II.2.3. SITUATION DE LA VILLE DE SAINT-LOUIS :
Figure 5- Situation de la ville de
Saint-Louis
La région côtière de Saint Louis est
située au nord du Sénégal à la rencontre entre le
fleuve et l'océan atlantique. Elle compte environ 700.000 habitants.
Cette ville appartient néanmoins au sahel qui est
constitué par «un ensemble de pays d'Afrique qui bordent le sud du
sahara, pays qui ne sont pas désertiques mais où les pluies sont
relativement faibles(<600mm), irrégulières, réparties
sur une unique saison humide à laquelle fait suite à une saison
sèche qui durent de longs mois pendant lesquels il ne tombe pratiquement
pas une seule goutte d'eau »,(Giri,1983, in Ecosen).
En aval du barrage de Diama, le systeme fluvial est
constitué de marigots, du Djeuss stoppé en aval de Dakar-Bango,
de petits affluents comme la Khor et le Marmeal qui recoupent le fleuve en
amont de Gandiole. Au niveau de la ville, le Grand Bras du fleuve
traversé par le pont Faidherbe sépare le continent de l'île
et à l'ouest de cette dernière le Petit Bras qui la relie
à la langue de barbarie, flèche sableuse où se trouve
l'embouchure du fleuve Sénégal. Au sud de la ville s'y ajoute un
complexe lagunaire entre Saint-Louis et Gandiole.
L'île de Ndar est reliée à la langue de
Barbarie par deux ponts, un au nord et un au sud. Elle s'étend du nord
au sud sur une longueur de 2.5km et suivant une largeur de 350m. C'était
la ville coloniale et le quartier administratif. Deux grands quartiers s'y
retrouvent Lodo au nord et Sindoné au Sud. Il est coincé entre
les deux bras du fleuve.
La partie continentale de la ville insulaire est
constituée par le faubourg de Sor. Cette zone regroupe plus de 60% de la
population saint-louisienne. Il est constitué de deux noyaux ; l'un
d'occupation traditionnelle (Tendjiguène, Balacoss...) et l'autre
d'occupation plus récente entre 1960 et 1970 dont les principaux
quartiers sont Pikine, Darou, Médine... Ces quartiers s'édifient
sur des vasières et certains occupent en partie les zones les plus
sensibles aux crues du fleuve.
II. 2.4. APERÇU GEOMORPHOLOGIQUE :
Depuis 1986, l'estuaire du fleuve Sénégal est
limité en amont par le barrage anti-sel de Diama, tant que ses vannes
restent fermées, et à l'aval par son embouchure, unique exutoire
par laquelle remontent les eaux marines.
Au niveau centre et en aval de la ville de Saint-Louis, le
fleuve n'est plus séparé de l'océan que par un unique et
mince cordon sableux de largeur décroissante du nord au sud : la Langue
de Barbarie. Cette flèche littorale actuelle de sable fin blanc, qui est
le plus récent des cordons littoraux du front deltaïque est le
résultat d'un long processus alternatif d'engraissement et de
démaigrissement de la plage par la dérive littorale.
Dans la zone côtière, la plaine d'inondation est
étroite, le Sénégal s'insinue dans des couloirs de largeur
kilométrique, essentiellement sablo-argileux. Les alluvions fluviatiles
sont limités à l'est par les dunes rouges continentales, et
à l'ouest par une succession de cordons littoraux qui constituent des
alignements parallèles à la côte.
La ville de Saint-Louis est érigée sur un delta
qui se définit comme étant le point le plus bas du bassin
hydrologique. Ce constat est d'une importance pour une meilleure
compréhension des problèmes des inondations à
Saint-Louis.
La ville, située dans la zone deltaïque du fleuve
Sénégal, appartient à un milieu géomorphologique
varié et complexe. Les sols sont constitués de sables moyens
à fins parfois argileuses ou limoneuses. L'aspect
géomorphologique de la ville est façonné par la dynamique
fluviale et celle maritime dont la principale conséquence est
l'édification de la flèche sableuse communément
appelée la Langue de Barbarie.
Elle repose sur des formations quaternaires, les altitudes y
sont basses et partout inférieure à 2.5m. Ceci expose la ville
à la remontée des eaux du fleuve pendant les périodes de
fortes crues. La nappe phréatique est peu profonde et est souvent
affleurante dans les zones dépressionnaires comme c'est le cas à
Diaminar.
Les vasières situées le long du marigot de Khor
sur lesquelles les populations se sont installées, ont été
faiblement remblayées ce qui fait que les quartiers comme Darou et
Cité Vauvert situés dans la périphérie urbaine
soient le réceptacle des eaux de la crue et des eaux de pluies.
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