6-2-3/ Le phosphore assimilable
C'est l'ensemble des ions en solution et adsorbés qui
constitue l'acide phosphorique assimilable (SOLTNER, 2000).
L'interprétation des teneurs du sol en
P2O5 (Tableau n° 28) dépendent de la
méthode d'extraction utilisée (GAGNARD et al.,
1988). Dans notre cas, nous avons utilisé la méthode
(JORET- HEBERT) puisque le sol étudié est
modérément calcaire.
Tableau n° 28 : normes d'interprétation du
Phosphore assimilable.
Sols calcaires avec teneur en argiles inférieur à
120%o
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Classement
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Très Faible
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Faible
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Moyenne
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Fort
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Très fort
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P2O5 assimilable
(%o) (JORET
HEBERT)
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>0,05
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0,06- 0,09
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0,10- 0,15
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0,16- 0,20
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> 0,20
|
Les tableaux n° 26 et 28 montrent que le sol d'une
façon globale présente des teneurs en acide phosphorique
assimilable fortes à très fortes au niveau des premières
couches (00-20 cm et 20-40 cm), alors qu'en profondeur à partir de 40
cm, le niveau en cet élément reste moyen.
Si l'on considère les normes établies par
(CALVET et VILLEMIN, 1986), les figures n° 21 et 22
montrent que le sol a des teneurs en phosphore assimilable comme suit :
En fonction des argiles
Bassins et Interlignes des arbres
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00-20 et 20-40 cm
|
niveau élevé
|
40-60 et 60-80 cm
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Niveau satisfaisant
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En fonction de la CEC
Bassins des arbres
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00-20 et 20-40 cm
|
niveau élevé
|
40-60 et 60-80 cm
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Niveau un peu faible
|
|
|
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Interlignes des arbres
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00-20, 20-40 et 40-60 cm
|
Niveau un peu faible
|
60-80 cm
|
Niveau faible
|
Ces appréciations nous amènent à
remarquer que le sol est bien entretenu en surface. La fumure du phosphore
apportée reste au niveau des couches superficielles loin des racines de
nutrition en profondeur.
D'après HUGUET (1978), quelque soit la
nature du sol, le phosphore est un élément très peu mobile
et migre en profondeur en très faible quantité.
MOUGHLI (2000), signale que les engrais
phosphatés apportés au sol libèrent le phosphore sous
forme de H2PO4- ou HPO42-,
selon le pH du sol. Les anions du phosphore qui n'entrent pas en contact
avec les racines ne seront plus absorbés et vont réagir avec des
cations tels que le calcium en sol basique et le fer et l'aluminium en sol
acide pour former des minéraux qui sont peu solubles et donc moins
disponibles pour les plantes, ces réactions sont à l'origine de
la très faible mobilité du phosphore dans le sol.
Donc, un faible enfouissement de la fumure phosphatée
s'avère inutile pour approvisionner en phosphore assimilable les arbres
productifs.
Avec cette mauvaise disponibilité du phosphore, il
peut y avoir un problème de malnutrition des arbres en cet
élément, ceci se confirmera lors de l'interprétation des
analyses de la plante.
Figure n° 21 : Appréciation du niveau de
P2O5 assimilable en fonction
de la teneur en argile (SOLTNER, 2000).
a : B 00 - 20 cm. e : I 00 - 20 cm.
b : B 20 - 40 cm. f : I 20 - 40 cm.
c : B 40 - 60 cm. g : I 40 - 60 cm.
d : B 60 - 80 cm. h : I 60 - 80 cm.
Figure n° 22 : Appréciation du niveau de
P2O5 assimilable en fonction
de la C.E.C (SOLTNER, 2000).
a : B 00 - 20 cm. e : I 00 - 20 cm.
b : B 20 - 40 cm. f : I 20 - 40 cm.
c : B 40 - 60 cm. g : I 40 - 60 cm.
d : B 60 - 80 cm. h : I 60 - 80 cm.
6-2-4/ Complexe adsorbant
6-2-4-1/ La garniture cationique
L'analyse des bases échangeables (tableau n° 26)
montre une forte fixation des ions Na+ sur le complexe adsorbant par
rapport aux autres cations. En effet pour que les méfaits de l'influence
de l'ion Na+ puissent se manifester, la concentration de la solution
du sol en cet élément doit dépasser la valeur de 70%
(DUCHAUFOUR, 1977).
Nous notons également une richesse en calcium
échangeable qui augmente au fur et a mesure de la profondeur. Ce taux
élevé en calcium peut engendrer des phénomènes de
blocage de plusieurs éléments surtout avec la faiblesse de la
matière organique.
Pour l'appréciation des niveaux en potassium et
magnésium échangeables, nous avons utilisé les normes
d'appréciation en fonction de la CEC et la teneur du sol en argiles
indiqués par (SOLTNER, 2000) et (CALVET et
VILLEMIN, 1986), ceci est confirmé également par
(MOREL, 1996).
6-2-4-2/ Le potassium échangeable (K2O)
Après transformation des résultats (passage de
méq/100 g à K2O %o), nous constatons que l'ensemble
des couches du sol étudié ont des niveaux élevés en
potassium échangeable, que ce soit en fonction de la CEC ou des argiles
(figure n° 23 et 24).
(CALVET et VILLEMIN, 1986), signalent que la
faiblesse des teneurs en argiles d'un sol assurera une meilleure alimentation
potassique des cultures.
6-2-4-3/ Le magnésium échangeable (MgO)
L'appréciation du niveau de magnésium
(après transformation des résultats) présente des niveaux
en général élevés (figure n° 25 et 26).
Les teneurs sont suffisantes pour le maintient d'une bonne
alimentation magnésienne des arbres.
6-2-4-4/ La capacité d'échange
cationique
Tableau n° 29 : Normes d'interprétation
pour la C.E.C (CALVET ET VELLEMIN, 1986)
CEC (meq / 100g du sol) DELMAS et DARTIGUE
(INRA-France)
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Très Faible
|
Faible
|
Moyenne
|
Elevée
|
Très élevée
|
< 5
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5 - 10
|
10 - 15
|
15 - 20
|
> 20
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La CEC présente la somme des cations
échangeables du complexe adsorbant (GAGNARD et al.,
1988), elle représente la réserve totale assimilable du
sol en ces éléments. Ce paramètre donne la
fertilité chimique du sol (CALVET et VILLEMIN,
1986).
En se référant aux normes
d'interprétations (tableau n° 29), nous remarquons que l'ensemble
des couches du sol des bassins présentent des valeurs de la C.E.C
élevées, celles de l'interligne sont très
élevées.
Cette différence de la somme des cations
échangeables entre les bassins des arbres et les interlignes est
probablement due à l'effet de l'irrigation localisée.
Figure n° 23 : Appréciation du niveau de
K2O échangeable en fonction
de la teneur en argile (SOLTNER, 2000).
Figure n° 24 : Appréciation du niveau de
K2O échangeable en fonction
de la CEC (SOLTNER, 2000).
a : B 00 - 20 cm. e : I 00 - 20 cm.
b : B 20 - 40 cm. f : I 20 - 40 cm.
c : B 40 - 60 cm. g : I 40 - 60 cm.
d : B 60 - 80 cm. h : I 60 - 80 cm.
Figure n°25 : Appréciation du niveau de MgO
échangeable en fonction de la teneur en argile (SOLTNER,
2000).
Figure n° 26 : Appréciation du niveau de
MgO échangeable en fonction de la CEC (SOLTNER, 2000).
a : B 00 - 20 cm. e : I 00 - 20 cm.
b : B 20 - 40 cm. f : I 20 - 40 cm.
c : B 40 - 60 cm. g : I 40 - 60 cm.
d : B 60 - 80 cm. h : I 60 - 80 cm.
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