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La capitalisation du Groupement d'Intérêt Economique de l'OHADA par la REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

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par Ursil LELO - DI - MAKUNGU
Université de Kisangani - UNIKIS - Licence 2006
  

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CONCLUSION ET SUGGESTION

Nous voici au terme de notre étude qui a porté sur « la capitalisation par la République Démocratique du Congo (RDC) de la forme du Groupement d'Intérêt Economique (GIE) de l'Organisation pour l'Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires (OHADA) perspective de la régionalisation du droit des affaires »

Parmi les acteurs de la mondialisation de l'économie qui est en train de modifier le monde des affaires, les plus essentiels sont les entreprises. Que les entreprises africaines avec de faibles capitaux et une technologie obsolète se mesurent sur les marchés étrangers ou qu'elles le fassent localement face à des firmes étrangères très puissantes, la plupart d'entre elles doivent aujourd'hui affronter une concurrence accrue et, beaucoup plus qu'auparavant, avec les sociétés multinationales regorgeant de grands capitaux et une technologie de pointe qui leur permettent de bien contrôler le continent africain.

Notre préoccupation majeure était de savoir dans ce contexte de la mondialisation de l'économie et de la régionalisation du droit, quel serait l'impact de la forme du Groupement d'intérêt Economique (G.I.E) de l'O.H.A.D.A s'il était adopté par la R.D.C en matière des sociétés commerciales en général et les commerçants congolais en particulier ?

Nous sommes partis d'hypothèses selon les quelles l'adoption de la forme de société commerciale du type Groupement d'Intérêt Economique (G.I.E) de l'O.H.A.D.A serait un remède approprié à la compétitivité de nos sociétés commerciales, cela est d'autant plus vrai que le G.I.E a pour but d'une part de mettre en oeuvre pour une durée déterminée tous les moyens propres à faciliter ou à développer l'activité économique de ses membres, à améliorer ou à accroître les résultats de celle-ci, d'autre part de permettre à nos sociétés commerciales de mettre fin à la solitude considérée comme moyen de disparition du fait de leur dimension réduite , avec un moyen financier dérisoire et une technologie anachronique développant ainsi leur compétitivité dans le contexte d'une économie mondialisée, de tirer partie des nouveaux marchés et ressources tout en affrontant une concurrence mondiale intense et croissante.

Pour atteindre l'explication nous avons fait recours à la méthode juridique combinée de l'approche analytique.

La méthode juridique nous a permis de faire une étude objective des textes juridiques en matières des sociétés commerciales en R.D.C et de dégager les écarts existants entre les prescrits juridiques et la réalité sur terrain.

L'approche analytique nous a plus aidé à examiner les causes à la base de ces écarts et à proposer les pistes de solutions en vue de mettre un terme à cette situation de solitude juridique.

Ces méthode et approche ont été soutenues par diverses techniques scientifiques de la recherche en vue de collecter les informations utiles à notre étude.

Ainsi la technique documentaire nous a permis de consulter différents ouvrages, articles, revues, mémoires, monographies, journaux et textes juridiques en rapport avec notre objet d'étude.

La technique d'observation directe désengagée nous a permis de descendre sur terrain enfin de palper les réalités des sociétés commerciales entant que vaincu quotidien enfin d'avoir une idée claire et précise sur le phénomène étudié.

Après analyse, nous avons abouti au résultats que voici :

Ø La législation congolaise en matière des sociétés commerciales ignore la forme du Groupement d'Intérêt Economique, mais la pratique congolaise des affaires n'est pas restée lacunaire en la matière. Face à une concurrence accrue, les commerçants ont senti la nécessité de se regrouper pour la réalisation de leurs activités. Cela est d'autant plus vrai que de la capitale jusqu'à arrière province, les commerçants se réunissent en association. Fort est de constater que ces différentes associations commerciales sont régies par le droit commun, à l'instar de la loi n°004 - 2001 du 20 Juillet 2001 portant dispositions générales applicables aux associations sans but lucratif (ASBL et aux établissements d'utilité publique, ce qui explique le caractère informel de ces différentes associations commerciales. Cette loi dans son article premier définit l'association sans but lucratif comme celle qui ne se livre pas à des opérations industrielles ou commerciales, si ce n'est à titre accessoire, et qui ne recherche pas à procurer à ses membres un gain matériel. La pratique d'associations commerciales congolaises est en violation flagrante, car l'objectif principal des ses différentes associations est d'abord de procurer les lucres, ce qui serait incompatible avec l'esprit des ASBL.

Ø Nous avons également constaté la faillite des sociétés commerciales en République Démocratique du Congo ne s'explique toujours pas nécessairement aux difficultés managériales , les données extra juridiques peuvent être à la base. En effet l'environnement économique difficile dans le quel les entreprises se meuvent depuis les années 80 en Afrique tout comme en RDC (concurrence internationale acharnée, concurrence nationale accrue, contrôle des prix, inflation , évolution technologique , limitation des marchés , absence de crédits , intervention des pouvoirs publics ... ) a malheureusement accéléré le nombre de « faillites » et aggravé les tensions psychologiques , sociales et commerciales et par ricochet a entraîne la désertification économique des entreprises congolaises dont le nombre ne fait que diminue au lieu d'augmenter avec comme corollaire l'accroissement de la pauvreté.

Ø Crise, agressivité commerciale, contraintes fiscales et sociales, outil technologique anachronique, faibles capitaux, contrôle du marché par les sociétés multinationales et le repli de soi que ne s'inscrit pas le développement d'une société commerciale ou l'avenir d'un commerçant, mais bien au contraire dans une recherche constante de l'amélioration de ses performances dans les domaines technique, commerciale, financier et humain. Cet objectif ne peut être réalisé que dans un climat empreint d'ouverture, de dynamisme et, somme toute, d'optimisme.

Ø Il est certes vrai que la mondialisation a apporté un certain nombre de nouveaux défis, d'opportunités et de menaces pour les entreprises privées surtout africaines, à la fois domestiques et étrangères, opérant en Afrique. Si les entreprises doivent répondre aux changements mondiaux du marché et aux nouveaux concurrents (tels que la Chine et l'Inde) , l'environnement des affaires en Afrique tout comme en RDC sont également influencées par des facteurs internationaux qui doivent être correctement compris .

Recommandations :

Les pays membres de l'OHADA seront, c'est indéniable, plus compétitifs que les autres en matière de progrès économique grâce à la démarche d'intégration régionale.

Vouloir une autre voie, c'est simplement aller à contre - courant des réalités économiques et prendre le risque d'un repli identitaire qui s'accommode mal des exigences du libéralisme économique, seul cadre d'exercice possible. Ce mouvement d'intégration sera multiforme et se traduira dans toutes les thématiques qui touchent le développement et les activités humaines, la forme du Groupement d'Intérêt Economique de l'OHADA, l'opportunité de la fusion entre les différentes sociétés commerciales des Etats membres, la possibilité de l'appel public à l'épargne dans les pays de la zone OHADA, sont là pour témoigner de cette dynamique. De toute façon, les acteurs majeurs du marché africain, voire d'autres investisseurs institutionnels, n'iront pas « s'aventurer » dans des expérimentations juridiques incertaines, maintenant qu'ils ont vu la mise en oeuvre positive de la de l'OHADA et qu'ils ont payé le prix fort pour l'assainissement d'un marché aujourd'hui attractif, même s'il reste à réaliser des progrès pour parfaire des traités, par nature toujours perfectibles.

Quoiqu'il en soit, l'intégration régionale en Afrique est la seule vraie réponse au défi de la mondialisation. Parmi les domaines à caractère prioritaire figurent :

- L'adhésion de la RDC à l'OHADA, qui nous permettra de capitaliser avec succès la forme du GIE de l'OHADA qui est une véritable réplique légale pour permettre à nos sociétés de survivre dans cette économie mondialisée, et d'éviter la solitude qui constitue le facteur de leur disparition, mais également permettra à la RDC de formaliser le secteur de l'économie informelle des associations commerciales.

- Le législateur congolais doit éviter l'uniformisation, qui sera un véritable plagiât ( comme il le faisait avec les lois belges et françaises) qui ne va pas s'accommoder au exigences de la mondialisation, ni s'adapter aux exigences de l'environnement tant national que régional , du fait que notre économie est obligée de s'interconnecter avec les autres pays africains, car pour réaliser la croissance, tout pays gagnerait en s'appuyant sur des zones de développement formant un ensemble suffisamment riche en ressource et en population pour alimenter une économie moderne et distribuer des effets d'entraînement.

- l'Etat Congolais doit également procéder au reformes de la réglementation de la concurrence.

- La promotion d'un Etat de droit

- L'amélioration des politiques fiscales et des systèmes d'administration qui peuvent constituer un obstacle à la compétitivité des nos entreprises.

- La promotion des réformes de l'environnement des affaires traitant de questions relatives à des secteurs économiques spécifiques et de l'économie informelle de plus en plus foisonnante .

Cet objectif ne peut être réalisé que dans un climat empreint d'ouverture, de dynamisme et, somme toute, d'optimisme.

Etant arrivé au terme de notre étude, nous reconnaissons que la tâche n'a pas été facile. Il serait donc insensé d'affirmer que nous avions vidé tous les aspects de problèmes liés à notre étude. Nous venons ainsi de tracer don un sentier, au mieux une piste des recherches, d'autres cherches peuvent par exemple étudier la capitalisation par la RDC de la forme de la Société en Participation (SP) du droit OHADA ...

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