Bristol Meyer Squib / BMS
En juin 2005, BMS annonce la création d'un corps
spécial de pédiatres, en vue de l'envoie de 250 médecins
en Afrique afin de traiter quelques 80 000 enfants atteints du SIDA dans les 5
années à venir. A cette opération s'ajoute la construction
de quatre nouveaux « centres d'excellence » ou cliniques pour enfants
atteints du VIH pour un montant total de 40 millions de dollars. En
parallèle, BMS annonce la réduction des prix des formulations
pédiatriques de ses médicaments anti-VIH dans les pays moins
développés, afin d'accroître l'accès aux
traitements.
Ce dernier programme s'inscrit aussi dans la
continuité des opérations engagées en Afrique de l'Ouest
autour d'un plan d'actions humanitaires à cinq ans, mis en place par BMS
et par sa fondation en 1999 et dénommé « Sécuriser le
futur ». Pour la petite histoire, cette initiative aurait vu le jour suite
à un dîner de charité où Kofi Ahnan - marié
tout comme le PDG de BMS à une suédoise - lui aurait
manifesté son exaspération quant à l'absence d'implication
de ce géant pharmaceutique en Afrique. Doté d'une enveloppe
initiale d'environ 100 millions de dollars, passée à 150 millions
de dollars en 2005, ce plan vise à bâtir toute une série
d'opérations innovantes et reproductibles en matière de prise en
charge des mères et des enfants atteints du SIDA dans une dizaine de
pays du continent noir. Il faut noter que c'est le programme le plus important
après celui de la Fondation Mélinda & Bill Gates. Les
programmes incluent entre autres, l'éducation du public à la
prévention, la formation de médecins et autres personnels
médicaux, des stratégies de soins basées sur les domiciles
des malades, des interventions pour porter secours aux orphelins et autres
enfants vulnérables, la recherche clinique et enfin les soins
médicaux. Au fil des années, cette initiative, la première
et la plus vaste de ce style émanant d'un groupe pharmaceutique,
basée sur un partenariat public-privé, s'est élargie
à de nouveaux pays de l'Afrique du Sud.
Gilead Sciences
Depuis 2003, Gilead se préoccupe également de
l'accès de ses molécules dans 107 pays émergents et a
ainsi contribué à la mise sous traitement de plus de 50 000
patients années pour un montant de plus de 250 millions de dollars. Il
s'est également investi dans plus de 20 essais qui ont concernés
plus de 10 000 patients en Asie, en Afrique et en Amérique Latine. Ces
essais concernent des évaluations thérapeutiques et de la
recherche dans les domaines de la prévention des accidents d'exposition
au virus VIH, la prévention de la transmission materno-foetale et les
gels vaginaux microbicides contenant du Tenofovir. A ce propos, en
décembre 2006, Gilead a passé un accord avec l'International
Partnership for Microbicides (IPM) et Conrad pour le développement, la
fabrication et en cas d'efficacité démontrée, la
distribution pour les pays à faibles ressources d'un microbicide
contenant du Ténofovir. Gilead a octroyé ses droits
d'exploitation du TDF, mais néanmoins il a provisoirement
contribué à la fabrication en vue des essais qui se mettent en
place dans l'attente d'un relais par un fabricant de
génériques.
Sa politique de prix est basée sur le poids
économique de chaque pays et sur leur possibilité de paiement.
Comme les autres firmes, Gilead a segmenté la planète en
différentes catégories en fonction de leurs ressources. La base
de cette politique de prix repose aussi sur le GNI ou Gross National Income per
Capital. Les pays à faibles revenus sont ceux dont le GNI est < 825
dollars, et ainsi de suite. Revenus moyens 826 - 2999 dollars, revenus
supérieurs 3000 - 10065 dollars et enfin hauts revenus 10066 dollars et
plus.
Gilead souligne que la propriété intellectuelle
est importante pour la viabilité d'un développement continu des
médicaments et devrait être utilisée de façon
responsable et appropriée. Si Gilead ne finance pas la protection
intellectuelle pour bloquer la fabrication des génériques ou leur
distribution dans les pays les moins développés, il
s'appuie sur elle pour protéger les marchés ou
il pense devoir bénéficier d'un retour sur investissement en
matière de recherche et développement. Pour Gilead, la
reconnaissance de la propriété intellectuelle ainsi qu'une
politique tarifaire responsable basée sur la capacité relative
d'un pays à payer ses médicaments permet de poursuivre
l'innovation médicale dans le domaine du VIH et au-delà.
La distribution du Viread et du Truvada dans les pays du Sud
à faible revenus est donc orchestrée par des laboratoires
génériques indiens (ils sont au nombre de 11) à qui Gilead
a offert une licence non exclusive pour un transfert de technologie et leur
permettre ainsi d'exporter Tenofovir dans 95 pays incluant la Thaïlande
à prix réduit. Pour l'Afrique subsaharienne c'est le laboratoire
sud africain Aspen Pharmacare qui depuis 2005 en est responsable. Pour les pays
à revenus moyens, supérieurs et élevés, c'est
Gilead ou ses partenaires qui se charge de la distribution. La combinaison TDF
+ FTC + EFV « Atripla » sera intégrée dans l'access
program de MSD.
Gilead Access Program Timeline
October
2001 Viread approved
July 2004 37% reduction; $0.82
per day
March 2005 Program expanded
to 97
countries; Manufacturing established in Bahamas to
meet increased demand
August 2006 First Indian
generics licenses announced
April 2003
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August 2004
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August 2005
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Gilead Access
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Truvada added to
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Truvada and Viread
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Program begins;
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Program; $0.99
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prices reduced;
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No-profit pricing;
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per day
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$0.87 and $0.57 per day
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68 countries;
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$1.30 per day
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Aspen
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partnership
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announced
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6
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