III- Présentation et analyse des
données
Le dépouillement de nos questionnaires ajouté
aux informations recueillies lors de nos différents entretiens avec les
élèves enquêtés, montrent que : 38 des
élèves interrogés sont du second cycle, privés et
publics compris, soit 63,33% de notre échantillon ; les
élèves des premiers cycles eux étant au nombre de 22
enquêtés soit 36,66%. Parmi les 38 élèves du second
cycle, seulement 03 ne vont pas sur Internet, alors que pour les
élèves du premier cycle, 05 n'y vont pas. Au total donc, 08
personnes interrogées ne vont pas du tout sur Internet soit seulement
13,33% de l'échantillon total. Tous pourtant connaissent Internet, ou en
en déjà entendu parler. 52 élèves fréquentes
de façon régulière sur Internet soit 86,66% des
interrogés. Ceci témoigne de l'importance des
CHAPITRE1 : De la dynamique sociale
créée par la navigation sur Internet.
Plusieurs raisons emmènent les élèves
à fréquenter Internet. La communication ou plutôt la
correspondance entre amis, proches, parents et même des internautes
inconnus, reste dominant en parlant des raisons pour lesquelles les
élèves se retrouvent derrière un ordinateur
connecté à Internet. De notre enquête en effet, il ressort
que 50 élèves, soit 83,33% des enquêtés, vont sur
Internet pour la correspondance ; pour envoyer ou consulter leurs mails.
Parmi eux, 48 élèves, 80% des enquêtés,
considèrent que Internet améliore considérablement leurs
relations avec des amis ou autres, en ce sens qu'il leur permet de prendre ou
de donner de leurs nouvelles à des personnes que la distance
éloigne d'eux. Seulement 6,66% des enquêtés, 04
élèves, ne voit pas Internet comme une priorité par
rapport aux autres moyens de communications que sont entre autres le
téléphone, le fax et le courrier postale. Pour la majorité
des élèves, Internet présente un avantage certain dans la
correspondance. Ceci parce qu'il offre plusieurs options : la messagerie
instantanée, la vidéo conférence, etc. La vidéo
conférence en particulier constitue le faible de ces
élèves, car il permet de voir et d'entendre celui avec qui on
parle. Le courrier électronique lui aussi présente
intérêt unique. Tous les élèves l'utilisent
d'ailleurs à chaque connexion. La fréquentation de l'Internet
n'est donc plus à démontrer, surtout le rôle qu'il joue
dans les relations sociales.
Dans son ouvrage : « Le pouce et la
souris, enquête sur la culture numérique des
ados », Pascal LARDELLIER fait cette pertinente remarque, `' Si
les adultes entretiennent avec elles un rapport essentiellement fonctionnel, il
n'en va de même des adolescents''. Il poursuit en ces termes, les jeunes
sont en train d'inventer une nouvelle culture numérique, dont les codes
leur sont spécifiques. Derrière leurs écrans et
grâce à leurs claviers magiques, ils se jouent des
identités, des savoirs, de l'orthographe et des autres. La jungle
technologique est devenu leur terrain de jeu favori. Les jeunes y passent un
temps infini, ce qui inquiète les parents et interroge la
société. Cet aspect de l'Internet dans le jeu d'identité
et de la personnalité est centralisée dans le `'chat'',
dérivant du verbe familier `'Tchatcher'' qui veut dire « faire
la cour », « draguer », ou encore séduire.
Tous nos enquêtés avouent s'y être déjà
essayé au moins une fois ; 95% d'entre eux avouent se connecter sur
le chat toutes les fois qu'ils vont sur Internet. Le `'chat'' est en fait un
canal de discussion offert par de nombreux sites (drague.net, tchatche.com,
etc.). Il met en contact des internautes connectés de tous les coins du
globe. C'est un moyen efficace pour faire de nouvelles connaissances et aussi
élargir son champ d'amis. Même si 86% de nos enquêtés
assurent compter parmi leurs amis un qui vient de Internet, et malgré
le rôle majeur que joue Internet dans les relations sociales qu'il
renforce, une certaine inquiétude devrait néanmoins subsister.
Serge POUTS-LAJUS dans « L'école à l'heure
d'Internet », affirme que les jeunes ont
« investi des machines à communiquer avec un tel engouement
que cela modifie leur être social, et aussi leur psychologie ».
L'Internet a en effet de plus en plus d'influence sur les jeunes qu'il en
modifie leur personnalité. En effet à travers le chat, les jeunes
se forgent une nouvelle personnalité, une fausse, se piégeant
entre eux. RIGAUT Philippe, dans « Au-delà du
virtuel : exploration sociologique de la cyberculture »
parle d'une `'cyberconvivialité'' cette forme de relation entre
internautes, et qui libère d'après lui des conventions de la
sociabilité réelle, et leur permet ainsi de devenir autre. Il se
pose ainsi un problème quant au rôle de Internet dans les
relations sociales. En effet n'est-ce pas un risque considérable
création de nouvelles personnalités qu'offre Internet et qui
libère le jeune de la sociabilité réelle ? Il est a
craindre que le jeune à la longue ne devienne dépendant du net et
incapable de s'affirmer en dehors de l'Internet, dans la société.
La création d'une personnalité virtuelle comme le souligne
Rigaut Philippe au quatrième chapitre du même ouvrage,
inquiète de par ses représentations et son contexte : le
virtuel est aujourd'hui dans le monde de l'information et peut être
dangereux, utilisé par exemple comme falsification du réel. Les
jeunes n'hésitent pas à intégrer ces images virtuelles
dans le quotidien, et donc se confrontent à une réalité
qu'ils perdent de vue. Ce pose alors le problème d'un internaute qui
deviendrait incapable de relations en dehors du web, problème
soulevé par Rigaut Philippe, et qui inquiète même les
partisans de la cyberculture.
Internet en matière de relations sociales dans le
`'cyberespace'' non seulement offre un nouvelle dynamique sociale, mais en
même temps en raison des différentes possibilités qu'il
offre, peut constituer également un frein à cette dynamique, en
enfermant le jeune dans un isolement pathologique.
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