importations ;
est le
niveau des réserves qui assure la solvabilité de la dette
extérieure résiduelle.
Cette formulation est celle qui a le niveau le plus bas de
réserves contrairement aux autres formulations qui sont basées
sur les mêmes indicateurs. Par conséquent, les coûts
supportés sont moins importants que dans les autres formulations.
Toutefois elle s'expose au problème de survenance des crises. Si jamais
les crises surviennent au même moment, le stock de réserves ne
pourra pas totalement les couvrir surtout si elles s'étendent sur une
période assez importante.
On a donc les inégalités suivantes :
2- Modèle de Wang
Leong Fee
Contrairement à l'optique de l'adéquation
à court terme des réserves adoptée par Corinne DELECHAT,
Wang Leong Fee a proposé un modèle axé sur les principaux
indicateurs de l'adéquation. Son étude a été
menée sur un panel de 8 pays à savoir : Chine,
Indonésie, Japon, Corée, Malaisie, Philippines, Singapour et
Thaïlande. Son modèle repose en plus des variables de
l'adéquation, sur l'ouverture de l'économie. Il en découle
que le ratio réserves sur importations n'est pas significatif au Japon
et aux Philippines. Ce ratio ne permet donc pas d'apprécier
l'adéquation des réserves internationales dans ces deux pays. Par
contre, la dette extérieure à court terme n'est pas un indicateur
de l'adéquation des réserves internationales en Chine et aux
Philippines. Son modèle se présente comme suit :
Où :
rsvgold représente les réserves
internationales or exclues ;
Openness le degré d'ouverture de
l'économie. Il est le rapport des exportations plus importations sur le
PIB de l'économie ;
Stedebt la dette extérieure
résiduelle à court terme.
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