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Impacts socio économiques des pistes rurales dans la region de l'Est du Burkina Fasso

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par Mamady DIANE
EIER - Master en Développement 2004
  

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5.3.3 Valorisation/ Satisfaction

" Mon village est très fier et très content de la piste, elle permet le développement du village" nous rapporte Sa majesté Yentagma, chef du village de Tantiaka

Selon les dires des villageois, la piste aurait induit un sentiment de fierté et de valorisation. Le village devient un point de passage des autres villages vers la voie goudronnée mais aussi un point de rencontre plus fréquenté qu'auparavant. Ces éléments font que le village gagne en importance. Nous avons aussi décelé un sentiment de supériorité du village envers les villages alentours provenant probablement de cette situation de carrefour.

« La route est vraiment une joie pour nous, elle a changé la figure de Tambiga. » Un agriculteur.

Cette impression de gagner en reconnaissance sociale peut conférer un nouveau sentiment d'existence, d'intérêt témoigné par l'extérieur et par là même de renforcer l'identité des villageois. La visite à Tambiga en début d'année du roi du Gourma - symbole d'autorité politique - n'a fait qu'amplifier ce sentiment de valorisation. De plus, la fierté dégagée par l'éligibilité de leur village au désenclavement est un impact psychologique non négligeable.

Le désenclavement d'un village se traduit par son ouverture vers l'extérieur, vers l'altérité, vers ce qui est identique et différent. Un réflexe de comparaison, de rapport à soi de ce qui est différent est un mécanisme que nous ne pouvons ignorer et qui a probablement lieu. Aussi, un village dont les contacts avec cette altérité sont soudainement multipliés peut-il souffrir de l'abondance des différences rencontrées ; plus que les différences, parfois le regard que l'autre porte sur nous-même peut-il être difficile à accepter. Prendre conscience de son degré de pauvreté, de son "sous-développement", de son manque d'éducation,... n'est pas forcément chose des plus aisée pour tous. Bien que nos trois villages d'étude ne puissent être considérés comme totalement coupés du monde avant piste et subitement au centre de celui-ci une fois la piste réalisée, ils ont tout de même dus ressentir passablement d'impressions, difficilement exprimables puisque non forcément conscientes. Afin de tenter de mesurer rapidement les principaux effets qui pourraient influencer leur sentiment de bien-être, nous avons posé aux villageois certaines questions qui pourraient nous aider à dégager la vision qu'ils entretiennent d'eux-mêmes en les comparant au monde citadin.

« A Fada, ils n'ont pas les greniers pleins. Il faut acheter la nourriture régulièrement. Il faut aussi payer le bois et l'eau, même les gâteaux pour les enfants qui refusent de manger le tô. » Sita de Tambiga

Les réponses sont plus que variées, mais il se dégage une tendance à considérer la ville (Fada et Ouagadougou) comme un lieu où la réussite (qu'il faut entendre par aisance financière) est possible mais de loin pas facile (situation de l'emploi), où la vie est chère et pas forcément des plus agréable et enfin comme un monde auquel ils ne se sentent pas appartenir (nombreux sont ceux qui disent être bien plus à l'aise dans leur village, entourés de leurs amis et parents).

« Pour aller en ville, il faut avoir les papiers - en ordre -, savoir circuler, avoir des freins et même des phares. C'est compliqué ! » Yentéma, agriculteur.

De façon générale, les habitants aiment leur village et y rentrent avec plaisir s'ils ont dû s'absenter, abrégeant généralement au plus court leur séjour. Il semblerait donc que l'ouverture des villages sur l'extérieur ne s'accompagne pas d'une perception dévalorisante de soi-même ni d'un désir de quitter son village pour aller vivre en milieu urbain.

Lorsqu'ils reviennent de Fada, certains villageois sont choqués par l'étendue du français comme langue d'échange - eux qui ne le comprennent pas - nous confie Alex, agent de santé de Tambiga.

L'enrichissement relatif qui semble avoir été occasionné par la piste permet une augmentation incontestable de la qualité de vie. Outre l'accès aux services sociaux de base comme nous l'avons vu plus haut, il permet un accès à de nouveaux produits de consommation. La qualité de vie se voit également améliorée grâce à un nouveau sentiment de sécurité qui semblait faire bien souvent défaut avant la piste et à l'induction d'un sentiment de valorisation et de satisfaction qui constitue un impact psychologique non négligeable.

5.4 .Mouvements de la population

Mouvements de la population

Tantiaka

Tambiga

Fonghin

Immigration

Nulle

Forte immigration de personnes à la recherche de terres fertiles

Emigration

Forte avant la piste mais stoppée par sa réalisation

Nulle

Exode rural

Forte diminution

Toujours présent, pas d'influence de la piste

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