Diagnostique alimentaire des arbres fruitiers
En arboriculture fruitière, les problèmes de
nutrition s'avèrent très difficiles à appréhender,
du fait de la pérennité des arbres et de leur constitution,
variété associée à un porte-greffe.
Le praticien, pour connaître les besoins nutritifs de
ses vergers et évaluer leur état nutritionnel dispose de
méthodes qualitative et quantitative. La première concerne
l'examen du profil cultural et l'identification de
symptômes de déficiences qui peuvent apparaître sur le
feuillage des arbres (diagnostic visuel). La seconde concerne
l'analyse du sol et du végétal,
elle concerne également l'installation d'essais de
fertilisation et l'estimation des exportations par la
plante des différents éléments minéraux
absorbés.
Ces méthodes aident le technicien à mieux
connaître le niveau nutritionnel de ses arbres afin d'atteindre un
objectif relatif à des rendements élevés et
réguliers.
Dans ce que suit, nous examinerons brièvement chacune
des méthodes d'appréciation nutritionnel : le diagnostic visuel,
les essais de fertilisation et l'estimation des exportations, l'examen du
profil cultural et enfin l'analyse du sol et du végétal.
3-1/ Le diagnostic visuel
La constatation d'une végétation anormale doit
attirer l'attention de l'arboriculteur, les chloroses, nécroses,
déformations d'organes et rabougrissement sont des
phénomènes faciles à observer (COUTANCEAU,
1962). Cette méthode rapide n'exige pas d'appareillage
particulier et permet de déterminer la nature de l'élément
qui manque à la plante dont l'insuffisance provoque des symptômes
reconnaissables de carence (figure n° 05) (THEVENET,
1990).
Néanmoins de nombreux facteurs sont susceptibles de
provoquer des symptômes qui ne doivent pas être confondus avec ceux
d'une carence tels que : excès d'eau, sécheresse,
toxicités, et attaques parasitaires.
Dans la majorité des cas de végétation
anormale, il ne faut donc attribuer à la symptomatologie qu'une valeur
indicative, laquelle doit être confirmée par des analyses foliaire
et de sol (Anonyme, 1987) in (BOUKHENOUFA,
1998) et (DELAS, 2000).
3-2/ Les essais de fertilisation
Les essais de fertilisation sur le terrain sont indispensables
pour déterminer les besoins en éléments nutritifs des
cultures en relation avec le rendement final obtenu. Dans ces essais, les
engrais sont appliqués à des doses connues
d'éléments nutritifs, les réponses de la culture sont
observées et leurs rendements mesurés (F.A.O.,
2003).
Ces essais constituent le meilleur moyen de déterminer
les exigences des cultures et des sols en éléments nutritifs, et
d'élaborer des conseils de fumure pour les agriculteurs. En
considérant le rendement obtenu, ils nous montreront le degré de
validité des recommandations faites, basées sur les analyses du
sol et de la plante. L'évaluation économique des résultats
rend plus aisée la compréhension par l'agriculteur des besoins en
engrais (F.A.O., 2003).
Cependant, ces essais présentent certains
inconvénients en tant que mode de diagnostic de l'alimentation
minérale.
Les résultats sont sujets à de fortes
fluctuations, aussi la réduction de l'erreur expérimentale
demande-t-elle l'établissement des plans spéciaux pour sa
réduction et son évaluation. Ces mêmes résultats ne
sont valables que pour la même saison d'expérimentation.
Les essais de plein champ demandent surtout de très
gros travaux et font engager des frais relativement importants pour chaque
essai (MALICORNET, 1953).
(LEPOIVRE, 2003).
Figure n°05 : Principaux symptômes de
carences chez les végétaux.
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