III. 4. DYNAMIQUE FLUVIALE
Cette dynamique est beaucoup influencée par l'action
des marées. Les marées sont des variations du niveau des mers
provoquées par l'attraction de la lune et du soleil. Les marées
ont une amplitude maximale quand la lune et le soleil ajoutent leur action au
moment de la pleine et de la nouvelle lune ("marées de vives eaux").
Elles sont minimales quand les actions des deux astres se contrarient
("marées de mortes eaux"). L'action de la lune est dominante,
l'attraction du soleil ne représente que 45% de celle de la lune: les
marées suivent le cycle lunaire, soit 29 jours environ, pendant lequel
il y a deux périodes de vives eaux et deux de mortes eaux. La
marée, au fur et à mesure qu'elle pénètre plus en
avant dans l'intérieur du fleuve, voit son amplitude diminuer et sa
propagation être retardée. Avant la réalisation du barrage
de Diama, les courants de marée qui atteignaient avant la mise en
fonction des barrages leur amplitude maximale jusqu'à 120cm,
s'amortissent vers l'intérieur où ils sont canalisés par
des chenaux (fig.15).
140
120
100
80
60
40
20
0
0 50 100 150 200 250 300 350 400 450
Distance à l'embouchure (km)
Figure 15-Amortissement de la marée dans le bief
maritime
Sous l'action de ces marées, les apports fluviaux ont
tendance à façonner le rivage interne de la Langue de Barbarie.
Depuis 1986 le fonctionnement du barrage de Diama joue un rôle essentiel
dans l'hydrodynamisme estuarien par le phénomène de fermeture et
d'ouverture des vannes du barrage. Actuellement le rôle du fleuve est
surtout affaibli par le système de gestion du barrage de Diama dans
l'édification de la flèche littorale. En revanche il peut
contribuer à son érosion au cours de la crue. Ceci pouvant
aboutir à une évolution certaine de l'embouchure. Alors deux
phénomènes s'observent. L'un dominé par la marée
sur une durée de 7 à 8 mois pendant la fermeture des vannes et
l'autre déterminé par les eaux de crue correspondant à
leur ouverture.
Au cours de la saison des hautes eaux, le courant dans
l'estuaire se dirige vers l'aval, le niveau fluvial est élevé et
relativement constant. La vitesse maximum du courant lors de la marée a
été d'environ 70 cm.s-1.
L'évolution de la vallée estuarienne est sous la
dépendance des apports sédimentaires transportés par les
flots annuels de la crue d'une part, et d'autre part par les actions de
remontée des eaux océaniques dans l'estuaire pendant la saison
des basses eaux. Le transport solide du fleuve Sénégal reste
relativement faible, mais surtout variable d'une année à
l'autre.
C'est un fleuve de faible compétence dans son estuaire,
argiles et limons transportés en suspension auront donc tendance
à se déposer. A l'heure actuelle le fleuve Sénégal
ne joue pas un rôle essentiel dans l'édification de la
flèche littorale de la Langue de Barbarie, il peut en revanche
contribuer à l'érosion du cordon au cours de la crue.
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