7-4/ Le calcium
Les résultats des teneurs foliaires pour les trois
variétés sont représentés dans le tableau n°
30 et les figures n° 33 et 34.
Nous remarquons que la variété
Louzi a la teneur foliaire en calcium la plus
élevée avec 2,07 % de M.S et Bulida a la teneur
la plus faible avec 1,93 % de M.S.
Selon les normes de LEECE et al. (1975) in
(LICHOU et AUDUBERT, 1989), et celles de la R.A.C. (1976) in
(BERTSCHINGER et al., 2003), les résultats obtenus
montrent des niveaux normaux en cet élément. Ces teneurs
reflètent donc la richesse du sol en cet élément.
En Algérie, les déficiences en calcium n'ont
jamais été signalées, car les sols contiennent
généralement des quantités suffisantes pour satisfaire les
besoins des plantes (KHELIL, 1989). Les analyses de notre sol
mettent en évidence une richesse du sol en sels de calcium
(CaCO3 et CaSO4) qui
sont des pourvoyeurs en Ca.
Figure n°33 : Appréciation des teneurs
foliaires en calcium par rapport aux normes de LEECE et al., (1975) in
(LICHOU et AUDUBERT, 1989).
Figure n°34 : Appréciation des teneurs
foliaires en calcium par rapport aux normes de la R.A.C. (1976) in
(BERTSCHINGER et al., 2003).
7-5/ Le magnésium
Les résultats des teneurs foliaires pour les trois
variétés sont représentés dans le tableau n°
30 et les figures n° 35 et 36.
Figure n° 35 : Appréciation des teneurs
foliaires en magnésium par rapport aux normes de LEECE et al.,
(1975) in (LICHOU et AUDUBERT, 1989).
Figure n° 36 : Appréciation des teneurs
foliaires en magnésium par rapport aux normes de La R.A.C. (1976) in
(BERTSCHINGER et al., 2003).
Les variétés Bulida et
Luizet présentent le même niveau en
magnésium foliaire qui atteint 0,5 % de la M.S,
Louzi présente les teneurs foliaires les plus
élevées.
Les valeurs obtenues comparées aux normes de
LEECE et al., (1975) in (LICHOU et AUDUBERT, 1989), indiquent
des niveaux normaux pour les trois variétés.
Si par contre, nous comparons les résultats aux normes
de la R.A.C. (1976) in (BERTSCHINGER et al., 2003), nous
notons que Bulida et Luizet ont des teneurs
foliaires élevées en magnésium, alors que Louzi
a une teneur très élevée.
Si nous nous référons aux résultats de
l'analyse du sol, le magnésium échangeable (MgO) présente
lui aussi des niveaux élevés. Nous pensons donc que le Mg du sol
s'est répercuté positivement sur les niveaux foliaires en cet
élément.
7-6/ Etude de quelques interactions entre
éléments foliaires
RYSER (1982) et DETOMASI et SCHWARZ
(1995), proposent, en plus de l'interprétation des analyses
foliaires par éléments, de tenir compte également des
interactions existantes entre ces même éléments pour une
meilleure appréciation de l'état nutritionnel de la plante.
Ces interactions sont très susceptibles aux variations
et doivent faire l'objet de corrections annuelles en tenant compte des
conditions locales et des facteurs influençant la composition
minérale de la feuille en particulier le climat de l'année.
Les normes proposées par RYSER (1982),
s'appliquent aux rosacées fruitières des zones
tempérées (rosacées à noyau et à
pépins) (tableau n° 31).
Tableau n° 31 : Normes pour interactions entre
éléments.
Niveau
Rapport
|
Très faible
|
Faible
|
Bon
|
Elevé
|
Très élevé
|
N + P + K
|
2.58-3.17
|
3.18-3.77
|
3.78-4.38
|
4.39-4.98
|
4.99-5.58
|
K + Ca + Mg
|
2.02-2.47
|
2.48-2.93
|
2.94-3.40
|
3.41-3.86
|
3.87-4.32
|
(N + P) / K
|
0.91-1.10
|
1.11-1.30
|
1.31-1.51
|
1.52-1.71
|
1.72-1.91
|
(RYSER, 1982).
Les résultats des interactions entre
éléments pour l'ensemble des trois variétés
étudiées sont représentés dans le tableau n°
32.
Tableau n° 32 : Résultats des interactions
entre éléments pour les trois variétés.
Rapports
|
V1 Bulida
|
V2 Louzi
|
V3 Luizet
|
N + P + K
|
5,16
|
4,97
|
5,25
|
K + Ca + Mg
|
4,78
|
5,22
|
5,29
|
(N + P) / K
|
1,20
|
1,11
|
0,92
|
7-6-1/ N + P + K et K + Ca +
Mg
Ces deux sommes facilitent l'appréciation de la
fertilité de la culture, une culture sur sol riche ou
fortement fertilisé aura des sommes beaucoup plus
importantes qu'une culture sur sol pauvre (RYSER, 1982). De
plus ces sommes permettent de calculer une répartition des
éléments en fonction de leur somme respective.
Les somme N +P + K et K + Ca +
Mg au niveau des trois variétés étudiées
sont représentées dans le tableau n° 32 et les figures
n° 37 et 38.
Figure n° 37 : Appréciation du rapport N +
P + K par rapport aux normes de (RYSER, 1982).
Figure n° 38 : Appréciation du rapport K +
Ca + Mg par rapport aux normes de (RYSER, 1982).
Les résultats obtenus pour les deux sommes N + P + K et
K + Ca + Mg sont variables et se situent à des niveaux
élevés à très élevés par rapport
à la norme proposée par (RYSER, 1982), nous
rappelons que les valeurs individuelles pour les cinq éléments se
situent à des niveaux faible pour P à normal pour N, K et Ca et
élevé selon les normes de la (R.A.C., 1979) in
(BERTSCHINGER et al., 2003) pour Mg.
D'après (RYSER, 1982), cette situation
de niveaux élevée à très élevée pour
les deux sommes considérées témoignent d'une forte
fertilisation de la parcelle étudiée.
Ø Triangle N - P - K
Selon RYSER (1982), le calcul de la
proportion de chacun des éléments N, P et K par rapport à
la somme N+P+K permet l'expression graphique des résultats dans un
triangle.
Les rapports suivant N.100 / N+P+K, P.100 / N+P+K et K.100 /
N+P+K (tableau n°33) positionnent la parcelle au niveau du triangle N-P-K.
La parcelle se situe soit au dessus de la référence ce qui
suppose un excès d'azote ou une carence en potassium ou alors la
parcelle se situe en dessous ou au même niveau que la
référence ce qui n'indique ni carence en K ni excès en
N.
Les rapports déterminés et portés sur le
triangle N-P-K (figure n° 39) montre que la parcelle se situe au niveau de
la référence pour la variété Bulida et Luizet et en
dessous de la référence pour Louzi, ce qui n'indique donc ni
carence en potassium ni excès en azote selon (RYSER,
1982).
Tableau n° 33 : Calcul de la proportion des
éléments N, P et K par rapport à leur somme.
Variété
rapport
|
Bulida
|
Louzi
|
Luizet
|
N.100 / N+P+K
|
53,49
|
51,51
|
46,67
|
P.100 / N+P+K
|
0,97
|
1,21
|
1,14
|
K.100 / N+P+K
|
45,54
|
47,28
|
52,19
|
Figure n° 39 : Présentation graphique de la
relation entre N, P et K selon (RYSER, 1982).
7-6-2/ (N + P) / K
Ce rapport nous informe sur le risque de carence en bore
lorsqu'il est élevé ou très élevé. Le
tableau n° 32 et la figure n°40 montre que la variété
Luizet présente un rapport très faible et que
Bulida et Louzi présentent des
rapports faibles, ce que nous amène a dire que les trois
variétés ne présentent aucun risque de carence en
bore.
Figure n° 40: Appréciation du rapport (N+P) / K par
rapport aux normes de RYSER (1982).
Conclusion
A la lumière des résultats foliaires obtenus et
de leurs interprétations, nous pouvons conclure que la nutrition
azotée est au niveau normal pour les trois variétés. Ceci
est d'ailleurs confirmé par l'analyse du sol qui révèle
une teneur élevée en azote total.
La migration lente du phosphore et sa concentration dans
l'horizon du surface, la présence du gypse et du calcaire et la
réaction alcaline du sol privent les racines de l'abricotier de tirer
profit du phosphore, la nutrition en cet élément se
révèle inférieure à l'optimum, malgré
l'absence de symptômes caractéristiques du manque en cet
élément lors du prélèvement.
Les trois variétés présentent une
alimentation potassique satisfaisante, les teneurs élevées du sol
en cet élément l'expliquent clairement. En effet la texture
sableuse facilite l'assimilation de cet élément et les apports
sous forme d'engrais s'avère suffisante à couvrir les besoins des
arbres, mais il faut toujours prendre précaution vis a vis de
l'abondance des eaux d'irrigation qui peuvent entraîner des pertes
considérable en cet élément.
Les teneurs foliaires en calcium et en magnésium sont
normales chez les trois variétés.
Le niveau de la fertilité de la parcelle indiqué
par les sommes N + P + K et K + Ca + Mg s'avère bon à
élevé, cette fertilité est le résultat d'apports
d'engrais.
Les rapports entre éléments ne nous donnent pas
de renseignements clairs sur l'alimentation des arbres (interactions ioniques :
antagonisme ou synergisme). Certains auteurs insistent sur des analyses
répétées, sur plusieurs années avec des corrections
annuelles sur ces mêmes rapports afin de mettre en évidence les
risques de carences et les corrections possibles.
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