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Entreprises et zones d'activités du Haut Forez à l'Ouest lyonnais : état des lieux et perspectives avant la mise en service du barreau A89 Balbigny / La-Tour-de-Salvagny

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par Vincent VANDAELE
Université Jean Monnet - Saint-Etienne - Master 1 2007
  

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3 LES TERRITOIRES DU « BARREAU A89 »

3.1 Les contrastes socio-économiques des territoires

Les territoires de l'espace d'étude présentent une grande hétérogénéité. Dans le volet socio-économique du Dossier d'enquête préalable à la déclaration d'utilité publique et à la mise en compatibilité des plans d'occupation des sols, on peut lire que « ce secteur présente une absence de cohésion, lié à l'obstacle des monts du Tararois ». Il est vrai que la rupture, qui correspond à la limite entre les départements du Rhône et de la Loire, est sensible entre le secteur Ouest, tourné vers Roanne et la plaine du Forez, et le secteur Est, naturellement tourné vers l'agglomération lyonnaise. Toutefois, les caractéristiques topographiques ne suffisent pas à expliquer cet antagonisme, qui se retrouve à la fois dans l'identité, la spécialisation ainsi que dans l'évolution démographique des territoires.

3.1.1 Identité et spécialisation des territoires

L'hétérogénéité des territoires de l'espace d'étude se caractérise tout d'abord par leurs identités rurales ou urbaines. Cet aspect détermine partiellement les activités économiques qui s'y sont développées. Afin de définir et d'appréhender la diversité socio-économiques de cet espace, de multiples sources et données sont utilisées. La première d'entre elles nous est fournie par l'INSEE, il s'agit de la catégorie d'appartenance au Zonage en Aires Urbaines et en aires d'Emploi de l'espace Rural (ZAUER) établie à l'issue du recensement de 1999.

Avant toute chose, il convient de préciser quelles sont les modalités d'emploi des termes urbain et rural dans cette étude. La définition stricte de l'urbain et du rural est ancienne, mais elle est toujours d'actualité et reste à la base de nombreux découpages, dont celui de la ZAUER. Classiquement, c'est le seuil des 2 000 habitants qui distingue une commune urbaine, ou une unité urbaine, d'une commune rurale. Toutefois, toutes les communes de plus de 2 000 habitants ne sont pas urbaines, et inversement (577 communes en France ont plus de 2 000 habitants et sont considérées comme rurales84(*)). Au milieu des années 1990, l'INSEE élabore le Zonage en Aires Urbaines (ZAU). Dans ce cadre, est ajoutés aux notions d'urbain et de rural au sens strict les notions d'espaces à dominante urbaine et d'espaces à dominante rurale. Une aire urbaine « est un ensemble de communes, d'un seul tenant et sans enclave, constituée par un pôle urbain, et par des communes rurales ou unités urbaines (couronne périurbaine) dont au moins 40% de la population résidente ayant un emploi travaille dans le pôle ou dans des communes attirées par celui-ci. Un pôle urbain est une agglomération de communes offrant 5 000 emplois ou plus». Les communes dont 40% des actifs occupés vont travailler, non pas dans une mais dans deux ou plusieurs aires urbaines, sont appelées les communes multi-polarisées. La ZAU reste à la base des classifications élaborées par l'INSEE. Néanmoins, les espaces à dominante rurale n'y présentent pas de distinction particulière, d'où le passage en 2002 de la ZAU à la ZAUER. Ainsi, en ce qui concerne les espaces à dominante urbaine, ce nouveau zonage distingue les communes appartenant à un pôle urbain et, les celles appartenant à une couronne périurbaine, qui font partie intégrante d'une aire urbaine ainsi que les communes multi-polarisées. Les espaces à dominante rurale sont quant à eux divisés en trois catégories de communes : celles qui appartiennent à un pôle d'emploi de l'espace rural, celles qui forment les couronnes des pôles d'emploi de l'espace rural, et enfin les autres communes de l'espace rural.

Ainsi, dans un souci de cohérence vis-à-vis des classifications et zonages établis pas l'INSEE et qui seront exploités dans cette étude, les territoires désignés de ruraux ou d'urbains reprennent les définitions et distinctions établi par l'INSEE.

3.1.1.1 Les territoires à dominante urbaine

Carte 1.3 : le Zonage en Aires Urbaines et en aires d'Emploi de l'espace Rural de l'espace d'étude

L'espace d'étude compte quatre aires urbaines. La première d'entre elles, celle de Lyon, est la plus importante, autant en ce qui concerne sa population, avec 1 648 216 habitants en 1999, que la diversité de son activité économique. L'aire urbaine de Lyon est partiellement représentée sur la carte 1.3, car elle s'étend sur un espace beaucoup plus large à l'Est. Aussi, elle déborde sur trois départements : l'Ain au Nord-est, l'Isère au Sud-est et sur une commune de la Loire au Sud-ouest. Les communes du pôle urbain de l'aire urbaine lyonnaise concentrent tous les types de secteurs, avec une grande dominance du tertiaire qui concerne près de 60% des emplois de ces communes, plus particulièrement dans le commerce et le service aux entreprises. La Techlid85(*), pôle économique Ouest du grand Lyon, couvre les communes de Champagne-au-Mont-d'Or, Charbonnière-les-Bains, Dardilly, Ecully, Limonest, Tassin-la-Demi-Lune, La-Tour-de-Salvagny. Ce territoire regroupe de nombreuses entreprises de service et accueille plusieurs grandes écoles, si bien que, sur l'ensemble de la zone d'étude, il s'agit du territoire le plus dynamique et qui présente l'activité la plus dense après Roanne. Au sud de ce territoire, le val d'Yzerdon présente une densité d'activité moindre, et un caractère urbain moins prononcé. Toutefois, ce territoire est clairement positionné sur le secteur de la pharmacie et de la parachimie, portée par la commune de Marcy-l'Etoile où sont situés les deux plus gros employeurs de ce territoire : les entreprises Sanofi-Pasteur et bioMérieux. Les communes situées au Nord du pôle urbain ainsi que les communes de la couronne périurbaine de l'aire urbaine lyonnaise présentent quant à elles une forte dominance de l'économie résidentielle. Il s'agit en effet de territoires directement soumis au phénomène de périurbanisation, où de plus en plus d'actifs de l'agglomération lyonnaise viennent y établir leur résidence principale.

Cette influence porte jusqu'à la limite Est de l'aire urbaine de Tarare, qui jusqu'à présent reste épargnée par cette dynamique de périurbanisation issue du pôle urbain lyonnais. 17 741 habitants occupaient l'aire urbaine de Tarare en 1999, dont le secteur industriel reste dominant, notamment dans le textile. Toutefois, cette industrie a connu à l'échelle nationale un net déclin depuis maintenant deux décennies, le Tararois n'a pas été épargné. Ce territoire « qui souffre »86(*) possède encore quelques fleurons industriels, et le textile reste une activité dominante, mais la reconversion de son tissu économique local est difficile, si bien que le futur axe A89 y est perçu comme garant de la relance économique....

Au Sud-ouest des monts du Tararois, L'aire urbaine de Feurs présente quant à elle un certain dynamisme. Située sur un carrefour routier au nord de la plaine du Forez, cette entité de 10 133 habitants en 1999 est clairement tournée vers l'agglomération Stéphanoise au sud. Feurs et son aire urbaine ne présentent pas de spécialisation particulière. Le secteur industriel y est bien représenté, notamment la métallurgie avec l'entreprise Feurs Métal, qui compte près de 500 employés. Le secteur agricole et agro-alimentaire est également bien présent avec l'entreprise Nigay, leader européen du caramel, ainsi que l'entreprise SICA CBA (Groupe EUREA), spécialisée dans le commerce de céréales et d'aliments pour bétail, et qui compte aussi près de 500 employés.

L'aire urbaine de Roanne est également partiellement représentée sur la carte 1.3, elle s'étend au nord jusqu'à la limite du département de la Saône-et-Loire. Cette entité comptait 104 892 habitants en 1999, son poids et son influence la place donc en seconde position, sur l'espace d'étude, après l'aire urbaine de Lyon. Le roannais est traditionnellement un pôle industriel important, notamment dans les secteurs de l'industrie textile qui reste la première activité, mais aussi de l'armement et des activités induites de sous-traitance en métallurgie et en mécanique. Ce territoire en mutation a subi également de plein fouet la crise industrielle. Classé dès 1983 en bassin de reconversion industriel, le roannais a perdu plus de 10 000 emplois en 15 ans. Ceci aussi bien dans le secteur de l'armement, l'entreprise GIAT a réduit ses effectifs de 7 000 salariés entre 1995 et 1998, que dans le secteur textile soumis à la concurrence des marchés asiatiques. Toutefois, le district de l'agglomération roannaise (aujourd'hui communauté d'agglomération du grand Roanne) a établi au milieu des années 1990 un partenariat avec France Telecom, et a créé un centre de ressources dans les téléservices. Aujourd'hui, l'agglomération du Grand Roanne investie largement dans la formation et l'enseignement, ainsi que dans les Nouvelles Technologies de l'Information (NTIC) avec la création récente d'un télépôle. Aussi, le secteur de la logistique est en plein essor depuis la déclaration d'utilité publique relative au futur axe A89, avec l'implantation déjà effective des activités logistiques de Michelin, et la construction d'une plateforme logistique « froide » destinée au secteur agro-alimentaire. Toutefois, les communes de la couronne périurbaine au Sud de l'aire urbaine de Roanne peinent davantage à prendre le tournant de la reconversion, et le futur axe A89 est certainement plus attendu dans celles-ci...

Les espaces à dominante urbaine présente donc une grande hétérogénéité en termes de spécialisation et de conjoncture économiques locale. Il en est de même pour les territoires à dominante rurale.

* 84 NICOT B.H., 2005, Urbain - rural : de quoi parle-t-on?, SIRIUS, Université Paris XII, 11p. A consulter sur le site : http://sirius-upvm.net/doc/geo/urbain-rural.pdf

* 85 La Techlid est une association loi 1901 d'accueil des entreprises, destinée à faciliter leur implantation sur le territoire qu'elle régi. Elle participe également aux projets d'aménagement en partenariat avec la communauté urbaine du Grand Lyon. L'action de la Techlid s'inscrit dans la cadre d'une convention pluriannuelle signée avec le Grand Lyon.

Site : http://www.techlid-lyon.com

* 86 Propos tirés de l'entretien avec le responsable des questions économiques de la communauté de communes du Pays de Tarare, Mr G. CORTEY

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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo