V.1 COMPORTEMENT FLUVIAL DANS LE BIEF AVAL DE DIAMA
La région en aval de Diama est drainée par un
important réseau hydrographique formé par: Djeuss aval,
système Ngalam - Trois Marigots, Khor, Leybar, Gueyloubé et les
nombreuses dépressions inondables de la zone de Gueumbeul-Rao.
Le lit du fleuve se situe très en dessous du niveau de
la mer sur près de 450 Km depuis l'embouchure ; ce bief est
appelé bief maritime du fleuve Sénégal. Il est
caractérisé par une situation d'antagonisme entre la
remontée de la langue salée et les apports d'eaux douces
provenant du haut bassin. Avant Diama, La pénétration de la
langue salée est fonction du débit du fleuve. En situation de
basses eaux, l'influence de la marée atteignait et dépassait
même Podor (à 300 Km de l'embouchure) certaines années. En
période de crue, l'influence de la marée se limite à la
zone du delta.
V. 1.1 L 'ENREGISTREMENT DES HA UTEURS ET DEBITS SUITE
AU REGIME DE DIAMA :
Les informations sur les lâchers au barrage de Diama
sont disponibles de 1986 à 2004. Ces lâchers ont
généralement lieu entre juillet et décembre. Le barrage
reste fermé pendant presque tout le reste de l'année.
L'évolution journalière des hauteurs d'eau
à Saint-Louis pendant la période du 1er janvier 2003
en fin 2003 observée sur la figure n°23, montre aussi l'influence
de la marée pendant les basses eaux.
La variation des débits observée en 2003 au
barrage de Diama présente une pointe de 2000
m3.s-1 et un minimum de 0
m3.s-1
Mémoire de DESS : Inondation à l'embouchure
du fleuve Sénégal : hydraulique fluviale et aménagements
(EIER-EPFL)
250
200
150
100
50
01/01 31/01 02/03 01/04 02/05 01/06 02/07 01/08 01/09 01/10 01/11
01/12 01/01
0
2003
Figure 23- Evolution des hauteurs d'eau à la
station de Saint-Louis de janvier 2003 au 31 décembre
2003
2500 2000 1500 1000 500 0
Série1
Figure 24- Evolution des débits à Diama
au passage de la crue 2003
Comme le montre la figure 23, la hauteur maximale arrive
à Saint-Louis en septembreoctobre 2003 ; elle correspond au débit
de pointe à Diama (fig.24). En décembre, l'écoulement
s'arrête avec la fermeture du barrage, entraînant une baisse du
niveau dans le bief en aval. Les variations de la cote moyenne du plan d'eau
sont dues aux oscillations marégraphiques et aux modifications du lit
dans le bas estuaire ou à l'embouchure. Entre avril et juillet 2001, il
y a eu une montée appréciable du niveau moyen du plan d'eau, qui
est passé de 0.0 m a 0.20 m.
Pendant le passage du débit maximum à Diama,
l'amplitude de la marée à Saint-Louis est faible ; elle
représente environ 10% de l'amplitude de la marée observée
dans l'océan. Vers la fin de la période des lâchers du
barrage, l'amplitude de la marée augmente, elle est d'environ 35% de
l'amplitude observée dans l'océan. En juillet 2001, l'amplitude
de la marée à Saint-Louis est de 22% de l'amplitude
côté océan.
Cela laisse voir que les conditions de la marée
à Saint-Louis ont changé entre août 2000 et juillet 2001.
La cause est certainement liée à des modifications au niveau de
l'embouchure. Barusseau et al. (1998) ont noté que la
côte du Sénégal est sujette à l'érosion
marine qui crée un environnement dynamique et un transport et
dépôt de sable sur la cote. Ceci crée au niveau de
l'embouchure un bouchon qui est dégagé par la crue.
L'évidence d'un tel équilibre est visible dans
les données observées, avec une amplitude de la marée qui
est plus étendue et un niveau moyen plus bas juste après les
lâchers à Diama (fig.25). Après cette période, on
observe une réduction progressive de l'amplitude et une montée du
niveau moyen du plan d'eau qu'aurait entraînées la fermeture
progressive de l' embouchure.
Figure 25- Amplitude de la marée à
Saint-Louis et dans l'océan Atlantique (août 2000 à
juillet 2001)
L'examen des hauteurs d'eau dans l'estuaire durant
l'année hydrologique 2000-2001 montre que pendant la fermeture du
barrage, les processus de formation du cordon littoral de la Langue de Barbarie
sont dominants et ont tendance à obstruer l'embouchure. La crue
dégage suffisamment l'embouchure pour permettre un écoulement.
L'analyse des hauteurs d'eau à la station de
Saint-Louis et de débits à Diama laisse voir qu'en dépit
de l'obstruction pendant la période de fermeture du barrage,
l'arrivée de la crue annuelle permet de dégager suffisamment le
chenal principal pour permettre le maintien du plan d'eau à un niveau
semblable à la situation avant-barrage.
Les données disponibles ne montrent pas de façon
évidente une tendance à l'augmentation du niveau de la crue
depuis la construction du barrage. La fréquence des inondations à
Saint-Louis ne peut donc être liée directement à la
construction du barrage.
V. 1.2 LA PERIODE DE BASSES EA UX
Le niveau du plan d'eau est proche du 0 m IGN ; il suit les
fluctuations de la marée, avec une amplitude atténuée de
l'embouchure vers l'amont. Les rentrées d'eaux marines entraînent
l'augmentation de la salinité dans le bief. Cette remontée des
eaux marines empêchait le développement excessif de
végétation aquatique ; ce qui contribuait à maintenir
clair les rives du fleuve.
Le débit est quasi nul de décembre à
juillet (fig.26). Des arrivées inopinées d'eaux douces ont lieu
en fonction des ouvertures des vannes effectuées pour les besoins de la
gestion du plan d'eau en amont du barrage.
2000
1800
1600
1400
1200
1000
800
600
400
200
01/05 31/05 01/07 31/07 31/08 30/09 31/10 30/11 31/12 30/01 02/03
01/04
0
1997-98 1998-99 2000-01 2001 -02
Figure 26-Débits Moyens Journaliers de la Station
: Diama Aval
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