2- La libéralisation externe :
libéralisation des mouvements de capitaux
La croissance des transactions financières
internationales et des mouvements internationaux de capitaux est une des
caractéristiques les plus marquantes de l'économie de la fin du
XXe siècle. Cette croissance explosive a été
favorisée par de puissants courants, notamment la tendance à la
libéralisation économique et à la
multilatéralisation du commerce tant dans les pays industrialisés
que dans les pays en développement.
Le fait de lever toutes les restrictions qui pèsent sur
ces transactions, autrement dit de laisser les capitaux entrer et sortir du
pays sans contrôle ni entrave, est ce que l'on appelle
déréglementer les mouvements de capitaux.
Selon la théorie économique classique, la
mobilité internationale des capitaux permet aux pays qui ont des
ressources d'épargne limitées d'attirer des financements pour
leurs projets d'investissements internes, cependant que les investisseurs
peuvent diversifier leurs portefeuilles, que les risques sont plus largement
répartis et que les échanges intertemporels -- des biens
aujourd'hui en échange de biens demain -- s'en trouvent
favorisés. Plus précisément :
· Les ménages, les entreprises et
même des pays entiers peuvent emprunter lorsque leurs revenus sont
faibles et rembourser lorsqu'ils sont élevés, ce qui a pour effet
de lisser la courbe de consommation. L'aptitude à emprunter à
l'étranger peut ainsi atténuer les fluctuations du cycle
économique en évitant aux ménages et aux entreprises
d'avoir à limiter trop radicalement leur consommation et leurs
investissements et à réduire ainsi encore davantage la demande
intérieure, lorsque la production et le revenu intérieurs ont
chuté.
· En prêtant à l'étranger,
les ménages et les entreprises peuvent diversifier les risques
liés aux perturbations qui menacent uniquement leur propre pays. Les
entreprises peuvent se prémunir contre les coûts et les chocs de
productivité en investissant dans des filiales réparties dans
plusieurs pays. La mobilité du capital peut ainsi permettre aux
investisseurs d'obtenir des taux de rendement, corrigés du risque, plus
élevés. En retour, les taux de rendement plus
élevés peuvent encourager l'épargne et l'investissement
propices à l'accélération de la croissance
économique.
Les arguments classiques en faveur de l'ouverture et de la
libéralisation des marchés financiers sont multiples : elles
favorisent l'affectation plus efficace de l'épargne, de plus vastes
possibilités de diversification des risques d'investissement, une
croissance plus rapide et une atténuation des cycles conjoncturels.
|