Les sites internet des radios - L'arrivée de l'internet dans l'organisation du média radio : mutation du média, complémentarité ? Quelles conséquences et apports pour les auditeurs et le média radio ?( Télécharger le fichier original )par Clémentine Mervelet Université de Metz - Paul Verlaine - Master 2 Conception de Produits Médiatiques, spécialité infographie 2006 |
3.2. Les technologies de l'internet pour une meilleure interactivité3.2.1. Un autre type de discoursGrâce au site internet qu'elle entretient en relation avec les animateurs et en direct, la radio introduit une forme interlocutive dans le discours qui, au départ, est monolocutif (excepté dans les cas où l'auditeur participe par intervention téléphonique). Hormis ces émissions où les auditeurs donnent leur avis ou participent à des jeux en discutant avec les intervenants, l'animateur est en grande partie dans une forme de discours où il parle seul. Aussi, un forum de discussion auquel il participe en répondant aux questions des radionautes tout en les citant à l'antenne donne une autre dimension. Il peut répondre à plusieurs personnes à la fois, transforme de cette façon le mode du discours, puisqu'il n'est plus monolocutif. Comme l'expliquent Guy Lochard et Henri Boyer dans le livre « La communication médiatique »16(*), « la dimension très problématique de la réception des médias tient au fait qu'elle est monologale. On dit d'une communication qu'elle est d'ordre monologal lorsque le destinataire n'est pas présent sur le lieu et dans le moment de la production du message par un destinateur. Elle est d'ordre dialogal si destinateur et destinataire sont en situation d'échange immédiat (conversion en face à face ou au téléphone) ou différé (correspondance épistolaire). ». Or, avec l'utilisation maintenant courante d'Internet par la radio, on transforme cette relation avec le média audio. Par exemple, un animateur faisant appel aux technologies mises en avant par le site de sa radio, se dote d'un moyen de « redonner un coup d'énergie » à l'émission, en y ajoutant de la réaction et de la réactivité dans la seconde, tant de sa part en répondant sur le forum ou à l'antenne aux questions des internautes que de la part des personnes qui interviennent sur le forum. En fait, dans cette situation, l'animateur met en avant le sentiment des radionautes, normalement proche de celui des auditeurs en général, et leur attribut un statut que l'on pourrait comparer à celui d'un invité ou un intervenant lambda. En changeant simplement son mode de discussion avec les radionautes et internautes, il en vient à modifier toute une facette de sa présentation et de son discours. Par ailleurs, Internet est en quelque sorte un média proche de la radio par des points communs dans la gestion de l'interactivité. - De la même façon qu'une radio peut interrompre son programme pour une page d'information, son site internet peut changer en quelques secondes. Il vient alors soutenir la caractéristique de l'instantanéité de la radio. - Autre point commun : « L'énonciation radiophonique se caractérise par sa continuité temporelle. Elle se déploie encore davantage que la télévision comme un flux ininterrompu, qui se structure en genres et en contenus en fonction de la temporalité supposée (journalière, hebdomadaire) de ses audiences. » Cette notion de la continuité de flux a été soulevée par Guy Lochard et Henri Boyer17(*). Dans l'idée de flux ininterrompu, un site internet de radio y répond aussi, puisqu'il est disponible à toute heure, et qu'il diffuse les émissions de la radio en streaming, faisant ainsi écho à sa sélection de programmes en fonction des audiences. Il répercute donc la caractéristique de continuité de la radio tout en garantissant un contenu un peu plus stable pour l'internaute (mais dans une certaine limite néanmoins puisqu'il est renouvelé régulièrement pour palier au risque que l'internaute se lasse des informations s'il vient se connecter fréquemment). Cette amélioration de l'interactivité, possible grâce au site internet, donne des opportunités à la radio dans la communication et le dialogue avec ses auditeurs, mais permet également un meilleur ciblage. * 16 Lochard G. et Boyer H., 1998, La communication médiatique, collection mémo, éditions du Seuil, Paris, page 9 * 17 Lochard G. et Boyer H., 1998, La communication médiatique, collection mémo, éditions du Seuil, Paris, page 62 |
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