5.3.3 Valorisation/
Satisfaction
" Mon village est très fier et très content de
la piste, elle permet le développement du village" nous rapporte Sa
majesté Yentagma, chef du village de Tantiaka
|
Selon les dires des villageois, la piste aurait induit un
sentiment de fierté et de valorisation. Le village devient un point de
passage des autres villages vers la voie goudronnée mais aussi un point
de rencontre plus fréquenté qu'auparavant. Ces
éléments font que le village gagne en importance. Nous avons
aussi décelé un sentiment de supériorité du village
envers les villages alentours provenant probablement de cette situation de
carrefour.
« La route est vraiment une joie pour nous, elle a
changé la figure de Tambiga. » Un agriculteur.
Cette impression de gagner en reconnaissance sociale peut
conférer un nouveau sentiment d'existence, d'intérêt
témoigné par l'extérieur et par là même de
renforcer l'identité des villageois. La visite à Tambiga en
début d'année du roi du Gourma - symbole d'autorité
politique - n'a fait qu'amplifier ce sentiment de valorisation. De plus, la
fierté dégagée par l'éligibilité de leur
village au désenclavement est un impact psychologique non
négligeable.
Le désenclavement d'un village se traduit par son
ouverture vers l'extérieur, vers l'altérité, vers ce qui
est identique et différent. Un réflexe de comparaison, de rapport
à soi de ce qui est différent est un mécanisme que nous ne
pouvons ignorer et qui a probablement lieu. Aussi, un village dont les contacts
avec cette altérité sont soudainement multipliés peut-il
souffrir de l'abondance des différences rencontrées ; plus
que les différences, parfois le regard que l'autre porte sur
nous-même peut-il être difficile à accepter. Prendre
conscience de son degré de pauvreté, de son
"sous-développement", de son manque d'éducation,... n'est pas
forcément chose des plus aisée pour tous. Bien que nos trois
villages d'étude ne puissent être considérés comme
totalement coupés du monde avant piste et subitement au centre de
celui-ci une fois la piste réalisée, ils ont tout de même
dus ressentir passablement d'impressions, difficilement exprimables puisque non
forcément conscientes. Afin de tenter de mesurer rapidement les
principaux effets qui pourraient influencer leur sentiment de bien-être,
nous avons posé aux villageois certaines questions qui pourraient nous
aider à dégager la vision qu'ils entretiennent d'eux-mêmes
en les comparant au monde citadin.
« A Fada, ils n'ont pas les greniers pleins. Il
faut acheter la nourriture régulièrement. Il faut aussi payer le
bois et l'eau, même les gâteaux pour les enfants qui refusent de
manger le tô. » Sita de Tambiga
|
Les réponses sont plus que variées, mais il se
dégage une tendance à considérer la ville (Fada et
Ouagadougou) comme un lieu où la réussite (qu'il faut entendre
par aisance financière) est possible mais de loin pas facile (situation
de l'emploi), où la vie est chère et pas forcément des
plus agréable et enfin comme un monde auquel ils ne se sentent pas
appartenir (nombreux sont ceux qui disent être bien plus à l'aise
dans leur village, entourés de leurs amis et parents).
« Pour aller en ville, il faut avoir les papiers
- en ordre -, savoir circuler, avoir des freins et même des phares. C'est
compliqué ! » Yentéma, agriculteur.
De façon générale, les habitants aiment
leur village et y rentrent avec plaisir s'ils ont dû s'absenter,
abrégeant généralement au plus court leur séjour.
Il semblerait donc que l'ouverture des villages sur l'extérieur ne
s'accompagne pas d'une perception dévalorisante de soi-même ni
d'un désir de quitter son village pour aller vivre en milieu urbain.
Lorsqu'ils reviennent de Fada, certains villageois sont
choqués par l'étendue du français comme langue
d'échange - eux qui ne le comprennent pas - nous confie Alex, agent de
santé de Tambiga.
L'enrichissement relatif qui semble avoir été
occasionné par la piste permet une augmentation incontestable de la
qualité de vie. Outre l'accès aux services sociaux de base comme
nous l'avons vu plus haut, il permet un accès à de nouveaux
produits de consommation. La qualité de vie se voit également
améliorée grâce à un nouveau sentiment de
sécurité qui semblait faire bien souvent défaut avant la
piste et à l'induction d'un sentiment de valorisation et de satisfaction
qui constitue un impact psychologique non négligeable.
5.4 .Mouvements de la population
Mouvements de la population
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Tantiaka
|
Tambiga
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Fonghin
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Immigration
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Nulle
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Forte immigration de personnes à la recherche de terres
fertiles
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Emigration
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Forte avant la piste mais stoppée par sa
réalisation
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Nulle
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Exode rural
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Forte diminution
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Toujours présent, pas d'influence de la piste
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