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Inondation à l'embourchure du fleuve Sénégal: hydraulique fluviale et aménagements

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par Mouhamat SECK
Ecole Inter Etats des Ingénieurs de l'Equipement Rural/ B.Faso - DESS en Hydraulique et Aménagement 2003
  

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II. PRESENTATION GENERALE

II.1. CONTEXTE REGIONAL DU BASSIN DU FLEUVE SENEGAL

II.1.1. LES CARA CTERISTIQUES PHYSIQUES DU FLEUVE

Le Fleuve Sénégal est formé par la réunion de deux cours d'eau, notamment le Bafing et le Bakoye (en langue Manding, Bafing veut dire fleuve noir et Bakoye, fleuve blanc), dont la confluence près de Bafoulabé au Mali se trouve à environ 1083 km de l'Océan Atlantique. Après avoir traversé la partie occidentale du Mali, il constitue, sur le reste de son parcours, la frontière entre les territoires du Sénégal et de la Mauritanie.

Long de 760 km, le Bafing prend sa source à une altitude de 800 mètres dans le Fouta-Djalon en Guinée et se dirige vers le nord en traversant les plateaux de la région soudanienne avant d'atteindre Bafoulabé. Il amène plus de la moitié du débit total du fleuve Sénégal avec 430 m3/s de débit moyen annuel. Son parcours se caractérise par la présence de chutes.

Long de 560 Km, le Bakoye prend sa source à proximité de la limite méridionale du plateau mandingue en Guinée, à une altitude de 706 mètres. A sa confluence avec le Bafing, le Bakoye a un débit moyen annuel de 170 m3/s. Cette rivière passe également un assez grand nombre de petites chutes et de rapides.

En aval de Bafoulabé, en rive droite, les principaux affluents du fleuve Sénégal sont la Kolombiné, le Karakoro et le Gorgol.

Sur la rive gauche, la Falémé est l'affluent le plus important. Longue de 650 Km, elle prend sa source dans la partie nord du Fouta-Djalon, à une altitude de 800 mètres. Elle se jette dans le fleuve Sénégal à 30 Km en amont de Bakel. Son module, à son débouché dans le fleuve Sénégal, est de l'ordre de 200 m3/s.

II.1.2. LE REGIME DU FLEUVE SENEGAL

Le régime d'écoulement du fleuve Sénégal dépend essentiellement des précipitations dans le Haut-Bassin. Il est caractérisé par :

une saison de hautes eaux, de juillet à octobre,

une saison de basses eaux à décroissance régulière, de novembre à mai/juin.

La saison des hautes eaux culmine en fin août ou début septembre et s'achève rapidement dans le courant d'octobre. A la fin de la saison sèche, en mai ou juin, il ne subsiste en général qu'un très faible débit d'étiage dans les grands cours d'eau ou dans les plus favorisés de leurs petits affluents.

A Bakel, qui est souvent considéré comme la limite entre le Haut Bassin et la Vallée, et comme la station de référence du fleuve Sénégal parce que située à l'aval du dernier affluent important qu'est la Falémé, le débit moyen annuel du fleuve est d'environ 676 m3/s, correspondant à un apport de l'ordre de 24 milliards de m3. Les débits moyens mensuels évoluent entre les valeurs extrêmes de 3.320 m3/s en septembre et de 9 m3/s en mai.

Une autre caractéristique importante du régime du fleuve Sénégal est son irrégularité inter- annuelle. Pour la période 1903-1904 à 1995-1996, l'écart entre le débit moyen annuel de l'année la plus humide et celui de l'année la plus sèche peut être dans la proportion de 6 à 1, avec ( www.omvs.org):

Pour l'année 1923/1924, un débit moyen annuel de 1.265 m3/s et un volume annuel de 39.5 milliards de m3.

Pour l'année 1987/1988, un débit moyen annuel de 216 m3/s et un volume annuel de 6,8 milliards de m3.

Les modules annuels des principaux cours d'eau s'établissent comme suit :

Bafing : 18 m3/s à Manantali ; Bakoye : 149 m3/s à Oualia ; Falémé : 134 m3/s à Gourbassi ; Sénégal : 676 m3/s à Bakel.

Cette irrégularité inter-annuelle des crues a, pendant longtemps, constitué un des principaux handicaps au developpement dans la Vallée, en ce sens qu'elle réduisait les possibilités d'une production agricole garantie dans cette zone étroite, encadrée par deux déserts. En outre, la superficie des zones cultivables après la crue pouvait varier entre 15.000 ha et 150.000 ha suivant l'importance, la durée et la date de la crue.

II. 1.3. DECOUPAGE DU BASIN DU FLEUVE SENEGAL

Le bassin est réparti entre quatre États, la Guinée, le Mali, la Mauritanie et le Sénégal. Il se subdivise en trois grandes zones hydro-géographiques, fortement différenciées en fonction de la topographie, de la géologie, de l'hydrographie et du climat :

- le haut bassin en amont de Kayes ;

- le bassin inférieur ou vallée alluviale qui s'allonge sur 630 Km de Kayes à Dagana, parsemée de hautes levées fluvio-deltaïques ;

- le delta, situé à l'aval de Richard-Toll et qui jouxte une zone littorale et maritime de premier ordre pour toute la région.

Figure 1-Délimitation du bassin du fleuve Sénégal

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille