L'accès aux loisirs des personnes surendettées remboursant un plan conventionnel de redressement( Télécharger le fichier original )par Tony Follin - diplôme d'état de conseiller en économie sociale et familiale 2007 |
4/ La place des loisirs et des vacances dans la société française4.1/ DéfinitionsLe « loisir » peut être considérer comme le temps pendant lequel on n'est astreint à aucune tâche. Le loisir regroupe également les activités diverses (sportives, culturelles, etc.) auxquelles on se livre pendant les moments de liberté. La notion de « vacances » recouvre l'utilisation de deux termes : les congés et le tourisme. Les congés désignent les séquences libérées des occupations normales de travail. Le tourisme est défini par l'INSEE par la phrase suivante : « Doit être considéré comme touriste toute personne en déplacement hors de sa résidence principale pour une durée d'au moins vingt quatre heures et inférieure à quatre mois, et pour l'un des motifs suivants : agrément, santé, missions, voyage d'affaires, voyage scolaire ». 4.2/ Démocratisation des loisirs et des vacancesAu XIXème siècle, sur le modèle britannique, des cures thermales sont apparues et développées en France. Fréquentées à cette période par les familles aristocratiques, les cures à vocation médicale, ont invité ces clients à se distraire par les plaisirs de la promenade, les jeux de hasard autorisés au casino... . Progressivement, la villégiature balnéaire a abandonné ses traditions médicales et aristocratiques pour porter de plus en plus le signe de l'aisance bourgeoise. C'est en 1936, sous le gouvernement de Léon Blum, que les congés payés, de douze jours ouvrables, ont été octroyés aux ouvriers et employés. Les lois sur les congés payés annuels et la réduction de la semaine à quarante heures ont entraîné le basculement irréversible des loisirs de la vie privée dans l'ordre public. Cependant, en l'absence d'une culture de loisirs, le nombre de départs réels en vacances des Français, en août 1936, a dépassé à peine celui des années précédentes. La majorité des salariés n'est pas parvenue à occuper et à penser le temps hors du travail. Les syndicats et les associations se sont mobilisés pour organiser les congés des ouvriers et pour les mettre à la portée de leurs budgets. Créés le 22 février 1945, les comités d'entreprise (CE) ont joué un rôle déterminant dans l'histoire des loisirs. Durant ces années de forte expansion, de nombreuses associations, de la loi 1901, ont proposé à leurs adhérents des loisirs économiques conçus en concertation avec les CE, les CAF ou les municipalités. Ce tourisme social a familiarisé avec les loisirs des salariés qui jusqu'ici en étaient privés. Ces associations ont opposé idéologiquement leur mission de service public à la loi du profit des agences commerciales. Durant les « Trente glorieuses », les Français ont découvert les loisirs de la consommation et les vacances sont entrées dans les cycles de la mode. Les ouvriers ayant préféré, dans un premier temps, dépenser dans l'aménagement de leur logement, leur besoin de partir ne s'est ressenti qu'après 1960. En 1974, près de 50% des Français partaient en vacances d'où un mouvement qualifié de masse. Aujourd'hui, le temps libre quotidien est en moyenne proche de sept heures37(*), soit une durée équivalente à celle du travail. L'effet de la réduction du temps de travail à 35 heures hebdomadaires sur le temps de loisir est très important pour les actifs. * 37 MERMET G. : Francoscopie, Pour comprendre les Français 2005, Paris, édition Larousse, 2004 |
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