II/ Diagnostic établit par le conseiller en
économie sociale et familiale
Généralement, les personnes surendettées
rencontrent le conseiller en économie sociale et familiale en dernier
ressort, lorsqu'elles ont utilisé toutes les solutions existantes
(rachat de prêt, multiplication de crédit à la consommation
pour recouvrir un découvert bancaire ou pour assurer le paiement des
mensualités d'autres crédits...). Ainsi leur capacité
financière est souvent faible, voire inexistante.
Lors des premiers contacts, elles sont souvent
épuisées psychologiquement et ne sont plus en mesure d'effectuer
leurs démarches. Elles sont soumises aux pressions quotidiennes des
sociétés de recouvrement de crédit et des huissiers, ce
qui accroît leur anxiété. A ce stade, l'accompagnement par
le conseiller en économie sociale et familiale s'avère
indispensable.
La première demande revêt un caractère
d'urgence (saisies bancaires, besoins alimentaires de première
nécessité...). Le conseiller en ESF doit alors rencontrer
plusieurs fois la famille avant d'évaluer s'il y a endettement ou
surendettement.
Les premiers rendez-vous sont souvent longs,
nécessitant une grande disponibilité de la part du
professionnel.
Il essaie tout d'abord de déculpabiliser ces
personnes, qui ont souvent une image très négative
d'elles-mêmes. Il les rassure et a une écoute empathique
très importante. Cet accompagnement peut leur permettre de s'exprimer
sur le vécu de leur situation et leur histoire personnelle. Cette
écoute doit être omniprésente et favoriser la formulation
de leurs angoisses et de leur culpabilité, ceci afin qu'elles puissent
se libérer de leur affliction. Dans le respect des personnes et par son
écoute, le conseiller en économie sociale et familiale peut
apaiser leur honte et leur douleur. La reformulation et le soutien seront
nécessaires pour aider ces personnes à s'ouvrir, s'exprimer et
parler librement. Pour cela, une relation de confiance doit s'établir
dès les premiers contacts.
Lors de son diagnostic, il peut leur proposer, si la
situation relève d'un endettement, un accompagnement éducatif
budgétaire. Dans le cas d'un surendettement, il conseille le
dépôt d'un dossier à la Banque de France. Si la famille
adhère à cette proposition, le conseiller en ESF lui explique la
procédure et travaille sur l'image du dossier, souvent
considéré comme le résultat d'un échec personnel.
Il est également amené à dédramatiser le dispositif
du surendettement car les personnes sont souvent mal informées de ses
conséquences (inscription au FICP par exemple, reste à vivre).
Notons que la majorité de ces personnes ont honte de
leur situation et qu'il leur est parfois difficile de l'accepter. Ainsi,
certaines peuvent refuser, dans un premier temps, le dépôt d'un
dossier de surendettement. Il est donc important d'accepter leur choix et de
les laisser cheminer à leur rythme. Pour qu'elles adhèrent
à cette proposition, il faut qu'elles soient prêtes, ce qui peut
quelquefois mettre un certain temps.
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