Les étapes de gestion du risque de change
Étape 1 : Détermination du
degré d'exposition en identifiant le risque
Cette étape consiste à identifier tous les
secteurs dans lesquels se manifeste le risque de change au sein de
l'entreprise. On peut citer entre autres :
- Les ventes et les stocks : sont les
postes les plus sensibles au risque de change surtout lorsque l'entreprise est
exclusivement importatrice ou exportatrice ;
- Biens d'équipements : leur
valeur peut considérablement augmenter en cas de fluctuation
défavorable avant la date de livraison ;
- Approvisionnements et service : en cas
de sous-traitance en dehors de sa zone monétaire et des services
d'exploitation (frais de déplacement, télécommunication et
honoraire) ;
- Frais de financement et de
crédit-bail : les crédits dont les
intérêts sont payables en devises sont rares, par contre, il peut
arriver qu'un investisseur étranger finance un bien d'équipement
sous forme de crédit-bail ;
- La paie : les entreprises, dont les
succursales de vente ou de service se situent à l'étranger,
rémunèrent leurs employés en devises ainsi que les
paiements des ventes sur catalogues ;
- Paiement des actionnaires : c'est le
cas des entreprises étrangères cotées en bourse aux
États-Unis, au CAC 40 ou le NASDAQ dont les actionnaires
étrangers exigent d'être payés en leur monnaie
nationale ;
- Les cessions entre sociétés
affilées : en cas de cessions (vente ou achat) entre
sociétés filières installées dans des zones
monétaires différentes, elles sont toutes exposées au
risque de change qui se trouve influer par la politique étatique
(exemple : États-Unis, Canada) qui tient les entreprises
responsables de leur politique de cession.
Étape 2 : Qualification du risque
de change de fluctuation des taux de change
Après avoir décelé la source du risque de
change, il faut quantifier son ampleur. Pour cela, l'entreprise devra se poser
certaines questions : quels sont les pertes ou gains éventuels si
la devise varie de quelques cents les mois prochains ? Que
représenteraient ces pertes ou gains en pourcentage du chiffre d'affaire
et pourcentage de la marge de profit ?
Ensuite l'étude s'affinera à travers l'ampleur
des pertes de change et l'entreprise devra se pencher sur la possibilité
d'une facturation au client par le biais d'une hausse de prix tout en
anticipant la position concurrentielle et compenser par ailleurs les pertes
(protéger la marge de profit par une diminution des frais
d'exploitation). C'est d'ailleurs le cas le plus fréquent en Afrique.
Étape 3 : Détermination des
objectifs en matière de risque de change
Elle constitue l'aboutissement des deux
précédentes étapes. En effet, c'est la phase de
détermination de la place que doivent prendre les opérations de
change dans la stratégie globale de l'entreprise. C'est aussi le moment
de décider du choix de la couverture à adopter. L'atteinte des
objectifs dépend, en définitive et quelque soit le secteur
d'activité, des facteurs tels que :
- L'ampleur du risque de l'entreprise ;
- La ou les monnaie(s) de commercialisation ;
- Le choix du secteur d'activités ;
- La conception des affaires et du risque ;
- La connaissance et l'expérience des marchés et
des instruments financiers ;
- Le degré de contrôle sur la gestion
financière de l'entreprise.
Toutes ces investigations devront être
intégrées dans le document de plan d'affaires de l'entreprise.
Étape 4 : Mise en oeuvre du plan de
gestion du risque de change
Le plan d'affaire, une fois établi, fera l'objet
d'attention particulière des spécialistes pour un meilleur choix
des instruments de gestion des risques de change.
Mais il faut choisir au préalable les produits qui
correspondent le mieux aux besoins de l'entreprise. C'est alors que le
spécialiste des gestions de risque de change (cas de la Banque Royale
pour les canadiens, organisme que nous n'avons pas en Afrique) aidera à
déployer la stratégie de l'entreprise en adaptant et en concevant
les instruments qui procurent un maximum d'avantages.
Étape 5 : Assurance d'un suivi et
vérification de l'efficacité de la stratégie mise en
oeuvre
Une stratégie de la gestion de risque de change n'est
utile que si elle atteint sa cible. L'entreprise devra suivre le rendement de
chaque instrument de couverture et faire des comparaisons avec ceux qui n'ont
pas été retenus afin d'effectuer des réajustements
nécessaires. En outre, l'entreprise disposera d'une masse d'informations
qui dira si la stratégie fonctionne et le cas échéant,
indiquera ce que celle-ci épargne.
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