2- Les prolongements de Mc kinnon et Shaw
Les contributions de ceux que l'on peut qualifier
d'héritiers des deux fondateurs de l'école de la
libéralisation financière, se proposent d'étayer la
théorie originelle sans en modifier les postulats fondamentaux. Ainsi,
on trouve l'approche de :
Kapur (1976) : fût un des
premiers à compléter l'analyse de Mc kinnon et Shaw. Il conclut
qu'il est préférable d'accroître le taux nominal servi sur
les dépôts plutôt que de réduire le rythme de
croissance de la masse monétaire. En effet la première solution
permet d'atteindre simultanément deux objectifs qui sont la
réduction de l'inflation grâce à une diminution de la
demande de monnaie et la stimulation directe de l'épargne.
Galbis (1977) : construit un
modèle à deux secteurs :
-Un secteur traditionnel ou le rendement du capital est
constant. Ce secteur autofinance totalement les investissements (il n'y a pas
accès au crédit bancaire).
-Un secteur moderne ou le rendement de capital est aussi
constant mais plus élevé. Les investissements sont
financés par des prêts bancaires eux même
déterminés par l'importance des dépôts bancaires.
Dans le modèle de la libéralisation
financière, l'augmentation des taux d'intérêt fixés
sur les dépôts conduit à un accroissement de la
productivité moyenne de l'investissement dans la mesure où elle
permet un déplacement de l'épargne du secteur traditionnelle vers
le secteur moderne.
3- Les caractéristiques et les effets de la
répression financière
3-1- Les caractéristiques de la répression
financière
Globalement la situation de la répression
financière est définie par :
-un plafonnement des taux d'intérêt nominaux qui
peuvent entraîner des taux réels négatifs avec un effet
défavorable sur l'épargne financière et les
décisions d'investissement.
-Un contrôle quantitatif et une allocation
sélective du crédit vers les secteurs de production, les
régions où les activités considérées par le
gouvernement comme prioritaires (souvent à des taux
d'intérêt préférentiels).
-Des réserves obligatoires minimums constitués
sur les dépôts bancaires qui peuvent varier selon les instruments
financiers et les institutions financières permettant à l'Etat de
financer son déficit budgétaire à faible coûts.
-Un contrôle direct par l'Etat d'une partie du
système bancaire avec des décisions de prêts guidées
par des facteurs politiques plutôt que par des considérations
d'efficacité.
-Une allocation forcée des actifs ou des prêts
aux secteurs publics par les banques privées commerciales. Un exemple
courant est l'utilisation des ratios de liquidités qui obligent les
banques à détenir une proportion donnée de leurs actifs
sous la forme de dette publiques.
Cette répression financière, selon Mc kinnon et
Shaw et leurs héritiers conduit à un ralentissement de la
croissance économique.
Comme le soulignent Dornbush et Reynoso (1989) qu'une
économie financièrement réprimée se
caractériserait par le fait que « les canaux d'épargne
sont souvent sous-développés et où le rendement de
l'épargne est négatif et instable ; les
intermédiaires financiers qui collectent l'épargne n'assurent
pas une allocation optimale de celle-ci grâce à des moyens
compétitifs ; les entreprises sont découragées
à investir parce que des mauvaises politiques financières
réduisent le rendement ».
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