le niveau d'équilibre des réserves internationales: cas de la CEMAC( Télécharger le fichier original )par André Bertrand MINE OKON Institut Sous-Régional de Statistique et d'Economie Appliquée - ingénieur d'application de la statistique 2008 |
II-2-2 Fonction d'optimisation des réserves internationales : modèle de Siripim VimolchalaoII-2-2-1 Détention optimale de réserves : le concept L'approche utilisée par Vimolchalao vise à minimiser les coûts en assurant la rentabilité des réserves internationales. Cette technique d'évaluation des réserves internationales a été appliquée par ce dernier en Thaïlande en 2003. Le problème d'optimalité des réserves se pose si les réserves sont au dessus des normes requises. En effet, si les réserves ne respectent pas certaines conditions (conditions basées sur la couverture de trois mois d'importation et 100% de la dette extérieure résiduelle sur un an qui sont les normes dans l'évaluation du niveau optimal de réserves), on ne saurait évaluer ce niveau car les réserves ne sont pas en excès. Ainsi, pour parler d'optimum, il faut que les réserves soient en excès à la période de référence ou de calcul. L'évaluation des réserves internationales se fait d'abord par l'analyse de la vulnérabilité du compte courant en procédant à l'analyse des indicateurs pertinents des réserves internationales. On s'attardera ensuite sur les politiques adoptées en change fixe par la banque centrale, tandis qu'en change flexible, l'accent sera enfin mis sur les indicateurs d'alertes de crise, plus précisément des variations du taux de change qui affectent la solvabilité de la dette extérieure. II-2-2-2 Détention optimale de réserves : le mécanisme Le mécanisme d'évaluation du niveau optimum des réserves internationales repose sur les principes de bénéfices et coûts liés aux réserves. Elle se fait en trois grandes étapes : · L'étape 1 consiste à identifier le régime de change. Il est important de connaître le régime de change avant de se lancer dans l'évaluation du niveau optimum des réserves. En effet, en régime de change fixe par exemple, les disposions politiques sont très prises en considération d'autant plus qu'elles orientent le plus souvent l'action de la banque centrale. En zone CEMAC par exemple, les dispositions statutaires de la BEAC imposent la mise en commun des réserves et une garantie illimitée du FCFA ; · L'étape 2 vise à considérer la référence du problème du niveau optimal des réserves. Qui dit optimum des réserves dit d'avance que le niveau minimum requis a été atteint. En d'autres termes, on assiste à une accumulation des réserves au dessus des plafonds requis. La référence ici est celle du FMI basé sur une couverture de 3 mois d'importation des réserves et de 100% de la dette extérieure résiduelle à court terme sur un an ; · L'étape 3 par contre s'attèle sur l'évaluation des différents coûts liés à la détention des réserves. Coûts qui comportent les coûts par défaut (C0), le coût d'opportunité (C1). Et enfin l'évaluation de la prime escomptée de risque (Feder et Just ,1977). A la suite de l'estimation des coûts, on pourra enfin évaluer le niveau optimum des réserves internationales. Ce mécanisme peut être résumé dans le schéma suivant : Schéma 2 : Mécanisme d'évaluation des réserves optimales 1ère Étape : Identification du régime de change Contrôle des ratios (ratio réserves/dette extérieure et réserves/importation) : réserves adéquates 2ème Étape (Condition des ratios) : Identification des coûts Problème de niveau optimal inexistant Coût Coût par défaut et coût d'opportunité 3ème Étape :
Source : l'auteur II-2-2-3 Détention optimale de réserves : le modèle Le modèle utilisé est basé sur le modèle de Ben-Bassat et Gottlieb (1992). Le coût de détention des réserves est : (8) Où EC est le coût de détention des réserves ; : La probabilité par défaut, ou probabilité d'avoir une crise25(*) ; : Le coût associé à l'approvisionnement des réserves, : Le coût associé à l'accumulation des réserves ou coût d'opportunité. Le coût d'opportunité est le produit entre la différence des taux d'intérêt externe et interne et le niveau des réserves internationales. = r*R (avec R les réserves internationales). r est la différence entre le taux de rentabilité externe des réserves et le taux d'intérêt interne servi sur les réserves ; c'est la différence entre les taux d'intérêt externe et interne. Dans le cas de la CEMAC, le taux de rentabilité externe correspondant au taux d'intérêt de facilité européen de prêt marginale (TFPP) et le taux de stérilisation des réserves26(*) ou taux servi par la BEAC sur les appels d'offre négatifs (TIAO) des banques éligibles au marché monétaire. Le coût associé à l'approvisionnement est la volatilité du revenu national de la Thaïlande. Dans son modèle, Siripim Vimolchalao le définit comme étant le résidu de la régression du revenu nationale avec sa tendance. Le problème consiste donc à minimiser le coût de détention des réserves. La relation (8) donne : équivaut à (9) Les conditions du premier ordre de la relation (9) donne : et Ce qui implique que : (10) et (11) soit (12) (car 0) (11) et (12) donne : (13) (13) est l'équation de base dans l'évaluation du niveau optimum des réserves internationales ; c'est le modèle de Vimolchalao. L'estimation du niveau optimum va donc consister à estimer simultanément, et R à partir de (13) après avoir estimer les deux variables précédentes. Le schéma ci-dessus résume le procédé de l'optimisation des réserves avec le modèle de Vimolchalao. Schéma 3: Principe d'optimisation des réserves internationales Coût associé à l'approvisionnement des réserves Source : Siripim Vimolchalao, 2002 * 25 La probabilité par défaut est obtenue à l'aide d'un modèle logit de l'indicateur de crise sur les variables macroéconomiques. Mohamed BEN ABDALLAH dans son ouvrage intitulée Analyse empirique des déterminants macro-économiques des crises de balance des paiements a proposé un modèle de l'évaluation de cette probabilité. * 26 Corinne DELECHAT |
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