II.2.6.1. Le parc national de la Langue de Barbarie
:
Couvrant une superficie de 2000m2, il se trouve
à une distance d'environ 12km en aval de Saint-Louis. Il occupe un
espace da la Langue de Barbarie et quelques lagunes saumâtres. Ce parc
constitue une niche de plusieurs milliers d'oiseaux migrateurs pendant une
période de l'année et une zone de frayère de plusieurs
poissons.
Au-delà des palétuviers denses, il y'a les
palmiers. Il existe des villages sous leurs ombrages. On y trouve
également le marigot où les femmes amassent le sel que laisse le
fleuve en s'évaporant. Les villages de maraîchers et de
pêcheurs situés dans le périmètre du parc sont
animés par leurs marchés. Une variété
diversifiée d'oiseaux y élit domicile :
les vanneaux éperonnés, les dendrocygnes veufs,
les sternes caspiennes et royales,
et les goélands railleurs.
Cet ensemble remarquable, inclus dans le Parc National de la
Langue de Barbarie constitue un territoire d'un équilibre fragile entre
la nature et l'homme.
Ce parc créé en 1976, comprend
l'extrémité sableuse de la Langue, les marigots bordant le
continent ainsi que deux îlots situés au milieu du fleuve. Le
milieu est caractérisé par la variété des paysages
et la convivialité de l'atmosphère (fig.9).
Figure 9-Vue du Parc National de la Langue de Barbarie
II.2.6.2. Le parc national de Djoudj
Le Parc national de Djoudj se trouve au nord de la ville de
Saint-Louis, ce delta fossile, qui s'ouvre à la force des eaux du
fleuve. Il est caché derrière un rideau de dunes rouges. Ses 16
000 hectares sont composées de lacs, de marigots, de gués de
bancs de sable, de nénuphars et d'acacias qui abritent des canards, des
flamants, cormorans et des pélicans.
Ce parc, situé sur un des méandres du fleuve
Sénégal, se trouve à plus de 60 km au nord de Saint-Louis.
Le troisième parc ornithologique du monde est une des dix aires
protégées par la Direction des Eaux et Forêts. Englobant
une partie du fleuve, des lacs, des bassins, des marécages et des
bouquets de roseaux, ainsi que les zones environnantes de savane boisée,
le parc dispose d'un plan d'eau permanent qui attire de nombreuses
espèces d'oiseaux.
A la périphérie se sont implantés sept
villages dont quatre peuplés de maures, deux de wolofs et un hameau
constitué par des peuls, avec comme végétation
essentielle, le tamarix. On y observe des plaquettes blanchâtres sur le
sol qui renseignent sur le niveau de salinité. De là, se trouve
le campement de Ndiagabaar, en référence à la population
importante de pélicans, à quelques encablures de l'hostellerie de
Djoudj, à proximité de la station biologique. C'est un espace de
16 000 ha dont 12 000 inondables, où règne un silence qui sied
parfaitement à la nature sensible du milieu où viennent nicher
chaque année, quelque espèces d'oiseaux du monde.
Il doit son nom à un bras du fleuve
Sénégal, le Djoudj, qui alimente toute l'année plusieurs
lacs et marigots. De par sa position géographique, le site constitue
l'un des tous premiers refuges pour les oiseaux migrateurs après la
traversée du Sahara. C'est par dizaines de milliers que l'on peut
observer des pélicans, des flamands roses des cormorans et des canards
siffleurs.
Malheureusement, le sanctuaire est aujourd'hui menacé
par une fougère aquatique, la Typha, qui prolifère sur certains
plans d'eau et asphyxie jour après jour, tous les étangs, mares
et marigots du delta, comme il y a peu la Salvinia Molesta, " une sorte de
fougère aquatique introduite par erreur dans le parc ", dit le
Lieutenant, adjoint au Conservateur du parc. A cela,
il faut ajouter la perturbation probable de
l'écosystème avec l'ouverture du canal de délestage au
niveau de la langue de Barbarie et qui pourrait, à terme, affecter les
zones humides comme la réserve du Djoudj.
L'importance des zones humides, pour un des responsables de
l'ONG Wetlands, se mesure à leur utilité pour lutter contre les
inondations et la désertification, et à servir pour le
pâturage, la pisciculture, les matériaux de construction et
d'artisanat (le chaume, les roseaux etc.), mais surtout à la sauvegarde
des moyens d'existence naturels. Plus important encore, ajoute le
défenseur de la nature, " nous avons besoin des zones humides pour
l'approvisionner en eau, elles aident à maintenir les niveaux d'eau.
Telles des éponges, elles se regorgent d'eau de pluie puis la
régurgitent progressivement pendant la saison sèche ".