Il n'existe pas de fondation, Roche privilégiant une
approche intégrée au développement même de son
groupe au plan international.
Ce laboratoire ne prévoit pas de renforcement ou de
dépôt de Brevets pour ses antirétroviraux dans les pays les
moins développés et en Afrique sub-saharienne, ni d'action contre
la vente de génériques de leurs propres antirétroviraux.
De même, sur ses traitements contre la malaria, le groupe Bâlois
renonce à ses brevets dans ces deux zones géographiques
(Bangladesh, Haïti, Afrique du Sud... soit 64 pays). En matière de
prix sur ces pays, Roche, comme d'autres membres de l'AAI a adopté une
politique de (( bénéfice zéro » pour les livraisons
directes depuis Bâle vers l'Afrique sub-saharienne et les pays les moins
développés. Se reposant sur les analyses de coûts
réalisées par MSF, les antirétroviraux de Roche sont
accessibles à des prix équivalents ou inférieurs à
ceux des versions génériques dans les pays en
développement (Inde, Vietnam... soit
9 pays) ou moyennement développés
(Brésil, Chine... soit 46 pays). Roche adapte sa politique de brevet et
de prix en fonction de la capacité de chaque pays pouvant ou non
contribuer à l'effort en terme d'accès aux soins et aux
médicaments. En résumé 64 % des pays sont concernés
par la politique de prix coûtant. Pour le reste 87 %
bénéficient d'un prix réduit et les 13 % restant paient le
prix standard. Pour aider à renforcer les capacités de production
dans les pays en développement dont l'Afrique sub-saharienne, Roche a
aussi lancé une nouvelle initiative en 2006 - (( the AIDS Technology
Transfer Initiative » - pour accompagner les fabricants locaux de
génériques à travers une expertise technique devant
conduire à la réalisation d'une copie de leur antiprotéase
Invirase.
En 1997, Merck a lancé un effort de collaboration avec
le gouvernement roumain visant à fournir un accès aux soins
à des milliers d'enfants et d'adultes vivant avec le VIH/SIDA en
Roumanie, le pays d'Europe où l'on compte presque 60 % des cas de SIDA
pédiatrique. Aujourd'hui, le pourcentage de personnes soignées en
Roumanie peut être comparé à celui de n'importe quel pays
de l'Europe de l'Ouest ou des États-Unis, et un nouvel espoir est
né pour des milliers d'enfants et d'adolescents.
Depuis juillet 2000, MSD a développé et mis en
oeuvre le programme ACHAP (African Comprehensive HIV/AIDS Partnerships -
Partenariats globaux de lutte contre le VIH/SIDA en Afrique), partenariat
public-privé novateur qui s'inscrit dans la lutte contre le VIH/SIDA.
Avec le soutien financier de la Fondation Bill & Melinda Gates et en
étroite collaboration avec le gouvernement du Botswana, une
stratégie pointue a été élaborée, ciblant
les principales interventions dans le domaine de la prévention, des
soins et du traitement. L'ACHAP a notamment proposé des modèles
visant à atténuer l'impact à long terme de
l'épidémie, et initié des projets d'amélioration
des mécanismes de coordination et de l'allocation des ressources au
niveau du pays, des régions et des communautés.
En 2004, presque quatre ans plus tard, la réponse du
Botswana à l'épidémie de VIH est de plus en plus
considérée par les pays en voie de développement, les
communautés et les institutions de financement comme un modèle
d'excellence, en matière de développement et d'application d'une
stratégie globale de lutte contre le VIH/SIDA. Des programmes comme
l'accès aux ARV dans le secteur public, l'instauration d'un test de
dépistage du VIH en routine, l'introduction de cours sur la
sexualité et sur les relations hommes / femmes à l'école,
ainsi que les modèles d'administration de soins aux orphelins,
axés sur la communauté, les programmes sur le lieu de travail et
les efforts de mobilisation du secteur privé sont devenus autant
d'exemples à suivre pour les pays confrontés à la
même crise.
Au début de l'année 2001, MSD a personnellement
décidé de fournir ses traitements VIH/SIDA sans faire de profits
aux pays les plus pauvres et dans ceux les plus touchés par
l'épidémie de VIH/SIDA.
De nombreux pays en voie de développement sont
confrontés à un problème grave : la désertion
continue de leurs professionnels de santé vers des pays
développés, attirés par des salaires plus
élevés, de meilleures conditions de travail et des
opportunités de carrière. Il ne faut pas oublier également
tous les personnels soignants qui sont morts du sida au chevet de leurs
malades.
Depuis 1990, le continent africain déplore chaque
année le départ de 20 000 personnes. Pour compenser cette
désertion des compétences, l'Afrique dépense 4 milliards
de dollars par an pour employer des expatriés non africains venus
remplacer les
professionnels ayant émigré. Que faire pour
juguler la fuite des cerveaux de ce vaste continent dépourvu de
moyens?
Une approche est en train de naître de
l'expérience de MSD de la gestion du VIH/SIDA. Depuis 1996, lorsqu'il
s'est avéré que la trithérapie pouvait prolonger la
durée de vie de patients atteints du SIDA dans les pays occidentaux, de
nombreux médecins exerçant dans des pays en voie de
développement ont pris conscience qu'ils avaient besoin d'être
formés au VIH/SIDA s'ils voulaient prescrire correctement ces
traitements complexes.
Entre 1998 et 2005, l'unité VIH de MSD a
financé la formation clinique européenne de plus de 110
médecins africains venus de 24 pays, sur les 2 200 médecins ayant
reçu une formation grâce au soutien de Merck lors d'ateliers
locaux, de conférences scientifiques régionales et
internationales, et de préceptorats cliniques. D'une durée
variant d'une semaine à un mois, ces sessions de formation auraient
été impossibles sans la volonté d'experts européens
du VIH. Pratiquant dans des hôpitaux belges, anglais et français,
ils ont partagé leur expérience avec leurs confrères
originaires du continent le plus durement frappé. Les participants
étaient aussi bien des responsables de programmes nationaux africains
sur le SIDA que de médecins traitants spécialisés dans le
VIH qui, par la suite, ont assuré la formation de milliers d'autres
prestataires de soins de santé, une fois de retour dans leur pays
d'origine. Nombre de ces spécialistes du VIH sont devenus des
médecins de référence dans des hôpitaux locaux ou
des experts du VIH au sein d'organisations internationales de renom.
1994
2007
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