CONCLUSION, LIMITES ET
RECOMMANDATIONS
De façon globale, il était question pour nous
d'évaluer le niveau d'équilibre des réserves
internationales en zone CEMAC. Nous avons en premier lieu identifié les
différentes composantes des réserves internationales à
savoir : l'ors, les comptes extérieurs, les avoirs en devises et la
position des pays de la CEMAC auprès du FMI. Nous avons également
présenté les dispositions institutionnelles de la CEMAC
vis-à-vis du trésor français. Dispositions qui
intègrent la mise en commun des réserves et une garantie de
convertibilité illimitée. Ces dispositions nous ont permis
d'avoir une idée sur les différentes variables statutaires qui
doivent être prise en compte dans l'évaluation du niveau
d'équilibre des réserves en zone CEMAC. En plus, nous avons
spécifié les conditions nécessaires d'existence d'un
niveau optimal à savoir : un ratio réserves /importation
supérieur ou égale à trois mois d'importation, un ratio
réserves /dette extérieures résiduelles à court
terme supérieur ou égale à 100%, et enfin un taux de
couverture de la monnaie supérieur ou égale à
20%.Conditions qui ont été vérifiées dans notre
travail en 2005.
En second lieu, nous avons présenté les
différentes approches rencontrées dans la littérature et
leurs limites à savoir : l'approche par les indicateurs, l'approche
par les fonctions optimales et l'approche par la fonction de demande des
réserves. L'approche par les indicateurs s'appuie sur l'analyse des
indicateurs des réserves (ratio réserves /importations, ratio
réserves sur dette à court terme). Cette approche est certes la
plus facile à mettre en oeuvre, mais elle n'est applicable qu'à
court terme. L'approche par les fonctions optimales se base sur la maximisation
du gain net ou la minimisation des coûts de détentions des
réserves. Elle semble être la plus appropriée, mais elle
est cependant inapplicable dans le cas spécifique de la CEMAC à
cause de l'indisponibilité de la série du TIAO négatif
à 28 jours sur une longue période. L'approche par la fonction de
demande des réserves quant à elle s'appuie sur les
différentes sources de vulnérabilités des réserves.
Elle établi un lien entre les réserves et les équilibres
macroéconomiques.
L'étude empirique nous a permis de déceler
à long et à court terme les déterminants des
réserves internationales dans le cas de la CEMAC. Nous avons pu observer
qu'à partir de 2002, les réserves observées sont au dessus
des réserves optimales (prédites). Ce ci est dû à la
hausse du baril de pétrole et de la production pétrolière
durant cette même période. L'étude empirique nous a
également permis de voir que les réserves que possèdent la
CEMAC sont au-delà du niveau requis favorable à la croissance des
économies des pays membres de la CEMAC.
L'étude n'aurait pu être faite si nous n'avions
supposé au préalable que la fonction de demande des
réserves internationales est très sensible aux variations du prix
du baril de pétrole. Assertion que nous n'avons cependant pas
vérifiée. D'un autre côté, l'évaluation
s'appuie sur les résultats économétriques.
Cette étude donne une nouvelle vision à la
politique monétaire de la BEAC. En effet, l'étude du niveau
optimum des réserves internationales permet à la BEAC d'avoir un
aperçu des risques de crise. Plus le niveau actuel (observé) des
réserves est inférieur au niveau d'équilibre, plus le
risque de crise est important. Elle assure ainsi la mise sur pied des
politiques qui permettront de recourir à cet écart. Par contre,
si l'écart entre les réserves observées et le niveau
optimal des réserves est très grand, la BEAC pourrait
réduire ses réserves en effectuant des placements
rémunérés ou en réduisant la dette
extérieure à court terme de la CEMAC. Cette étude permet
également à la BEAC de pouvoir limiter les interventions du
trésor français dans le compte de la convertibilité
illimitée, car cette convertibilité s'accompagne des
intérêts qui seront prélevés dans le futur sur le
compte d'opération. On pourrait ainsi réduire les déficits
des transactions courantes, assurer la couverture des chocs d'importations et
de la dette extérieure sans faire recourt à la garantie
illimitée juste en utilisant l'excédent des réserves
internationales.
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