b. Tentatives de résolution du problème
de causalité
Concernant le sens de la causalité de la relation, si
les infrastructures publiques peuvent être productives, elles sont
financées par les contribuables via l'impôt, la dotation en
infrastructures va donc dépendre du revenu de ceux-ci et donc de la
production. Il y a alors un effet de simultanéité qu'il est
nécessaire de prendre en compte pour mesurer l'effet net du capital
public sur la productivité. La correction d'un tel biais de
simultanéité s'effectue classiquement en ayant recours à
des systèmes d'équations simultanées (Duffy-Deno et
Eberts, 1991 ; Tatom, 1993 ; Ford et Poret, 1991). Dans le cas des
États-Unis, l'introduction d'un double sens de causalité dans la
relation croissance - infrastructures publiques réduit largement, voire
annule totalement l'effet positif du capital public sur la
productivité
Dans une étude de l'OCDE Demetriades et Mamuneas (2000)
et, Esfahani et Ramirez (2002) ont abordé la question de la
causalité en introduisant un décalage entre les variables de
l'infrastructure publique et de la productivité. Dans ces études,
les investissements étaient comparés aux données sur la
productivité de plusieurs années en aval, ce qui laissait le
temps aux répercussions des investissements dans l'infrastructure de se
manifester dans les données sur la productivité et
réduisait ainsi les chances que les répercussions des
investissements dans l'infrastructure sur la croissance économique
soient pris pour les répercussions de ces derniers sur la
productivité. Les deux études réalisées au moyen de
cette technique ont révélé que l'infrastructure publique
avait une incidence mesurable sur la hausse de la productivité et sur
la croissance économique, mais cette incidence n'était pas aussi
importante que celle signalée par Ashauer (1989).
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