9.2. Suggestions
À la lumière des résultats de cette
étude, il nous apparaît important de procéder à
quelques suggestions pour améliorer la diffusion du dispositif. Il
s'agira de :
> Renforcer la capacité fonctionnelle et
organisationnelle des groupements.
Ce renforcement de capacité est important pour assurer
un bon fonctionnement des groupements pouvant permettre à chaque membre
de jouir de son appartenance au groupement. Ceci permettra une bonne
circulation des informations au sein des membres du groupement et
éventuellement à l'extérieur du groupement. Le bon
fonctionnement des groupements leur permettra de jouer efficacement le
rôle d'intermédiaire qui leur est dévolu dans la diffusion
du dispositif amélioré d'étuvage.
> élargir la formation des transformatrices aux
non-m em bres des groupements ;
La formation telle que organisée jusque là ne
permet pas aux transformatrices nonmembres des groupements d'avoir accès
aux informations de première main sur l'innovation. Or, ce sont ces
dernières qui mettent sur le marché les plus grandes
quantités de riz étuvé. Pour répondre au but de
l'innovation qui est d'améliorer la qualité du riz locale mise
sur le marché afin de permettre à ce dernier de concurrencer le
riz importé, il sera nécessaire d'orienter les actions de
vulgarisation vers cette catégorie de transformatrice pour impulser le
changement à leur niveau.
> Mettre en place un système de suivi des
formations.
Il est important que chaque structure d'intervention suive
les transformatrices formées. Ce suivi permettra à ces derniers
d'avoir des informations sur le niveau d'adoption du dispositif et de
procéder éventuellement au recyclage des transformatrices.
> Avoir une synergie d'action entre les structures
d'intervention ;
Le manque de concertation entre les structures d'intervention
crée des "excès de formation" dans certains groupements pendant
que dans le même temps d'autres n'en reçoivent pas. Une
concertation entre les structures d'intervention pourra leur permettre de se
répartir les zones d'intervention et aussi de définir des
stratégies d'intervention communes.
> Faciliter l 'accès des transformatrices aux
crédits
Au regard des exigences financières que requiert la
transformation du riz, il urge de trouver des crédits aux
transformatrices. Ces crédits permettront l'acquisition du riz paddy
(pour le stockage) en période de récolte où les prix sont
bas et faciliterons l'acquisition du dispositif par les traansformatrices.
Selon les voeux des transformatrices, de tels crédits doivent provenir
de structures à modalités de remboursement intéressantes,
c'est-à-dire un taux d'intérêt faible de l'ordre de 5%.
Dans l'état actuel des choses, pour faciliter la
récupération de ces crédits, nous suggérons que ces
crédits soient remis non pas directement aux désireux mais par le
biais soit des transformatrices pilotes ciblés dans chaque village, soit
des groupements des transformatrices qui pourront être crées
à ce effet. Ceci est d'autan plus important lorsqu'on sait que certaines
transformatrices peuvent utiliser le crédit qui leur est alloué
pour d'autres fins.
> Former les femmes à la construction de foyer
amélioré.
Afin de réduire les besoins en bois de chauffe pour
l'étuvage, il apparaît recommandable de chercher à former
les femmes à la construction de foyer amélioré en
matériaux locaux. Aussi, pour diminuer les risques de
déforestation, on devrait étudier la mise au point de foyers
améliorés fonctionnant avec les sous-produits de la
transformation et notamment les balles de riz.
> Mettre les artisans locaux formés directement en
relation avec les transform atrices.
La mise en relation des artisans locaux formés avec
les transformatrices permettra à ces dernières de négocier
directement des modalités d'achat du dispositif et surtout des
possibilités d'achat d'une partie de l'ensemble. Ceci favorisera aussi
la construction d'un véritable réseau local de circulation de la
technologie.
> Encourager la formation des artisans locaux
La formation des artisans locaux permettra d'assurer une
offre efficiente en dispositif pouvant répondre à une grande
demande future.
> Initier la formation des meuniers à la
maîtrise du réglage de la décortiqueuse.
La formation des meuniers permettra d'éviter la
détérioration de la qualité du riz dû au mauvais
réglage de la décortiqueuse. Cette détérioration de
la qualité du riz peut constituer un bais pour l'adoption du dispositif
dans la mesure où certaine transformatrices pourront la lier
au dispositif. De plus, la qualité du riz constitue le
premier avantage que les transformatrices trouvent au dispositif.
> Combiner les formations avec des informations sur les
chaînes de radio locale. Il sera utile d'utiliser le canal de
communication que représentent les stations de radio en vue d'une large
diffusion des informations sur le dispositif. A cet effet, les stations de
radio locale pourront être mises à profit.
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