Conclusion Générale
En conclusion, l'objectif central était de proposer un
bilan de vingt années de travaux relatifs aux innovations
financières et d'éclairer certaines perspectives de ce champ
d'analyses. La mutation financière a désigné une phase
d'évolution profonde des structures et des systèmes financiers.
Ainsi l'apparition de nouveau contexte réglementaire et technologique
nécessite une actualisation de la théorie de
l'intermédiation financière, celle-ci peut se faire en soulignant
le rôle des intermédiaires financière dans la gestion des
risques et en montrant leurs capacité à fournir des services au
profit des agents économiques non financiers.
Les systèmes financiers poursuivent néanmoins
leur évolution : les caractéristiques structurelles des
systèmes financiers continuent de varier selon les pays de façon
notable, particulièrement en ce qui concerne l'importance relative des
marchés des titres, des banques et des institutions financières
comme sources de financement.
Toutefois, de la mutation financière naît un
paradoxe. En effet, l'innovation contribue à la fois à
définir de nouvelles plages concurrentielles (entre firmes et
marchés et entre les firmes elles-mêmes), la demande croissante de
couverture contre les risques financiers dans les années 1970 a
été à l'origine des profondes transformations des
systèmes financiers mais a généré de nouveaux
risques (fragilisation des systèmes bancaires et des marchés,
perturbations du champ monétaire) qui pèsent sur la
solidité du système dans son ensemble. En particulier, la
libéralisation excessive et le développement de produits de plus
en plus complexes peuvent être considérés comme un facteur
explicatif de la multiplication des crises récentes.
Deux conclusions ressortent particulièrement des
récentes crises financières : Pour que les forces du
marché jouent correctement, il faut d'une part que les opérateurs
comprennent beaucoup mieux les risques, et d'autre part, il est absolument
indispensable d'avoir une infrastructure financière robuste pour limiter
le risque de catastrophes financières.
Devant ces constats, la communauté financière a
mis au point un ensemble de normes internationales de bonnes pratiques pour la
conduite de la politique économique et les infrastructures
financières, que chaque pays est encouragé à faire
siennes. Le respect de ces normes devrait atténuer la nervosité
des marchés en cas d'imprévus et rendre les systèmes
financiers plus résistants aux crises.
On pense que cela pourrait être une mission du fonds
monétaire internationale (FMI) et de la Banque mondiale, qui sont des
organisations internationales qui réguleraient le marché
lorsqu'il est instable et qui ont l'avantage de regrouper presque tous les pays
du monde (183 pays membres), ces dernières sont particulièrement
bien placés pour aider les pays à évaluer et à
appliquer ces normes.
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