7.2.2.2 Le cas des
territoires de l'espace d'étude
La question relative aux réorganisations spatiales
initiées par l'autoroute est sensible. En effet, le tracé
autoroutier dessert inégalement les territoires, et dans tous les cas,
ceci se traduit par une hausse des implantations d'entreprises à
proximité de l'autoroute, tandis que sur les territoires les plus
éloignés, celles-ci auraient pour effet de les attirer. La
vocation du futur axe A89 Balbigny - La-Tour-de-Salvagny est en premier
lieu de compléter le maillage autoroutier en reliant l'autoroute
transversale au réseau du Sud-est de la France. Son but est
également de désenclaver le roannais, la région
d'Amplepuis - Thizy ainsi que le Tararois. Ainsi, dans quelles mesures le
barreau autoroutier va-t-il assurer sa mission de désenclavement ?
Plus précisément, on peut se demander si certains territoires ne
vont pas se trouver dans une mauvaise posture par rapport au futur axe,
c'est-à-dire être trop distants pour profiter véritablement
de l'effet polarisant de l'autoroute et surtout de ses diffuseurs ? Afin
de pouvoir répondre à ce questionnement, il convient
préalablement d'analyser la structuration territoriale des ZA,
considérées comme les sites d'implantation
privilégiés pour les entreprises, mais aussi d'évaluer la
distance des territoires par rapport à l'axe autoroutier
Noirétable - Balbigny, puis du futur « barreau »
Balbigny - La-Tour-de-Salvagny, car il a été montré que la
limite des dix kilomètres par rapport aux diffuseurs pouvait être
déterminante. A partir de ces observations, plusieurs déductions
pourront êtres émises quant aux évolutions potentielles de
l'activité économique des territoires de l'espace d'étude
dans la perspective de la mise en service du futur tronçon
autoroutier.
Carte 3.1 : localisation des ZA et
distance des communes aux autoroutes et aux diffuseurs (projection de la mise
en service du « barreau » A89)
La carte 3.1 met bien en évidence la structuration
spatiale des zones d'activités. On remarque tout d'abord que les axes
nationaux, comme la RN7, la RN89 et la RN82 concentrent à
proximité un grand nombre de zones. Dans le Rhône, ce constat est
particulièrement avéré pour la RN89 et la RN7, qui sont
véritablement des axes structurant à cet égard. Dans la
Loire, les axes Nord-Sud RN82, et Ouest-Est RN89 structurent également
les zones d'activités. A proximité de l'autoroute A89
Clermont-Ferrand Balbigny, plusieurs zones sont également
recensées, dont quelques unes postérieures à la mise en
service de l'infrastructure, ce qui indique que l'autoroute a incité des
créations. Mais au delà du rôle polarisant des axes
routiers, ce sont surtout sur les territoires urbains qui localisent la majeure
partie des zones d'activités (le cas de communauté de communes de
Chamousset en lyonnais mis à part). En effet, la concentration des
espaces d'accueil à destination des entreprises est accentuée
dans l'agglomération roannaise, et vers le sud de Feurs à
Neulise. Il en est de même autour de Boën. Dans le Rhône, une
forte concentration de zones d'activités est constatée à
partir de Tarare et jusqu'à l'agglomération lyonnaise. La
communauté de communes du Pays d'Amplepuis-Thizy dispose
également de quelques zones d'activités, mais celles-ci sont
relativement éloignées des axes routiers majeurs, notamment de la
RN7. Ainsi, une double logique de localisation est constatée concernant
la localisation des zones d'activités, qui se concentrent à la
fois aux abords des axes routiers majeurs, et de façon
privilégiée sur les territoires urbains et bourgs-centre.
Dès lors, aux vues de la structuration territoriale des zones
d'activités, le futur axe autoroutier est-il susceptible d'influencer
cet agencement ?
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