IV.2 SEDIMENTATION DE LA ZONE ESTUARIENNE
Les transformations morphologiques de la vallée
estuarienne ont fait l'objet de plusieurs études. Ainsi des mesures
bathymétriques sont touj ours existantes.
La bathymétrie montre des fonds irréguliers avec
des flancs généralement dissymétriques ;
phénomène qui s'accentue dans la zone d'embouchure. Les profils
sont relativement symétriques et plus réguliers vers l'amont.
Dans la zone de Gandiole, le fond du chenal est étroit avec une forme
caractéristique en V (fig.20); il est assez large en aval du barrage.
Mémoire de DESS : Inondation à l'embouchure
du fleuve Sénégal : hydraulique fluviale et aménagements
(EIER-EPFL)
-1
-2
-3
-4
-5
-6
0
1
0 50 100 150 200 250 300 350
Distances en m
Figure 21- Profil en travers du fleuve au point 334
725 /1743 800 (avant l'ancienne embouchure)
Les altitudes observées dans le lit mineur descendent
très souvent en dessous de -6 m IGN sur tout le bief de la zone
d'étude, sauf au niveau de l'embouchure où un relèvement
dû à la sédimentation marine a été
observé (fig.21).
Les profondeurs maximales du chenal sont fortes en amont
où elles atteignent 11,80 m à l'aval immédiat du barrage
de Diama (Kane, 1997). En réalité, les profondeurs du chenal sont
très variables dans le temps, en rapport avec l'instabilité des
fonds due au déplacement fréquent de la barre sableuse.
Globalement, la tendance est à un approfondissement
suite à de faibles mouvements érosifs au milieu du chenal,
notamment au voisinage immédiat du barrage de Diama. Il semble que cette
tendance se poursuit avec un approfondissement du fond du chenal non seulement
dans le secteur de référence de Gandiole mais aussi dans tout le
bief estuarien en aval de Diama.
Cet approfondissement ne semble pas régulier, ni dans
l'espace, ni dans le temps et ne caractérise pas systématiquement
l'un des deux régimes saisonniers plutôt que l'autre. Il est
presque systématique en rive gauche alors qu'elle a lieu en rive droite
(Langue de Barbarie) lorsque l'accumulation domine à gauche. Les rares
fois où des dépôts s'observent sur la rive gauche, ils ont
lieu plutôt en bas de versant du chenal qu'en haut. Un peu avant
Saint-Louis, le lit du fleuve longe le continent suivant la direction nord-sud.
Il reste confiné entre la Langue de Barbarie et les dunes de sables.
Le lit du cours d'eau présente un profil qui se
rétrécie progressivement vers l'embouchure, avec l'absence
remarquable de plaine d'inondation ou de lit majeur (fig.22).
Figure 22- Représentation tridimensionnelle de
la vallée estuarienne en décembre 2001 (PNUE /SGPRE,
2002)
Des études antérieures (PNUE/SGPRE,2002) ont
affirmé que l'évolution générale des profils au
niveau de la base de Gandiole pour la période 1989-199 1 montre que les
versants sont soumis à l'érosion ou à l'accumulation des
sédiments en fonction des saisons. La comparaison de la morphologie
pré et post-hivernage montre une régularisation par la crue du
fleuve qui se reproduit d'une année à l'autre. Cette modification
se surimpose à un processus général d'érosion qui
traduit la dominance d'un régime actuel d'érosion dans le
chenal.
A l'embouchure où le chenal est bordé de cordons
dunaires, le lit du fleuve se charge en sables à grains moyens et
homogènes. Plus en amont où les formations sont composées
de dépôts fluvio-deltaïques sableux, fins, silto-argileux, le
lit du fleuve se charge en sables fins à très fins et plus
hétérogènes. La fraction sédimentaire
grossière est peu coquillière ; les teneurs maximales en
débris coquilliers sont observées vers l'embouchure en rive
gauche.
L'évolution actuelle de la Langue de Barbarie est
plutôt marquée depuis le début des années 1980, par
le rétrécissement du rivage externe et aussi par l'allongement de
sa pointe méridionale. Ceci est confirmé par l'ensablement
partiel. L'érosion est très marquée avec un recul de la
haute plage et du sillon oblique de 12,5 m au droit de Guet-Ndar et de 2,5
à 5 m ailleurs au cours de la saison sèche.
V. LES INONDATIONS DE SAINT-LOUIS
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L'inondation peut être définie comme une submersion
temporaire, naturelle ou artificielle, d'un espace terrestre. Dans la ville de
Saint-Louis, l'inondation est à la fois :
un phénomène naturel ou induit involontairement par
des transformations artificielles du milieu;
un état temporaire, résultat de ce
phénomène ou de cette action.
Les inondations sont le plus souvent causées par les
crues du fleuve. Elles peuvent aussi résulter d'une lenteur, voire d'une
absence d'infiltration dans des espaces soumis à des averses de forte
intensité. Nombre d'inondations sont accentuées par un manque
d'assainissement pluvial adéquat. La remontée des nappes
phréatiques dans un milieu naturel ou le relèvement du niveau
d'évacuation dans des réseaux de drainage peuvent encore
provoquer des inondations d'un genre voisin. Parfois aussi, les
différents phénomènes, crue fluviale, remontée de
nappe et averse sont concomitants. Ainsi la ville est particulièrement
menacée quand, à toutes les causes de crue déjà
esquissées, s'ajoutent les surcôtes dues à des
marées de tempête.
Une inondation peut être décrite quantitativement,
par la superficie de l'aire inondée, une hauteur d'eau maximale et une
durée.
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